- Personnages décrits de manière à faire ressortir des traits psychologiques qui les distinguent, tels que leur angoisse, leur embarras, leur solitude ou leur morosité.
« Gisèle habite au 39, avenue des Mûriers, dans l'Annexe, le quartier des intellectuels torontois. Fait-elle partie de ce milieu? En tout cas, elle est institutrice à temps partiel dans une école alternative où elle enseigne le français à de petits anglophones. » (p. 12)
« M. Renault, l’administrateur, ne voyait pas la chose d’un bon œil. À son avis, ce passe-temps n’était pas de mise pour des locataires d’appartement et, surtout, pas pour les siens, presque tous âgés de soixante ans ou plus… » (p. 17)
« Mathieu, au troisième étage, est serviable. Durant la semaine, il travaille comme mécanicien dans un garage situé à l’angle des rues du Marché et de l’Esplanade… » (p. 53)
« Christiane a cinq ans quand elle lui rend visite à l’hôpital militaire où il se meurt de tuberculose. Elle en a six quand sa mère décide que, menacée par les bombes, Berlin n’est pas un lieu où l’on peut élever un enfant. » (p. 168-169)
- Courtes intrigues où l’auteure privilégie les séquences descriptives afin de situer le lieu, le temps et les émotions que vivent les personnages dans leur quotidien.
« Doubs-sur-le-Lac : quelques immeubles, à quatre, cinq ou même six étages, beaucoup de maisons individuelles, quatre écoles séparées selon les deux religions et les deux langues officielles, le tout agrémenté d’une profusion de jardins publics. » (p. 125)
« C’est le long week-end, parents et amis sont invités pour le repas du dimanche soir. Il faut acheter – la liste est longue. Des steaks énormes pour le barbecue. Des saucisses pour les enfants. » (p. 139)
« Revêtu de carreaux noirs et blancs, le sol n’a pas été lavé depuis longtemps. Les robinets au-dessus des lavabos sont ternis. Des mains de générations de femmes ont laissé leurs traces sur les portes grises des cabines. » (p. 211)
- Thèmes du quotidien dans le monde d’adultes de tous les âges (p. ex., le travail, la solitude, les relations amoureuses et interpersonnelles).
« Les rôles pour les actrices plus âgées sont rares; entre quarante-cinq et soixante ans, la vie avait été difficile, surtout qu’elle n’avait jamais su placer son argent. » (p. 40)
« Ils étaient vite devenus amis, puis amants. Julie apprenait beaucoup en écoutant Robert qui, lui, s’efforçait de la façonner à son goût. » (p. 82)
« À moi de descendre, de rentrer chez moi, de me dévisager dans la glace, de fouiller dans le frigo, d’allumer la télévision pour me sentir moins seule, de regarder pendant quelques minutes un film stupide, puis de me mettre au lit, de dormir jusqu’à ce que mon réveil me tire à nouveau du néant. » (p. 166-167)
- Voix narratives qui changent selon les nouvelles (p. ex., narratrice participante dans Audacieuse et narratrice omnisciente dans Défis), ce qui permet de connaître les pensées et les sentiments des personnages principaux.
« Vous avez compris? Oui, c'est moi la responsable des annonces sans lesquelles ce bottin ne pourrait exister. Depuis des années, je fais ce travail qui consiste à se battre avec des clients qui, pour la plupart, trouvent les prix exorbitants. » (p. 46-47)
« Elle n'invite jamais personne et personne ne l'invite. Solitaire, elle sait que sa vie n'est pas extraordinaire, mais, convaincue qu'elle n'a que ce qu'elle mérite, elle n'aspire à rien de mieux. » (p. 92)