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L’envers de la vie

Sonia s'aperçoit que son frère aîné est bouleversé et qu'il cache un terrible secret. Curieuse, elle l'espionne afin de savoir de quoi il retourne. Ce qu'elle découvrira la transformera à jamais. Car comme une médaille, l'existence a deux côtés. Face : la joie, l'insouciance, l'espoir, la vie. Pile : la dure réalité, le chagrin, les prises de conscience pénibles, la mort. Sonia, qui n'y avait encore jamais pensé, devra affronter ce sombre verso.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

 

À propos du livre

Contenu

  • Roman jeunesse abordant un problème social contemporain, le sida, et les réactions qu’il déclenche, tant chez les jeunes que chez les adultes, tant chez le patient que chez ses proches; en annexe, un dossier d’information sur cette maladie.

    « Troublée et inquiète, elle pose enfin la question qui la harcèle depuis un bon moment :
    – Mais qu’est-ce que tu peux bien avoir pour être comme ça?
    – Ce que j’ai, ça ne se dit pas. C’est le genre d’affaire que la famille aime mieux garder secrète. On l’attrape, on en souffre, on en crève, mais on n’en parle pas. » (p. 43)

    « Alors, Marco s’était fâché contre la médecine incapable de guérir son ami, contre la vie qui finit toujours par la mort, contre la malchance. Il en avait parlé avec Antoine […] Il avait réalisé que ses pensées, ses sentiments et sa révolte correspondaient à ceux d’Antoine. » (p. 65)

    « La jeune fille peut pleurer autant qu’elle en a besoin. Elle peut exprimer sa rage contre l’injustice de la maladie d’Antoine. » (p. 96)

    « Elle est tout près du lit. D’un geste vif, Antoine lui empoigne un bras et la secoue violemment au rythme de ses paroles.
    – Alors, dis-le maintenant. Dis-le : je vais mourir. Répète, répète : Antoine va mourir!
    La main de l’adolescent lui meurtrit la peau, la colère d’Antoine lui blesse le cœur et la vérité qu’il lui lance ainsi au visage la fait horriblement souffrir. » (p. 101)

    « – Antoine, c’est ma responsabilité. C’est mon fils, c’est à moi de veiller à ce qu’il ne lui arrive jamais rien de mal. Et j’ai échoué, j’ai dû commettre une erreur quelque part. Laquelle?
    – Paul, tu n’as pas le droit de te culpabiliser ainsi. Tu te fais du tort inutilement et ça n’aide personne. Ni toi ni Antoine! » (p. 112)

    « TESTEZ VOS CONNAISSANCES […] POUR EN SAVOIR UN PEU PLUS […] POUR EN SAVOIR ENCORE PLUS […] POUR EN SAVOIR BEAUCOUP PLUS […] Questionnaire… » (p. 161 à 165)
     

  • Deux personnages principaux : Sonia, une adolescente, qui, à travers la maladie mortelle d’un ami, fait l’apprentissage de la douleur, et Antoine, un jeune sidéen.

    « Plus rien ne l’intéresse, ni l’école, ni ses amis, ni même son cahier noir aux histoires incroyables. Elle a tout mis de côté. Elle est obsédée par la fin d’Antoine. Elle y rêve la nuit et le jour. Elle cherche à donner un sens à la vie. » (p. 143-144)

    « Il lui a fallu trois mois pour accepter. Trois longs mois pendant lesquels elle s’est révoltée, elle a ruminé, jonglé, pleuré, ragé, avant de finalement réaliser qu’elle avait tort de chercher un coupable. […] ce n’est la faute de personne, pas plus celle d’Antoine que celle de ses parents. C’était un mauvais coup du destin, comme la foudre qui s’abat sur un arbre. » (p. 153-154)
     

  • Nombreux personnages secondaires, notamment les proches d’Antoine (p. ex., son meilleur ami Marco Pelletier, la mère de ce dernier, ainsi que le père d’Antoine) et ceux qui tentent de consoler Sonia (p. ex., sa mère, ainsi que Pierre-Luc et Benoît, deux collègues de classe).

    « – Non, Sonia! […] Si tu penses à lui, rappelle-toi seulement celui d’avant, parce que maintenant… Tu ne le reverras probablement jamais. Et ce sera mieux ainsi.
    – Et toi? Tu lui rends bien visite tous les soirs?
    – Il faut bien que quelqu’un le soutienne un peu. Pour le temps qu’il lui reste, ajoute-t-il… » (p. 29)

    « Pour Antoine, Sylvie Pelletier a autrefois été une mère suppléante. Une suppléante efficace et dévouée, même si elle était rémunérée par son père. […] Et aujourd’hui, elle est là, près de lui, à lui donner son temps, à lui proposer son aide et à lui faire cadeau de sa tendresse. » (p. 108)

    « Parler de son fils, prononcer le nom de sa maladie (chose qu’il n’a encore jamais faite), expliquer son désespoir. […]
    – Tu as raison, je n’ai jamais su dire à Antoine à quel point il est important pour moi… » (p. 114)

    « – Oui, Sonia, je viens te parler de quelque chose que je ne connais que trop bien, le sida. […]
    Sonia en veut à la directrice adjointe d’avoir trahi son secret. Elle n’avait pas le droit de le rapporter à qui que ce soit. D’un autre côté, elle ne doit pas avoir choisi Pierre-Luc pour rien. » (p. 124)

    « – …Je n’aurais pas été capable de faire comme toi et oser parler d’un sujet aussi délicat. Il faut du cran, et ce n’est pas tout le monde qui en a. Je t’admire et je ne dois pas être le seul.
    Elle se sent rassurée par ces paroles encourageantes. Elle regarde Ben d’un œil nouveau. » (p. 151)
     

  • Narratrice omniprésente (l’auteure) qui, par le truchement des personnages, enseigne des leçons de vie.

    « …Continuez à être telle que vous êtes et aidez votre ami à passer à travers cette étape nécessaire de la vie à trépas, par votre présence chaleureuse. » (p. 93)

    « Sylvie essaie de lui expliquer que ce n’est pas si simple et que revenir en arrière, elle non plus n’a jamais pu. La mort subite de son mari lui a enseigné bien des choses, dont la plus importante : après la mort, il est toujours trop tard pour dire qu’on aime. » (p. 113)

    « – …Alors essayez pour quelques instants de vous mettre dans la peau de quelqu’un qui souffre, qui souffre terriblement, et qui sait qu’il ne pourra jamais guérir. Quand cette personne arrive à la fin de sa vie, quand elle est vraiment tout près de la mort, il arrive assez souvent qu’elle voie ce pénible événement comme une délivrance. » (p. 139-140)

Langue

  • Registre de langue courant dans la narration, mais souvent familier dans le discours des jeunes; quelques traits de langue populaire démontrant l’attitude à la fois cavalière et irascible d’Antoine face à sa maladie.

    « Le vieil homme lui semble franchement sympathique. Il ne lui fait pas la morale comme la plupart des grandes personnes. Non, à la fois curieux et amusé, il s’informe galamment de ce qui est arrivé. Mise en confiance par son attitude, Sonia lui explique :
    – C’est mon frère, il a l’air tellement bizarre ces derniers temps, que j’ai voulu savoir pourquoi. Alors je l’ai suivi jusqu’ici.
    – Pourvu que votre frère n’ait pas plus de douze ans et qu’il ne soit pas plus haut que trois pommes, je crois être en mesure de vous défendre. » (p. 23)

    « – Qu’est-ce que tu fais ici? réussit-elle enfin à prononcer. Je te croyais avec ta mère!
    L’air peu engageant, Antoine réplique :
    – La vieille m’a shippé chez le paternel. Et puis, ce n’est pas de tes business. […]
    Antoine se glisse sur le bord de son lit et se penche vers elle pour lui dire :
    – Je ne t’ai pas demandé l’heure! Je ne t’ai pas appelée! Laisse-moi donc tranquille, sale ouistiti. Quand je voudrai des nouvelles sur le monde des guenons, j’irai te voir. Mais en attendant, scramme! Déménage! » (p. 25)
     

  • Descriptions éparses, courtes mais précises, convenant au lectorat visé.

    « Elle revient à sa place, dépose le cahier sur sa table de travail et le feuillette rapidement jusqu’à la première page blanche. Elle toussote un peu, s’étire les muscles des bras et du dos et fixe le mur quelques secondes avant qu’un sourire n’illumine son visage délicat. Deux fossettes bien visibles au centre de chacune de ses joues ajoutent de la malice à ses yeux coquins. Elle tient son idée, celle qui la fera rêver ce soir. » (p. 10)

    « Sa figure a une forme plus allongée que lorsqu’il est parti, il y a deux ans. Les cernes sous ses yeux bruns lui donnent une allure de chien battu. Il est pâle et frissonne un peu. Il a probablement de la fièvre, sa main était si chaude quand il lui a effleuré les doigts en prenant le verre d’eau. » (p. 40-41)

    « C’est déjà la mi-mai et le temps est superbe. Les doux arômes du printemps apaisent son âme. Elle s’assied sur un banc, les yeux fermés, le visage offert aux chauds rayons du soleil. Elle se sent revigorée. Pour un peu, elle dormirait là, sans s’inquiéter de l’avenir, sans s’inquiéter de la mort qui nous guette tous à un moment ou à un autre. » (p. 122)
     

  • Figures de style variées mais peu nombreuses (p. ex., hyperbole, métaphore filée, comparaison, énumération); phrases interrogatives abondantes, traduisant la curiosité, voire la naïveté de Sonia, qui cherche à comprendre les enjeux de la vie.

    « …Sonia a choisi de lui cacher la peine de son frère. C’est un sujet délicat. En effet, ce n’est pas son secret, mais celui de Marco. Si elle le dévoile à Caroline et qu’il s’en aperçoive, il lui dévissera la tête, c’est certain! » (p. 17)

    « – …Le sida, c’est une maladie d’adultes et de gais. Ça n’a rien à voir avec Antoine.
    Cette conclusion, […] elle l’a classée dans un coin de son cerveau, dans un petit tiroir fermé à double tour. Et voilà que son amie, bien innocemment, en a forcé la serrure. Il est maintenant impossible à Sonia de le refermer. Cette réponse ressemble à un gros chandail de laine, noir, qui déborde de son tiroir et qui l’agace. Elle voudrait s’en débarrasser, le repousser dans sa cachette… » (p. 52)

    « C’est pour tout cela que Marco a accepté l’idée folle de sa sœur, malgré la pluie, malgré le mensonge à sa mère, malgré son chagrin. » (p. 65)

    « Pourquoi lui? Pourquoi pas n’importe quel vieil imbécile qui encombre le monde et que personne ne regretterait? […]
    Comprend-elle vraiment à quel point Antoine est atteint? » (p. 65)

    « Où est passé monsieur Marcel? Est-il sorti de l’hôpital? Est-il guéri? » (p. 89)

Pistes d'exploitation

  • Proposer aux élèves d’imaginer une nouvelle page couverture pour le roman.
  • Demander aux élèves de tracer le portrait physique et psychologique de Sonia en s’inspirant de la description que l’auteure en fait à la page 10.
  • Proposer aux élèves de rédiger un court texte narratif dont l’intrigue se déroule dans une ville imaginaire (à l’image du Faubourg St-Rock) où des jeunes se heurtent à un problème qui leur est propre.
  • Inciter les élèves à faire une recherche sur l’évolution des traitements contre le sida et à se pencher sur l’approche de la population et du gouvernement pour enrayer le virus.
  • Inviter les élèves à répondre au questionnaire proposé en annexe et à envoyer leurs réponses à l’adresse donnée.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, aborder, avec les élèves, les sujets les plus délicats (p. ex., sida, mort, maladie).
  • Pendant la lecture, inviter les élèves à se servir des titres de chapitres pour prédire la suite des événements.
  • Après la lecture, suggérer aux élèves qui aimeraient en apprendre davantage sur le sujet de consulter les sites Web proposés à la fin du livre.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 11e année, VIH-SIDA.