- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; certains mots de vocabulaire ne faisant pas partie du langage oral des élèves mais pouvant être inférés grâce aux stratégies de dépannage et aux illustrations.
« – C’est à la fois très simple et très étrange, déclare l’aîné, qui semble être le seul à parler. Notre roi, le grand Nabo 1er, se tasse, s’étiole, se racrapote. Il perd ses forces et ses couleurs. Sa peau devient grise et sèche et son humeur grincheuse. Et, bien sûr, cela se répercute sur le peuple, qui en souffre horriblement. » (p. 19-20)
« Plus on avance et plus les gens ont le dos rond, même lorsqu’ils ne portent rien sur leurs épaules, même lorsqu’ils sont jeunes. Seuls les tout petits enfants se tiennent droit, et encore. Malourène est affligée par le spectacle de ces gens dont l’horizon semble s’arrêter au bout de leurs pieds. » (p. 33)
« Les orangers qui bordent les marches de l’escalier monumental ont tous été étêtés, les tableaux représentent des champs moissonnés ou des déserts de cailloux, et les seuls poissons qui évoluent dans l’aquarium royal sont des soles, des limandes et des flétans. » (p. 37)
- Variété de structures et de types de phrases, surtout à forme affirmative.
« Malourène se gratte le menton. Elle est pensive. Elle invite Grelu à venir la rejoindre sur la balustrade. À peine a-t-il bondi pour s’installer à côté d’elle que les visiteurs se redressent lentement. » (p. 17-18)
« "Voilà donc pourquoi ces pauvres gens se tiennent ainsi, pense Malourène. Voûtés, cagneux, brisés… L’habitude de faire des courbettes. Quelle tristesse! Comment peuvent-ils endurer une chose pareille? » (p. 22)
« Pendant ce temps, Malourène réfléchit. La maladie de ce roi lui semble bien imaginaire. En fait, il n’est pas malade, il se rend malade tout seul! Et, comme il veut que rien ne le dépasse ou se porte mieux que lui, il rend son peuple malade à son tour. Malourène, soudain, a une idée. » (p. 45)
- Présence de plusieurs figures de style (p. ex., énumérations, comparaisons) qui permettent d’apprécier le style de l’auteur.
« Pourtant, on peut voir qu’on s’en approche grâce à certains signes : la route n’est plus bordée de grands arbres mais d’arbustes rachitiques, les maisons sont si basses que leurs toits touchent le sol, et les pantalons des habitants sont tellement usés aux genoux qu’ils en sont transparents. » (p. 32)
« Malourène pénètre dans le palais, précédée par ses deux hôtes. Dans les couloirs et dans les salles, serviteurs, gardes, cuisiniers et ministres, collés au sol comme des mouches sur un papier sucré, lui lancent des regards pleins d’étonnement et d’effroi. » (p. 37)
- Nombreuses séquences descriptives qui apportent des précisions sur les événements, les personnages et les émotions.
« Malourène n’est pas de cet avis. Même un roi, ça se change. Certains vont d’ailleurs jusqu’à leur couper la tête. Sans aller aussi loin, elle est certaine que le roi Nabo n’est pas aussi réfractaire que ça au changement. Il suffit de trouver la bonne méthode. » (p. 26)
« La tête de Nabo 1er touche presque le plafond maintenant. Sa cour, ses ministres, ses soldats lui paraissent minuscules, tout en bas, et il se sent d’autant plus considérable. Il exulte.
Alors, lentement, dans la chambre du roi, soldats, ministres et serviteurs se relèvent en frottant leurs articulations qui grincent. Ils ont l’air tout hébétés, comme grisés par cette position verticale dont ils avaient perdu l’habitude. » (p. 49)
- Séquences dialoguées qui permettent de préciser et de mieux comprendre les relations entre les personnages.
« Le bonhomme pousse un long soupir.
– Tant que Nabo 1er se tenait debout, précise-t-il, nous arrivions à paraître plus petits que lui en nous baissant, en nous assoyant ou en nous accroupissant. Mais à présent qu’il est toujours lui-même assis ou couché, nous sommes pratiquement obligés de ramper devant lui pour ne pas contrevenir à la loi.
– La loi, la loi! s’exclame alors Malourène, qui commence à s’énerver un peu. Quand une loi est aussi mauvaise, on la change!
Les deux visiteurs prennent de nouveau leur air effrayé.
– Changer la loi! s’écrient-ils. Mais c’est impossible. La loi, c’est le roi! Et comme on ne peut pas changer le roi, on ne peut pas changer la loi. » (p. 23 à 25)
« Lorsqu’il se réveille, il fronce les sourcils et aperçoit la fée. Aussitôt, il se redresse et lui lance un regard furibond.
– Qui es-tu? s’écrie-t-il d’une voix cassante.
– Je suis Malourène, répond Malourène. Je suis venue pour vous aider.
– Où te crois-tu? hurle le roi. Prosterne-toi! À terre!
– La terre n’a pas l’air malade, répond Malourène d’une voix tranquille. C’est vous qu’il faut guérir, pas elle. » (p. 43-44)