Pauvre Mabel! Elle voudrait bien voler dans les airs comme les oiseaux. Mais quand on est une grosse vache…
Denis, le fils du fermier, trouve une solution. Mabel s’envolera donc pour le meilleur ou pour le pire. Une chose est certaine, elle grandira en sagesse et elle apprendra à devenir une meilleure vache à lait.
Une histoire qui aidera petits et grands à dire : « Je suis bien dans ma peau ».
(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)
« – MEUH! MEUH! Que j’aimerais être libre comme un oiseau! Partir! Me sentir légère et m’envoler dans le ciel! Ah! Ce que je donnerais pour m’évader, fuir mon enclos, prendre des vacances! » (p. 2)
« Denis est toujours le premier à rendre service. C’est un bon p’tit gars!
Sans attendre, il me vient en aide. Avec douceur et précaution, il s’approche de moi. Il tend la main vers mon mufle humide. Je le renifle un peu et, de ma langue énorme, je lui lèche le bras. Docile, je me laisse facilement caresser. À ma surprise, cependant, Denis en profite pour enrouler la corde du cerf-volant autour de mon gros ventre. » (p. 6)
« Coco, une corneille, qui m’observe depuis un moment, craille en riant :
– WHA HA! HA! En effet, tu peux bien te sentir bizarre! Une vache qui se prend pour un oiseau, c’est complètement ridicule. Aurais-tu perdu la tête? On aura tout vu! » (p. 8)
« À ce moment précis, une étoile filante vient à passer près de moi. Elle constate ma détresse.
– Chut! Cesse de te plaindre, l’amie. Si tu peux te cramponner à l’un de mes bras, je te ramènerai sur la Terre. Il y a toujours une solution à un problème. » (p. 20)
« Au printemps dernier, il m’est arrivé une drôle d’aventure. Laissez-moi vous raconter mon histoire. Voyez-vous, je me sentais malheureuse, car depuis que j’avais vêlé, je me trouvais trop grosse. À mon grand désespoir, je pesais sept cents kilogrammes. » (p. 2)
« En voyant le toit de la maison, mon cœur se gonfle d’un sentiment de réconfort. Je songe au lendemain :
– Oui, je câlinerai mon veau, j’irai à la pâture, j’aurai mon grain, je retrouverai les caresses de Denis et je nourrirai la famille qui est en train de dormir sous ce toit familier.
Je remercie alors ma bonne étoile.
– Merci, étoile! Je suis si contente d’être revenue chez nous! » (p. 22)
« Au même moment, une bourrasque souffle et souffle. Cinq… Quatre… Trois… Deux… Un… OOOH! Me voilà qui décolle… En voyage!
Oh là là! J’ai peur! La vue est magnifique, mais je me sens bizarre. Je me plains et gémis, c’est épouvantable! » (p. 6-8)
« – MEUH! MEUH! Que j’étais bien chez moi! OOOHÉÉ! À l’aide, à l’aide! La vie d’oiseau, c’est bon pour les oiseaux. À l’aide! Je ne veux plus me prendre pour quelqu’un d’autre. » (p. 20)
« Enfin libérée, je pose un regard neuf sur mon entourage. Décidément, l’aventure m’a changée. Je ne vois plus la vie de la même façon.
Me voici qui recommence toujours le même refrain :
– Je suis si contente d’être moi! HOURRA! La vie est belle. Voulez-vous un verre de lait? Laissez-moi vous servir. » (p. 24)
« Afin de me débarrasser de mon mal de tête, je me crêpe le chignon. Je frotte mes petites cornes incurvées, plantées de chaque côté de mon chignon et, bientôt, je me sens mieux. Je décide d’aller faire la sieste sur un des nuages moutonneux que j’aperçois plus haut dans le ciel. OUF! Quelles prouesses je dois faire pour me rendre jusque-là! Malheureusement, le temps est à l’orage. » (p. 12)
« Plusieurs nuages s’étant rassemblés pour bavarder, une querelle s’ensuit. Quelques-uns, plus gris et plus imposants, grondent un peu fort. BAOUMBADABOUM! POUF, POUF, RON, RON, CLAC, CLAC, BOUM! Le plus petit se met à pleurer à chaudes larmes. SNIF, SNIF! PLOC-FLOC! » (p. 14)
« Préoccupée et distraite, je ne contrôle pas trop mes mouvements, nerveux et saccadés. Voilà que je heurte le clocher d’une église. BONG-G-G-G-G! BONG-G-G-G-G! Assommée par le bruit des cloches, je suis immédiatement atteinte de migraine. » (p. 10)
« Je ne sais plus où aller. Comble de malheur, j’ai faim. Aussitôt que je ferme mes gros yeux ronds, je pense à l’herbe fraîche et au foin sec. Je rumine toujours la même idée :
– Je mangerais même mes légumes si je pouvais retourner chez moi. MIAM MIAM! Oui! J’en suis rendue là. » (p. 18)
« – Bonjour Denis, Mabel m’inquiète. Je l’entends se lamenter sur son sort. Depuis la naissance de son petit, elle est épuisée, tu sais. Elle veut s’échapper, fuir la ferme. C’est fou, mais elle voudrait voler dans les airs, oublier qu’elle est une grosse vache à lait. » (p. 4)
« La vieille Lune, me prenant pour un autre astronaute voulant la conquérir, me répond d’un ton froid et sans pitié :
– Retourne dans ton étable ou couche à la belle étoile. Il n’y a pas de place pour toi, ici. » (p. 18)