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Le temps s’enfuit

Marlon Lamontagne dépose l’aiguille du tourne-disque sur un vieux microsillon de jazz de son idole Jimmy Falcon, mort en 1960. Aussitôt, une étrange pulsion s’empare de lui. Il prend sa trompette et commence à jouer en même temps que Shadow Hill, le trompettiste du groupe. Synchronisation parfaite. Adrénaline au maximum. En transe, il poursuit, dépossédé de lui-même. Étourdi, il détache son instrument de ses lèvres et ouvre les yeux.

Une enseigne lumineuse projette des flammes fantomatiques. Un rat éventré gît dans des déchets malodorants. Marlon n’est jamais venu ici, mais il reconnaîtrait l’endroit entre mille. New York, 1960…

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Personnage principal et narrateur, Marlon Lamontagne, alias Shadow Hill, un adolescent musicien de jazz.

« – Marlon, tu es un excellent trompettiste, commence-t-elle lorsque nous sommes seuls. Mais pourrais-tu me faire le plaisir de t’en tenir à ta partition!
Toujours pareil : pas moyen de s’exprimer dans cet orchestre! On encourage la justesse du jeu, mais pas la créativité, l’émotion, l’inspiration. Comme si l’interprétation d’un morceau n’était qu’une affaire de technique! » (p. 11-12)

  • Nombreux personnages secondaires parmi lesquels Jimmy Falcon, un génie du saxophone, et Dolorès, la maîtresse toxicomane de Marlon.

« Selon le brocanteur new-yorkais qui la lui avait vendue, cette trompette aurait appartenu à un partenaire de Jimmy Falcon, saxophoniste mort en 1960 dans des circonstances sordides. Star méconnue du hard bop*, Falcon est mon idole depuis que j’ai assez d’oreille pour distinguer les vrais artistes des fumistes.
* Littéralement, « bop dur ». » (p. 23)

« Ce n’est pas le temps d’avoir l’air d’un amateur, pas après avoir été décrit comme un as : Shadow Hill! « Je t’ai rebaptisé Shadow, parce qu’on s’est rencontrés dans une ruelle ténébreuse », m’a soufflé à l’oreille Falc dans la fourgonnette. » (p. 68-69)

« Dolorès est en sueur, comme une marathonienne en bout de course. Elle tend la main vers lui, dans un geste d’imploration. Tremblante de la tête aux pieds, elle fait vraiment pitié à voir. Falcon s’assied à son chevet et lui caresse le visage, très tendrement. […] Je peux juste regarder son amant lui injecter ce poison dans les veines. » (p. 104-105)

  • Roman fantastique relatant une histoire initiatique se déroulant dans deux lieux et à deux époques : Montréal en l’an 2000 et New York, une quarantaine d’années plus tôt; thèmes (p. ex., voyage dans le temps, monde interlope, musique) susceptibles d’intéresser le lectorat visé.
  • Mise en page aérée; œuvre répartie en onze chapitres numérotés et titrés; éléments graphiques (p. ex., italiques utilisés pour désigner, outre les mots en anglais, les paroles et les titres de chansons ou de pièces musicales, points de suspension, notes de bas de page, acronymes, guillemets) facilitant l’interprétation de l’œuvre; biographie de l’auteur, liste de ses autres œuvres, dédicace et citations au début; douzième chapitre servant d’épilogue et table des matières à la fin; renseignements sur l’auteur à la quatrième de couverture du livre.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., microsillon, biniou, vacillement, hâlé, rabougris) compréhensibles grâce au contexte; expressions familières (p. ex., le kid, cet enfant de chienne, bande de babouins, je t’étripe) caractérisant le milieu dans lequel évoluent certains personnages.
  • Phrases de base, phrases transformées et phrases à construction particulière; variété de types et de formes de phrases (p. ex., déclarative, interrogative, exclamative, impérative); nombreuses phrases courtes, lourdement ponctuées dans les dialogues, traduisant les émotions des personnages.

« Le sourire aux lèvres, Falcon soupire de soulagement et se cale dans les coussins du divan. Dolorès s’assied à ses côtés. Sans rouvrir les paupières, il change de position, s’allonge de manière à poser la tête sur les cuisses de sa maîtresse. Elle lui caresse le front.
– Qui c’est, ce gamin qui te suit comme une ombre? […]
C’est vrai! J’oubliais l’incongruité de ma tenue. Je m’accroche à ma trompette comme à une bouée. […]
– Joue-moi quelque chose, le kid… » (p. 50-51)

  • Figures de style (p. ex., métaphore, comparaison) permettant de se représenter facilement les personnages et les situations dans lesquelles ils évoluent.

« Après échange de numéros de téléphone, elle est sortie en me laissant un bécot sur la joue et des papillons dans l’estomac. Une semaine plus tard, mon visage garde encore le sceau de ses lèvres et les insectes captifs s’agitent toujours dans mon ventre. » (p. 21)

« J’étais aussi anxieux qu’un agneau aux portes de l’abattoir. » (p. 88)

  • Séquences narratives et descriptives, entrecoupées de nombreuses séquences dialoguées, permettant de saisir la relation entre les personnages et de comprendre les événements qui se déroulent.

« Nous arrivons dans une rue bordée d’arbres dont les feuilles ont commencé à tomber. Les immeubles qui s’y alignent sont modestes, mais pas misérables. Falcon pousse la porte du vestibule de l’un d’eux et grimpe jusqu’au deuxième. Je bondis à sa suite, émerveillé par la grâce de ses mouvements, étonnante pour un type de son gabarit.
– Personne ne pensera à nous chercher ici ce soir…
Il cogne au 6. Pas de réponse. Il cogne de nouveau, plus fort. De toute évidence, il se fout de réveiller tout le voisinage à cette heure indue.
– Qui est là? s’inquiète une fille ensommeillée.
– C’est moi : Falc. Ouvre. » (p. 46)

« Sur son pupitre s’étalent mes effets personnels, confisqués la nuit dernière : trompette et sourdine, veston fripé, ceinturon. Il ne manque que ma paye d’hier, mais je ne m’en étonne même pas.
Enfin, l’inspecteur Chambers raccroche et me toise avec une expression mi-méprisante mi-découragée.
– Ramasse tes cochonneries. Tu es libre.
– Pardon? On a payé ma caution?
– Coup de fil de l’Hôtel de ville; malgré l’irrégularité de ta situation, j’ai reçu l’ordre d’abandonner tous les chefs d’accusation et de te libérer. » (p. 93)

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves, réunis en dyades, d’effectuer une recherche sur un des artistes cités à la page 26, puis de rédiger une courte biographie, accompagnée d’une pièce musicale, au groupe-classe.
  • Proposer aux élèves, regroupés en équipes, de rédiger un court récit racontant un voyage imaginaire à une époque qui les fascine. Les inviter à présenter leur travail, accompagné d’illustrations, au groupe-classe.
  • Proposer aux élèves, regroupés en dyades, de relever dans l’œuvre tous les termes en lien avec la musique (p. ex., riff, arpège, anche, sourdine, partition), puis de les utiliser dans la rédaction d’un texte en poésie ou en prose. Afficher les travaux en salle de classe.
  • Suggérer aux élèves, réunis en dyades, de mener une recherche sur la musique de jazz. Leur demander de présenter leur travail au groupe-classe en tenant compte de critères particuliers (p. ex., origines, historique, grands musiciens, types, festivals).

Conseils d'utilisation

  • Accorder une attention particulière aux sujets délicats dont on traite dans l’œuvre (p. ex., racisme, drogue, prostitution, violence, relation père-fils); s’assurer de replacer ces sujets en contexte.
  • Inviter un policier à faire un exposé sur les drogues et leurs effets nocifs sur la santé.
  • Donner un aperçu de l’histoire du jazz américain.
  • Inciter les élèves à lire une autre œuvre qui traite de la musique, soit Élise et Beethoven, dont la fiche pédagogique se trouve dans
  • Encourager les élèves à lire une autre œuvre qui traite d’un voyage dans le temps, soit iPod et minijupe au 18e siècle, dont la fiche pédagogique se trouve dans FousDeLire.