- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’oeuvre; emploi de mots familiers et de quelques mots nouveaux que le contexte ou les illustrations permettent de définir (p. ex., infâmes, hideuse, ulcéré, fataliste, cahutes).
« "Quant à lui, alors que ses camarades vivent dans d’infâmes cabanes de bois, ou même de paille, il est en train de se faire construire un château en béton au sommet de la colline qu’il a fait déboiser. C’est une honte!"
Malourène regarde de nouveau vers l’ouest.
Grelu a raison. Ce n’est pas un monstre qui dénature la colline qu’elle avait toujours trouvée si jolie, mais les échafaudages du chantier de construction du gros cochon. » (p. 15-16)
- Texte contenant une variété de structures et de types de phrases qui contribuent à la lisibilité de l’œuvre et qui favorisent une lecture dynamique.
« – C’est scandaleux! s’écrie-t-il.
– De quoi parles-tu? répond la fée d’une voix douce.
Malourène n’aime pas voir Grelu en colère, elle trouve que ça ne lui va pas.
– Ce sont les cochons! s’exclame Grelu, indigné. Quels cochons! » (p. 13-14)
« – Est-ce que vous n’en avez pas assez de vivre comme des cloportes? reprend le loup. Regardez-moi ces cabanes misérables où vous végétez pendant que le gros cochon vous nargue dans le château que vous avez construit à la sueur de votre groin. Réveillez-vous! Allez le déloger! Prenez sa place, elle vous revient! » (p. 47)
- Nombreuses figures de style (p. ex., métaphores, comparaisons, énumérations) qui ajoutent à la richesse du texte.
« C’est comme si une créature gigantesque et décharnée, un genre d’insecte de cauchemar ou d’araignée monstrueuse, avait essayé d’attraper les rais de lumière pour les dévorer. » (p. 9)
« Il n’y a pas de doute : le sommet de la jolie colline a été déboisé. Il est triste comme un genou écorché. » (p. 11)
« On dirait un assemblage de fourches, de piques, d’horreurs squelettiques qui se croisent et s’entrecroisent pour former une sorte d’énorme coquille vide. » (p. 12)
- Séquences descriptives qui apportent des précisions sur les personnages, les lieux et les événements.
« Terrorisés, les petits cochons et leur famille courent alors vers le haut de la colline pour se réfugier dans la maison en béton du gros cochon.
Au lieu de se jeter sur eux pour les dévorer, le loup les suit à pas lents tout en continuant de crier : "Libérez-vous, libérez-vous!"
Une fois les petits cochons à l’abri chez leur frère, le loup s’arrête enfin. Il a l’air découragé. » (p. 50-51)
« En effet, un peu plus tard, Malourène apprend que le cochon du château a facturé à ses frères non seulement l’huile, mais aussi le combustible qu’ils ont utilisé pour la faire chauffer, ainsi que des frais de séjour et de nourriture pour le temps qu’ils ont passé chez lui en attendant que leurs cabanes soient reconstruites.
Pour ces cabanes, d’ailleurs, ils ont dû lui acheter fort cher le bois et la paille nécessaires. » (p. 56-57)
- Séquences dialoguées qui permettent de mieux comprendre les relations entre les personnages.
« – Ici ou ailleurs, qu’est-ce que ça change? réplique Malourène. La misère est la même partout. Mais que font donc ces gens dans un endroit pareil?
– Ce sont les employés du cochon, répond Grelu. Ceux qui construisent les maisons.
– Ce sont des cochons eux aussi, fait remarquer la fée.
– Oui, mais il y a des cochons moins égaux que les autres, rétorque le nain qui a beaucoup lu. » (p. 26)
« – Pauvres petits cochons, fait Malourène après lui avoir raconté toute l’histoire. Ils auront donc toujours un maître pour les asservir?
– C’est probable, répond Bardamu. C’est bien commode, un maître. Ça te dit ce que tu dois faire, où le faire et comment le faire. Tu n’as donc pas à t’en occuper toi-même. C’est très reposant.
– Le loup est libre, lui.
– Oui, et c’est pour ça qu’il doit se cacher et s’enfuir.
– Et les petits cochons restent.
– Les petits cochons sont comme ça, ma belle. Plus encore que le loup, c’est la liberté qui leur fait peur. » (p. 59-60)