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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Les touristes ne vont pas à Abalak

Une simple lettre change à jamais le cours de la vie de Louise, enseignante à la retraite. Invitée par l’entremise de cette lettre à participer à une fête des peuples nomades du Sahara, au Niger, elle se retrouve brusquement dans un monde mythique, en plein désert. Elle assiste à la Cure salée, célébration au cours de laquelle les animaux des nomades se refont une santé grâce à une eau des mares particulièrement élevée en sels minéraux. Sa recherche de la famille de son hôte, Sanda, l’amène là où il n’y a ni routes ni pistes, au milieu de nulle part. Alors que la tempête de sable frappe et que sa santé est sérieusement compromise, Louise tente désespérément de survivre sans nourriture et trop peu d’eau potable. Cette aventure dont elle n’avait pas mesuré toute l’ampleur l’oblige, pour éviter la mort, à faire appel à des ressources intérieures jusque-là insoupçonnées.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

 

3 À propos du livre

Contenu

  • Récit d’un voyage de l’auteure, Louise, raconté à la première personne du singulier et relatant des expériences, des découvertes et plusieurs anecdotes du périple.

    « La douche rafraîchit mon corps et me libère momentanément de mes inquiétudes sur ce qui m’attend. Je me décide à explorer les lieux et découvre une galerie surplombant une cour intérieure où foisonnent une multitude de magnifiques plantes tropicales. » (p. 30)

    « J’approche de ma bouche la viande rouge et ensanglantée, loin d’être assez cuite pour moi, tandis qu’un haut-le-cœur me terrasse :
    – Sanda, je n’ai pas très faim maintenant. Je crois que plusieurs d’entre vous profiteront de ce superbe morceau beaucoup mieux que moi. Peut-être que demain, j’aurai faim. Je te remercie.
    Mi-heureux, mi-triste, il regagne la natte avec le morceau de viande tandis que je reste là à écouter les cliquetis des os sous leurs dents, telle une musique moyenâgeuse. Leur appétit ne connaît aucune limite ce soir. L’animal sacrifié est dégusté jusqu’à l’os. » (p. 142-143)
     

  • Descriptions de nombreux personnages rencontrés lors du voyage, permettant de mieux comprendre le mode de vie, les mœurs et les coutumes des Peuls, éleveurs nomades du Sahara.

    « Oussa est le maître du thé. Chaque matin, après les prières coraniques et les ablutions musulmanes, Oussa extrait tous les ingrédients nécessaires à la cérémonie du thé des multiples pochettes cousues à l’intérieur de sa longue tunique : le sac de thé vert, le bloc de sucre, l’unique verre acheté par Sanda au marché de Niamey et la minuscule théière rouge vif. Sur ses épaules, en bandoulière, il transporte le support en métal qui retiendra les braises. » (p. 63)

    « Ensuite, les hommes se vêtent, s’entourent le bas du corps d’une peau de vache finement travaillée et découpée. Ils enfilent une longue soutane de coton indigo, brodée à la main de dessins qui racontent l’histoire de leur clan. Ils ajoutent une longue épée à leur ceinture, des colliers de toutes les couleurs, des pochettes suspendues à leur cou par de fines lanières de cuir et un chapeau de forme conique… » (p. 92)

    « Sanda ne parle pas souvent de la vie en brousse, mais lorsqu’il le fait, il devient soucieux, gêné même. À mes questions insistantes, il répond évasivement en mentionnant son autre femme, celle qui vit en brousse avec ses enfants, ses frères, ses neveux et nièces, et ses vaches. » (p. 113)
     

  • Récit de découvertes par la rencontre de soi-même (p. ex., la visualisation, l’optimisme, la force intérieure, l’ouverture d’esprit) et des autres.

    « Je transforme instantanément en idée positive ou en comédie hilarante chacune des pensées négatives qui osent s’aventurer dans mon esprit. » (p. 20)

    « Comme à certains moments difficiles de ce voyage, je m’adresse à chaque cellule de mon corps. J’ai tout mon temps. Je leur parle, presque individuellement, comme on parle à de bonnes amies. Je les réconforte. Je les aime toutes, une à la fois. Je leur exprime ma gratitude pour les efforts qu’elles sont en train de fournir. » (p. 161-162)

    « L’homme, assis sur la natte, prépare déjà le thé. Nous prenons place à ses côtés alors qu’une femme apporte une calebasse remplie de riz-maca. Toujours avec l’unique cuillère, nous partageons ce repas en attendant un minibus qui ne vient pas. » (p. 174)

Langue

  • Registre de langue courant sauf quelques expressions provenant du peul.

    « Après au moins une heure d’observation, je finis par saisir : les bergers peuls possèdent des vaches aux longues cornes qui sont connues sous le nom de "bororos" tandis que les Touaregs ont des chameaux et des vaches à courtes cornes. » (p. 36)
     

  • Chapitres courts aux titres représentant l’essentiel de leur contenu, p. ex. :

    « Arrivée au Niger » (p. 27)

    « La cérémonie du thé » (p. 63)

    « Le marabout » (p. 67)

    « La vie en brousse » (p. 125)

    « La tempête » (p. 145)
     

  • Descriptions nombreuses dont certaines faisant appel aux cinq sens et d’autres résultant de la juxtaposition de mots et de phrases.

    « Mes sens, aiguisés, plus raffinés, perçoivent chaque bruit, anticipent la moindre brise, le moindre mouvement du paysage. Le spectacle de formes et de couleurs m’inspire, me coupe le souffle. À perte de vue, le sable découpe des figures sensuelles. Le brun, l’ocre et le bleu se chevauchent. Le désert est silence. Un silence plein, immense, tendre, qui laisse surgir en moi de nouvelles images, des mots inattendus. » (p. 24)

    « Il fait très chaud dans ce véhicule surchargé. Mon odorat, surpris, capte de nouvelles odeurs. Certaines ont un goût exotique, épicé et doux, d’autres, des personnalités plus fortes, coriaces, âpres. » (p. 36)

    « Mon système digestif se révolte contre le macaroni. Mon ventre se tord, se crispe, crie, hurle, me jette à terre. Je grelotte. Ma tête explose. J’avale trois capsules de charbon végétal activé avec un peu d’eau de ma gourde. Mais les crampes s’intensifient. Écrasée sur le plancher de la salle de bain, j’éclate en sanglots. » (p. 186-187)

  • Phrases souvent courtes, souvent simples ou composées plutôt que complexes.

    « Les vaches, impatientes de brouter de l’herbe laissée à découvert par la tempête de sable, partent sans Baleri. Le jeune berger a vite compris. Pieds nus, il part en courant de toutes ses forces parmi les herbes tranchantes et les épines pointues, afin de reprendre le contrôle du troupeau. Il ramène bien vite les vaches exaspérées, les attache solidement et revient vers son père qui n’a pas cessé de réparer les sandales. Il s’assied auprès de Sanda et retire, une à une, les épines de ses pieds. » (p. 154)

    « Le conducteur fait tourner la clé une première fois. Un long ronronnement dérange un peu le silence. Puis plus rien.
    Il tourne la clé une deuxième fois, un plus léger ronronnement.
    Il tourne la clé une troisième fois. Cette fois, c’est mon cœur qui gronde le plus fort.
    La batterie du moteur est vide. Les hommes à bord du véhicule ne bougent ni ne parlent. Moi de même. » (p. 158)
     

  • Quelques photographies en noir et blanc permettant de mieux imaginer les personnes rencontrées et leur environnement, par exemple aux pages 61, 62, 111 et 112.
  • Utilisation de l’italique lorsque le personnage principal, Louise, se parle à elle-même.

    « Je saisis l’idée de l’unique verre : si j’étais nomade, je ne transporterais pas de vaisselle lourde ni sur mon dos ni sur le dos de mes ânes. Dans ma vie de tous les jours, combien d’objets ai-je en trop ? Cette vie pourrait-elle devenir plus simple, plus légère ? » (p. 64-65)

    « Les ruelles sont métamorphosées en rivières déversant leurs surplus dans les maisons environnantes. C’est un désastre! Pourquoi ne suis-je pas rentrée à Niamey avec Christian? » (p. 109)

    « …un jour, dans quelques centaines d’années, les archéologues découvriront mes os séchés par le soleil. Au secours! Contrôler le flot de mes pensées. Stopper la panique! Immédiatement! Créer un autre scénario. Dans les circonstances, la tâche n’est pas simple… » (p. 159)

Référent(s) culturel(s)

  • Référence aux Jeux de la Francophonie, à Gatineau, point de départ de l’aventure relatée.

    « Ainsi, par une superbe journée estivale, je me balade sur le site des Jeux de la Francophonie qui ont lieu, en cette année 2001, dans ma ville, en plein cœur de l’Outaouais québécois. Cet événement attire des francophones de nombreux pays rassemblés autour de compétitions sportives et culturelles. C’est là que, pour la première fois, j’aperçois de grands hommes minces vêtus de longues tuniques et de turbans immaculés. » (p. 12)

Pistes d'exploitation

  • À partir de passages tirés du récit, discuter des expériences de la narratrice dans un pays fort différent du sien et comparer ces expériences à celles que pourraient vivre des gens d’ailleurs qui arrivent au Canada.

    « Mi-content, mi-inquiet, Sanda cède à ma demande et promet de trouver un moyen de m’y emmener. Je ne saisis nullement l’ampleur de la responsabilité que je dépose sur les épaules de mon hôte. » (p. 114)

    « Je m’accommode du manque d’eau, de la nourriture rare et je me rends compte que mes besoins les plus primaires – dormir, manger, uriner – sont de plus en plus réduits. » (p. 145)

  • À la suite de la lecture du récit, amener les élèves à tracer un portrait des Peuls, de leurs coutumes, de leurs concepts, de leurs valeurs. Une recherche dans d’autres documents serait de mise. Se servir des extraits ci-dessous comme point de départ.

    « – Où est ton école?
    – Je n’ai pas d’école. Je suis les campements des nomades.
    – Combien as-tu d’élèves?
    – Je n’en ai pas vraiment. Je dois chercher des élèves en marchant avec les nomades.
    – Chercher des élèves?
    – Je marche avec les familles nomades et je demande aux parents de laisser les enfants passer quelques heures par jour avec moi. » (p. 74)

    « – Pourquoi Sanda n’aime-t-il pas mes jeux ?
    – […] Tu sais, les Peuls réussissent à survivre en brousse grâce à la coopération, pas à la compétition. Un gagnant, un perdant, c’est impossible ici. C’est un concept qu’ils ne désirent pas inculquer à leurs enfants. » (p. 80)

    « Nous sommes à In Gall, la ville hôtesse de la fête des nomades. Chaque année, les réjouissances ont lieu dans cette oasis où l’eau des mares contient un pourcentage élevé en sels minéraux favorables à la santé des animaux. » (p. 87)

  • Demander aux élèves d’expliquer, à partir de passages tirés du texte, ce qui est dit sur la première de couverture du livre : Un récit qui laisse des traces… en soi.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture de l’œuvre, situer le Niger sur une carte géographique et tracer le trajet parcouru par Louise.
  • Reconnaître avec les élèves que tout portrait que l’on tente de tracer d’un peuple reste incomplet et qu’il en est ainsi du portrait des Peuls que présente l’auteure.
  • Visionner le film Tagayet en guise de complément au récit, film de Matthiew Klinck, fils de Louise Dallaire.
  • Consulter le site http://tagayet.com si l’on désire commander le matériel pédagogique qui accompagne cette œuvre.