Contenu
- Deux personnages principaux : Axel, jeune garçon intrépide qui se perd lorsqu’il dérive sur une bouée en pleine mer, et le vieil homme sage qui promet de le sauver s’il accepte de suivre ses enseignements; cinq personnages secondaires (ses parents, son frère et ses sœurs jumelles) jouant des rôles accessoires dans le récit.
« À dix ans, le danger n’existait pas pour Axel. Tout au long de son enfance, il avait pourtant été victime de quelques graves accidents qui, logiquement, auraient dû le rendre plus prudent. Eh bien non, l’insouciance avait toujours été la plus forte. » (p. 5)
« À dix heures du matin, il fait déjà très chaud – le temps idéal pour aller à la plage, ce que la famille décide de faire sans trop d’hésitation.
Quelques minutes plus tard, équipés d’énormes bouées gonflables, de grandes serviettes bariolées, d’une cargaison de lotion solaire, d’un panier à pique-nique regorgeant de victuailles et d’un parasol, Axel, ses parents, son frère et ses sœurs jumelles partent pour la plage. » (p. 7)
« Hésitant, Axel demande :
– Qui… Qui êtes-vous?
– Celui que tu devais rencontrer.
– Ah bon! Ça me rassure…
« Hou là là! Celui-là, il a dérivé trop longtemps en plein soleil, songe Axel. Les rayons ultraviolets lui ont grillé la majorité de neurones. »
– Allez-vous me répondre? insiste Axel. Qui êtes-vous?
– Je suis celui qui doit tout t’apprendre. À l’image du nouveau-né, tu dois devenir une éponge avide d’absorber le moindre de mes enseignements. » (p. 23-24)
- Roman intrigant à péripéties invraisemblables et loufoques; intrigue faisant valoir l’importance de contempler la beauté du monde et de respecter la biodiversité de la planète; thèmes exploités (p. ex., aventure, beauté, conscience, danger, océan, suspens, personnage énigmatique, humour) aptes à intéresser le lectorat visé.
- Nombreuses illustrations en noir et blanc étalées sur deux pages et occupant le tiers supérieur de chacune.
- Mise en page aérée; texte réparti en treize courts chapitres numérotés et titrés; éléments graphiques (p. ex., tirets, notes en bas de page, majuscules, points de suspension, guillemets, astérisques pour indiquer un changement dans le lieu et le temps) facilitant l’interprétation de l’œuvre; prologue expliquant le contexte de l’intrigue au début de l’œuvre et table des matières à la fin.
Langue
- Registre de langue courant, familier à l’occasion, favorisant la compréhension du texte; mots moins connus (p. ex., mutinerie, fulgurante, olibrius, zigoto, trouée, verdoyants, bruissement, furtivement) compréhensibles grâce au contexte.
- Types et formes de phrases variés (p. ex., exclamative, interrogative, impérative, négative) contribuant à la lisibilité de l’œuvre et ajoutant de la vie au texte.
« – Voyons, mon garçon, du nerf! Ne vois-tu pas les beautés qui t’entourent? Profite donc de ce point de vue exceptionnel pour contempler les merveilles qui s’offrent à tes yeux. » (p. 49-50)
« Exaspéré, Axel proteste :
– J’ai mal, j’ai le vertige et j’ai faim!
– Très bien, si tu insistes. Oiseau, lâche-le!
– Quoi?!?
Docile, l’oiseau lâche sa proie, indifférent aux hurlements du garçon.
– Puisque tu ne veux rien entendre, va donc te pêcher quelque chose pour calmer ta faim. Bonne baignade! » (p. 53)
- Nombreuses figures de style (p. ex., onomatopée, énumération, comparaison, métaphore) et expressions imagées qui enrichissent le texte et agrémentent la lecture en ajoutant un brin d’humour.
« De mémoire d’homme, un tel gros plan sur pareille dentition – 2 800 dents en moyenne – n’a jamais rien auguré de bon pour celui qui le contemple.
– Aaaaaaaaaaah! Un re… Un req… Un requin! C’est la fin! À l’aaaaaaide! » (p. 64)
« – Tu as de la suite dans les idées, petit. J’aime ça! J’ai de nombreux noms : mémoire, tradition, filiation, sagesse, érudition, savoir, transmission, éclosion, conscience, révélateur… Mais celui que je préfère, c’est éveil. » (p. 65)
« – Le seul miracle qui pourrait se produire ici, c’est que j’évite de cuire comme une vulgaire tranche de lard dans cette immense poêle à frire africaine! Je vous rappelle que je suis seulement vêtu d’un maillot de bain et que je n’ai ni chapeau, ni protection solaire. Je me sens aussi vulnérable et démuni qu’une grenouille face à un cuisinier français. » (p. 69-70)
« – […] Toute forme de vie mène le même combat quotidien. Nous sommes tous dans le même bateau. » (p. 71)
« – Regarde ces montagnes majestueuses, mon enfant. Tu es sur le toit du monde, dans l’Himalaya. Le royaume des neiges éternelles. Ne sens-tu pas le calme et la sérénité qui se dégagent de ces lieux? Ils sont à ton image : fascinants et uniques. » (p. 89)
- Séquences descriptives précisant les lieux et les événements, ce qui permet au lectorat de ressentir les sensations et les émotions que les personnages éprouvent.
« Dans un fracas assourdissant, la montagne explose, propulsant Axel dans un ciel saturé d’une épaisse fumée grise. Inconscient, le garçon chute entre les débris rocailleux, les cendres et la poussière projetés dans tous les sens.
Un timide « splouch » marque la fin de son envolée. Inerte, Axel flotte entre deux eaux, aussi nu qu’un nouveau-né, son maillot de bain flottant en lambeaux à quelques centaines de mètres de là. Il ressent un grand calme. En lui, tout fonctionne au ralenti, comme dans un rêve.
C’est à peine s’il sent deux mains vigoureuses le saisir par les épaules pour le hisser hors de l’élément liquide. Tout est diffus. Il est si bien qu’il ne souhaite pas revenir à lui.
Quelques claques sur le visage interrompent brutalement l’immense bien-être dans lequel il baigne. » (p. 91-92)
- Séquences dialoguées permettant de mieux comprendre les relations entre les personnages.
« – J’aime beaucoup mieux cette attitude, réplique le capitaine de l’expédition avec un large sourire qui plisse et ratatine son visage à en faire peur. Revenons-en donc à cette île. Te souviens-tu de ta réaction lorsque tu as vu ce paradis tropical pour la première fois?
– Euh… Non, pas vraiment. J’ai été impressionné?
– Oh non, pas du tout! Bien au contraire. Trop préoccupé par ton gigantesque nombril et ce qui t’arrivait, tu as dit : « Ben quoi, c’est une île. Et après? » Et lorsque je t’ai vanté la beauté de ce lieu exceptionnel, que m’as-tu répondu?
– J’en sais rien. Je ne m’en souviens pas.
– Tu as répondu : « Bof! » BOF!!! Devant tant de beauté, tu n’as su qu’exprimer de l’indifférence! Ça a failli me tuer! Mon cœur s’est arrêté de battre d’un seul coup.» (p. 95-96)
« – Monsieur, je crois que je suis prêt à vous décrire l’île.
– D’accord, mon garçon. Vas-y, je suis tout ouïe.
– Je vois un lieu pur. Un endroit intact que personne n’a jamais souillé. Une image de ce qu’était notre monde à l’origine : un sanctuaire pour la vie. Il est certain que, dans la jungle qui recouvre la majeure partie de l’île, des tas de créatures et d’animaux s’entredévorent à chaque instant. C’est ainsi que la nature se régénère. Mais, malgré tout, il y a une harmonie globale qui régit ce lieu. Vous avez raison, Monsieur, ce monde est beau et il faut le préserver. Il y a trop d’indifférence et de laisser-aller sur cette planète.
Subitement euphorique, le vieil homme ne tient plus en place :
– Félicitations, Axel! Tu as tout compris! Tout ce qui s’imprègne en toi depuis ta conception peut encore être modifié, changé. Et tu as réussi! Tu es maintenant prêt à t’intégrer pleinement dans ce monde. » (p. 98-99)