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Malourène et les malheurs de Graindesel

Graindesel n’est pas comme les autres nains. Il est tellement timide et silencieux que personne ne le remarque. Il se contente de suivre ses amis comme leur ombre. Et il ne cesse de ruminer une unique pensée : « Il ne m’est jamais rien arrivé, il ne m’arrivera jamais rien… »

Le nain aimerait que quelque chose d’extraordinaire lui arrive, quelque chose qui ferait de lui une vedette. Et voici qu’un beau jour, son souhait se réalise… mais pas de la manière qu’il aurait souhaitée.

Les enfants retrouveront avec plaisir le personnage de la petite fée Malourène dans cette aventure qui leur permettra de réfléchir à l’importance d’avoir une bonne estime de soi et de s’accepter tel que l’on est.

(Adapté de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Roman qui a pour personnages principaux Malourène, la petite fée, accueillante, serviable, généreuse, se souciant des autres, et Graindesel, son ami le nain timide, effacé et triste parce qu’il trouve que sa vie n’est pas intéressante et qu’il ne lui arrive jamais rien; plusieurs personnages secondaires, incluant Bardamu, le crapaud bleu, confident et amoureux de Malourène, faisant preuve d’une grande sagesse, Engoulaffre, l’ignoble ogre, ennemi juré des nains, qui accusera Graindesel de vol et qui brûlera la maison de ce dernier, ainsi que plusieurs nains, amis de Graindesel.

    « Pauvre Graindesel! Il est gentil, cependant, propre et poli, mais il passe tellement inaperçu que, parfois, on ne le voit même pas.
    Jamais un mot plus haut que l’autre. D’ailleurs, il ne parle pratiquement pas, sauf pour dire bonjour, s’il vous plaît, merci et au revoir. » (p. 10-11)

    « Malourène, tout en sirotant son thé et en écoutant d’une oreille distraite les extravagances des autres nains, observe l’infortuné Graindesel. Elle se demande ce qu’elle pourrait bien faire pour lui.
    En fait, il a ce que tout le monde voudrait avoir : la paix. Mais, apparemment, il ne se rend pas compte de son bonheur. Comment lui faire comprendre qu’il n’a besoin de rien de plus? » (p. 16)

    « Bardamu est capable de rester immobile pendant des heures et des heures sans s’ennuyer. Il ne regarde même pas le monde passer puisqu’il ferme les yeux. S’il y avait des diplômes de sagesse, il aurait sûrement un doctorat… » (p. 19-20)

    « Près de la porte se trouve une grande compagnie de nains qui se met à chanter.
    – Voici ta maison, dit alors Malourène. Elle remplacera celle qu’Engoulaffre a brûlée par dépit quand le juge t’a libéré. Nous l’avons construite pour toi. Je crois que tu en avais bien besoin.
    Puis Gros-Bedon s’avance et déclare :
    – Tu as des amis, Graindesel. Ce n’est pas la peine d’inventer des histoires pour ça. Tu sais, à nous non plus, il n’arrive pas grand-chose. Ce que nous racontons est la plupart du temps inventé. » (p. 59-61)
     

  • Texte divisé en cinq chapitres bien identifiés; utilisation d’une police assez grosse pouvant encourager les élèves éprouvant des difficultés; mise en page aérée avec de nombreuses illustrations en noir et blanc dans le style de bandes dessinées, représentant les moments importants du récit et permettant d’imaginer les personnages et les lieux.
  • Sujets familiers faisant appel au vécu des élèves (p. ex., amitié, entraide, injustice, estime de soi) ainsi que des sujets liés au monde imaginaire (p. ex., nain, lutin, fée, ogre); thèmes adaptés au lectorat visé et pouvant plaire autant aux filles qu’aux garçons.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; quelques mots plus complexes ayant besoin d’être définis et d’autres pouvant être inférés grâce au contexte.

    « Aujourd’hui, c’est jour de réception chez Malourène. Une délégation de nains est venue la voir pour prendre le thé, que chacun déguste à sa façon.
    Malourène savoure le sien avec distinction et un rien de citron, à petites gorgées. Gros-Bedon, avec grand bruit, trempe dans sa tasse une énorme tartine de saindoux qu’il avale ensuite goulûment. Gorgibus, qui est toujours au régime¹, se contente d’en respirer l’arôme en faisant "hmmm, hmmm". » (p. 7-8)

    « Et puis, un matin, des nouvelles arrivent. Un grand branle-bas agite la société des nains : on aurait retrouvé la trace d’un trésor perdu depuis des siècles. Des rumeurs courent en tous sens, souvent contradictoires, au sujet de ce mystérieux trésor.
    Tantôt on dit qu’il se trouve aux antipodes, tantôt qu’il est là, tout près, et qu’on marche pratiquement dessus tous les jours. Tantôt on dit qu’il s’agit d’un trésor de pirates, tantôt de celui d’un ogre qui a ruiné toute sa famille. » (p. 26-27)
     

  • Texte comprenant plusieurs figures de style (p. ex., comparaisons, métaphores, personnifications, énumérations) qui permettent d’apprécier le style de l’auteur.

    « Alors, triste comme un ermite sans barbe, Graindesel s’est enfermé dans un silence encore plus désespéré. » (p. 15)

    « – Il serait bien avancé, commente le crapaud en gobant une mouche au passage. Il ne pourrait même plus aller boire un coup au café du coin sans se faire harceler par une meute d’admirateurs ou de photographes. » (p. 22-23)

    « Des chauves-souris qui volettent en lui frôlant la joue, des mille-pattes aux orteils glacés qui se promènent sur son ventre, des choses sans nom et sans couleur qui se glissent près de ses oreilles et le font frémir de dégoût… » (p. 51)
     

  • Œuvre présentant divers types et formes de phrases qui procurent du rythme à la lecture.

    « Sept? Mais au fait, et le septième nain? Où se trouve-t-il donc? Ah oui, il est bien là, pourtant, assis avec les autres autour de la table de jardin. Mais personne ne fait attention à lui. » (p. 9-10)

    « Personne ne vient le voir. Personne ne sait même qu’il se trouve ici, c’est certain! Va-t-il donc mourir misérablement dans sa prison, loin de tous?
    La seule personne qu’il voie est l’affreux gardien qui vient une fois par jour lui apporter – lui jeter, plutôt – une écuelle de soupe à la grimace. Il va lui arriver ce qui peut arriver de pire à un nain : il va maigrir! » (p. 34)

    « – Silence! tonne le juge. Quelle mauvaise plaisanterie! Vous vous êtes moqué de la justice et rien que pour ça, je devrais vous condamner à rester en prison. Néanmoins, je serai bon. Disparaissez d’ici et ne faites plus parler de vous, sinon gare!
    Graindesel ne se le fait pas répéter deux fois. » (p. 41-42)
     

  • Séquences descriptives qui dévoilent les émotions ressenties par les personnages et permettent de se faire une image mentale des événements.

    « Une fois rendu au tribunal, il n’est guère rassuré. Le juge lui paraît gigantesque et menaçant. Il ressemble à Engoulaffre. L’accusé s’attend au pire. On ne l’autorise même pas à parler, comment va-t-il pouvoir se défendre?
    Comment va-t-il pouvoir avouer que la fameuse carte n’existe pas, qu’il a inventé toute cette histoire pour qu’enfin on parle de lui? » (p. 39-40)

    « Et, tandis que Graindesel lui raconte l’interminable succession de ses infortunes, Malourène hoche la tête en soupirant. Le malheureux nain a l’air tellement abattu. Elle en a le cœur brisé. Elle veut lui offrir sa propre maison pour le consoler.
    Mais Graindesel a trop honte pour accepter. Après tout, n’a-t-il pas cherché un peu tout ce qui lui est arrivé? Il ne demande qu’à s’installer, en attendant des jours meilleurs, dans une grotte qui se trouve à l’autre extrémité du jardin. » (p. 48-49) 
     

  • Séquences dialoguées qui permettent d’établir les relations entre les personnages ainsi que de faire un retour sur l’action.

    « – Eh bien, Graindesel, s’exclame Bardamu. Quelle aventure, n’est-ce-pas! Quelle vie trépidante que la tienne!
    Le nain se demande si le crapaud pense vraiment ce qu’il dit ou s’il se moque de lui.
    – Je crois que je regrette quand même ma vie d’avant, réplique naïvement Graindesel.
    – Et pourquoi donc? poursuit Bardamu. Cette vie était bien ennuyeuse. Personne ne s’y intéressait, tandis que maintenant, tout le monde parle de toi. Tu es devenu un personnage important, un héros d’aventure, un emblème de la malchance et de l’injustice.
    Graindesel hésite un peu, puis il reprend :
    – Oui, bien sûr, j’ai rêvé de ces choses, mais je ne savais pas de quoi je parlais. Cette histoire de carte au trésor était stupide. Je crois que j’en ai assez d’être le héros des autres. Je préférerais être moi-même et qu’on ne parle plus de moi.
    – Qui t’en empêche? demande brusquement Bardamu. » (p. 55-56)

Pistes d'exploitation

  • En grand groupe, animer une discussion au sujet de l’importance de s’accepter soi-même en partant de l’énoncé suivant : « "Notre vie est ce que nous en faisons." » (p. 13). Inviter les élèves à exprimer leur opinion tout en donnant des exemples tirés de leur vécu.
  • Proposer aux élèves de faire comme Graindesel et de demander à un ami de rédiger leur biographie. Permettre à ceux qui le désirent d’en faire la lecture au groupe-classe.
  • En grand groupe, relire les noms des sept nains à la page 9. Remplacer la lettre majuscule de chaque nom par une autre lettre (p. ex., la lettre B au lieu du G) et, à l’aide de dictionnaires de synonymes, demander aux élèves de trouver sept autres noms commençant par cette nouvelle lettre tout en respectant les caractéristiques individuelles des nains telles que décrites aux pages 8 et 9.
  • Former des équipes et demander aux élèves d’élaborer des activités pour promouvoir une bonne estime de soi (p. ex., assurer l’encouragement lors des activités sportives). Inviter ensuite les élèves à créer des affiches pour promouvoir l’estime de soi et la confiance en soi.

Conseils d'utilisation

  • Attirer l’attention des élèves sur la liste des œuvres présentées à la fin du miniroman dans le but de les inciter à en lire. Si possible, exposer d’autres romans de cette série en salle de classe.
  • Présenter les caractéristiques de la biographie afin d’en faciliter la rédaction, telle que proposée dans les pistes d’exploitation.