- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; quelques mots plus difficiles dont la signification peut être trouvée grâce au contexte et aux illustrations (p. ex., hussards, exécrable, brancardiers, extasier, cavalcade).
« Malourène tremble à l’idée de ce qu’elle va découvrir. Doucement, elle s’approche du lit où le roi commence à s’agiter. Lorsque celui-ci s’assoit enfin dans son lit et qu’il ouvre tout à fait les yeux, il semble assez surpris de voir une aussi petite personne dans sa chambre. » (p. 19-20)
« Le grand chambellan reste plié en deux. Il bredouille des mots sans suite. Comment un si grand roi peut-il penser qu’il a été un enfant, même il y a très longtemps? C’est inimaginable.
Avant même d’avoir su parler, avant même d’avoir su marcher à quatre pattes, le roi a été le roi. Non, non, non, jamais il n’a pu être un enfant. » (p. 38)
- Séquences descriptives nombreuses qui apportent des précisions sur les événements, les personnages et les émotions.
« Mais il a essayé, tonnerre! Il a tout essayé! Des pilules, des potions, des formules magiques, et même un appareil qui lui envoyait une décharge électrique chaque fois qu’il commençait à mouiller ses draps.
Rien n’y a fait. Rien n’a marché. Alcide aura bientôt cinquante ans, il est un très grand roi, il est riche et célèbre, mais il fait toujours pipi au lit! » (p. 25)
« La journée se déroule comme la veille. Entre la justice rendue sous son chêne et la réception des ambassadeurs des pays voisins, le roi s’accorde une petite récréation pour jouer avec sa femme de chambre.
Et, le soir, pour la seconde fois, il n’a pas besoin d’engager quelqu’un d’autre.
Les jours continuent de s’écouler ainsi et, chaque matin, l’auréole de pipi diminue dans le lit du roi. Puis, un matin, en se réveillant, le roi se rend compte que son pyjama est tout sec et que ses draps sont propres. » (p. 56-57)
- Séquences dialoguées qui permettent de préciser et de mieux comprendre les relations entre les personnages.
« – Ça ne te fait donc pas rire, que je fasse pipi au lit? dit-il brusquement en fronçant les sourcils.
– Non, ça ne me fait pas rire, répond Malourène. Ce n’est pas drôle. Pas drôle du tout.
– Et, euh… est-ce que toi, hem… eh bien, euh… est-ce que tu fais pipi au lit, quelquefois? demande le roi, avec cette fois une voix toute douce.
– Oh non, répond la fée. Il y a longtemps que je ne fais plus.
– Mais comment as-tu fait? reprend le roi, très intéressé. » (p. 32-33)
« Le roi ne lui laisse pas le temps de s’extasier davantage. Il ordonne :
– Dis-moi, est-ce que j’ai déjà été un enfant?
– Un enfant! s’exclame le vieil homme en se pliant en deux jusque par terre. Oh! Sire, voyons. Mais vous êtes le roi!
– Je sais bien que je suis le roi, sot! s’écrie Alcide. Ce n’est pas ça que je te demande! Je te demande si j’ai déjà été un enfant, milles tonnerres! » (p. 37-38)
- Variété de types de phrases (p. ex., déclaratives, impératives, exclamatives et interrogatives), les phrases affirmatives étant prédominantes; phrases simples et complexes.
« A-t-il les doigts de pied crochus avec du poil dessus? A-t-il des rayures bleues et jaunes sur la peau du ventre? Se transforme-t-il en chauve-souris ou en poireau quand le soleil se couche? » (p. 12)
« Alcide ne dit rien. Il s’assoit sur le bord de son lit, perplexe. Il ne sait pas quoi répondre. C’est vrai, ça, est-ce qu’il a été un enfant, autrefois?
Il ne s’en souvient pas. Il plisse le front, réfléchit très fort, mais non, aucun souvenir ne lui vient. Aucun souvenir d’enfance. C’est curieux, ça. Très curieux… » (p. 34)
- Plusieurs énumérations et comparaisons facilitant la création d’images mentales et accentuant le caractère humoristique des échanges entre les personnages et de leurs perceptions.
« Ses ministres ont peur de lui, son cuisinier a peur de lui, et même les rois des autres pays, ses voisins, ont peur de lui! » (p. 8)
« Est-il chauve, a-t-il un grain de beauté sur la fesse gauche? A-t-il un gros mot tatoué dans le dos, ou encore une queue de castor qui surgit de son pantalon quand il se met en pyjama? » (p. 12)
« Elle s’y rend entre deux soldats armés jusqu’aux dents, à côté desquels elle paraît aussi fragile et minuscule qu’une fleur des champs. On croirait une petite fille. » (p. 18)
« Alcide est rouge de fureur. Il la regarde avec des yeux froids comme des mois de décembre. » (p. 22)