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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Les Impatiences de Ping

Le problème de Ping, c’est qu’elle veut tout, tout de suite. Pour que son entreprise de biscuits chinois puisse démarrer, elle devrait peut-être écouter ses copines Mathilde et Maude. Et pour réapprendre à rire au vieux monsieur Tam, il faudrait auparavant comprendre son chagrin. Après quelques colères et plusieurs faux pas, l’impétueuse Ping trouvera-t-elle le courage de s’excuser? Réussira-t-elle à dompter ses impatiences?

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Personnage principal et narratrice, Ping, jeune Chinoise adoptée par une famille québécoise, qui souhaite démarrer une petite entreprise pendant les vacances d’été et tente de remonter le moral au grand-père de son amie.

« J’ai fermé la porte de ma chambre pour avoir la paix. J’avais une idée fabuleuse à annoncer et je ne voulais pas d’interruption de grands frères fouineux.
– On se lance en affaires. On va confectionner des biscuits chinois et on va les vendre.
Elles m’ont regardée, incrédules.
[…]
– Pas plus tard qu’hier, vous vous lamentiez de ne pas savoir quoi faire pendant les vacances. Je propose un projet passionnant et vous réagissez comme si je suggérais une corvée de vaisselle. On a deux mois devant nous pour monter notre entreprise, la lancer, faire des sous, les dépenser… » (p. 30-32)

« Je lui ai proposé plusieurs activités : une visite dans le quartier chinois, une promenade au parc, une partie de Monopoly, une émission comique à la télé. À chaque suggestion, le grand-père répondait : « Non merci. » Il préférait passer des heures, immobile, à contempler son arbre en pot. » (p. 37)

  • Nombreux personnages secondaires interagissant avec Ping, parmi lesquels monsieur Tam, surnommé Yéyé, vieillard récemment arrivé de Chine, qui se laisse dépérir à cause de l’état pitoyable d’un bonsaï hérité de ses ancêtres, son amie Chang, qu’elle considère comme sa grande sœur, Mathilde et Maude, ses meilleures amies, qui l’appuient dans son projet, David, l’horticulteur, qui confirme que le bonsaï de Yéyé est mort, Francis, son frère aîné, qui est amoureux de Chang, sa mère, qui perçoit ses états d’âme et l’encourage à se confier, et Yvette, qui renseigne Yéyé sur les bonsaïs de Kamouraska.

« Maintenant qu’il était enfin là, mon amie n’avait pas l’air enchantée.
– Ça ne va pas?
Elle a poussé un soupir.
– Ça va merveilleusement. Yéyé mange du bout des lèvres. Il parle à peine. Il n’a pas souri une seule fois depuis qu’il est descendu de l’avion. Pas une seule fois!
– Il n’aime pas Montréal?
– Il n’en finit plus de s’inquiéter pour son bonsaï malade. Ça l’obsède. » (p. 15)

« Chang ne me l’a pas dit, mais je crois qu’elle me considère comme sa petite sœur. Je ne lui ai rien dit non plus, mais je la considère comme ma grande sœur. » (p. 20)

« J’ai tiré de sous mon matelas un billet de vingt dollars. Je l’ai posé sur mon lit.
– Voici ma première contribution à MaMaPing.
– Faut payer? s’est écriée Mathilde, ahurie.
– Ça s’appelle un investissement. Il faut des sous pour acheter les ingrédients, les emballages, tout ce dont on aura besoin pour développer notre entreprise. Je propose que chacune mette vingt dollars dans un pot commun.
[…]
Mathilde aime faire plaisir aux gens. Elle n’a pas résisté davantage.
– D’accord. Je t’apporte l’argent cet après-midi.
– Maude?
– O.K., je me jette à l’eau, a-t-elle lâché. » (p. 34-35)

« Francis a posé la question qui refusait de franchir mes lèvres.
– L’arbre est mort?
– Désolé, a dit doucement David.
– Vous en êtes sûr et certain?
– Regardez comme c’est sec sous l’écorce. Ça veut dire que l’arbre ne transporte plus d’eau ou de sève. Si le bonsaï était encore vivant, ce serait vert. » (p. 119)

« Francis n’est rentré que deux heures plus tard. Dès qu’il a mis le pied dans sa chambre, je l’ai confronté.
– Je t’ai vu embrasser Chang! C’était dégoûtant!
Il a ri. Ma colère a monté d’un cran.
– Tu m’en reparleras dans quelques années. Je parie que tu auras changé d’idée… » (p. 135)

« Ma mère, qui a des antennes, a remarqué que ça ne tournait pas rond pour moi. Avant d’éteindre ma lumière, ce soir-là, elle m’a demandé :
– Ça ne va pas, ma Ping-Pongnette?
[…]
Je n’ai pas répondu. Pas facile d’admettre qu’on s’est mis tout le monde à dos.
[…]
Avant de quitter ma chambre, Maman m’a donné un bisou dans le cou et m’a chuchoté à l’oreille :
– Si tu as envie d’en parler, tu sais où me trouver. » (p.140-141)

« – Chaque printemps, je fais un voyage splendide, a raconté Yvette. Je vais dans un coin de pays fabuleux. […] Cet endroit féerique s’appelle Kamouraska.
[…]
– J’ai lu qu’en Chine, les collectionneurs ont prélevé à peu près tout ce qu’il y avait d’arbres nains dans la nature. Le Canada est un jeune et grand pays. Il nous reste beaucoup de bonsaïs naturels. À Kamouraska, si on se promène lentement et si on regarde attentivement, on trouve des arbres nains. » (p. 163-164)

  • Roman à saveur psychologique; trame narrative teintée d’humour s’organisant simultanément autour de deux aventures : celle de Ping et de ses amies, ainsi que celle de monsieur Tam; quelques retours en arrière, sous la forme de souvenirs de la part de monsieur Tam, relatant l’historique de son bonsaï ainsi que la catastrophe de la Révolution culturelle, pendant laquelle des milliers de bonsaïs furent détruits en Chine; thèmes exploités (p. ex., patience, bonsaï, relation intergénérationnelle, multiculturalisme) aptes à intéresser le lectorat visé et à lui permettre de tisser des liens avec son vécu.
  • Mise en page dégagée; œuvre répartie en 19 chapitres numérotés aux titres accrocheurs; éléments graphiques (p. ex., tirets, italiques, guillemets, caractères gras, parenthèses, petits symboles indiquant un changement de scène ou un laps de temps) facilitant l’interprétation du texte; autres œuvres de l’auteure, dédicace, remerciements de l’auteure et proverbe chinois au début du livre; postface et renseignements sur les fiches d’exploitation pédagogique de l’éditeur à la fin; renseignements sur l’auteure et prix littéraire à la quatrième de couverture.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., podocarpe, carence, intraveineuse, flatulence), mots du registre familier (p. ex., placoter, magouilles, quétaine, entourloupette) et mots mandarins (p. ex., Ni hao, Xie, da bi zi, Wan le) compréhensibles à l’aide du contexte et des explications fournies; surnoms de Ping, soit « Ping-Pong », « Ping-Pongnette » et « Ping-Picasso », injectant des brins d’humour dans le texte.
  • Phrases transformées et phrases à construction particulière; variété de types et de formes de phrases; phrases parfois lourdement ponctuées accentuant les émotions des personnages; narration au « je » contribuant à la crédibilité de l’histoire.

« – Hé!…
Debout près de mon pupitre, Maude tenait dans ses mains le porte-monnaie de velours rouge. Son porte-monnaie vide.
– As-tu dépensé notre investissement?
– …
– Réponds, Ping! As-tu dépensé notre argent?
Il y avait de l’électricité dans l’air.
– Oui.
– Sans nous le demander? s’est exclamée Mathilde.
– Je n’avais pas le temps de vous consulter. Il fallait que j’achète un livre pour le grand-père de Chang. C’était urgent parce que…
– Urgent? D’acheter un LIVRE? Avec notre argent? a interrompu Mathilde. » (p. 111-112)

  • Nombreux procédés stylistiques (p. ex., onomatopée, métaphore, anaphore, antithèse, comparaison, énumération) qui enrichissent le texte; multitude d’expressions imagées permettant d’apprécier le style de l’auteure.

« Ses souliers faisaient squish-squish à chaque pas. » (p. 17)

« Je suis le grain de poivre dans le bol de sucre. » (p. 19)

« Quand mon frère sort les compliments, il y a anguille sous roche. » (p. 52)

« Encore une fois, je me suis retrouvée avec une cuisine crottée à nettoyer. Encore une fois, nos biscuits étaient immangeables et invendables. Encore une fois, mes amies-perroquets ont répété les mêmes platitudes. » (p. 62)

« Lui, aussi mince qu’une échalote; elle, aussi boulotte qu’une pêche. » (p. 73)

« Maude a croisé les bras et s’est raclé la gorge avant de lâcher sa bombe. » (p. 78)

« On n’a rien renversé, rien collé, rien brûlé, rien raté. » (p. 173)

  • Séquences narratives et descriptives, entrecoupées de nombreuses séquences dialoguées, qui renseignent sur le bonsaï, reflètent l’impatience de Ping ainsi que la tristesse de monsieur Tam, aident à comprendre les relations qui existent entre les personnages et injectent des brins d’humour dans le texte; insertion d’une recette et d’un compte rendu financier contribuant à la vraisemblance de l’histoire.

« Il a glissé ses doigts sur les branches du podocarpe. Des doigts, longs et maigres, qui m’ont semblé aussi frêles que les branches du vieil arbre.
– On coupe une partie des racines chaque année. Comme ça, elles se renouvellent et restent en santé. Voilà pourquoi les bonsaïs vivent si vieux.
– Donc, pour faire un bonsaï, suffit de tailler souvent les racines et les branches. Simple comme bonjour.
Le Yéyé a secoué la tête, découragé par mon ignorance profonde.
– Ce n’est pas simple du tout. Le bonsaï est un art ancien et raffiné, avec des techniques précises, des règles, des rituels. Pour donner un style à l’arbre, chaque branche est étudiée, éliminée ou mise en forme à l’aide de fil de cuivre, jusqu’à ce qu’on arrive à la silhouette désirée. » (p. 40-41)

« Au lieu d’aller chercher les plaques à biscuits comme je lui avais demandé, Mathilde a flâné dans l’allée des bonbons. Quant à Maude, elle arpentait le magasin d’un air important, balançant son porte-monnaie en velours rouge qui contenait notre investissement pour MaMaPing : soixante dollars. Devant le rayon des produits laitiers, elle n’en finissait pas d’hésiter entre les petits, les moyens ou les gros œufs.
– Franchement, Maude, ça va te prendre plus de temps pour choisir une douzaine d’œufs que la poule en a pris pour les pondre!
Sans se dépêcher pour autant, elle a rétorqué :
– Toujours aussi patiente, Ping… » (p. 45-46)

« Biscuits chinois
Ingrédients :
1 blanc d’œuf
1/2 tasse de farine
1/4 de cuillère à café de gingembre ou vanille
1/4 tasse de sucre
1 pincée de sel
1 cuillère à café de beurre fondu » (p. 47-48)

« – … Avec moi, le podocarpe n’arrête pas de dépérir.
Il a entouré de ses doigts le pot du bonsaï. Comme pour lui transmettre un peu d’énergie.
– Cet arbre porte la marque de mes ancêtres. Je n’ai pas su en prendre soin. Ni mon fils, ni Chang ne savent comment s’en occuper. Notre album de famille se meurt. Après lui, ce sera mon tour.
Il m’a annoncé sa mort comme on dirait : il va pleuvoir demain. Le silence nous a de nouveau séparés. Le Yéyé n’avait plus envie de parler de la vie du podocarpe. Je n’avais plus envie de l’écouter parler de sa mort. » (p. 107-108)

« – Mathilde?! Je rêve?
– Oui. Tu rêves. Je suis la déesse du yoyo venue te rendre visite.
– Tu n’es plus fâchée?
Mon amie m’a tiré la langue.
– Tu as bien reçu mon enveloppe avec les vingt dollars?
Elle a eu l’air gênée.
– On n’aurait pas dû faire toute cette histoire pour l’argent de MaMaPing…
– J’avoue que je voulais mener les choses à ma manière. J’ai été impatiente…
– Ça va, ça va, c’est fini. » (p. 155)

« Quand retournes-tu à l’hôpital voir ton Monsieur Yéyé?
– Demain.
– N’oublie pas les pets de sœurs.
– S’il me demande le nom de cette pâtisserie, je réponds quoi?
– En jeune fille bien élevée, tu utilises le bon mot pour pet : flatulence. Donc, tu lui dis que ce sont des flatulences de religieuses…
Elle m’a quittée dans un éclat de rire. » (p. 157-158)

Référent(s) culturel(s)

  • Mention du pet de sœur, mets traditionnel canadien-français, typique du Québec et de l’Acadie.
  • Mention de la tarte à l’érable, mets traditionnel à l’époque de la Nouvelle-France.
  • Mention de lieux au Québec, soit Montréal, Tingwick et Kamouraska.
  • Référence à la France.
    « Je savourais son accent français de France. » (p. 40)

Pistes d'exploitation

  • Proposer aux élèves, réunis en équipes, d’effectuer une recherche sur un des sujets suivants : le bonsaï, le biscuit chinois, le philosophe Confucius. Leur demander de faire part de leurs trouvailles au groupe-classe sous la forme d’un diaporama.
  • Proposer aux élèves, réunis en équipes, de dresser une liste des sentiments positifs et négatifs que ressent Ping et d’appuyer chaque émotion d’une citation tirée de l’œuvre (p. ex., joie : « Je jubilais. Je trépignais sur place. » (p. 76); colère : « – D’accord, je vais lancer MaMaPing toute seule. De toute façon, j’en ai assez de vous avoir sur le dos. » (p. 113)). Animer une mise en commun afin de leur permettre de faire part de leurs trouvailles au groupe-classe.
  • Rappeler aux élèves que la trame narrative du roman s’organise simultanément autour de deux aventures : celle de Ping et de ses amies, ainsi que celle de monsieur Tam. Former des équipes, leur assigner une des aventures, puis leur demander d’en dresser le schéma narratif à l’aide d’un outil organisationnel. Les inviter à présenter leur schéma au groupe-classe, puis à l’afficher dans la salle de classe.
  • Demander aux élèves, réunis en équipes, de choisir sur Internet un proverbe de Confucius. Leur proposer de créer une saynète traduisant le message que véhicule le proverbe, puis les inviter à la présenter devant le groupe-classe. À la suite de chaque présentation, demander aux membres de l’auditoire de deviner le message véhiculé, puis afficher le proverbe dans la salle de classe.

Conseils d'utilisation

  • Présenter ou revoir les étapes du schéma narratif.
  • Accorder une attention particulière au sujet délicat de l’intimidation, en mettant l’accent sur les conséquences sérieuses des mauvais traitements que subit monsieur Tam au chapitre 9.
  • Consulter la fiche de lecture disponible sur le site du Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques (CFORP).
  • Consulter la fiche d’exploitation pédagogique disponible sur le site de l’éditeur.
  • Encourager les élèves à lire une autre aventure de Ping, soit Ping-Pong contre Tête-de-Navet, dont la fiche pédagogique se trouve dans FousDeLire.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 1re à 12e année, Série : Français sans frontières, L’art du Bonsaï.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 1re à 9e année, Série : Cinq, Le pays – La Chine; Les merveilles – la Grande Muraille de Chine.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 4e à 8e année, Série : Contes du monde entier, Le pinceau magique (Chine).
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 3e à 12e année, Série : Vraiment top!, Top 5 sur la Grande Muraille de Chine.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 2e à 9e année, Série : Bienvenue dans mon pays, En Chine avec Jiang Yue.