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Le Dernier des Franco-Ontariens

Une tendance démographique aboutit, s’incarne, s’apothéose en un destin individuel. Le dernier des Franco-Ontariens accomplit le destin de son peuple.

Cette provocante chronique d’une disparition est le « vidéo-clip poétique », le portrait éclaté d’une identité dissoute. Résolument inélégante, l’écriture se veut ici tout le contraire de « la vraie littérature ». Puisqu’il doit s’immoler, à l’autel de la société comme à l’hôtel du coin, l’écrivain emportera le langage à sa perte avec lui.

Mais de l’anti-poème surgit un anti-destin. Quel est ce champ de fraîcheur où le dernier des Franco-Ontariens court en paix, enfin, face au soleil?

Le discours de la minoritude vous agace? Réjouissez-vous : ce livre est le dernier du genre. Et en plus, il vous donne raison.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Personnage principal et narrateur, l’auteur, qui décrit ses comportements et ses réactions face à son identité franco-ontarienne.

« le dernier des franco-ontariens a les épaules lourdes
si lourdes qu’il en parle tout croche
tout le monde sait que les franco-ontariens n’aiment pas
être des franco-ontariens et tout le monde sait que les
franco-ontariens sont bilingues avant tout » (p. 73)

  • Mention de plusieurs personnages secondaires représentant le monde extérieur avec lequel l’auteur réfléchit.

« la féministe est bien contente
elle est bien heureuse d’avoir une raison de vivre
se félicite même d’être un peu mieux que toutes les autres
ce qu’elle aime être une féministe
ne lui parlez surtout pas d’autres choses… » (p. 31)

« la littérature, la langue française
c’est du sérieux mon jeune prétentieux

écœure-moé pas le père
chu bilingue comme un clône
j’ai pas besoin de ça dans vie

dit à son père, le dernier des franco-ontariens » (p. 58)

  • Recueil de poèmes en vers libre reflétant les réflexions de l’auteur, qui se proclame le dernier Franco-Ontarien, signifiant ainsi son renoncement à l’identité franco-ontarienne; thèmes (p. ex., culture, minorité, violence, assimilation, indifférence, isolation) permettant au lectorat de réfléchir sur son engagement envers sa langue.
  • Mise en page aérée; poèmes de longueurs variées parfois titrés, généralement disposés sur une page; éléments graphiques (p. ex., deux-points, italiques, points de suspension, parenthèses, majuscules, caractère gras) facilitant l’interprétation de l’œuvre; liste des œuvres de l’auteur, dédicace et citation au début du recueil; photo d’enfance de l’auteur et courte biographie à la quatrième de couverture.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; vocabulaire riche (p. ex., engoulevent, opacité, ignares, anéantissement), mots du registre familier (p. ex., c’est d’valeur, j’suis pogné, p’tit cul, face de tough) et mots anglais (p. ex., hey! is something wrong kid, I guess he got away…, gadget) généralement compréhensibles grâce au contexte; blasphèmes (p. ex., ostie, chrisse, tabarnaque, câlice) reflétant les réactions de l’auteur face à l’identité franco-ontarienne.
  • Poèmes rédigés en vers libres, sans forme fixe, parfois en prose, rarement titrés; textes généralement dénués de ponctuation et de majuscules.

« sur le bord d’une clôture
mon innocence d’enfant fourvoyé
dessine au crayon noir, sur le dernier des fonds blancs
le nuage absurde
dans un ciel sans taches

on m’a aussi dit de suivre la dérive du temps
moi, je dis que je lutte avec le temps

tanne-moé donc pas avec ton folklore bonhomme et
laisse-moé passer

rappela l’homme du peuple, celui de tous les jours, celui de tous
les métiers, de toutes les situations, de tout ce que je pourrai jamais être… » (p. 66)

  • Nombreuses figues de style (p. ex., métaphore, anaphore, antithèse, énumération, gradation, comparaison) qui permettent d’apprécier le style de l’auteur.

« vous êtes le sol
ma terre promise
mon canevas fraîchement détaillé
ma plage immaculée
tous les sons de mon écho nordique
fondations solitaires au milieu de ma nuit (p. 14)

« comme s’il percevait tout…
comme s’il écoutait tout

comme il voyait tout » (p. 25)

« alors on organisa, on désorganisa » (p. 32)

« il y eut des manques en patience, des élections, des chicanes… » (p. 32)

« pour ceux qui ne savent pas lire, qui ne savent plus lire
qui n’ont jamais su lire, qui ne sauront jamais lire » (p. 60)

« souvent, il a l’impression qu’il vit sa vie comme dans un film le passé, l’avenir et le présent à la fois un film de messages subliminaux surtout » (p. 76)

  • Procédés poétiques (p. ex., rime, assonance) créant une musicalité et agrémentant la lecture.

« les immensités silencieuses
ne sont que compagnie
des solitudes pernicieuses
que les couleurs des nuits » (p. 26)

« j’suis pris au beau milieu d’une chambre noire
épaisse de noirceur comme un film noir et blanc
je dors dans le lit glacé de mes hivers du nord » (p. 36)

Référent(s) culturel(s)

  • Mention de la province du Québec.
  • Mention de villes ontariennes à forte population francophone (p. ex., Kapuskasing, Fauquier).

Pistes d'exploitation

  • Proposer aux élèves, réunis en dyades, d’effectuer une recherche sur la loi 8 sur les services en français en Ontario, puis de rédiger un dépliant informatif. Placer les travaux au centre de ressources de l’école.
  • Demander aux élèves de rédiger un texte descriptif sur la question suivante : Quels gestes poses-tu dans ta vie quotidienne pour sauvegarder ta propre identité culturelle? Animer une mise en commun afin de leur permettre de lire leur texte au groupe-classe.
  • Inviter les élèves, réunis en équipes, à discuter des questions suivantes : Que penses-tu de la perspective et du style de l’auteur? Pourquoi crois-tu qu’il s’exprime ainsi?

Conseils d'utilisation

  • Accorder une attention particulière aux sujets délicats dont on traite dans l’œuvre, soit le viol, la sexualité, l’alcoolisme, le blasphème et l’abus.
  • Faire un survol des faits saillants de l’histoire de l’Ontario français en lien avec l’œuvre afin de faciliter la compréhension de certains poèmes dans un contexte multiculturel.
  • Revoir les caractéristiques de la poésie libre avant d’entreprendre l’étude de l’œuvre.
  • Souligner le fait que le réalisateur franco-ontarien Jean-Marc Larivière s’est inspiré de cet œuvre pour réaliser un film.
  • Inciter les élèves à lire d’autres œuvres qui traitent de l’identité franco-ontarienne, telles que Chroniques du Nouvel-Ontario, tome 1 – La quête d’Alexandre et Un Franco-Ontarien parmi tant d’autres, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 10e à 12e année, Série : On démystifie le français, On démystifie le français… d’une Franco-Ontarienne.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 10e à 12e année, Série : ONFR+ – Nos histoires, notre histoire, divers épisodes.