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Les Crus de l’Esplanade

Les Crus de L’Esplanade présente trente nouvelles urbaines et contemporaines. Grande observatrice du quotidien et des gens qu’elle côtoie, Marguerite Andersen parvient à nous peindre son univers avec la justesse, la sincérité et l’intimité de la vie qui se dévoile. Puisant à même son univers personnel ou s’inventant des souvenirs fictifs, entre le réel et l’imaginaire, ses histoires racontent la vie - simplement la vie! - avec humour et tendresse, avec inquiétude parfois et, aussi, avec cet emportement, cette rage contenue que seule une grande passion peut nourrir.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Personnages décrits de manière à faire ressortir des traits psychologiques qui les distinguent, tels que leur angoisse, leur embarras, leur solitude ou leur morosité.

    « Gisèle habite au 39, avenue des Mûriers, dans l'Annexe, le quartier des intellectuels torontois. Fait-elle partie de ce milieu? En tout cas, elle est institutrice à temps partiel dans une école alternative où elle enseigne le français à de petits anglophones. » (p. 12)

    « M. Renault, l’administrateur, ne voyait pas la chose d’un bon œil. À son avis, ce passe-temps n’était pas de mise pour des locataires d’appartement et, surtout, pas pour les siens, presque tous âgés de soixante ans ou plus… » (p. 17)

    « Mathieu, au troisième étage, est serviable. Durant la semaine, il travaille comme mécanicien dans un garage situé à l’angle des rues du Marché et de l’Esplanade… » (p. 53)

    « Christiane a cinq ans quand elle lui rend visite à l’hôpital militaire où il se meurt de tuberculose. Elle en a six quand sa mère décide que, menacée par les bombes, Berlin n’est pas un lieu où l’on peut élever un enfant. » (p. 168-169)
     

  • Courtes intrigues où l’auteure privilégie les séquences descriptives afin de situer le lieu, le temps et les émotions que vivent les personnages dans leur quotidien.

    « Doubs-sur-le-Lac : quelques immeubles, à quatre, cinq ou même six étages, beaucoup de maisons individuelles, quatre écoles séparées selon les deux religions et les deux langues officielles, le tout agrémenté d’une profusion de jardins publics. » (p. 125)

    « C’est le long week-end, parents et amis sont invités pour le repas du dimanche soir. Il faut acheter – la liste est longue. Des steaks énormes pour le barbecue. Des saucisses pour les enfants. » (p. 139)

    « Revêtu de carreaux noirs et blancs, le sol n’a pas été lavé depuis longtemps. Les robinets au-dessus des lavabos sont ternis. Des mains de générations de femmes ont laissé leurs traces sur les portes grises des cabines. » (p. 211)
     

  • Thèmes du quotidien dans le monde d’adultes de tous les âges (p. ex., le travail, la solitude, les relations amoureuses et interpersonnelles).

    « Les rôles pour les actrices plus âgées sont rares; entre quarante-cinq et soixante ans, la vie avait été difficile, surtout qu’elle n’avait jamais su placer son argent. » (p. 40)

    « Ils étaient vite devenus amis, puis amants. Julie apprenait beaucoup en écoutant Robert qui, lui, s’efforçait de la façonner à son goût. » (p. 82)

    « À moi de descendre, de rentrer chez moi, de me dévisager dans la glace, de fouiller dans le frigo, d’allumer la télévision pour me sentir moins seule, de regarder pendant quelques minutes un film stupide, puis de me mettre au lit, de dormir jusqu’à ce que mon réveil me tire à nouveau du néant. » (p. 166-167)
     

  • Voix narratives qui changent selon les nouvelles (p. ex., narratrice participante dans Audacieuse et narratrice omnisciente dans Défis), ce qui permet de connaître les pensées et les sentiments des personnages principaux.

    « Vous avez compris? Oui, c'est moi la responsable des annonces sans lesquelles ce bottin ne pourrait exister. Depuis des années, je fais ce travail qui consiste à se battre avec des clients qui, pour la plupart, trouvent les prix exorbitants. » (p. 46-47)

    « Elle n'invite jamais personne et personne ne l'invite. Solitaire, elle sait que sa vie n'est pas extraordinaire, mais, convaincue qu'elle n'a que ce qu'elle mérite, elle n'aspire à rien de mieux. » (p. 92)

Langue

  • Registre courant dans l’ensemble du recueil; emploi de mots de la langue populaire pour bien illustrer le contexte des séquences.

    « Merde! Si c’était elle qui rencontre le mec du "Bateau bleu"? » (p. 108)

    « Les forêts des promenades de mon enfance surgissent, mon père me tient par la main, me fait répéter les noms des arbres, le soleil s’insinue à travers le feuillage, comme il s’infiltre à travers les vitraux d’une cathédrale, la mousse est un doux tapis. » (p. 212)
     

  • Divers types de phrases (p. ex., complexe, elliptique) et signes de ponctuation (p. ex., les points de suspension) qui contribuent notamment à illustrer l’état d’esprit des personnages.

    « Une voix profonde qui résonnait autrefois dans les salles de théâtre, portait les spectateurs vers des émotions inconnues ou refoulées. De nombreux succès. Des critiques élogieuses. Des médailles. Des prix. La gloire. » (p. 37)

    « Le repas… ses cheveux… ses ongles… le linge… l'ordre… déjà trois heures… Jamais elle ne pourra… » (p. 162)
     

  • Variété de figures de style (p. ex., énumération, comparaison, répétition) qui aident à créer l’atmosphère voulue.  

    « Barbecues sur le toit, soirées dansantes dans la grande salle du rez-de-chaussée, causeries plus ou moins intellectuelles sur les plaisirs du texte, la mode, les métiers de la scène, l'histoire du cinéma et ainsi de suite. » (p. 43-44)

    « Je la suis dans ses excursions comme d’autres suivent le prêtre dans son sermon. » (p. 113)

    « Ne plus rien sentir, rien entendre, rien savoir. » (p. 160)

Référent(s) culturel(s)

  • Personnages principaux liés à la francophonie ontarienne soit par leur nom, soit par leur métier.

    « Charlotte retourne faire le guet. Elle a le temps. Non, non, elle n’est pas au chômage, elle est traductrice, elle travaille à la pige. » (p. 31)
     

  • Références à des entreprises de l'Ontario français.

    « Et quel éditeur? Le Gref, l’Interligne, le Nordir, Prise de parole, le Vermillon? » (p. 103-104)
     

  • Référence à la communauté francophone de la ville de Toronto.

Pistes d'exploitation

  • En se basant sur la nouvelle Buchenwald (p. 204 à 220), amener les élèves à faire une recherche sur les camps de concentration allemands de la Deuxième guerre mondiale, tels que Buchenwald. Dans un court texte, livrer ses réflexions sur les raisons qui peuvent inciter les gens de la société contemporaine, peu importe leur provenance, à vouloir revisiter ces lieux témoins d’une époque sombre de l’humanité.
  • En se basant sur la nouvelle Les mûriers (p. 12 à 16), inviter les élèves à établir une comparaison entre l’histoire d’amour entre Pyrame et Thisbé, celle de Roméo et Juliette et celle de Gisèle et Antoine, les deux héros de la nouvelle (p. ex., comparer leur rencontre, les défis à surmonter et le destin réservé aux amoureux). En déduire le message de l’auteure.
  • Sur une carte de Toronto, situer les rues et les lieux mentionnés dans le recueil. Proposer aux élèves de se renseigner sur les lieux les plus connus de la ville de Toronto qui servent de toile de fond aux nouvelles du recueil. Établir si, dans la réalité, ces lieux (p. ex., le marché St-Lawrence, la rue Esplanade, les rues King et Wellesley) ont une incidence particulière sur la vie francophone de la ville.

 

Conseils d'utilisation

  • Avant d’entreprendre la lecture avec les élèves, aborder les sujets délicats (p. ex., sexualité, violence physique, mort) selon le contexte dans lequel ils sont traités dans les nouvelles.
  • Les historiettes de cette oeuvre conviendraient à un lectorat peu enclin à la lecture soutenue de longs textes.