- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; emploi de quelques mots nouveaux (p. ex., euphorique, épineux, compassion, chamboulement, échauffourée, dyslexique) que le contexte permet de définir.
« Mes parents me laissent méditer dans ma chambre jusqu’à l’heure du souper. Ils ne veulent pas gâcher davantage la soirée de mon anniversaire. Je leur en suis reconnaissant, j’ai eu ma dose d’émotions! Le repas n’a pas lieu dans la gaieté habituelle, mais au moins, le sujet épineux du vol n’est pas abordé. Au dessert, maman et moi faisons un échange qui nous réconcilie un peu. Je lui sers son baba au rhum; elle me donne un moelleux morceau de mon gâteau préféré qu’elle a préparé spécialement pour moi. Il est au chocolat. » (p. 29)
« Je commence à regretter d’être là. Soudain, le ton des voix hausse, créant un brouhaha général. N’y tenant plus, je m’approche de l’échauffourée. Ébranlé par un coup inattendu, l’arbitre se retrouve allongé sur le dos. En colère, quelques parents de l’équipe adverse descendent à leur tour sur la patinoire et s’adressent à mon entraîneur. » (p. 65)
- Texte contenant une variété de types et de formes de phrases qui contribuent à la lisibilité de l’œuvre et avivent la lecture.
« Que faut-il que je fasse? Je suis placé dans une terrible situation. Dénoncer le père de Dimitri et faire de la peine à mon ami ou ne rien dire et laisser mon entraîneur être accusé d’une faute qu’il n’a pas commise? Rien, je ne dois rien faire. D’abord, suis-je absolument certain que le père de Dimitri est le coupable? Ensuite, comment le prouver? Me croira-t-on? J’ignore encore comment utiliser ce don rare et je ne vais tout de même pas avouer que je lis dans les pensées; devant la caméra en plus! Et puis, qui a dit que je dois toujours m’en servir? Non, non, impossible. Il vaut mieux me taire, ne rien faire. Les responsables s’apercevront sans doute que Bob est innocent. Après tout, toute cette histoire, c’est une affaire d’adultes! Je n’y suis pour rien! » (p. 67)
- Quelques figures de style (p. ex., métaphores, comparaisons, énumérations) qui ajoutent à la richesse du texte.
« Quant à moi, j’apprécie ces moments où nous discutons ensemble, alors que l’odeur du pain chaud vient nous chatouiller les narines. Nous sommes aussi complices et heureux que deux souris qui reniflent un peu de fromage! » (p. 19)
« Mon vol m’a définitivement coûté cher. En même temps, il m’a éclairé comme le feraient les phares d’une voiture, en perçant les mystères de la nuit. Sauf que là, il m’aide en quelque sorte à percer les mystères de la vie. » (p. 31)
« Mon copain est un vrai mordu du hockey qui ne rate aucun match des Canadiens. Il connaît les noms de tous les joueurs, découpe les articles de journaux qui traitent de ses préférés, est au courant de la date et de l’heure de tous les matchs de la LNH et porte la tuque et le chandail de son équipe. » (p. 59)
- Séquences descriptives qui apportent des précisions sur les lieux, les personnages et les événements.
« Mis en confiance par le ton de voix de papa, je lui raconte enfin tout ce qui s’est passé dans les moindres détails. Cela me réconforte. Il me prend dans ses bras, m’assure que maman et lui m’aiment malgré tout. Bien sûr, il y aura des conséquences, mais pas ce soir. La punition viendra plus tard, pas le jour de mon anniversaire. Il éteint la lumière et sort.
Seul dans mon lit, je regrette un peu de ne pas avoir avec moi le porte-clés de Charles. À ce moment précis, les phares de la voiture seraient certainement bien utiles pour combattre ma peur du noir. Le faisceau de lumière pourrait couper comme un laser les formes sombres qui semblent bouger dans ma chambre. À bien y réfléchir cependant, l’objet dérobé ne vaut absolument pas tous les désagréments que j’ai connus au cours de la journée. » (p. 30-31)
« Mon don a encore une fois servi. Il semble avoir un effet bénéfique sur les gens de mon entourage, mais aussi, je dois l’avouer, sur moi. Je me rends compte combien il est agréable de faire du bien aux autres. Désormais, si les gens autour de moi tentent de cacher leurs pensées, je n’hésiterai plus à leur voler! Tant que c’est pour une bonne cause! Et puis, qui sait vers quelles autres aventures ce don me conduira? Qui sait ce que je ferai quand je serai grand? Une chose est sûre, en attendant, je suis voleur… de pensées. » (p. 98)
- Séquences dialoguées qui révèlent les émotions ressenties et précisent les relations entre les personnages.
« – J’ai donc besoin de savoir si cette… euh… disons, manie que tu as de te coiffer, c’est pour te faire remarquer.
– Tu as vu juste, avoue Élisabeth, troublée.
– Mais pourquoi? Tu ne passes pas inaperçue. Tu es bel… Je veux dire, tu as de beaux cheveux…
– Tu sais, j’aimerais être appréciée à l’école, qu’on me trouve belle et intelligente. Parce qu’à la maison, mes parents ne m’écoutent jamais. C’est frustrant, j’ai l’impression qu’ils ne remarquent même pas ma présence. Ils sont toujours occupés à parler du travail et des affaires. Ils n’ont pas trop l’occasion de s’intéresser à ce que je fais.
Je suis touché par ce qu’elle vient de me confier.
– En tout cas, moi, je trouve que tu es bien comme tu es.
– Amis, alors? demande Élisabeth.
La cloche sonne.
– D’accord! m’empressé-je de répliquer avant de quitter la cour de récréation. » (p. 42-43)