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Les loups de Masham

C’est beau, les loups. Geneviève en rêve. Serge en rêve. Quand ils se rencontrent, c’est pour plonger dans ce rêve et le partager.

Et voici que des loups apparaissent dans la région de Masham. Des loups qui se cherchent. Des loups qu’on poursuit. Des loups qui attaquent.

L’inquiétude gagne le village. La forêt devient dangereuse. On parle de loups-garous. Entre le rêve et le cauchemar, de vieilles histoires de famille refont surface, avec une traînée de morts. 

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Deux personnages principaux, Serge Guindon et Geneviève Dubois, adolescents fréquentant une école secondaire, attirés l’un par l’autre, fascinés par les loups et partageant plusieurs intérêts en commun; nombreux personnages secondaires, jeunes et adultes du village de Masham, peu décrits, mais reliés de près ou de loin aux personnages principaux et aux péripéties.

    « Geneviève sourit dans son sommeil. Elle court avec des loups dans un monde secret, son monde à elle. Elle devient alors une louve, ils sont ses frères et ses sœurs, ils partagent le même bonheur de vivre. » (p. 12)

    « La scène n'a duré que quelques secondes. Sidéré, Serge a éprouvé un choc violent, comme si son cœur éclatait. C'est peut-être un monstre, un tueur, mais quelle bête magnifique! Il n'a jamais rien vu d'aussi superbe. Il pousse un cri, bien inutile car Bobby ne peut pas l'entendre. » (p. 98)

    « Ils parlent à voix basse. Pascale tremble déjà. Robert n'en mène pas large et doit faire un effort pour retrouver son courage. Geneviève admire l'animal, debout, attentif. Surprendre une bête dans son habitat, c'est un des grands spectacles de la forêt. Rarement elle a éprouvé une émotion aussi vive. » (p. 132-133)
     

  • Intrigue présentée de façon chronologique et enrichie de retours en arrière permettant de comprendre le déroulement de l’histoire; réalité et fantastique s’entremêlant tout au long du texte.

    « – Je vais tout te raconter, tu comprendras. Il y a cinquante ans, Wakefield et Masham étaient de petits villages. On connaissait ces bêtes parce que les Indiens nous en parlaient. On n’y croyait pas vraiment. Et puis, un jour, en suivant des chevreuils, Elzéar en a vu une. Quand il nous l’a dit, on a pensé qu’il avait trop bu. » (p. 85)

    « Par contre, l'examen médical avait révélé, chez Octave, une faiblesse cardiaque, de l'arythmie et des artères engorgées. Vu son âge, on préférait le garder en observation en attendant les résultats de tous les tests. » (p. 103-104)

    « – […] Mais ne nous perdons pas dans les images. La lycanthropie, c'est la transformation d'un être humain en loup. Ça me paraît bien difficile à imaginer. Vous pensez vraiment qu'il y a du vrai dans ces histoires? » (p. 177)
     

  • Narrateur omniscient révélant les pensées, les états d’âme et les intentions des personnages.

    « Claude se sent toujours mal à l'aise avec Serge. Comment discuter avec des adolescents qui se cabrent dès que vous affirmez un tant soit peu d'autorité? Serge ne riposte jamais. Cependant, quand il n'est pas d'accord, sa désapprobation glaciale est pire qu'une franche révolte. » (p. 80)

    « Serge se sent un grand vide dans le ventre. Son grand-père a raison, et il n'y a pas de temps à perdre. C'était vraiment une mauvaise idée que de fermer les portes de l'enclos. La bête doit se sentir prise au piège, et rien n'est plus dangereux qu'un animal coincé. » (p. 99)

    « Geneviève a passé la matinée à travailler en prévision d'un examen de mathématiques. Elle veut surtout se changer les idées après une nuit ponctuée d'images haletantes. Pourquoi y a-t-il si souvent des loups dans ses rêves? Les chiffres et les formules ont un effet calmant. » (p. 153)

Langue

  • Registre courant et vocabulaire juste, mais simple, utilisés dans l’ensemble de l’œuvre; emploi du présent de la narration caractérisant le style de l’auteur et créant davantage de suspense chez le lectorat.

    « Ils examinent méticuleusement ce côté de la clôture, puis contournent le tracteur. L'herbe est haute, un animal peut facilement s'y dissimuler, il faut regarder partout, être attentif au moindre frisson, au moindre mouvement. » (p. 94-95)

    « Qu'il se sent bien avec cette fille! L'année précédente, il a fréquenté une compagne de classe. Elle lui semblait tellement difficile, compliquée, critiqueuse, discutant de tout, plus prompte à dire non qu'à essayer quoi que ce soit, incertaine de ce qu'elle voulait vraiment faire! Ça l'avait refroidi. Autant rester seul. Geneviève, c'est de l'air frais, un rayon de soleil. » (p. 111)

    « Méthodiquement, sans se presser, il retire des pierres autour de la clavicule et des omoplates. Les vertèbres se sont écrasées sous le poids des roches. Jade et Daniel lui donnent un coup de main, enlevant des pierres une par une. » (p. 229)
     

  • Séquences dialoguées prépondérantes permettant de rendre les personnages plus vraisemblables en précisant les rapports entre eux; séquences descriptives présentant surtout les réactions des personnages (p. ex., la surprise, la curiosité, la peur) et apportant des détails au sujet des lieux et des événements.

    « – Je pensais à Claude, dit André à Serge, en riant sous cape. Je devais luncher avec lui et je me suis décommandé. Il a dû se faire un sandwich et le manger tout seul dans son coin. Il aura toute une surprise, ce soir!
    – Moi, je n’aime pas ça. C’est son anniversaire et on fait semblant de l’ignorer.
    – La surprise en sera plus grande. » (p. 145)

    « Ils approchent. Et ils échangent un coup d’œil, ébahis. C’est une fille, une jeune fille recroquevillée, les bras autour des genoux, l’air assommé, vulnérable, pitoyable. Tasha l’aurait-elle surprise avec un amoureux qui a pris peur et s’est enfui? C’est déroutant. Que faire? Avant tout, garder son sang-froid. » (p. 168)

    « Une vieille cabane, un pied-à-terre pour chasseurs, avec une cuisine élémentaire, un salon et deux petites pièces. Une génératrice produit un minimum d’électricité, l’eau est pompée du ruisseau voisin et la toilette sèche se trouve à l’extérieur. » (p. 192-193)
     

  • Figures de style (p. ex., énumération, comparaison, métaphore, répétition) ajoutant une touche imagée au récit.

    « En réponse à cette arrivée quotidienne de touristes, de nombreuses boutiques ont surgi. Des restaurants, des cafés, des pâtisseries, des galeries d'art, des hôtels, des antiquaires. » (p. 39-40)

    « Ils marchent comme des ombres, évitant de faire du bruit. » (p. 94)

    « Les bouleaux, les épinettes, les peupliers, les cenelliers, sont les notes de musique d'une partition qui lui va droit au cœur. Une souche couverte de mousse, une roche au pied d'une pente, un tapis de fleurs jaunes et bleues, apportent des harmonisations. » (p. 156)

    « Courir en direction d'Éclat de soleil. Courir jusqu'à la fin des temps. Courir en avalant tout le bonheur du monde. » (p. 160)
     

  • Champs lexicaux se rapportant, entre autres, aux animaux sauvages, à l’histoire et aux relations amoureuses entre adolescents et adolescentes.

    « Il s’arrête alors, le dos glacé. Un grand chien lui barre le chemin, menaçant, les babines retroussées, les crocs luisants, le poil dressé sur son échine arrondie, les pattes un peu pliées comme s’il allait sauter. » (p. 16)

    « La population grandissait, les chapelles ne suffisaient plus, il fallait une église. Le curé de l'époque a décidé de la construire à Sainte-Cécile. Les gens de Duclos l'ont très mal pris. Faire cinq ou dix kilomètres pour aller à la messe, en hiver, c'est dur. » (p. 75)

    « À l'école, plusieurs de ses copines tombent régulièrement amoureuses. Elles y voient parfois un jeu, parfois un béguin agréable, parfois une grande passion. Des gens se rapprochent, et ça dure ou ça ne dure pas. Geneviève ne se sent pas comme elles. Elle ne se reconnaît pas dans ce qu'elles racontent. » (p. 157)

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreuses allusions à l'histoire des communautés de Masham et de Gatineau (situées près de la frontière de l’Est de l’Ontario et du Québec); plusieurs éléments historiques reflétant les valeurs et le style de vie des Canadiens-français de l’époque (p. ex., religion, famille, chasse, légendes populaires).

    « – Tu t'imagines, quand les coureurs des bois passaient par ici? Plus tard, les draveurs… C'est un beau coin! As-tu essayé les promenades Radisson? » (p. 112)

    « Octave savait qu'il y avait déjà les Lemoyne dans la région vers 1870, quand on a construit l'église de Sainte-Cécile. Bûcherons, cultivateurs, ils possédaient surtout des terres à bois, puis des fermes. Un oncle avait ouvert une sucrerie. » (p. 116)

    « – Les loups-garous font depuis longtemps partie des légendes populaires. Surtout en Europe. Et, par ricochet, en Nouvelle-France. » (p. 178)

    « – Claude, André et les autres sont très sérieux, tu sais. Ici, la chasse, c'est dans les mœurs. Avec ou sans permis. Et la police aura surtout de la sympathie pour les chasseurs. » (p. 213)

Pistes d'exploitation

  • Proposer aux élèves d'effectuer une recherche sur les loups dans leur région respective (p. ex., recensement, sorte, incident déjà produit); identifier les défis de cette espèce animale.
  • Suggérer aux élèves de trouver dans Internet différentes légendes au sujet des loups-garous, puis de les lire. Par la suite, leur demander de faire ressortir les ressemblances ou les différences entre ce qu’on présente dans ces légendes et ce qu’on présente dans le roman de Somain.
  • Demander aux jeunes de rédiger une légende ou une courte nouvelle littéraire impliquant des créatures mystérieuses.
  • Demander aux élèves d’écrire une suite à la relation entre Geneviève et Serge.

Conseils d'utilisation

  • Proposer ce roman à des élèves qui s’intéressent aux thèmes plutôt fantastiques, aux loups et à la nature.
  • Avant la lecture, aborder la question des animaux sauvages et de la violence qui leur est infligée dans l’œuvre, même si l'œuvre contient très peu de séquences descriptives d'attaques ou de morts en tant que telles.