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L’étonnant destin de René Plourde : Pionnier de la Nouvelle-France

Paysan taillé dans une étoffe peu commune, René Plourde décide à dix-huit ans de s’arracher à la pauvreté de son Poitou natal et de tenter sa chance en Nouvelle-France.

Après une traversée aussi éprouvante que catastrophique, il met pied à terre à la Rivière-Ouelle, où il se verra confier une mission inattendue. Amoureux de la terre, il parviendra à obtenir son propre lot, qu’il défrichera vaillamment, et y fondera famille.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal, René Plourde, dont la description, amorcée dès les premières lignes, se poursuit tout au long du roman par le truchement des personnes de son entourage, qui en brossent le portrait d’un homme entier.

    « RENÉ PLOURDE possédait l’étoffe des forts, des bâtisseurs. De ceux qui accomplissent toutes les tâches de la subsistance, qui ont peu, mais ne relâchent jamais. […] Des doigts, longs et mobiles, habitués à grappiller, à défricher, à arracher à la vie des fragments de liberté. […]
    Cette assiduité inspirait. Ses pairs se référaient souvent à ce jeune Plourde. » (p. 13) 

    « – […] Votre sens de la débrouillardise fera le reste. » (p. 134)

    « – Ton Plourde, c’est une tête forte. » (p. 145)

    « – […] Maintenant, j’aurais besoin d’une personne responsable. […] Mon choix s’est porté sur vous. » (p. 168)
     

  • Nombreux personnages secondaires soutenant le héros dans l’accomplissement de son destin (p. ex., l’ami Michaux-Michaux, le sieur De-la-Chenaye et Jeanne-Marguerite, femme de René).

    « …René avançait en sifflotant. Il tomba face à face avec Michaux-Michaux. Cet ami de toujours travaillait la terre voisine […] Dès l’âge de cinq ans, les jeunots s’étaient aperçus de loin. Une grande amitié naquit entre les pieux de la clôture séparant les deux terres. » (p. 56)

    « Lorsque René entendit nommer le sieur De-la-Chenaye, il eut la certitude de tenir la bonne personne. […] le contrat stipulait : le dit René Plourde servira de domestique au sieur De-la-Chenaye en personne, tout le temps qu’il faudra. » (p. 133-134)

    « …René écrivit avec précision. Jeanne-Marguerite fit semblant de le corriger, mais ajouta des mots à ses mots. Une déclaration d’amour s’écrivit sur le plus joli morceau d’écorce au monde. » (p. 239)
     

  • Mœurs et coutumes qui ajoutent une touche de pittoresque et d’authenticité au texte.

    « En peu de temps, la charpente et les murs de son chantier s’élèveraient. Personne ne lui refuserait ce coup de main, une fois les récoltes engrangées. Les coutumes de ce pays obligeaient. » (p. 282)

    « La jeune famille, bien emmitouflée dans son capot de chat et chaussée de raquettes, prit la route vers la maison paternelle. Vive inclinaison du cœur que cette bénédiction du jour de l’An par l’aïeul de la famille. Ce signe de croix chéri de tous les habitants, et dont personne ne saurait se passer. » (p. 318)
     

  • Narrateur omniscient traçant l’histoire d’une famille et de ses ancêtres.

    « Des souvenirs refluaient dans l’esprit du jeune descendant. Tant d’anecdotes sur la famille Plourde ressassées par ses parents des dizaines de fois lorsque venait le crépuscule. […] Il adorait ces "histoires […]" où se mêlait un certain mousquetaire de leur ascendance. » (p. 19)

Langue

  • Registre courant dans la narration, mais familier dans le discours direct des colons de la Nouvelle-France.

    « Elle pivota, regarda tout autour. Personne. Jamais de sa vie, on ne s’adressait à elle en lui donnant du "madame"! D’étonnement, elle se redressa l’échine et écarquilla les yeux.
    – C’pas un paysan coume moi, se dit-elle. Seule. Faut que j’prenions garde tout de même. […]
    – Est-ce que, par hasard, vous auriez déjà entrevu le secrétaire particulier de Monseigneur? Il s’appelle Jean de Plour?
    – Chut! messire. Qui qu’vous soyez, prononcez plus jamais ce mot d’vant parsoune, si vous voulez pas être écartelé sur la place publique. » (p. 36)
     

  • Mots propres au langage de l’époque, présentés dans un glossaire, à la fin du livre, et utilisés en italique çà et là dans l’œuvre (p. ex., âbre, asteure, canter, chrémeau, danserie).
  • Phrases courtes, parfois elliptiques, accentuant le rythme aussi bien dans le récit que dans la description.

    « Le cœur de René ne battit plus que d’une aile. L’heure suprême approchait. Le départ prévu pour le lendemain. Il fallait agir. » (p. 71)

    « Des points d’interrogation à la grandeur de l’esprit. D’un côté, sa merveilleuse terre, de l’autre, sa merveilleuse Jeanne-Marguerite. Trop éloignée l’une de l’autre. » (p. 236)

    « La fin du dix-septième siècle s’amenait à grands pas. Son dernier automne cogna tôt. Trois coups comme au théâtre. Trois gelées noires, trois matins de suite. » (p. 308)
     

  • Figures de style variées (p. ex., hyperbole, inversion, périphrase, comparaison, métaphore, métonymie, personnification, onomatopée) traduisant le plaisir que l’auteure prend à exploiter les ressorts de la langue française.

    « Il comprit sans pouvoir se l’expliquer que les grenailles de son paternel valaient autant que les pierres précieuses qui ornaient le justaucorps des grands messires de sept pieds. » (p. 50-51)

    « Se déploya la portion inquiète de cette humanité. L’angoisse se lut sur tous les visages. » (p. 86)

    « …il enveloppa de son vêtement le petit garçon comme un autre lui-même. […] Il entrouvrit bientôt ses ailes et l’oiselet mort glissa dans les profondeurs de l’abîme liquide. » (p. 112-113)

    « Au crépuscule, le soleil se coucha de fort mauvaise humeur. » (p. 119)

    « Ouille et vlan! […] Zzzzzz au loin. » (p. 149)

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreuses allusions à certaines régions de la France et du Canada français de l’époque (p. ex., le Poitou, la forêt d’Archigny, Rivière-Ouelle, Kamouraska, Madoueskak, Trois-Rivières, Québec); paroles de chansons folkloriques venues de France.

Pistes d'exploitation

  • Inviter les élèves à examiner l’œuvre qui figure sur la page couverture, intitulée Le Semeur (II) de Rodolphe Duguay et de lire le texte d’interprétation qui se trouve au rabat de la couverture arrière du livre. Leur demander de commenter le choix d’œuvre pour représenter l’histoire du clan Plourde.
  • Inviter les élèves à tracer un portrait du personnage principal (René) et à relever les différentes façons qu’a choisies l’auteure pour présenter son personnage.
  • Suggérer aux élèves une étude du rôle de la femme à l’époque de la colonisation, notamment du rôle des « filles du Roy ».
  • Demander aux élèves d’étudier le thème de la terre, dans le roman, en exploitant la valeur de certains éléments tels que l’humus, le terroir, le terrain, la propriété, la culture et les produits de la terre, l’espoir, la vie.

Conseils d'utilisation

  • Dresser, avec les élèves, tout au long de la lecture du roman, une liste des personnages; aider les élèves à établir les liens qui unissent ces personnages.
  • Expliquer aux élèves l’évolution des mots, particulièrement ceux du glossaire en fin de livre.
  • Rappeler aux élèves le contexte socio-historique de l’appellation « sauvages » pour désigner les Autochtones.
  • Rappeler aux élèves certains aspects de la vie quotidienne à l’époque, dont les coutumes, les maladies, les traversées.
  • Inciter les élèves à lire les autres tomes de la trilogie en animant un remue-méninges sur les suites possibles de l’aventure humaine du clan Plourde.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Les Vrais Pays-d’en-Haut, Les Français au cœur de l’Amérique (1610-1760).