Contenu
- Deux personnages principaux, Jordan, l’écuyer d’Olivier, et Paulin, son compagnon et ami de toujours; plusieurs personnages secondaires, dont Olivier, chevalier et fils du comte de Montpezat, Baudoin et Damien, ennemis de Jordan, Rémi, chef des Blaireaux puants, Isabelle, sœur de Damien et fiancée de Jordan, Roland, écuyer malhonnête, le comte de Gensac et sa fille, Aude, ainsi que de nombreux autres écuyers et paysans.
« Cela n’empêchait pas Baudoin d’avoir de l’ambition, et il avait décidé d’exploiter l’heureux hasard qui avait mis Damien en son pouvoir. Ce dernier avait une sœur, Isabelle, à qui le comte donnerait un fief lors de son mariage. Or, Isabelle était la fiancée de Jordan. Le plan de Baudoin était simple : Damien devait se charger de déshonorer Jordan pour que le comte rompe les fiançailles. Il ne lui resterait plus qu’à convaincre Montpezat de marier Isabelle avec Baudoin. Voilà pourquoi Damien avait trahi Jordan. » (p. 16)
« Jordan n’en revenait pas! Il ne s’était pas du tout attendu au soutien de Rémi. Mais celui-ci allait-il être encore de son coté quand il connaîtrait l’implication de Damien? Jordan hésitait à lui faire part de ce que Paulin avait découvert, craignant que Rémi n’oublie ses bonnes dispositions à son égard pour soutenir Damien. Mais Rémi insistait. Jordan se décida. Après tout, qu’avait-il à perdre? À mesure qu’il dévoilait la vérité, le visage de Rémi se durcissait.
– Le fourbe! siffla-t-il entre ses dents. Il se croit intouchable parce qu’il est le neveu du comte. Je vais parler au chevalier Pradas. Courage! Je ferai mon possible pour laver ton honneur. » (p. 17-18)
« Les forces en présence étaient inégales. À part quelques gardes qui surveillaient la forteresse, Gauvin avait emmené tous ses hommes à la chasse et ils s’opposaient maintenant à Gensac dont les effectifs étaient dispersés en cinq points différents. Jordan comprit la situation au premier coup d’œil : s’il ne recevait pas de l’aide, le comte serait vaincu. Quelqu’un devait absolument alerter les quatre autres groupes afin qu’ils viennent lui prêter main-forte. Cette mission, il était le seul à pouvoir l’accomplir. Sans perdre un instant, il repartit à bride abattue en direction du hameau des Vignes. » (p. 80)
« Cette fois, heureusement, l’écuyer était Paulin. Son cheval était frais et il partit aussitôt avertir les guerriers de l’essart des Frênes et ceux des Ormes. Comme d’habitude, les deux garçons s’épaulaient et se complétaient : Jordan avait accompli une partie de la mission et Paulin se chargeait de la suite. » (p. 83)
- Roman mettant en scène de jeunes aventuriers de l’époque féodale; thèmes exploités (p. ex., château, chevalier, guerre, courage, amitié, loyauté, trahison, gloire) aptes à intéresser le lectorat visé.
- Mise en page simple; texte séparé en neuf chapitres numérotés et titrés; éléments graphiques (p. ex., tirets, points de suspension, astérisques et notes explicatives en bas de page, italiques) facilitant l’interprétation de l’œuvre; courte biographie de l’auteure au début de l’œuvre; table des matières à la fin du livre.
Langue
- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; emploi de plusieurs mots nouveaux que le contexte ou les notes explicatives en bas de page permettent de définir (p. ex., lices, mesnies, colée, félonie, fief).
- Texte contenant une variété de types et de formes de phrases qui avivent la lecture, ainsi que certaines structures de phrases complexes pouvant servir à l’enseignement des manipulations linguistiques.
« Les plus sévères l’emportèrent et se chargèrent d’aller dissimuler le malheureux dans le grenier à foin. Roland les supplia de le délivrer en faisant valoir que s’il ne se présentait pas à son poste, le chevalier Arnaud ne lui pardonnerait pas cette défection.
– Comprenez-moi, insistait-il, mettez-vous à ma place!
– À ta place? répliqua Jaufré avec mépris. Jamais! Nous avons de l’honneur, nous! Comment as-tu pu faire une chose pareille?
– Parce qu’il faut absolument que le chevalier gagne. Son père, autrefois, a été le meilleur chevalier de la saison; si son fils ne l’est pas, il le jugera indigne de lui succéder, et mon avenir dépend du sien.
– Tu es encore plus méprisable que je ne pensais, cracha Jaufré en se détournant. » (p. 54-55)
« Avant de prendre un bain, ils passèrent par les mains du barbier. Il coupa ras les cheveux qu’ils portaient aux épaules comme le voulait la mode. Ainsi, ils se débarrassaient symboliquement du passé et se lavaient de leurs fautes. Le bain, qui avait commencé avec le plus grand sérieux, finit dans les éclats de rire : quand ils se retrouvèrent plongés jusqu’au cou dans des baquets d’eau tiède, ils ne purent résister au plaisir de s’éclabousser et, tandis qu’ils transformaient la salle d’étuves en mare, ils se revoyaient sur les bords du Rivas où ils barbotaient dans l’eau il n’y a pas si longtemps. Ou bien cela faisait-il des siècles? Ils avaient vécu tant d’événements depuis ce temps-là… » (p. 92-93)
- Nombreuses figures de style (p. ex., énumérations, métaphores, comparaisons) qui permettent d’apprécier le style de l’auteure.
« Jordan, trop interloqué pour réagir, resta les bras ballants, les yeux ronds, la bouche ouverte.
Le comte de Montpezat fendit la foule, reprit le sceau des mains de Damien et écrasa Jordan de son mépris. » (p. 5)
« L’homme tomba en criant de surprise et de douleur. Jordan et Paulin le clouèrent au sol. Sûrs de l’avoir maîtrisé, ils ne se méfièrent pas. Roland, car c’était bien lui, se tortilla comme une anguille et réussit à se libérer. » (p. 51)
« Dame Éléonore se précipita à sa rencontre, suivie de près par l’essaim des jeunes filles de sa suite. » (p. 65)
- Séquences descriptives qui apportent des précisions sur les lieux, les personnages et les événements.
« Le rôle des écuyers n’était pas de tout repos : pendant une joute, ils étaient toujours sur le qui-vive pour ne pas faire perdre un temps précieux au combattant qui venait prendre une nouvelle arme et, le combat fini, le maintien en état du matériel et le soin des chevaux étaient longs et fatigants. Il fallait bouchonner les chevaux, apporter les épées et les casques tordus au forgeron afin qu’il les redresse, enlever la rouille des cottes de mailles et enduire de graisse le cuir des selles et des rênes. Mais tout ce travail était accompli dans une atmosphère de fête qui faisait oublier la lassitude. » (p. 47)
« Vif-Argent était bien fatiguée, mais il se convainquit qu’elle ferait encore un effort. Il la relança au galop. Elle ne rechigna pas, mais visiblement, elle souffrait. En entendant le souffle rauque de la jument et en sentant entre ses cuisses les frémissements qui parcouraient les flancs de la bête, il se demanda si elle allait tenir jusqu’au hameau du Moulin. Il fallait absolument qu’elle y parvienne! S’il y allait à pied, il arriverait trop tard. Il se reprocha de s’être proposé. S’il n’avait rien dit, Auguste aurait envoyé Rémi, et la mission aurait été accomplie. Maintenant, par sa faute, elle était compromise. Quel serait l’avenir d’Aude si son père perdait la bataille? Il ne voulait pas y penser.
Penché sur l’encolure de Vif-Argent, il l’encouragea :
– Vas-y, ma belle, tu vas y arriver. Vas-y, il faut que tu y arrives!
Comme si elle le comprenait, elle galopait de toutes ses dernières forces. Quand le hameau du Moulin apparut enfin, Jordan poussa un soupir de soulagement. » (p. 82)
- Séquences dialoguées qui permettent de mieux comprendre les relations entre les personnages.
« Ils s’avancèrent vers leur seigneur en prenant soin de cacher leur émotion. Bien droits, sans perdre un pouce de leur taille, ils se présentèrent devant lui.
– Repos! leur dit-il en riant. Je ne suis pas en train de vous lancer un défi. Détendez-vous.
Jordan essaya de sourire sans y parvenir. Il évita de regarder Paulin qui ne devait pas être plus rassuré que lui.
– Tu vas être mon écuyer, Jordan, et toi, Paulin, celui de Fabien. Est-ce que vous vous en sentez capables?
– Oui! répondirent-ils d’une seule voix.
– À la bonne heure. Je compte sur vous. » (p. 37-38)
« Avant de quitter le champ de bataille, Gensac s’adressa à ses hommes.
– Vous vous êtes battus vaillamment, dit-il, et chacun de vous a sa part dans la victoire que nous avons remportée. Je vous en remercie. Mais cette bataille, vous le savez, nous n’aurions pas pu la gagner si nous n’avions pas été tous ensemble. C’est un jeune écuyer qui nous a réunis. Il a compris la situation et a foncé vous avertir. Cet écuyer, qui a fait preuve d’intelligence, de sagesse et de courage, c’est Jordan, de la mesnie d’Olivier de Montpezat.
– Vive Jordan! crièrent tous les vassaux de Gensac.
– Et quand le cheval de Jordan a été trop fatigué, continua le comte, c’est Paulin qui a pris la relève, le compagnon avec lequel il a déjà sauvé la forteresse de Mirambeau.
– Vive Paulin!
– Pour avoir accompli cet exploit, ils méritent tous les deux le titre de chevalier. » (p. 84-85)