- Registre de langue courant, familier à l’occasion, favorisant la compréhension du texte; quelques mots empruntés à la langue anglaise; certains mots pouvant causer un défi au lectorat ciblé (p. ex., mutinerie, fulgurante, olibrius, zigoto, trouée, verdoyants, bruissement, furtivement).
« "Et si je sautais sur la momie et que, d’un violent coup de rame, je l’assomme? Je pourrais m’emparer du navire et mettre le cap vers mes parents. Ouais! Une mutinerie fulgurante, c’est ça la solution! Je suis à coup sûr plus rapide et vigoureux que ce vieil homme desséché. Il faut juste que…" » (p. 30)
« Détalant comme un lapin, Axel ne songe plus qu’à distancer les effrayants reptiles. Les yeux plissés et le souffle régulier, il se concentre sur son objectif : atteindre une belle et invitante trouée dans la végétation qui lui tend ses bras verdoyants. Un refuge ombrageux qui, sans nul doute, le débarrassera de son indésirable fan club de prédatrices.
Trop occupé à fuir, il ne prête pas attention à l’étrange bruissement d’ailes qui se rapproche furtivement de lui. » (p. 47-48)
- Types et formes de phrases variés (p. ex., exclamative, interrogative, impérative, négative) contribuant à la lisibilité de l’œuvre et ajoutant de la vie au texte.
« – Voyons, mon garçon, du nerf! Ne vois-tu pas les beautés qui t’entourent? Profite donc de ce point de vue exceptionnel pour contempler les merveilles qui s’offrent à tes yeux. » (p. 49-50)
« Exaspéré, Axel proteste :
– J’ai mal, j’ai le vertige et j’ai faim!
– Très bien, si tu insistes. Oiseau, lâche-le!
– Quoi?!?
Docile, l’oiseau lâche sa proie, indifférent aux hurlements du garçon.
– Puisque tu ne veux rien entendre, va donc te pêcher quelque chose pour calmer ta faim. Bonne baignade! » (p. 53)
- Nombreuses figures de style (p. ex., onomatopée, énumération, comparaison, métaphore) et expressions imagées qui enrichissent le texte et agrémentent la lecture en ajoutant un brin d’humour.
« De mémoire d’homme, un tel gros plan sur pareille dentition – 2 800 dents en moyenne – n’a jamais rien auguré de bon pour celui qui le contemple.
– Aaaaaaaaaaah! Un re… Un req… Un requin! C’est la fin! À l’aaaaaaide! » (p. 64)
« – Tu as de la suite dans les idées, petit. J’aime ça! J’ai de nombreux noms : mémoire, tradition, filiation, sagesse, érudition, savoir, transmission, éclosion, conscience, révélateur… Mais celui que je préfère, c’est éveil. » (p. 65)
« – Le seul miracle qui pourrait se produire ici, c’est que j’évite de cuire comme une vulgaire tranche de lard dans cette immense poêle à frire africaine! Je vous rappelle que je suis seulement vêtu d’un maillot de bain et que je n’ai ni chapeau, ni protection solaire. Je me sens aussi vulnérable et démuni qu’une grenouille face à un cuisinier français. » (p. 69-70)
« – […] Toute forme de vie mène le même combat quotidien. Nous sommes tous dans le même bateau. » (p. 71)
« – Regarde ces montagnes majestueuses, mon enfant. Tu es sur le toit du monde, dans l’Himalaya. Le royaume des neiges éternelles. Ne sens-tu pas le calme et la sérénité qui se dégagent de ces lieux? Ils sont à ton image : fascinants et uniques. » (p. 89)
- Séquences descriptives précisant les lieux et les événements, ce qui permet au lectorat de ressentir les sensations et les émotions que les personnages éprouvent.
« Dans un fracas assourdissant, la montagne explose, propulsant Axel dans un ciel saturé d’une épaisse fumée grise. Inconscient, le garçon chute entre les débris rocailleux, les cendres et la poussière projetés dans tous les sens.
Un timide "splouch" marque la fin de son envolée. Inerte, Axel flotte entre deux eaux, aussi nu qu’un nouveau-né, son maillot de bain flottant en lambeaux à quelques centaines de mètres de là. Il ressent un grand calme. En lui, tout fonctionne au ralenti, comme dans un rêve.
C’est à peine s’il sent deux mains vigoureuses le saisir par les épaules pour le hisser hors de l’élément liquide. Tout est diffus. Il est si bien qu’il ne souhaite pas revenir à lui.
Quelques claques sur le visage interrompent brutalement l’immense bien-être dans lequel il baigne. » (p. 91-92)
- Séquences dialoguées permettant de mieux comprendre les relations entre les personnages.
« – J’aime beaucoup mieux cette attitude, réplique le capitaine de l’expédition avec un large sourire qui plisse et ratatine son visage à en faire peur. Revenons-en donc à cette île. Te souviens-tu de ta réaction lorsque tu as vu ce paradis tropical pour la première fois?
– Euh… Non, pas vraiment. J’ai été impressionné?
– Oh non, pas du tout! Bien au contraire. Trop préoccupé par ton gigantesque nombril et ce qui t’arrivait, tu as dit : "Ben quoi, c’est une île. Et après?" Et lorsque je t’ai vanté la beauté de ce lieu exceptionnel, que m’as-tu répondu?
– J’en sais rien. Je ne m’en souviens pas.
– Tu as répondu : "Bof!" BOF!!! Devant tant de beauté, tu n’as su qu’exprimer de l’indifférence! Ça a failli me tuer! Mon cœur s’est arrêté de battre d’un seul coup.» (p. 95-96)
« – Monsieur, je crois que je suis prêt à vous décrire l’île.
– D’accord, mon garçon. Vas-y, je suis tout ouïe.
– Je vois un lieu pur. Un endroit intact que personne n’a jamais souillé. Une image de ce qu’était notre monde à l’origine : un sanctuaire pour la vie. Il est certain que, dans la jungle qui recouvre la majeure partie de l’île, des tas de créatures et d’animaux s’entredévorent à chaque instant. C’est ainsi que la nature se régénère. Mais, malgré tout, il y a une harmonie globale qui régit ce lieu. Vous avez raison, Monsieur, ce monde est beau et il faut le préserver. Il y a trop d’indifférence et de laisser-aller sur cette planète.
Subitement euphorique, le vieil homme ne tient plus en place :
– Félicitations, Axel! Tu as tout compris! Tout ce qui s’imprègne en toi depuis ta conception peut encore être modifié, changé. Et tu as réussi! Tu es maintenant prêt à t’intégrer pleinement dans ce monde. » (p. 98-99)