- Un personnage principal, Alexanne, Montréalaise de 15 ans, entourée de nombreux personnages secondaires parmi lesquels Tatiana et Alexei, des membres de sa famille pour le moins étranges, et Matthieu, son amoureux rencontré dans les Laurentides.
« Alexanne Kalinovsky, une adolescente de Montréal, s’était assise sur le balcon, au retour de l’école, afin de se débarrasser le plus rapidement possible de ses devoirs et de pouvoir profiter de plus de liberté durant la fin de semaine. Âgée de quinze ans, Alexanne était grande et mince. Ses cheveux châtains dépassaient à peine ses frêles épaules et ses yeux verts resplendissaient d’une vive intelligence. » (p. 7)
« La porte de la maison s’ouvrit en grinçant, attirant aussitôt le regard de l’orpheline sur une femme dans la cinquantaine, aux cheveux châtains grisonnants. À peu près de sa taille, elle avait la même forme de visage qu’elle, la même bouche, les mêmes yeux! » (p. 16)
« …Alexei avait les cheveux noir de jais. Au lieu d’être verts, ses yeux étaient bleu très pâle. Il n’avait pas non plus la carrure athlétique de Vladimir. Même assis, il lui sembla plus grand et plus mince que son père. » (p. 133)
« Non seulement Matthieu était beau et poli, il était également galant et romantique. » (p. 174)
- Univers fantastique dans lequel les fées et les fantômes côtoient les humains et où les guérisons miraculeuses, la réincarnation et l’exorcisme sont plus ou moins monnaie courante.
« – Ah, ça non! répondit Alexanne en secouant la tête. Je suis une fée, que ça me plaise ou non, et j’ai des obligations envers cette famille.
Son attitude prit sa tante de court. C’était bien la première fois qu’elle reconnaissait ouvertement son héritage magique. » (p. 152)
« – Sens tout notre amour, Alexei.
Leurs mains furent alors enveloppées d’une éclatante lumière, et l’homme sauvage tomba sur ses genoux. Alexanne ferma les yeux et le halo disparut d’un seul coup. Elle libéra doucement son oncle qui la fixait avec étonnement. Ses yeux brumeux semblaient revenir d’un long coma. » (p. 157-158)
« Sur le lit, Alexei avait cessé de s’agiter, et son regard était désormais sans vie. Alexanne leva les yeux vers le plafond et implora tous les anges du ciel de venir en aide à cet homme qui avait partagé ses vies antérieures, mais qu’elle n’avait pas encore eu le temps de bien connaître dans celle-ci.
Alexei sursauta, comme s’il avait reçu un choc électrique, et une rafale de vent glacé sembla sortir de sa bouche. Une volute noirâtre et nauséabonde s’échappa de sa poitrine. Le père Collin continuait de maintenir sa Bible sur son front en priant à voix basse. » (p. 247)
- Narratrice omnisciente; séquences textuelles (p. ex., narrative, descriptive, explicative, dialoguée) révélant des univers oscillant entre le réel et l’imaginaire, les phénomènes normaux et paranormaux.
« Au matin, lorsqu’elle ouvrit enfin les yeux dans sa nouvelle chambre à coucher, Alexanne mit quelques minutes à s’orienter. Elle contempla les murs mauve et lilas, les rideaux vaporeux qui couvraient à peine la grande fenêtre à sa gauche, et le couvre-pieds en dentelle de son lit. La commode en chêne pâle devait être très ancienne à en juger par ses petites poignées métalliques usées. Au-dessus de celle-ci, se trouvait un beau miroir antique. » (p. 23)
« L’orpheline trouva aussitôt le mot "Pelée". Il s’agissait d’une montagne volcanique de la Martinique, ayant fait éruption en 1902, détruisant une partie de l’île et faisant un nombre considérable de victimes. » (p. 72)
« – Un véritable fantôme est une âme coincée entre le monde physique et le monde spirituel. Vous avez plutôt assisté à un phénomène de hantise résiduelle.
– Résiduelle? répéta Matthieu.
– Les objets et les lieux physiques absorbent l’énergie et les émotions. Quand des événements empreints d’émotions se produisent quelque part, le lieu les enregistre et les rejoue plus tard comme un vieux film. » (p. 120)
- Intrigue suivant l’ordre chronologique, mais comptant des retours en arrière servant à préciser des faits et des comportements.
« À vingt-trois heures, Marlène, la meilleure amie d’Alexanne, retourna chez elle, la laissant toute seule dans le grand logement silencieux. […]
Profondément inquiète, Alexanne se mit en boule sur le sofa et attendit en vain ses parents. » (p. 8)
« – Parce qu’elle m’a sauvé la vie, il y a quatre ans, même si mes médecins m’avaient annoncé que j’avais un cancer généralisé. À cette époque, je ne voyais pas plus loin que le bout de mon nez. À vrai dire, ma vision se limitait plutôt à mon propre nombril. Quand j’ai su que j’allais mourir, je n’ai pensé à personne d’autre que moi-même. J’ai pris ma carabine et je me suis enfoncé dans la forêt pour aller me tuer. » (p. 48)
« – Elle s’appelait Anne et tu t’appelais Alexandra. C’est seulement après sa mort que ton père a fusionné vos deux prénoms. Quelques jours avant votre naissance, un ange est venu me dire que l’une d’entre vous ne vivrait pas longtemps, parce que le ciel avait besoin d’elle. Mais puisque vous êtes toutes les deux nées en parfaite santé, Vladimir a dit que j’étais un oiseau de malheur et il m’a ordonné de ne pas m’approcher de vous. » (p. 107)