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Malourène et le roi grand comme ça

Au pays de Riquiqui, la loi est formelle. Il est interdit à quiconque d’être plus grand que le roi. 

Mais voilà que depuis quelque temps, le grand Nabo 1er est fort malade. Sur son lit, il se tasse, s’étiole, se racrapote. Il perd ses forces et ses couleurs. Ainsi, pour être plus petits que lui, les habitants du royaume sont pratiquement obligés de ramper. 

C’est ainsi qu’un beau matin, deux individus courbés et tordus viennent chercher conseil auprès de la reine des fées. Malourène accepte de les raccompagner et de voir ce qu’elle peut faire pour leur roi. Pourtant, elle doute que sa guérison règle le vrai problème…

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Récit mettant en scène un personnage principal, Malourène, reine des fées, dont la sagesse fait en sorte qu’on vient la consulter pour solutionner des problèmes; quelques personnages secondaires, dont le roi Nabo 1er, petit roi égoïste et alité, qui refuse que ses sujets soient plus grands que lui, ainsi que deux médecins du roi, effrayés et serviles, qui viennent trouver Malourène pour lui demander son aide.

    « Après un court instant de réflexion, sa décision est prise.
    – Il y a longtemps que je n’ai pas bougé d’ici et un petit voyage ne me ferait pas de mal, déclare-t-elle. Je vais vous raccompagner dans votre pays et voir ce que je peux faire pour votre roi. » (p. 26-27)

    « Nabo 1er n’apprécie pas ce langage. Il devient tout rouge, d’un rouge tirant sur le violet. Il va s’étouffer de rage. Il veut hurler des ordres, mais c’est comme si les mots restaient coincés dans sa bouche. Les gardes ne savent pas quoi faire. Ils devraient arrêter la fée pour crime de lèse-majesté mais, pour cela, il faudrait qu’ils se lèvent. Et donc qu’ils enfreignent la loi. Quel dilemme! » (p. 44-45)

    « Le sourire du médecin tombe comme si sa mâchoire s’était décrochée.
    – Que voulez-vous dire? demande-t-il, inquiet.
    – Que le malade, ce n’est pas lui, mais vous. Vivre à plat ventre, ce n’est pas une vie.
    – C’est la loi! s’exclame de nouveau le pauvre homme en se rapetissant encore. Nous n’y pouvons rien. Nous ne pouvons pas la défaire, c’est le roi qui l’a faite. » (p. 53)
     

  • Récit humoristique et satirique évoquant la tyrannie de certains souverains et la servilité de leurs sujets; œuvre pouvant intéresser autant les garçons que les filles compte tenu du regard critique posé sur les actions du roi et permettant de faire des liens avec le vécu des élèves en identifiant des situations injustes qui méritent qu’on leur trouve des solutions.
  • Texte séparé en cinq chapitres bien identifiés et mise en page aérée; utilisation d’une police assez grosse pour le texte pouvant encourager les élèves éprouvant des difficultés; illustrations en noir et blanc, dans le style de bandes dessinées, représentant les moments importants du récit et permettant d’imaginer les personnages et les lieux; table de matières à la fin du récit.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; certains mots de vocabulaire ne faisant pas partie du langage oral des élèves mais pouvant être inférés grâce aux stratégies de dépannage et aux illustrations.

    « – C’est à la fois très simple et très étrange, déclare l’aîné, qui semble être le seul à parler. Notre roi, le grand Nabo 1er, se tasse, s’étiole, se racrapote. Il perd ses forces et ses couleurs. Sa peau devient grise et sèche et son humeur grincheuse. Et, bien sûr, cela se répercute sur le peuple, qui en souffre horriblement. » (p. 19-20)

    « Plus on avance et plus les gens ont le dos rond, même lorsqu’ils ne portent rien sur leurs épaules, même lorsqu’ils sont jeunes. Seuls les tout petits enfants se tiennent droit, et encore. Malourène est affligée par le spectacle de ces gens dont l’horizon semble s’arrêter au bout de leurs pieds. » (p. 33)

    « Les orangers qui bordent les marches de l’escalier monumental ont tous été étêtés, les tableaux représentent des champs moissonnés ou des déserts de cailloux, et les seuls poissons qui évoluent dans l’aquarium royal sont des soles, des limandes et des flétans. » (p. 37)
     

  • Variété de structures et de types de phrases, surtout à forme affirmative.

    « Malourène se gratte le menton. Elle est pensive. Elle invite Grelu à venir la rejoindre sur la balustrade. À peine a-t-il bondi pour s’installer à côté d’elle que les visiteurs se redressent lentement. » (p. 17-18)

    « "Voilà donc pourquoi ces pauvres gens se tiennent ainsi, pense Malourène. Voûtés, cagneux, brisés… L’habitude de faire des courbettes. Quelle tristesse! Comment peuvent-ils endurer une chose pareille? » (p. 22)

    « Pendant ce temps, Malourène réfléchit. La maladie de ce roi lui semble bien imaginaire. En fait, il n’est pas malade, il se rend malade tout seul! Et, comme il veut que rien ne le dépasse ou se porte mieux que lui, il rend son peuple malade à son tour. Malourène, soudain, a une idée. » (p. 45)
     

  • Présence de plusieurs figures de style (p. ex., énumérations, comparaisons) qui permettent d’apprécier le style de l’auteur.

    « Pourtant, on peut voir qu’on s’en approche grâce à certains signes : la route n’est plus bordée de grands arbres mais d’arbustes rachitiques, les maisons sont si basses que leurs toits touchent le sol, et les pantalons des habitants sont tellement usés aux genoux qu’ils en sont transparents. » (p. 32)

    « Malourène pénètre dans le palais, précédée par ses deux hôtes. Dans les couloirs et dans les salles, serviteurs, gardes, cuisiniers et ministres, collés au sol comme des mouches sur un papier sucré, lui lancent des regards pleins d’étonnement et d’effroi. » (p. 37)
     

  • Nombreuses séquences descriptives qui apportent des précisions sur les événements, les personnages et les émotions.

    « Malourène n’est pas de cet avis. Même un roi, ça se change. Certains vont d’ailleurs jusqu’à leur couper la tête. Sans aller aussi loin, elle est certaine que le roi Nabo n’est pas aussi réfractaire que ça au changement. Il suffit de trouver la bonne méthode. » (p. 26)

    « La tête de Nabo 1er touche presque le plafond maintenant. Sa cour, ses ministres, ses soldats lui paraissent minuscules, tout en bas, et il se sent d’autant plus considérable. Il exulte.
    Alors, lentement, dans la chambre du roi, soldats, ministres et serviteurs se relèvent en frottant leurs articulations qui grincent. Ils ont l’air tout hébétés, comme grisés par cette position verticale dont ils avaient perdu l’habitude. » (p. 49)
     

  • Séquences dialoguées qui permettent de préciser et de mieux comprendre les relations entre les personnages.

    « Le bonhomme pousse un long soupir.
    – Tant que Nabo 1er se tenait debout, précise-t-il, nous arrivions à paraître plus petits que lui en nous baissant, en nous assoyant ou en nous accroupissant. Mais à présent qu’il est toujours lui-même assis ou couché, nous sommes pratiquement obligés de ramper devant lui pour ne pas contrevenir à la loi.
    – La loi, la loi! s’exclame alors Malourène, qui commence à s’énerver un peu. Quand une loi est aussi mauvaise, on la change!
    Les deux visiteurs prennent de nouveau leur air effrayé.
    – Changer la loi! s’écrient-ils. Mais c’est impossible. La loi, c’est le roi! Et comme on ne peut pas changer le roi, on ne peut pas changer la loi. » (p. 23 à 25)

    « Lorsqu’il se réveille, il fronce les sourcils et aperçoit la fée. Aussitôt, il se redresse et lui lance un regard furibond.
    – Qui es-tu? s’écrie-t-il d’une voix cassante.
    – Je suis Malourène, répond Malourène. Je suis venue pour vous aider.
    – Où te crois-tu? hurle le roi. Prosterne-toi! À terre!
    – La terre n’a pas l’air malade, répond Malourène d’une voix tranquille. C’est vous qu’il faut guérir, pas elle. » (p. 43-44)

Pistes d'exploitation

  • Lors d’un cercle de lecture, demander aux élèves d’expliquer le réel problème des deux médecins en se référant à la citation suivante : « "Si ces deux malheureux sont venus jusqu’ici, se dit-elle, c’est parce qu’ils espèrent que je pourrai les aider. Ils croient donc que leur souverain peut guérir. Pourtant, je pense que la guérison de Nabo 1er ne résoudrait pas leur véritable problème." » (p. 26)
  • En début d’année, lire, en groupe-classe, cette aventure de Malourène et animer une discussion sur l’importance et la pertinence des règles à suivre dans une classe. Élaborer avec les élèves le code de vie de la classe en s’assurant que les règles choisies soient réalistes et nécessaires pour assurer un milieu de vie agréable pour toutes et tous.
  • En groupe-classe, expliquer ce qu’est l’empathie et relever des situations du texte où l’empathie est absente (p. ex., le roi qui exige que tous se prosternent). Demander aux élèves de rédiger un court texte dans leur journal de bord, expliquant une situation où ils ont dû faire preuve d’empathie.
  • En équipes, demander aux élèves de comparer le système de gouvernement actuel et celui de l’époque médiévale, où les rois avaient tous les droits, en dressant une liste des droits des hommes et des femmes, aujourd’hui et à l’époque, et en comparant la façon d’adopter une loi.
  • Animer une discussion au sujet de la solution apportée par Malourène au problème d’injustice dont sont victimes les habitants de Riquiqui. En équipes, inviter les élèves à trouver d’autres solutions possibles et à présenter une saynète montrant une fin différente à ce récit.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture du texte, présenter le vocabulaire complexe qui pourrait entraver la compréhension.
  • Souligner la liste, aux pages 62 et 63, des autres aventures de la série Malourène. Exposer d’autres livres de la collection en classe afin d’inciter les élèves à en lire.
  • Profiter de la présence d’une note en bas de page (p. ex., p. 39) pour apprendre aux élèves l’utilisation de l’astérisque ou d’un chiffre donnant des explications additionnelles au lectorat.
  • Au cours de la lecture, expliquer aux élèves que plusieurs mots nouveaux sont inventés par l'auteur (p. ex., racrapote, soussounes clairantes, volopomme) et s'apparentent à la fantaisie du pays de Riquiqui. Aider aux élèves à en décoder le contexte.