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Le secret de Misha

À l’intérieur du boîtier de la montre offerte par sa grand-mère, Simon découvre deux inscriptions : une adresse et un numéro. « Tout est dans cette montre… mon secret et… ma fortune », avait dit grand-père, juste avant de mourir. C’était en 1942.

Intrigué, Simon suit, avec son copain Cédric, la seule piste qu’il possède, l’adresse qui le mène en Suisse, dans un immeuble à logements. Mais Simon est déçu, trop de temps a passé, personne n’a entendu parler de son grand-père.

Les deux amis s’apprêtent à quitter l’immeuble lorsque Simon est attiré vers une porte qui conduit à la cave. En examinant les murs de pierre, Simon découvre sur l’une d’elles un dessin qui ressemble à un clocher. Derrière la pierre qu’il a fait pivoter, un morceau de papier sur lequel un message est inscrit. Et c’est ainsi que l’aventure commence… Simon goûtera à la peur, frôlera la mort et trouvera l’amour.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Deux personnages principaux, Simon Duford, un adolescent de 16 ans, qui part en Suisse pour percer le secret de son grand-père, et Cédric Laplante, son ami d’enfance, toujours en quête de divertissement, qui l’accompagne dans l’espoir de vivre une semaine de vacances inoubliable.

« – Mais maman, poursuit Simon, même si je ne trouve rien en ce qui concerne le secret de grand-père, j’aurai tout de même fait un beau voyage. C’est superbe, la Suisse… » (p. 32)

« Simon reconnaît aussitôt la voix taquine, haut perchée, et un peu nasillarde de Cédric. Pour lui, quand il s’agit de s’amuser, toutes les occasions sont bonnes. Simon et Cédric ont le même âge. Ce sont des amis d’enfance, des amis de toujours. Ils sont pourtant très différents l’un de l’autre, autant du point de vue physique que psychologique. » (p. 34)

  • Personnages secondaires variés, parmi lesquels Rosalie Duford, la grand-mère de Simon, qui lui offre la montre de son grand-père, laquelle renferme un secret crucial qui déclenche les aventures; Adrienne et Paul Duford, ses parents, qui lui accordent la permission de se rendre en Suisse pour découvrir les racines de son grand-père, sous certaines conditions; Valérie Guenat, une jeune Suissesse qui travaille au poste de police et dont il tombe amoureux; Philippe Guenat, un employé des Archives nationales, qui lui fournit des renseignements précieux sur son grand-père; Joseph Duford, alias Misha Goldberg, un juif ayant fui vers Berne pour échapper aux atrocités du régime nazi; Olivier Koller, un vieillard qui a connu son grand-père pendant la Deuxième Guerre mondiale et qui lui révèle l’histoire douloureuse de Misha; Helga Koller, la sœur d’Olivier, dirigeante d’un groupe néo-nazi, qui cherche à éliminer les deux héros; Christof Lanz, un agent double infiltré dans le clan, qui les aide à le démanteler et à résoudre le cas des meurtres qu’il a commis; ainsi que Hans Peter, fils d’Helga et chef du clan, qui les capture avec l’intention de les tuer.

« – Simon, lance-t-elle, d’un ton presque solennel, j’aimerais te remettre ceci.
Et elle sort de son sac une pochette de velours noir, usée, qu’elle dépose dans les mains de Simon.
– Qu’est-ce que… Oh! mais… Ah! vraiment! s’exclame Simon, en faisant glisser du sachet, une montre de poche accrochée à une chaînette d’or.
– Cette montre, mon petit, appartenait à ton grand-père. » (p. 11-12)

« Adrienne a parlé vite, dans un souffle, espérant encore que Simon change d’idée. Paul n’a pas prononcé un seul mot depuis qu’il est descendu avec son épouse. […]
– Qu’est-ce que tu en sais? l’interrompt Adrienne. As-tu pris des informations sur ce pays?
– Non, pas encore, j’attendais ton accord, répond Simon, en baissant la voix. Je ne voulais pas me mettre trop d’idées en tête et être déçu.
– Bon ça va, je comprends, fait Adrienne en prenant Simon par les épaules et en le regardant droit dans les yeux. Tu iras en Suisse, tu feras ta course au trésor, mais jure-moi de ne pas commettre d’imprudence et de nous téléphoner tous les jours.
– Je te promets, maman, je téléphonerai.
– Autre chose, continue, Adrienne, tu n’iras pas seul.
– Maman…
– Pas de panique, je ne vais pas t’accompagner, ni ton père d’ailleurs. Je veux que tu demandes à un copain d’aller avec toi. » (p. 32)

« Simon regarde Valérie s’éloigner dans la nuit. Il espère que Cédric n’a rien remarqué…
– Wow! Il fallait bien venir en Suisse pour que je voie mon buddy tomber en amour!
“Merde, rien ne lui échappe!” pense Simon. » (p. 82)

« Quelques minutes plus tard, Monsieur Guenat revient, un gros dossier sous le bras, et un fichier de métal gris dans les mains.
– J’ai ici des informations qui datent des années 1939 à 1945, soit pendant la période de la Deuxième Guerre mondiale. » (p. 87)

« – Juifs? s’exclame Simon. Mon grand-père était juif et Allemand? Mais… grand-mère m’a affirmé qu’il était Canadien et que…
–  Écoute bien ce que je vais te raconter, tu comprendras. Je disais donc qu’Emil, ton arrière-grand-père, était un bon ami de mon père qui était, lui aussi, de lointaine origine allemande. Ils s’étaient connus adolescents, pendant les vacances, et toujours, ils ont entretenu une belle amitié. Emil devint professeur de français, se maria et eut un fils, Misha, ton grand-père.
– Le véritable nom de ton grand-père était Misha Goldberg. Laisse-moi continuer, tu comprendras. » (p. 98-99)

« – Tu plaisantes? Hier, tu apprends que ton grand-père était d’origine juive et, une heure plus tard, une bande antisémite te tombe dessus pour t’exterminer. C’est de la folie pure!
– Ce que tu viens de dire explique une chose, Cédric. Ces gars nous attendaient à la gare de Berne : quelqu’un avait dû les avertir de notre arrivée.
– Mais qui?
– Olivier Koller. Qui d’autre que lui… à moins que ce ne soit la chipie, Helga, dit Simon en plissant les yeux. Ouais, je te parie que c’est elle. » (p. 132)

« – Je m’appelle Christof Lanz et je suis de la police.
–  De la police? fait Simon en ouvrant les yeux.
– Oui, je suis ce qu’on appelle un agent double, ou comme vous dites en Amérique, un policier undercover. » (p. 157)

« – Je m’occupe de toi d’abord, Christof, rugit Hans Peter. Traître! J’aurais dû suivre mon intuition et ne pas te faire confiance.
Et sans hésiter, Hans Peter sort son révolver de sa poche et tire en direction de Christof. Ce dernier a juste le temps de crier à Cédric et à Simon :
– Courez! » (p. 160)

  • Roman jeunesse empreint d’humour dont l’intrigue s’organise autour d’un voyage en Suisse où deux jeunes vivent de nombreuses péripéties rocambolesques en tentant de percer le secret du grand-père; quelques retours en arrière afin de raconter l’histoire de Misha, confronté à l’antisémitisme nazi, ainsi que de nombreuses ellipses pour faire progresser rapidement les aventures des héros; thèmes (p. ex., amitié, amour, antisémitisme, secret familial, recherche de vérité) permettant au lectorat de découvrir le parcours en Suisse de Simon et celui de Misha pendant la Deuxième Guerre mondiale.
  • Mise en page aérée; œuvre répartie en dix-neuf chapitres numérotés; éléments graphiques (p. ex., parenthèses pour expliquer les expressions allemandes et les commentaires du narrateur, caractères spéciaux signalant les ellipses, points de suspension dénotant les hésitations, tirets, guillemets et italiques indiquant les dialogues, les mots étrangers et les expressions mises en évidence) qui facilitent l’interprétation du texte; avertissement et dédicace au début; liste des romans jeunesse chez le même éditeur, œuvres dans la même collection et table des matières à la fin; notes biographiques sur la romancière et extrait de l’œuvre en quatrième de couverture.

Langue

  • Registre de langue courant pour la narration et familier, voire populaire, pour certaines séquences dialoguées; quelques mots moins connus (p. ex., affubler, canidé, folichon, glycines, rambardes, salamalecs) compréhensibles grâce au contexte; mots anglais (p. ex., Oh man, please, surprise party, Sweet Sixteen) et expressions allemandes (p. ex., Geh weg vom Auto, Ich spreche kein Französisch, Sind Sie verletzt) contribuant à la vraisemblance des interactions entre les adolescents franco-ontariens et les personnages suisses.
  • Phrases de base, phrases transformées et phrases à construction particulière; variété de formes et de types de phrases (p. ex., nominale, déclarative, exclamative, impersonnelle, interrogative, négative, impérative, elliptique) favorisant une lecture expressive; nombreuses phrases courtes et elliptiques traduisant les émotions des personnages et contribuant au rythme rapide de l’intrigue.

« […] Le tour de la Gaspésie, par exemple.
[…] Simon réalise que les bruits habituels de bavardage, de vaisselle et de chaises tirées sont totalement absents. » (p. 9)

« – Elle est très belle! Vous êtes certaine que vous…
– Il y a plus de cinquante ans que je la conserve pour le souvenir. Je te l’offre pour le secret, dit grand-mère, mystérieusement.
– Le secret?
Oui, je ne sais pas de quel secret il s’agit, mais je sais que cette montre a une valeur spéciale. Demain, viens me rendre visite, je t’en parlerai davantage. » (p. 13)

« Au grand air, Simon laisse éclater son enthousiasme, Cédric, son impatience. » (p. 59)

« – J’espère que vous avez refusé.
– Moi, oui, mais Cédric…
– Cédric est parti avec eux?
– Oui, et le malheur c’est qu’il n’est pas revenu… La dernière fois que je l’ai vu, c’est hier soir, vers onze heures. Je l’ai vu quitter la terrasse, entouré des trois inconnus…
– ll n’a donné aucune nouvelle depuis?
– Aucune. » (p. 119)

  • Figures de style variées (p. ex., comparaison, métonymie, antithèse, répétition, métaphore, exagération, personnification, onomatopée, ironie, énumération, animalisation) ajoutant de la couleur au texte.

« Quand j’ai aperçu Joseph à la foire, mon cœur s’est affolé comme un cheval qui prend le mors aux dents. » (p. 17)

« Il a demandé ma main à mon père et, le 14 juin 1942, nous avons uni nos vies, pour le meilleur et pour le pire. Pour le pire surtout, car le meilleur a été très court. » (p. 18)

« – Convaincs-la, papa, convaincs-la. » (p. 28)

« Pour Cédric, la vie est une grosse pomme dans laquelle on croque à belles dents. » (p. 34)

« – Il est temps, je pensais que tu garderais le secret jusqu’à ma retraite!
Il est presque vingt heures, le soleil tire lentement sa révérence. » (p. 59)

« – Zut! fait Valérie, après quelques minutes. » (p. 88)

« – Je vois que tu n’as pas perdu ton sens de l’humour…
– Par précaution, j’en garde toujours un peu sur moi, ça finit par servir. » (p. 130)

« – Simon, écoute-moi. Il y a le téléphone, les lettres, le courrier électronique, les avions. » (p. 188)

« La rue fourmille de touristes et de promeneurs. » (p. 200)

  • Séquences descriptives et narratives qui précisent les lieux et les événements du passé et du présent, traduisant les réalités des personnages, permettant de s’immiscer dans leur esprit et de comprendre les relations qui existent entre eux; séquences explicatives dans les dialogues qui permettent de répondre aux interrogations de Simon au sujet du passé de son grand-père.

« Simon est du genre studieux et ambitieux. Il sait aussi s’amuser dans un party et ne déteste pas le goût de la bière. En fait, il préfère la sensation que lui procure la bière, à son goût. Simon est encore un peu timide avec les filles et il n’aime pas qu’elles s’en aperçoivent. Un peu d’alcool, juste un peu, à l’occasion, lui donne une certaine assurance. » (p. 34)

« […] Après le repas, ils sortent et se dirigent vers la Marktgasse, la rue principale de la vieille ville de Berne. La rue est animée et bien éclairée. Les tramways bondés serpentent entre les piétons et les fontaines.
Simon est fasciné par ces nombreuses fontaines qui décorent les rues. Il sort de sa poche de veston le petit guide de la ville.
– Enfin! dit Cédric, on va visiter et s’amuser un peu. Ça sert à quoi toutes ces fontaines peinturlurées?
– On dit qu’autrefois les habitants venaient y puiser de l’eau, et en même temps, ils bavardaient, ce qui donnait aux fontaines, en plus d’une fonction pratique, une fonction sociale. » (p. 61)

« – Un jour de novembre 1939, ton arrière-grand-père Emil Goldberg a été amené au camp de concentration de Dachau. On lui fit croire qu’il s’agissait d’un sanatorium, alors qu’en réalité, ce camp était un ensemble de baraques dans lesquelles les humains étaient entassés et traités pire que des bêtes. Dépouillé de tout, on lui remit l’habit zébré, numéroté, sur lequel on apposa l’étoile jaune, signe distinctif des juifs. De plus, un triangle d’étoffe, de couleur et de dessin déterminés, servait à indiquer rapidement l’espèce du prisonnier. Par exemple, Emil eut le triangle rouge, marque du prisonnier politique. Au centre du triangle, une lettre indiquait la nationalité. Dans ce cas, D pour Deutsch, soit Allemand. » (p. 102)

« – Oui. C’était la guerre, le père de Misha et le vôtre étaient bons amis. Les Allemands ont tué la mère de Misha et fait son père prisonnier. Grâce à la montre dans laquelle était gravée votre adresse, Misha, mon grand-père, est arrivé chez vous.
–  C’est exact. Nous l’avons hébergé pour ensuite lui conseiller d’aller rejoindre des membres de notre famille au Canada. Comme Olivier vous l’a dit, notre mère était canadienne, tout comme vous. » (p. 178)

Référent(s) culturel(s)

  • Référence à Ottawa, à Orléans, à la Gaspésie, à la France et à la Suisse.
  • Référence à des personnalités francophones (p. ex., Kevin Parent, auteur-compositeur interprète gaspésien, Céline Dion, chanteuse québécoise, et Jean Chrétien, ancien premier ministre du Canada).
  • Référence à l’Université d’Ottawa, la plus grande université bilingue français-anglais au monde.

Pistes d'exploitation

  • Animer une discussion sur le monument La Roue de la conscience, érigé à Halifax et commémorant les 937 réfugiés juifs dont le navire a été contraint de retourner en Europe après le refus du Canada de les accueillir. Proposer aux élèves, regroupés en dyades, de faire une recherche sur l’accueil au Canada des divers groupes de “personnes déplacées”, pendant et après la Deuxième Guerre mondiale. Les inviter à concevoir une affiche infographique résumant les éléments clés qu’ils présenteront au groupe-classe à l’occasion de la Semaine de la citoyenneté, de la Semaine de sensibilisation sur les réfugiés ou de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, par exemple.
  • Inviter les élèves, regroupés en équipes, à adapter le roman en bande dessinée. Veiller à ce qu’ils disposent de toutes les ressources nécessaires pour mener à bien ce projet, en consultant des sites web. Leur proposer de présenter leur réalisation à divers groupes-classes ou d’animer une session de lecture au centre de ressources.
  • Inviter les élèves, regroupés en équipes, à créer une bande-annonce afin de promouvoir le roman, puis diffuser les créations au centre de ressources, sur la chaîne YouTube de l’école ou aux annonces du matin, le cas échéant.
  • Demander aux élèves, regroupés en équipes, de mener une recherche sur un sujet lié à la discrimination, tel que le néonazisme, l’antisémitisme, le racisme ou les mouvements d’extrême droite dans le monde, tout en s’assurant de consulter des sources fiables, puis de présenter leurs trouvailles sous forme de présentation multimédia. À la suite des présentations, animer une discussion sur l’existence actuelle de discrimination au Canada et sur les moyens de la contrer.

Conseils d'utilisation

  • Accorder une attention particulière aux sujets délicats dont on traite dans le roman, soit l’antisémitisme, ainsi qu’aux allusions aux relations sexuelles et à la prostitution.
  • Présenter ou revoir les caractéristiques de la bande dessinée afin d’en faciliter la création.
  • Encourager les élèves à lire d’autres œuvres de cette romancière, soit La critique et Un canard majuscule, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.
  • Encourager les élèves à explorer d’autres œuvres traitant de la Deuxième Guerre mondiale, dont Le figuier sur le toit, de Marguerite Andersen, et Un souffle venu de loin, d’Estelle Beauchamp, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Télé-litté, Le secret de Misha.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Dossier thématique : Holocauste et Antisémitisme, La brève vie d’Anne Frank.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Histoire de l’holocauste, Musée de l’Holocauste: L’Holocauste de 1939 à 1945.