Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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Miss Pissenlit

Manouane a envie de mordre. De frapper. Envie de tout faire sauter. Envie que la honte disparaisse. Mais personne ne lui laisse oublier la Catastrophe qui a mis sa vie sens dessus dessous… Bafouée et montrée du doigt, celle qu’on surnomme « la fille de la folle » encaisse, jusqu’à ce qu’elle explose.

Aveuglée par la vengeance, l’adolescente prend des risques de plus en plus grands et l’étau se resserre dangereusement. Après tout ce qu’elle a enduré, Manouane arrivera-t-elle enfin à faire confiance à l’amitié? Et à se laisser tenter par l’amour, qui surgit au détour?

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

 

À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal, Manouane, adolescente vivant des moments tendus avec ses parents, entouré d’amis comme Mistinguett, Sankara ou Alex, et d’opposants comme Justine Babin et le maire.

    « Aujourd’hui, c’était au tour de Justine Babin de me tourmenter. J’aurais dû m’y attendre. Son mépris, sa méchanceté, je m’y suis déjà frottée. » (p. 13)

    « À côté d’elle, j’avais sans doute l’air du vilain petit canard. Pas que je sois hideuse, non. Je ne suis ni laide, ni jolie. Ni trop grosse, ni trop petite. Yeux bruns, cheveux bruns. Aucun trait distinctif. Je suis simplement et pathétiquement… terne. » (p. 18)

    « D’un geste de star de cinéma, la femme a jeté son chapeau dans un coin. Elle a fait gonfler ses cheveux courts, couleur carotte avec des racines noires. Accrochées à ses oreilles, deux grosses boules orangées se balançaient au moindre mouvement de sa tête. » (p. 78-79)

    « Le neveu de Coco parlait avec un accent étrange, comme s’il mordait dans les mots. Raffiné sans être snob. Un accent aussi sympathique que son sourire. Tout ce charme commençait à m’énerver. » (p. 138)
     

  • Personnages qui se comportent de façon vraisemblable dans des situations difficiles et qui évoluent tout au long de l’œuvre pour retrouver l’équilibre et une certaine dignité.

    « En voyant mon reflet dans le miroir de l’entrée, j’ai sursauté. J’ai compris pourquoi Bobby Babin me rendait si agressive. Mêmes épaules tombantes, même tête renfoncée, même mine maussade. Lui et moi, on se ressemble. Deux mous, qui se laissent humilier sans protester. J’ai couru à ma chambre. Sorti mes bombes de sous mon lit. Je devais cesser de remettre à plus tard. Si je ne me débarrassais pas maintenant de ma face de victime, j’allais finir par m’étriper moi-même. » (p. 102)

    « J’avais raconté la Catastrophe en ne m’attardant pas sur les souvenirs les plus cuisants, de peur que les émotions débordent. Maintenant, je me sentais calme. Superbement sereine. Toute mon amertume s’était vidangée pendant que je déballais mon histoire. » (p. 123-124)

    « Je vais voyager moi aussi. Parfois très haut, parfois très bas. Je frapperai sans doute quelques murs. J’atterrirai parfois sur l’asphalte, parfois en montagne. Mais comme je suis aussi tenace que le pissenlit, je ne laisserai jamais plus personne m’écraser. » (p. 376)
     

  • Intrigue suivant le schéma narratif propre au roman, certains passages relevant davantage du journal intime pour partager les états d’âme de Manouane.

    « Quand je me suis finalement glissée dans mon lit, le soleil étendait sa clarté rosée au-dessus de l’étable. Avant de m’endormir, j’ai chuchoté son nom : Sankara. Les lèvres à peine entrouvertes pour murmurer le "San", les mâchoires qui se tendent pour prononcer le "Ka", ma langue roulant sur la dernière syllabe. » (p. 165)
     

  • Narrateur participant incarné par le personnage principal; retours en arrière expliquant la Catastrophe.

    « Autrefois, je rêvais que les V majuscules de mes parents se dégonflaient, se rabougrissaient, que Clovis et Clothilde s’intéressaient à autre chose. À moi, par exemple. » (p. 28)

    « Tout a commencé il y a cinq ans, quand ma mère nous a annoncé qu’elle avait une bosse sur un sein. Son médecin a aussitôt exigé une biopsie. Le diagnostic nous a frappés vite et fort : cancer. Il fallait opérer d’urgence. » (p. 115)

Langue

  • Registre courant dans la narration et familier dans certains dialogues.

    « Les ti-culs scandaient : "Sac-à-pisse! Sac-à-pisse!" » (p. 16)

    « – La réponse est non, non et NON! Vous nous avez déjà causé assez de problèmes avec votre maudite Sainte-Viarge! » (p. 32)

    « J’ai réchauffé mes doigts contre la tasse de métal. J’ai plongé mon nez dans la vapeur tiède du chocolat. J’ai goûté. Encore trop sucré. Le ronronnement de la lampe-tempête m’a apaisée et j’ai cessé de grelotter. Le malaise qui me taraudait depuis le début de la soirée m’a enfin lâchée. » (p. 200)
     

  • Figures de style variées (p. ex., énumération, onomatopée, métaphore, personnification, comparaison) qui permettent d’apprécier le style imagé, rythmé et humoristique de l’auteure.

    « On le portera à la boutonnière, dans les mariages et les soirées de gala. Le pissenlit se multipliera. On le verra partout : au menu des grands restaurants, en tatouages, en bijoux, en image sur les porte-clés. […] De mal-aimé, le pissenlit deviendra bien-aimé. » (p. 11)

    « J’envie la personnalité ensoleillée du pissenlit. Moi je suis aussi éteinte qu’une chandelle sous la pluie. » (p. 150)

    « Pow! Sling, sling! Le bol d’acier a tourbillonné sur le plancher dans un bruit de ferraille. » (p. 173)

    « Grâce à lui, j’ai compris que je n’étais pas la Belle au bois dormant, mais plutôt une fille à l’imagination endormie. Sankara l’a réveillée. Je ne suis plus un congélateur mais plutôt un poêle à combustion lente… » (p. 215)
     

  • Phrases courtes, souvent elliptiques; vocabulaire lié aux thèmes exploités dans le roman (p. ex., humiliation, rêve, vengeance, amitié) pouvant intéresser le lectorat visé.

    « La rage me ronge. Désir de mordre. De frapper. De fracasser. Je me retiens à deux mains pour ne pas déchiqueter mon oreiller. » (p. 13)

    « Quand ma Grande Encyclopédie du Pissenlit sera publiée, mes parents découvriront que j’ai des idées, une passion, une vie en dehors de leur cercle suffocant. » (p. 28)

    « La lune admirait ma vengeance. Elle n’avait encore rien vu.
    Je n’avais plus peur.
    Plus peur du tout. » (p. 105)

    « Le Grand Frisé a remis sa tuque et nous avons quitté ensemble son "château". Notre rythme de marche était parfaitement ajusté. Le silence entre nous n’avait rien à voir avec les silences de Clovis. Un silence ni lourd, ni déprimant. Agréablement confortable. » (p. 160)

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de créer un texte explicatif sur une plante méconnue de l’Ontario.
  • Inviter les élèves à préparer un débat sur l’inertie de la société face à l’intimidation ou au harcèlement.
  • Inviter les élèves à développer une présentation multimédia sur les causes, les mécanismes et les conséquences de certaines maladies mentales.

Conseils d'utilisation

  • Discuter des sujets délicats avec les élèves (p. ex., racisme, religion, maladie mentale, suicide, abus d’alcool, intimidation, vandalisme, vengeance).
  • Consulter la fiche pédagogique sur le site de la maison d’édition.