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Le Christ est apparu au Gun Club

Mécanicien de génie, Conrad quitte son emploi de réparateur de machines à Coke. Il se retrouve le soir même au Gun Club avec son ami Simon, là où travaille Véronica avec qui il a déjà eu une relation. La bière aidant, il profère à qui veut l’entendre tout ce qu’il a sur le cœur, y mêlant tant bien que mal moult passages de l’Évangile. Car, comme le souhaitait son père sur son lit de mort, il l’a apprise par cœur, la Bible - bien que parfois le sens de certains mots lui échappe. En cette soirée d’ivresse et de délivrance, s’il faut l’en croire, le Christ apparaîtra au Gun Club.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

 

À propos du livre

Contenu

  • Pièce de théâtre mettant en scène un personnage principal, Conrad Thériault, qui sombre dans l’alcool lors d’une soirée au Gun Club, et deux personnages secondaires, Simon et Véronica.

    « VÉRONICA
    Aïe, Conrad Thériault c’est un gars qui a lâché l’école au grade quatre, puis qui se retrouve mécanique sur les machines à Coke. Je trouve qu’il a bien fait, moi.
    SIMON
    Conrad, c’est un génie mécanique. Moi, je crois qu’il aurait pu aller ben plus loin que les machines à Coke. C’te gars-là, s’il avait fait des vraies études, il travaillerait sur les fusées à l’heure qu’il est. » (p. 34)

    « VÉRONICA
    Dans ce temps-là, je l’aimais. Je dirais pas ça asteure. Aussi fou que ça a de l’air comme c’est là, puis aussi folle que j’étais dans ce temps-là, je l’aimais. Puis quand t’es en amour, t’as pu rien qui te retient à la terre. Tu fly. T’as rien dans la tête non plus, je crois bien. » (p. 35-36)
     

  • Intrigue permettant d’identifier l’évolution des personnages et de leurs réactions face aux situations et à la déprime du personnage principal qui devient de plus en plus évidente.

    « SIMON
    Ce que tu dis quand t’es soûl, Conrad, ça rien à voir avec ce que tu vis, ça à faire avec ce que tu penses, puis ce que tu penses tu devrais le garder pour toi. Tu t’es mis à crier que Marco était un bandit. Un voleur. Qu’il volait le monde puis qu’il t’avait volé Véronica. Sur le coup, ça l’a pas dérangé mais là, ça viré laid quand tu t’es mis à dire que Véronica, c’était une chrisse de folle. Tu t’approchais vraiment proche de sa face puis tu lui disais qu’elle t’avait travaillé sur la tête au point où tu pouvais plus regarder une autre femme sans penser à elle puis après, demande-moi pas pourquoi c’est arrivé, tu l’as prise par les bras. Tu t’es mis à lui serrer les bras au point où elle pouvait plus se déprendre, puis tu t’es mis à cracher sur elle. Tu voulais l’embrasser puis, comme elle voulait pas, tu t’es mis à cracher sur elle. » (p. 83)
     

  • Didascalies qui permettent de bien situer le lieu de l’action et qui donnent des indications de mise en scène nécessaires à la compréhension de l’état d’âme du personnage principal.

    « CONRAD
    (Imitant son patron 🙂 "Je t’avais-tu pas dit qu’elle passerait pas dans la porte?" » (p. 21)

    « Véronica ramasse les bouteilles et essuie la table à laquelle Conrad est assis. Il est de plus en plus soûl. » (p. 66)

    « Dans le stationnement de la taverne, Conrad se prend pour le Christ et fait une sorte de sermon qui comprend des bribes de tout ce qu’il vient de vivre mélangé à l’Évangile. Il s’adresse aux Saintes femmes de Jérusalem, qu’il imagine le long de son chemin. » (p. 94)

Langue

  • Registre courant utilisé pour les didascalies et registre populaire pour le dialogue, ce qui contribue à la vraisemblance des personnages.

    « SIMON
    […] Il chargeait pas cher. Vingt-cinq cennes. Vingt-cinq cennes puis elle nous disait : tu y diras d’en ôter. Il en ôtait allright. On arrivait à la maison, la tête nous shinait comme si on v’nait de la faire chromer. C’est son garçon qui lui avait envoyé le clipper. Il l’avait eu pas cher dans une pawnshop à Saint-Jean… » (p. 13)

    « SIMON
    D’abord, t’appelles à maison pour me dire de venir te rencontrer au Gun Club. Que t’avais des choses importantes à me dire, des choses qui s’disaient pas au téléphone. T’avais de l’air assez shaké que j’ai tout de suite cru à de la mortalité ou que Nicole avait encore décollé dans sa famille. » (p. 16)
     

  • Champs lexicaux évoquant les thèmes abordés dans la pièce (p. ex., la religion, l’amitié et l’amour).

    « CONRAD
    L’Évangile (sortant un livre tout tordu de sa poche :), c’est la clef… Tout est là-dedans. Tout est là.  "Un seul mot et je serai guéri." Qui c’est qui a dit ça encore? Hein? Qui? » (p. 30)

    « VÉRONICA
    […]
    Je suis venue pour savoir si j’avais besoin de toi
    Mais tu m’as laissé croire que tu ne m’aimais pas
    Je suis seule, je suis là, tu m’as-tu oubliée?
    Le soleil est bien bas dans nos cœurs séparés » (p. 72)

    CONRAD
    « Les Juifs ont attendu dix mille ans pour le Messie, puis toi tu peux pas attendre dix minutes. Quelle sorte de chum que t’es? Quand je pense que je suis prêt à faire des miracles pour ce gars-là, puis tu vois comment ça me traite? » (p. 77)
     

  • Figures de style variées (p. ex., métaphore, répétition, comparaison).

    « CONRAD
    Quel âge que j’ai, quel âge que j’ai! Quoi c’est que ça change, quel âge que j’ai? » (p. 15)

    « SIMON
    […] Il criait à six heures tapant, c’était comme une horloge, puis il appelait son flo pis lui quand il l’entendait, il décollait assez vite que son ombre restait derrière. » (p. 17)

    «  VÉRONICA
    […]
    Tu es parti trop loin
    Je ne peux t’oublier
    Mais dans tous mes refrains
    Je ne fais que pleurer. » (p. 102)

Pistes d'exploitation

  • Présenter aux élèves, dans un cours de religion, les paroles de la Bible que cite Conrad dans la pièce et leur demander de discuter de leur portée sur sa vie.
  • Monter une campagne de publicité contre l’utilisation extrême de l’alcool et sur ses effets sur la santé, les amis et la famille.
  • Dans un cours de musique, interpréter les chansons composées par Véronica et présenter ces chants avec des extraits de la pièce aux élèves qui en ont déjà fait la lecture.

 

Conseils d'utilisation

  • Entamer une discussion sur la place et l’importance de la religion dans les œuvres littéraires  canadiennes-françaises.
  • Préparer les élèves à l’emploi d’un registre populaire, même vulgaire au théâtre.
  • Bien préparer les élèves au contexte et à l’utilisation des écrits de la Bible pour permettre une meilleure compréhension de l’œuvre et de la psychologie du personnage principal.