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Malourène et les trois petits cochons

La belle colline derrière laquelle le soleil se couche d’habitude a été déboisée, les sentiers ont disparu, les oiseaux ne chantent plus.

Quant aux petits cochons, ils en sont réduits à vivre dans d’infâmes cabanes de paille ou de bois. Mais pourquoi le gros cochon, lui, roule-t-il en limousine?

Et que veut le loup, qui surgit tout à coup alors qu’on ne l’attendait plus?

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Roman mettant en scène un personnage principal, Malourène, la reine des fées, qui aime donner des conseils et résoudre des problèmes; quelques personnages secondaires, Bardamu, un crapaud amoureux de Malourène, Grelu, un jeune nain ayant un bon caractère, les petits cochons maigres et tristes qui travaillent pour leur frère, le gros cochon qui se fait construire un château, et le loup, qui essaie de susciter la révolte chez les petits cochons.

    « – Un taudis? fait le petit cochon, très étonné. Ce n’est pas un taudis, c’est ma maison. C’est mon frère qui me l’a offerte.
    – Ton frère?
    – Oui, mon frère le gros cochon. Maintenant laisse-moi, je dois aller travailler. 
    Grelu hausse les épaules. Jamais un nain n’accepterait de travailler dans ces conditions.
    – Les cochons sont vraiment bizarres, murmure-t-il. » (p. 28)

    « – Je ne comprends pas, intervient Malourène. Tu travailles pour ton frère mais c’est toi qui lui dois de l’argent? 
    – Bien sûr, répond le petit cochon. Il m’a donné une belle maison. Je dois travailler pour la payer. Il me nourrit aussi, et je dois travailler pour le rembourser. Il me permet de vivre, en somme, et je dois travailler fort pour le remercier. » (p. 32)

    « Malourène est intriguée. Elle connaît bien les loups. Ce sont souvent de braves types pas bien méchants, dont le seul défaut est de tuer les cochons qu’ils mangent au lieu de les faire tuer par d’autres dans des abattoirs.
    Elle décide donc d’aller faire un tour dans la campagne avoisinante pour voir de quoi il retourne. […] Le loup est déjà là, hurlant, agitant ses grands bras. C’est un loup maigre, il a l’air affamé. Il a grimpé sur un vieux tonneau et il crie en direction des cahutes où se sont enfermés les petits cochons :
    – Sortez de là, vous autres! N’ayez pas peur, je ne vais pas vous manger! » (p. 44-46)
     

  • Texte humoristique qui traite de l’exploitation des faibles par les plus forts; œuvre susceptible d’intéresser le lectorat visé de par les thèmes exploités (p. ex., fée, nains, amitié, empathie, pauvreté, richesse, injustice).
  • Texte séparé en cinq chapitres bien identifiés et mise en page aérée; illustrations en noir et blanc qui sont en lien direct avec le texte et qui contribuent à la vraisemblance des personnages et des lieux; table des matières et premières de couvertures de la série Les aventures de Malourène à la fin du livre; présence d’éléments graphiques facilitant l’interprétation de l’œuvre (p. ex., tirets, points de suspension, guillemets, parenthèses, notes en bas de pages).

    « – Mais… mais… il ne me paie pas, bredouille-t-il. Au contraire, c’est moi qui lui dois de l’argent. Allons, je dois y aller. Je n’ai vraiment pas le temps de rire. » (p. 32)

    « "Ça, une maison?" pense Grelu en jetant un œil vers la cabane en vilaines planches. "Ça, de la nourriture?" pense-t-il encore en voyant le vieux robinet qui laisse dégoutter une eau sale et en pensant à la soupe que le petit cochon va faire avec. "Décidément, je ne comprends pas les cochons." » (p. 33-34)

    « – À vrai dire, je ne comprends pas non plus, avoue-t-il en se grattant le crâne (ce qui n’est guère facile quand on a des sabots). En fait, tout est à lui. C’est comme ça. » (p. 38)

    « Les petits cochons tremblent dans leurs guenilles. Car, c’est bien connu, les loups mangent les petits cochons1.
    1. Les humains, eux, ne mangent pas de petits cochons. Ils achètent du bacon et des saucisses… » (p. 43)

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’oeuvre; emploi de mots familiers et de quelques mots nouveaux que le contexte ou les illustrations permettent de définir (p. ex., infâmes, hideuse, ulcéré, fataliste, cahutes).

    « "Quant à lui, alors que ses camarades vivent dans d’infâmes cabanes de bois, ou même de paille, il est en train de se faire construire un château en béton au sommet de la colline qu’il a fait déboiser. C’est une honte!"
    Malourène regarde de nouveau vers l’ouest.
    Grelu a raison. Ce n’est pas un monstre qui dénature la colline qu’elle avait toujours trouvée si jolie, mais les échafaudages du chantier de construction du gros cochon. » (p. 15-16)
     

  • Texte contenant une variété de structures et de types de phrases qui contribuent à la lisibilité de l’œuvre et qui favorisent une lecture dynamique.

    « – C’est scandaleux! s’écrie-t-il.
    – De quoi parles-tu? répond la fée d’une voix douce.
    Malourène n’aime pas voir Grelu en colère, elle trouve que ça ne lui va pas.
    – Ce sont les cochons! s’exclame Grelu, indigné. Quels cochons! » (p. 13-14)

    « – Est-ce que vous n’en avez pas assez de vivre comme des cloportes? reprend le loup. Regardez-moi ces cabanes misérables où vous végétez pendant que le gros cochon vous nargue dans le château que vous avez construit à la sueur de votre groin. Réveillez-vous! Allez le déloger! Prenez sa place, elle vous revient! » (p. 47)
     

  • Nombreuses figures de style (p. ex., métaphores, comparaisons, énumérations) qui ajoutent à la richesse du texte.

    « C’est comme si une créature gigantesque et décharnée, un genre d’insecte de cauchemar ou d’araignée monstrueuse, avait essayé d’attraper les rais de lumière pour les dévorer. » (p. 9)

    « Il n’y a pas de doute : le sommet de la jolie colline a été déboisé. Il est triste comme un genou écorché. » (p. 11)

    « On dirait un assemblage de fourches, de piques, d’horreurs squelettiques qui se croisent et s’entrecroisent pour former une sorte d’énorme coquille vide. » (p. 12)
     

  • Séquences descriptives qui apportent des précisions sur les personnages, les lieux et les événements.

    « Terrorisés, les petits cochons et leur famille courent alors vers le haut de la colline pour se réfugier dans la maison en béton du gros cochon.
    Au lieu de se jeter sur eux pour les dévorer, le loup les suit à pas lents tout en continuant de crier : "Libérez-vous, libérez-vous!"
    Une fois les petits cochons à l’abri chez leur frère, le loup s’arrête enfin. Il a l’air découragé. » (p. 50-51)

    « En effet, un peu plus tard, Malourène apprend que le cochon du château a facturé à ses frères non seulement l’huile, mais aussi le combustible qu’ils ont utilisé pour la faire chauffer, ainsi que des frais de séjour et de nourriture pour le temps qu’ils ont passé chez lui en attendant que leurs cabanes soient reconstruites.
    Pour ces cabanes, d’ailleurs, ils ont dû lui acheter fort cher le bois et la paille nécessaires. » (p. 56-57)
     

  • Séquences dialoguées qui permettent de mieux comprendre les relations entre les personnages.

    « – Ici ou ailleurs, qu’est-ce que ça change? réplique Malourène. La misère est la même partout. Mais que font donc ces gens dans un endroit pareil?
    – Ce sont les employés du cochon, répond Grelu. Ceux qui construisent les maisons.
    – Ce sont des cochons eux aussi, fait remarquer la fée.
    – Oui, mais il y a des cochons moins égaux que les autres, rétorque le nain qui a beaucoup lu. » (p. 26)

    « – Pauvres petits cochons, fait Malourène après lui avoir raconté toute l’histoire. Ils auront donc toujours un maître pour les asservir?
    – C’est probable, répond Bardamu. C’est bien commode, un maître. Ça te dit ce que tu dois faire, où le faire et comment le faire. Tu n’as donc pas à t’en occuper toi-même. C’est très reposant.
    – Le loup est libre, lui.
    – Oui, et c’est pour ça qu’il doit se cacher et s’enfuir.
    – Et les petits cochons restent.
    – Les petits cochons sont comme ça, ma belle. Plus encore que le loup, c’est la liberté qui leur fait peur. » (p. 59-60)

Pistes d'exploitation

  • Lors d’un cercle de lecture, demander aux élèves de trouver des stratégies que Malourène et son ami Grelu pourraient mettre en œuvre pour venir en aide aux cochons maigrichons et asservis. Par la suite, former des équipes de deux. À partir des idées recueillies, inviter les élèves à rédiger le prochain chapitre du livre, qui pourrait s’intituler Solutions pour les cochons maigrichons.
  • Relire avec les élèves les pages 59 et 60 puis animer une discussion en groupe-classe en posant des questions telles : Que penses-tu de cette conclusion? Es-tu d’accord avec la réponse de Bardamu? Les petits cochons ont-ils le choix de ne pas travailler pour le gros cochon? Que pourraient-ils faire pour changer leur vie? Es-tu une personne qui préfère se faire dire quoi faire ou qui aime plutôt décider de la façon de faire les choses? Pourquoi dit-on que la liberté fait peur? Demander aux élèves d’appuyer leur point de vue en se servant d’exemples tirés du texte ou de leur vécu.
  • Proposer aux élèves de préparer une saynète ou un théâtre de marionnettes mettant en vedette les personnages du roman. Former des équipes et les inviter à se répartir les rôles des cochons maigrichons, du gros cochon, de Malourène et de Grelu. Leur demander d’inclure une scène où les cochons demandent à leur frère de se faire traiter avec respect et de façon équitable. Proposer ensuite aux équipes de présenter leur création au groupe-classe.
  • Lire avec les élèves la citation suivante : « Il n’y a pas de doute : le sommet de la jolie colline a été déboisé. Il est triste comme un genou écorché. À la place des vieux arbres se dresse une bien curieuse construction. » (p. 11) Animer ensuite une discussion afin d’identifier et d’analyser les impacts sur la vie des animaux et des plantes suite au déboisement d’un territoire où les forêts cèdent leur place aux secteurs résidentiels ou industriels.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture du texte, activer les connaissances antérieures des élèves en leur demandant de faire part de leurs contes et personnages préférés. S’assurer que tous les élèves connaissent bien l’histoire des trois petits cochons.
  • Mettre à la disposition des élèves d’autres livres de la même collection afin de les inciter à en lire.