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Les grands sapins ne meurent pas

La tempête fait rage dans le cœur de Marie-Lune. À quinze ans, elle a vécu trop d’émotions en trop peu de temps! Heureusement, il y a Antoine. Lorsqu’elle plonge dans ses bras, elle a moins mal. Mais un nouveau choc bouleverse sa vie et Marie-Lune doit prendre de graves décisions…

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Personnage principal et narratrice, Marie-Lune, une adolescente de 15 ans qui, ayant perdu sa mère récemment, est confrontée à un nouveau défi, celui d’une grossesse non planifiée.

« Toue la nuit, je m’étais laissé torturer. D’un côté, l’envie folle de tout effacer. Redevenir libre. Tout de suite! De l’autre, un désir immense et complètement maboule : inventer une famille. Fabriquer un nid. Avoir un petit oiseau, tout chaud, soudé à moi. » (p. 43)

« – Je t’aime, maman. Autant. Plus qu’avant. Depuis que tu es partie, je marche, je parle, je respire comme avant. Mais c’est de la frime. Plus rien n’est pareil. Il manque des bouts de moi. J’ai l’air d’un brave petit soldat, mais je crie en dedans. J’ai mal comme si une bombe m’avait arraché un bras.
Le vent s’était tu. Il écoutait lui aussi.
– J’ai un bébé, maman. Il grandit depuis des semaines déjà. Je n’y peux rien. Et le pire, c’est que je me sens vide quand même. À cause de toi.
La mort avait creusé un gouffre en moi. Un trou énorme que rien ne comblerait jamais. J’étais condamnée à porter toute ma vie cette immense absence. » (p. 71-72)

  • Personnages secondaires nombreux, parmi lesquels le Dr Larivière, qui confirme la grossesse de Marie-Lune et lui explique ses choix, Antoine, le père de l’enfant, qui veut construire une vie avec elle, Sylvie, sa meilleure amie et confidente, Léandre, son père, qui la soutient pendant cette période difficile, M. et Mme Lachapelle, qui lui prodiguent de l’amour et de l’encouragement, leur fils Jean, qui veille sur elle, Josée Lalonde, la travailleuse sociale, ainsi que Claire et François, les parents adoptifs potentiels.

« – Tu n’as pas besoin de contraceptifs. Il n’y a pas de chance que tu tombes enceinte.
Sa voix était dure. J’essayais de comprendre. Je sentais l’angoisse prête à m’étreindre.
– Tu ne peux pas tomber enceinte : tu es déjà enceinte. » (p. 32)

« Il y a quand même trois scénarios possibles. Tu peux décider d’interrompre ta grossesse. […] Si tu décides de poursuivre ta grossesse, tu pourras être la maman de ton bébé ou le confier à l’adoption » (p. 33-34)

« – Je suis là, Marie-Lune. On est deux. Je vais t’aider. Je vais te serrer dans mes bras jusqu’à ce que toute ta peine s’en aille. Ensemble, on est capables. Je travaille déjà. Je vais mettre de l’argent de côté. On va le gâter, notre bébé. Et puis, il va grandir. Plus tard, tu pourras y aller au cégep. Et même à l’université.
C’était pire qu’une demande en mariage. Comme une demande de vie.
– Je vais être un super bon père, Marie-Lune. Notre bébé va avoir tout ce que je n’ai jamais eu. » (p. 39)

« En route vers la maison, je suis arrêtée chez mon amie Sylvie. Elle était sortie. Monique, sa mère, a promis de lui faire le message de me rappeler. Demain, je parlerai à Sylvie. Demain, je déciderai. » (p. 40)

« – Papa, je veux rendre mon bébé à terme, mais c’est tout ce que je sais pour l’instant.
– Hier, j’ai parlé au Dr Larivière. Il a raison, Marie-Lune : tu devrais rencontrer un travailleur social. Quelqu’un qui pourrait t’expliquer en détail les différentes avenues et les ressources disponibles. On pourrait le voir ensemble… Et puis… j’ai pensé… Ici, au lac, on est isolés. Si tu veux, on pourrait déménager à Saint-Jovite. On serait plus près de tout. Des garderies, par exemple… Mais si tu préfères confier le bébé à l’adoption, c’est correct… Il paraît que tu pourrais choisir toi-même les parents adoptifs. » (p. 62-63)

« Louise Lachapelle m’a servi une tasse de chocolat au lait sucré et brûlant avant de s’écraser sur une chaise.
J’étais bien avec eux. Mme Lachapelle m’a fait promettre de m’adresser à elle si jamais j’avais besoin d’aide. Elle n’a pas parlé de grossesse ni de bébé, mais c’est bien à ça qu’elle pensait. » (p. 67)

« Jean m’a serrée très fort. Longtemps. J’ai deviné qu’il avait eu peur pour moi. Puis il m’a soulevée et il m’a portée dans ses bras jusqu’au salon. Ma tête n’avait pas quitté le nid chaud au creux de son épaule. Il était assis maintenant et j’étais roulée en boule, blottie contre lui.
[…]
Quand Léandre est arrivé, nous dormions tous les deux. Je n’avais pas bougé. Ma tête était encore nichée dans la chaleur de l’épaule de Jean. » (p. 96-97)

« Josée Lalonde, la travailleuse sociale, m’a laissé trois dossiers. Un bleu, un jaune et un vert. Trois possibilités. La quatrième, c’est moi. » (p. 99)

« – Marie-Lune, je te présente Claire et François. […] François s’est levé. Je l’avais à peine remarqué. Il n’est pas très grand mais plutôt costaud. […] Alors, je l’ai vue telle qu’elle était. Une jeune femme aux grands yeux verts qui porte un deuil. Comme moi. » (p. 120-121)

  • Roman captivant dont l’intrigue s’organise autour des décisions que doit prendre une adolescente à la suite d’une grossesse non planifiée; schéma narratif inachevé, l‘intrigue se poursuivant dans le prochain tome de la série; retours en arrière sous la forme de souvenirs; thèmes des relations amoureuses, de la grossesse et du deuil pouvant susciter l’intérêt du lectorat, ainsi qu’offrir des pistes de réflexion et d’action aux jeunes devant relever des défis semblables.
  • Mise en page simple et aérée; œuvre répartie en 13 chapitres titrés et numérotés; éléments graphiques (p. ex., tirets, guillemets, parenthèses, italiques, points de suspension, majuscules) qui accentuent les émotions du personnage principal et favorisent l’interprétation de l’œuvre; liste des œuvres de l’auteure, dédicace et remerciements au début du livre; renseignements sur les prix littéraires remportés par l’auteure en quatrième de couverture.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., chichement, roussies, étau, gésier, tilleul), mots et expressions du registre familier (p. ex., cervelle de moineau, une bonne trotte, commode, je m’en sacre) et quelques mots anglais (p. ex., cool, puff, party) compréhensibles grâce au contexte.
  • Phrases transformées et phrases à construction particulière; variété de types et de formes de phrases; nombreuses phrases courtes lourdement ponctuées accentuant les émotions des personnages; narration au « je » contribuant à la crédibilité de l’histoire.

« Pendant quelques secondes, j’ai pensé me défiler. Inventer un gentil mal de gorge et repartir avec une boîte de vitamines.
– Tu as perdu du poids, Marie-Lune! Il faudrait te remplumer, hein?
– Je ne viens pas pour ça… Je ne suis pas malade… J’ai perdu deux ou trois kilos… mais c’était voulu…
– Ah! les femmes! Que puis-je faire pour toi, Marie-Lune?
– Je voudrais… euh… des pilules.
– Des pilules ou la pilule?
Le Dr Larivière avait tout compris. » (p. 30-31)

« – Écoute, c’est peut-être rien, mais j’ai peur.  Ce n’est pas le temps de s’affoler. […] Pendant ce temps-là, je vais m’étendre et m’occuper de mon moustique. »
– Ton quoi?
– Laisse-faire… Grouille Sylvie, on n’a pas le temps de niaiser. » (p. 141)

  • Nombreux procédés stylistiques (p. ex., anaphore, interjection, personnification, hyperbole, comparaison, onomatopée, expression imagée, métaphore) qui enrichissent le texte.

« Je n’ai pas envie de devenir énorme. Je n’ai pas envie de voir mon corps se déformer. Je n’ai pas envie d’être une mère. Je n’ai pas envie de déménager chez Antoine. » (p. 34

« – Wow! Super, Marie-Lune! Est-ce que je peux être la marraine? Même si je n’ai pas de chum? Oh! J’ai une idée… Ton père sera parrain et moi, marraine. Léandre et Sylvie… Ça sonne bien ensemble. » (p. 41)

« Quand le soleil s’est montré le bout du nez, j’étais crevée et mon cœur épuisé ne disait plus rien. » (p. 43)

« Sylvie a dû essayer vingt mille jeans. (p. 44)

« Il a soutenu mon regard. Le sien est vaste et sombre, comme le lac à l’automne lorsque les montagnes noires s’y mirent. » (p. 57)

« Son cœur battait encore comme un dingue. Potoc… potoc… potoc… potoc… C’est toi ça? T’es qui, toi? Le moustique qui tient tant à la vie? » (p. 60)

« – J’ai des fourmis dans les jambes. » (p. 69)

« Et j’ai crié.
– MAAMAAANNN!
Dix fois, vingt fois, cent fois peut-être. Jusqu’à ce que les mots se tordent dans ma gorge. » (p. 71)

  • Séquences narratives et descriptives, entrecoupées de séquences dialoguées, qui reflètent les états d’âme de Marie-Lune et qui permettent de mieux saisir ses relations avec les autres personnages; insertion de lettres rédigées par le personnage principal et destinées au bébé qu’elle porte, permettant au lectorat de mieux saisir les défis psychologiques auxquelles Marie-Lune fait face.

« Il m’a frictionné le dos comme si j’étais une enfant de cinq ans fraîchement sortie du bain.
– Lâche-moi!
– Marie-Lune… Il n’y a rien entre Nathalie et moi. Voyons donc!
– Fais tout ce que tu veux avec Nathalie Gadouas. Je m’en sacre. Et si tu veux te droguer en plus, vas-y, ne te gêne pas. Prends-en pour moi, tiens. Je ne me drogue jamais enceinte.
Ça faisait du bien d’être méchante. Je ne savais pas ce qui m’enrageait le plus: le joint ou Nathalie Gadouas? » (p. 81-82)

« Cher moustique,
J’aurais pu t’appeler pépin de pomme ou graine de sésame, mais depuis que je t’ai vu sur l’écran de la salle de radiologie, dans ma tête, tu t’appelles moustique.
[]
Je ne sais pas si c’est scientifiquement possible, mais il me semble que les fœtus ont une personnalité. Toi, par exemple, tu as la tête dure. Quand tu veux quelque chose, tu es drôlement décidé. » (p. 89-90)

Référent(s) culturel(s)

  • Référence à certaines villes et entités de la région des Laurentides (Saint-Jérôme, Saint-Jovite, le lac Nominingue) et à Montréal.
  • Référence au conte La Belle au bois dormant et au roman Shabanu, de Suzanne Fisher Staples.
  • Référence au journal La Presse de Montréal.

Pistes d'exploitation

  • Proposer aux élèves, réunis en équipes, d’effectuer une recherche sur les services qui existent dans leur communauté pour aider les adolescentes et les adolescents en période de crise, puis de préparer une affiche pour mieux les faire connaître. Placer les affiches dans des endroits bien en vue à l’école.
  • Au chapitre 8 du roman, la travailleuse sociale remet à Marie-Lune trois dossiers contenant chacun une description de parents adoptifs potentiels pour son bébé. Demander aux élèves, regroupés en dyades, de relire chacun des extraits, puis de rédiger une lettre aux trois couples leur expliquant les raisons pour lesquelles ils sont ou ne sont pas de bons candidats. Jumeler les équipes, puis inviter les élèves à lire leurs lettres au groupe.
  • Suggérer aux élèves, réunis en équipes, d’imaginer les événements du prochain roman de la trilogie, puis d’en dresser le schéma narratif. Les inviter à présenter leurs idées au groupe-classe.
  • Proposer aux élèves, réunis en équipes, de dresser une liste des sentiments que ressent Marie-Lune et d’appuyer chaque émotion d’une citation tirée de l’œuvre (p. ex., inquiétude : « J’étais en retard dans mes menstruations pour la première fois de ma vie. » (p. 16); anxiété : « Trois possibilités? Mon œil! Elles sont toutes horribles. » (p. 34)) Animer une mise en commun afin de leur permettre de faire part de leurs trouvailles au groupe-classe.

Conseils d'utilisation

  • Accorder une attention particulière aux thèmes délicats dont on traite dans le roman (p. ex., grossesse non planifiée, avortement, adoption).
  • Avant la lecture, faire un retour sur le roman précédent de la trilogie, soit Un hiver de tourmente, dont la fiche pédagogique se trouve dans
  • Inciter les élèves à lire la suite de la trilogie, soit Ils dansent dans la tempête, dont la fiche pédagogique se trouve dans
  • Noter que le mot « Aves » (7e ligne, p. 42) devrait s’écrire « Avec ».

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Dossiers, Santé mentale et bien-être.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Doc Junior, Les nuits de Sarah.