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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2L’énigme du retour

Windsor, le personnage principal, après avoir appris le décès de son père (qui vivait en exil à New York depuis la dictature des Duvalier, père et fils), retourne en Haïti pour annoncer la nouvelle à sa mère restée depuis toujours dans son pays. Le fils, lui, a quitté son pays pour le Canada en 1976. C’est donc un retour au pays et à ses racines, afin d’essayer de se rapprocher un peu de la vie de ce père qu’il a perdu de vue à l’âge de 4 ans.

Il va ainsi à la rencontre des anciens amis de son père, qui eux sont restés en Haïti, et se rend à Baradères, le village natal de ce dernier. À la fois étranger dans son propre pays et reconnu par tous à cause de sa ressemblance avec son père et sa popularité d’écrivain, le narrateur évoque les difficultés liées à l’exil, à la perte d’identité et à la double identité.

 

3 À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal (Windsor, le fils) qui effectue un voyage dans le pays de son passé; personnages secondaires (p. ex., la mère, le neveu) qui servent de repères au personnage principal.

    « J’avais quatre ou cinq ans / quand mon père a quitté Haïti. » (p. 72)

    « Ma mère me parle tout bas de Jésus, / l’homme qui a remplacé son mari / en exil depuis cinquante ans. » (p. 112)

    « C’est mon neveu qui parle, ce soir. / Adossé au mur. / Calme et résolu. / On écoute ce qu’il a à dire. / Il raconte la vie d’aujourd’hui. » (p. 139)

    « Je suis donc parti puis revenu. » (p. 140)

    « J’aime bien repérer les lieux, savoir où je suis. » (p. 197)
     

  • Intrigue marquée par de nombreuses évocations du passé et qui repose sur le retour du personnage principal en Haïti après la mort de son père.

    « La nouvelle coupe la nuit en deux. / L’appel téléphonique fatal / que tout homme d’âge mûr / reçoit un jour. / Mon père vient de mourir. » (p. 13)

    « J’ai repris ce matin le premier carnet noir / qui raconte mon arrivée à Montréal. / C’était durant l’été 1976. / J’avais vingt-trois ans. / Je venais de quitter mon pays. / Aujourd’hui, cela fait trente-trois ans / que je vis loin du regard de ma mère. » (p. 27)

    « À Port-au-Prince au début des années 70, j’étais journaliste car il fallait dénoncer la dictature. Je faisais partie de la petite bande qui montrait les dents au pouvoir. » (p. 156)

    « Je revois Da assise sur la galerie et moi à ses pieds en train de regarder les fourmis vaquer à leurs occupations. » (p. 245)
     

  • Narrateur participant (Windsor, le fils) qui relate des tranches de sa vie en Haïti.

    « Je me souviens d’un soleil qui tapait fort sur les nuques. Rue poussiéreuse et sans arbres. On avait tous le même visage émacié (yeux fous et lèvres sèches). C’est ainsi qu’on reconnaissait notre génération. Nous nous retrouvions l’après-midi dans un petit resto près de la place Saint-Alexandre…» (p. 94)

    « La foule me pousse vers la rue. / Les voitures me frôlent. / Je ruisselle déjà. / Soudain, une jeep rouge s’arrête près de moi. / La portière s’ouvre. / Je monte. » (p. 157)

  • Roman où l’auteur alterne entre la forme poétique et la prose.

    « Dans l’étroite chambre de la rue Saint-Denis, je passais mon temps à taper comme un dératé dans la pénombre. Je travaillais, les fenêtres fermées, torse nu dans la fournaise de l’été. […]
    Je reviens à la bonne vieille main / qui tombe si rarement en panne. / C’est toujours vers la fin d’un cycle survolté / qu’on retourne à ce qui nous semble / plus naturel. » (p. 24)

Langue

  • Registre courant dans l’ensemble du texte parsemé de certaines expressions familières.

    « L’envie de pisser me réveille. » (p. 19)

    « La voix aigüe à fendre le cœur / des petites marchandes de pacotille / désespérées de vendre leurs colifichets. » (p. 147)

    « Je m’approche de ces gosses / en train de jouer au foot / sous la pluie. » (p. 184)
     

  • Variété de figures de style et de procédés syntaxiques (p. ex., comparaison, énumération, interrogation) qui permettent d’illustrer les situations vécues par les personnages.

    « Elle grimpe la montagne comme une petite chèvre avec un bidon en plastique sur la tête et un autre dans la main droite. » (p. 80)

    « …chaque jour exige trois repas pour les enfants, le loyer à payer, les chaussures à remplacer, les médicaments à acheter, l’argent pour le foot du vendredi après-midi, le cinéma du samedi soir et la kermesse du dimanche matin. » (p. 140)

    « Et si c’était vrai? Si elle avait vraiment besoin d’aide? » (p. 217)
     

  • Champs lexicaux évocateurs des thèmes et des sujets abordés dans l’œuvre (p. ex., l’exil, la mort, la pauvreté).

    « La nouvelle de la mort de mon père / est enfin parvenue à sa conscience. / Le cortège de douleurs / les jours vides / alternant avec l’éclat du premier regard. / Tout refait surface. » (p. 113)

    « Mon père a toujours désiré que ma mère le rejoigne là-bas. Malgré sa folle envie de le revoir, elle n’a pas voulu que ses enfants grandissent en exil. Elle voulait nous donner le sens du pays. » (p. 189)

    « Dans cette région / la famine a été si terrible / qu’on a dû manger les fruits encore verts / puis les feuilles des nouvelles pousses. » (p. 250)

Référent(s) culturel(s)

  • Référence à des personnalités de la francophonie internationale (p. ex., Aimé Césaire, Émile Nelligan, Gilles Vigneault, Napoléon).

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de tracer, sur une carte géographique d’Haïti, le trajet parcouru par le personnage principal et de faire une recherche sur ce qui est advenu de ces lieux depuis le tremblement de terre de janvier 2010.
  • Proposer aux élèves d’effectuer une recherche sur l’histoire politique d’Haïti dans le but d’expliquer les raisons de l’exil du personnage principal et de son père.
  • Inviter les élèves à choisir un passage du roman écrit en forme poétique pour le transposer en prose en rétablissant la ponctuation correcte, en changeant les phrases nominales en phrases normales par l’ajout de verbes conjugués au besoin (p. ex., des p. 158 à 161 jusqu’à « sur les hauteurs de Pétionville. »).

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, présenter aux élèves les thèmes délicats traités dans le roman (p. ex., l’exil, la mort, l’absence du père, l’oppression).
  • Revoir les notions relatives aux figures de style (p. ex., comparaison, énumération), aux procédés stylistiques (p. ex., interrogation, phrase nominale) et les formes d’écriture (p. ex., poésie, prose) avant l’étude du roman.