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Malourène et le roi mouillé

Le roi Alcide cache un terrible secret. Et pour s’assurer que personne ne le découvre, chaque matin, il fait disparaître son valet ou sa femme de chambre.

Mais quel est ce secret si épouvantable qu’il tient tant à dissimuler? Nul ne saurait le dire. Quoi qu’il en soit, il est de plus en plus difficile de trouver des gens serviteurs.

Le grand chambellan est bien découragé. Il vient donc prendre conseil auprès de Malourène, la reine des fées. Elle ne voit qu’une solution. À ses risques et périls, elle va demander le poste de femme de chambre du roi Alcide.

(Adapté de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Roman mettant en scène deux personnages principaux, Malourène, reine des fées, gentille, raisonnable, empathique et serviable, qui accepte de se rendre au royaume du roi Alcide pour tenter de découvrir son secret, et le roi Alcide, autoritaire, susceptible et colérique, qui tue ses valets ou femmes de chambre pour les empêcher de révéler son terrible secret, c’est-à-dire qu’il fait pipi au lit; un personnage secondaire, le grand chambellan, plutôt servile, qui se rend chez Malourène pour lui demander conseil.

    « – Il faudrait que je sois sur place, répond-elle au chambellan. Je ne le connais pas, cet Alcide.
    – Il est très susceptible, précise le vieil homme. Même son médecin ne peut pas l’approcher, sauf pour jouer aux cartes.
    Malourène est pensive. Que faire? Tout à coup, elle a une idée.
    – J’ai trouvé! s’écrie-t-elle. Je ne vois qu’une façon d’approcher votre souverain pour voir de quoi il retourne. Je vais demander le poste de femme de chambre du roi.
    Le grand chambellan est horrifié. Il n’en demandait pas tant! Cependant, il n’a aucune autre solution à proposer. » (p. 14-15)

    « Malourène le regarde toujours avec de grands yeux tristes. Alors le roi lui demande avec sa grosse voix :
    – Mais pourquoi diable as-tu l’air si triste?
    – Parce que vous devez être bien malheureux, répond-elle.
    – Comment ça, malheureux! rugit le roi. Je ne suis pas malheureux, moi, je suis le roi!
    – Ça n’empêche pas, murmure-t-elle en regardant le lit mouillé du coin de l’œil. » (p. 29-30)
     

  • Sujet familier pouvant interpeller les enfants qui souffrent également d’énurésie nocturne; possibilité de faire des liens avec le vécu des élèves en identifiant des situations où ils ont eu besoin de la compassion des autres ou encore des situations où ils ont fait preuve de compassion envers les autres.
  • Texte aéré et entrecoupé de nombreuses illustrations en noir et blanc, représentant les moments importants du chapitre et permettant d’imaginer les personnages et les lieux; chapitres titrés et bien identifiés; table des matières à la fin de l’œuvre; notes en bas de page qui font référence à d’autres aventures de Malourène ou expliquant un mot qui n’existe qu’au pays de Bikomimbo, ce qui apportent une touche d’humour au texte.

    « Mais aujourd’hui, il faut dire que le roi Alcide a une habitude bien particulière : chaque matin, avant de sortir de sa chambre et de paraître au balcon du palais, il tranche de ses propres mains la tête de son chambrier¹ ou de sa chambrière!
    ¹Le mot chambrier n’existe pas dans mon dictionnaire, mais il figure dans ceux de Bikomimbo. J’ai vérifié… » (p. 9-10)

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; quelques mots plus difficiles dont la signification peut être trouvée grâce au contexte et aux illustrations (p. ex., hussards, exécrable, brancardiers, extasier, cavalcade).

    « Malourène tremble à l’idée de ce qu’elle va découvrir. Doucement, elle s’approche du lit où le roi commence à s’agiter. Lorsque celui-ci s’assoit enfin dans son lit et qu’il ouvre tout à fait les yeux, il semble assez surpris de voir une aussi petite personne dans sa chambre. » (p. 19-20)

    « Le grand chambellan reste plié en deux. Il bredouille des mots sans suite. Comment un si grand roi peut-il penser qu’il a été un enfant, même il y a très longtemps? C’est inimaginable.
    Avant même d’avoir su parler, avant même d’avoir su marcher à quatre pattes, le roi a été le roi. Non, non, non, jamais il n’a pu être un enfant. » (p. 38)
     

  • Séquences descriptives nombreuses qui apportent des précisions sur les événements, les personnages et les émotions.

    « Mais il a essayé, tonnerre! Il a tout essayé! Des pilules, des potions, des formules magiques, et même un appareil qui lui envoyait une décharge électrique chaque fois qu’il commençait à mouiller ses draps.
    Rien n’y a fait. Rien n’a marché. Alcide aura bientôt cinquante ans, il est un très grand roi, il est riche et célèbre, mais il fait toujours pipi au lit! » (p. 25)

    « La journée se déroule comme la veille. Entre la justice rendue sous son chêne et la réception des ambassadeurs des pays voisins, le roi s’accorde une petite récréation pour jouer avec sa femme de chambre.
    Et, le soir, pour la seconde fois, il n’a pas besoin d’engager quelqu’un d’autre.
    Les jours continuent de s’écouler ainsi et, chaque matin, l’auréole de pipi diminue dans le lit du roi. Puis, un matin, en se réveillant, le roi se rend compte que son pyjama est tout sec et que ses draps sont propres. » (p. 56-57)
     

  • Séquences dialoguées qui permettent de préciser et de mieux comprendre les relations entre les personnages.

    « – Ça ne te fait donc pas rire, que je fasse pipi au lit? dit-il brusquement en fronçant les sourcils.
    – Non, ça ne me fait pas rire, répond Malourène. Ce n’est pas drôle. Pas drôle du tout.
    – Et, euh… est-ce que toi, hem… eh bien, euh… est-ce que tu fais pipi au lit, quelquefois? demande le roi, avec cette fois une voix toute douce.
    – Oh non, répond la fée. Il y a longtemps que je ne fais plus.
    – Mais comment as-tu fait? reprend le roi, très intéressé. » (p. 32-33)

    « Le roi ne lui laisse pas le temps de s’extasier davantage. Il ordonne :
    – Dis-moi, est-ce que j’ai déjà été un enfant?
    – Un enfant! s’exclame le vieil homme en se pliant en deux jusque par terre. Oh! Sire, voyons. Mais vous êtes le roi!
    – Je sais bien que je suis le roi, sot! s’écrie Alcide. Ce n’est pas ça que je te demande! Je te demande si j’ai déjà été un enfant, milles tonnerres! » (p. 37-38)
     

  • Variété de types de phrases (p. ex., déclaratives, impératives, exclamatives et interrogatives), les phrases affirmatives étant prédominantes; phrases simples et complexes.

    « A-t-il les doigts de pied crochus avec du poil dessus? A-t-il des rayures bleues et jaunes sur la peau du ventre? Se transforme-t-il en chauve-souris ou en poireau quand le soleil se couche? » (p. 12)

    « Alcide ne dit rien. Il s’assoit sur le bord de son lit, perplexe. Il ne sait pas quoi répondre. C’est vrai, ça, est-ce qu’il a été un enfant, autrefois?
    Il ne s’en souvient pas. Il plisse le front, réfléchit très fort, mais non, aucun souvenir ne lui vient. Aucun souvenir d’enfance. C’est curieux, ça. Très curieux… » (p. 34)
     

  • Plusieurs énumérations et comparaisons facilitant la création d’images mentales et accentuant le caractère humoristique des échanges entre les personnages et de leurs perceptions.

    « Ses ministres ont peur de lui, son cuisinier a peur de lui, et même les rois des autres pays, ses voisins, ont peur de lui! » (p. 8)

    « Est-il chauve, a-t-il un grain de beauté sur la fesse gauche? A-t-il un gros mot tatoué dans le dos, ou encore une queue de castor qui surgit de son pantalon quand il se met en pyjama? » (p. 12)

    « Elle s’y rend entre deux soldats armés jusqu’aux dents, à côté desquels elle paraît aussi fragile et minuscule qu’une fleur des champs. On croirait une petite fille. » (p. 18)

    « Alcide est rouge de fureur. Il la regarde avec des yeux froids comme des mois de décembre. » (p. 22)

Pistes d'exploitation

  • En groupe-classe, expliquer ce qu’est l’empathie et relever des situations du texte où l’empathie est présente (p. ex., Malourène qui a de la peine pour le roi). Demander aux élèves de réfléchir, en équipes, à une situation tirée de leur vécu où faire preuve d’empathie aurait pu solutionner le problème, et de monter une saynète montrant la résolution du problème.
  • Animer une discussion en grand groupe au sujet de ce qu’aurait pu faire le roi Alcide lorsque les gens riaient de lui. Demander aux élèves de rédiger, en dyades, une liste de conseils pour le roi Alcide.
  • Faire remarquer aux élèves que l’auteur utilise souvent une suite de trois mots ou expressions pour transmettre son message.
    P. ex.,

    « C’est incroyable, fabuleux, invraisemblable! » (p. 22)

    « Il crispe les mâchoires, serre les fesses, essaie de se retenir. » (p. 49)

    Demander aux élèves de trouver ces expressions dans le texte et d’expliquer leur utilité.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, présenter le vocabulaire complexe aux élèves afin d’éviter les bris de compréhension.
  • Attirer l’attention des élèves sur la liste des œuvres présentées à la fin du roman dans le but de les inciter à en lire.