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Les Partitions d’une époque. Les pièces d’André Paiement et du Théâtre du Nouvel-Ontario (1971-1976), volume II

Le vieux Adolphe Lavallé, fils de Napoléon, mène son village et sa famille à coups de baguette. À Lavalléville, on travaille, on aime, on meurt dans un vaste clos orchestré par la baguette et le pouvoir d’Adolphe.

Mais les prisonniers d’Adolphe tentent de s’évader, de se « dépoigner ». La vieillesse et la solitude le gagnant, Adolphe ne réussit plus à maîtriser la situation. Pensant devenir fou, il fait appel à un charlatan, M. Cyrbantigne Lariproutre. Celui-ci ne fait qu’augmenter ses problèmes en essayant de lui voler sa femme et son argent.

Finalement, c’est Ambroise, le fils d’Adolphe, qui, sous l’emprise amicale de l’estropié Albert, réussit à enlever la visière de son père, à lui faire voir qu’il y a plus que Lavalléville et la laideur paranoïaque qui y règne.

À propos du livre

Contenu

  • Comédie musicale intégrant les caractéristiques générales de la pièce de théâtre (p. ex., didascalies, règle des trois unités, division en scènes, dialogues).
  • Personnage principal (Adolphe) autour duquel gravitent cinq personnages secondaires (deux femmes et trois hommes), évoluant tous dans un univers fermé, symbolique et invraisemblable (la forge du village).

    « Toé! Dehors ma petite salope! Que je te prenne à revenir dans la forge. » (p. 34)

    « Adèle, je t’avertis. Tiens-toé loin de mon gars, ma vieille toupie. Tu m’auras pas comme ça. Tu sais que ta fille a pas d’affaire ici! » (p. 38)

    « Êtes-vous prêts! Eh bien, j’ai réussi à trouver un moyen de sortir de Lavalléville! » (p. 47)
     

  • Thèmes abordés en lien avec certains concepts paradoxaux comme par exemple, l’individu par rapport à la collectivité, partir au lieu de rester, ici au lieu d’ailleurs, nous par rapport aux étrangers et tragique par rapport à comique.

    « DIANE
    Je suis si heureuse. Je m’en vais, enfin!
    AMBROISE
    Es-tu folle? Tu vas te faire prendre! » (p. 47)

    « CYRBANTIGNE
    Je perçois que vous avez des craintes un tout petit peu paranoïaques à mon égard. » (p. 81)
     

  • Didascalies (en italique dans le texte) permettant une meilleure interprétation du texte, des actions des personnages et de l’atmosphère dans lequel ces dernières et derniers évoluent.

    « Adèle, Ambroise et Albert. Ambroise est debout devant son enclume et il cogne comme un enragé. » (p. 86)

    « Adolphe s’installe dans un des grands pneus et s’endort. C’est la nuit. On entend des chuchotements et, dans la pénombre, Ambroise et Albert viennent libérer Diane. » (p. 129)

Langue

  • Langue populaire franco-ontarienne du Nord adaptée aux personnages selon leur rôle et l’époque à laquelle se déroule l’histoire.

    « J’ai entendu crier. Adolphe est venu, hein? Ça y a pas pris de temps à partir. Adolphe Lavallée, sauve-toé pas, j’ai à te parler! » (p. 34)

    « C’est pas de tes affaires! Non, va-t’en! Va-t’en! Je suis ben trop vieille pour toé! » (p. 111)
     

  • Nombreuses figures de style (p. ex., comparaison, métaphore, répétition) permettant d’apprécier le style de l’auteur.

    « Tu tournes autour de moé comme un malheur infâme! Tu colles à tout ce que j’ai comme un attrape-mouche! » (p. 134)

    « Tu veux mon fils, tu veux mon village, tu veux mon argent! » (p. 134)
     

  • Langage poétique (p. ex., utilisation de la rime) utilisé dans les chansons.

    « La visite vient nous visiter
    Faut balayer tous les planchers
    Tout replacer, tout relaver
    Tout nettoyer, tout décrotter » (p. 77)
     

  • Champs lexicaux évocateurs des réalités d’un milieu isolé, lexique approprié au lectorat ciblé avec certaines expressions vulgaires ici et là.

    « Réveille tout le monde? Fait du trouble! Fait du trouble? Journée commence mal. Comme hier, comme avant hier [sic], comme demain. » (p. 29)

    « AMBROISE
    Mange de la m… » (p. 40)

    « J’ai rêvé qu’on est poignés
    On est tous des prisonniers
    On s’ra toujours ce qu’on est
    Même si on va chez l’étranger. » (p. 55)

Pistes d'exploitation

  • Inviter les élèves à étudier les chansons de la pièce et à en apprécier la structure ainsi que les thèmes véhiculés à l’intérieur de ces dernières.
  • Se servir de la symbolique de l’isolement exprimée dans la pièce pour étudier, en sociologie, la place de la francophonie ontarienne dans la province, le pays et le monde ainsi que son évolution et ses possibilités d’épanouissement.
  • Demander aux élèves de récrire, en équipe, une scène de la pièce en utilisant un registre de langue différent tout en s’assurant de bien rendre les expressions typiquement franco-ontariennes ou relevant du joual. Inviter ensuite les élèves à comparer leur version avec celle de l’auteur.

Conseils d'utilisation

  • Indiquer aux élèves que la pièce fait partie d’un recueil publié en 2004 mais qu’elle a été créée en 1974.
  • Dresser une liste des personnages et symboles utilisés dans la pièce (p. ex., Adolphe, Charlemagne, Napoléon, forge, soleil, baguette) et discuter, avec les élèves, des interprétations possibles.
  • S’assurer que tous les élèves sont à l’aise avec la langue populaire utilisée dans la pièce. Expliquer certains mots et en donner un équivalent en français courant, si nécessaire.
  • Monter la pièce avec la troupe de théâtre de l’école ou encore avec les élèves du cours d’art dramatique en suivant le conseil de l’auteur en page 26 et en l’adaptant à son milieu et à son époque.