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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Le chenil

Été 1942, dans le village ontarien d’Espanola, le jeune Simon Dubreuil, simple d’esprit au grand cœur, devient subitement orphelin. Il est confié à son oncle et sa tante, Louise et Gilbert, qui montrent bientôt leur vraie nature : alcooliques et violents, ils contraignent le pauvre Simon à accomplir dans leur ferme les travaux les plus ingrats.

Maltraité et désespéré, Simon trouve un peu de réconfort auprès des chiens du chenil, dressés par son oncle pour chasser les prisonniers en fuite; car non loin de là, se dressent en effet les barbelés du Camp 21 qui retient des soldats allemands capturés à la guerre.

Avec sa cousine Julia, Simon s’aventure parfois du côté du Camp pour observer les détenus à travers la clôture : ils croisent un jour le regard d’un officier. Une amitié muette s’installe entre eux, et les enfants reprennent espoir; mais comment échapper à leur misérable sort?

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal, Simon Dubreuil, qui souffre du syndrome de Down, entouré de sa cousine Julia, de son oncle Gilbert et de sa tante Louise, deux alcooliques violents, du soldat Lacombe, de même que du médecin allemand prisonnier Walter Krüger, ami de Simon.

    « Simon grandit à la ferme. Il était paisible, manifestait à chaque instant une humeur joyeuse qui influençait l’attitude des autres à son égard. Sa grande joie de vivre se révélait jusque dans ses rapports avec les animaux dont il avait la charge. […] Il travaillait dur et était fier d’accomplir les tâches qu’André lui confiait. Bien entendu, Simon devait être guidé par son père dans l’accomplissement de son travail… » (p. 18-19)

    « De son côté, tante Louise rouspétait contre leur situation misérable et faisait la vaisselle en buvant son premier whisky. Puis un deuxième. Et puis encore un autre jusqu’à ne plus pouvoir tenir debout. » (p. 25)

    « Elle était dégourdie, la Julia, pour une fille de treize ans! Elle marchait sur la route qui menait au ruisseau des truites en balançant ses hanches d’une manière qui l’aurait fait renvoyer de n’importe quel cloître. (p. 59)

    « Ses lunettes fumées fièrement posées sur sa caboche et son uniforme recouvert par la fine poussière de la route, il baratinait à propos de ses exploits derrière une mitraillette imaginaire, avec un air si sûr de lui, qu’il était  impossible de s’y méprendre : le soldat Lacombe était le plus grand mythomane des forces canadiennes. » (p. 65-66)

    « Il souriait d’un air glorieux en pensant à toutes ces merveilleuses bouteilles de bière qui, dans sa tête, s’alignaient rien que pour lui, quand Louise le rappela à l’ordre. » (p. 67)

    « À ses cotés se trouvait une armée de personnes, dont le capitaine, le docteur Walter Krüger de Hambourg. Il avait obtenu l’autorisation de venir voir son jeune ami après avoir participé à l’intervention chirurgicale pour lui sauver la vie. » (p. 109)
     

  • Intrigue entourant le triste quotidien de Simon et échelonnée sur une année, le tout présenté de façon chronologique, mais enrichi de quelques retours en arrière qui permettent au lectorat d’en connaître davantage au sujet des personnages.

    « Il le tira brusquement par les cheveux vers le sol et lui frotta le visage dans le lait renversé tout en appuyant le genou dans le dos du petit. […] Ne comprenant pas ce qui se passait, Simon se tordait par terre pour se dégager, tandis que Gilbert lui criait sa colère. Il n’arrêtait pas de dire que Simon avait amené le malheur avec lui, qu’il n’avait rien à faire d’un petit mongolien, qu’il avait bien d’autres ennuis dans la vie que de s’occuper d’un gamin aux yeux bridés! » (p. 46-47)

    « L’été se changea en automne et les services sociaux ne se présentèrent jamais chez les Dubreuil. » (p. 95)

    « Gilbert avait conduit en état d’ébriété sur la route. Enivré, la voiture zigzagant (sic) de gauche à droite, il avait provoqué l’accident dans lequel André et les deux autres occupants du véhicule avaient trouvé la mort. » (p. 110)
     

  • Narrateur omniscient qui décrit les états d’âme des personnages, les péripéties reliées à la vie à la ferme et au camp de prisonniers allemands.

    « Les Allemands mangeaient bien. Ils écoutaient. Ils participaient volontiers aux corvées destinées au bien-être de tous. Ils étaient considérés comme inoffensifs : ils chantaient sans cesse et leurs gardiens les aimaient comme des fils, tellement leur amitié pour eux avait grandi. » (p. 13)

    « Quand Simon eut fini la traite, Gilbert revint et fourra un croc à fumier entre ses mains. Il lui montra l’énorme enclos des veaux qui n’avait pas été vidé depuis longtemps. À coup sûr, il lui faudrait deux jours pour évacuer l’épaisse couche de fumier durci sur le sol. » (p. 35)

    « Simon aurait voulu crier son exaspération, casser les plus belles assiettes du buffet, mais chaque fois, il se tranquillisait. » (p. 38)

Langue

  • Registre courant employé dans les séquences descriptives et registre familier dans la plupart des séquences dialogales; mots écrits au son pour décrire le langage et l’élocution de Simon.

    « – À part ça, tu pues! T’es-tu vu? T’es un vrai cochon! » (p. 38)

    « YsonpamorsYsonpamorspamorsparchequecètunéreurYreviendrons chelejur!JachinqueAnglépiLuchienysonpasmors» (p. 39)

    « La tête à fleur d’eau, il entendait le clapotis et le roulement des vagues qui frappaient la rive jusque sous les roches aplaties juchées sur la berge, à la surface de l’eau. » (p. 42)
     

  • Variété de procédés syntaxiques et linguistiques (p. ex., phrases exclamatives et inversées) et de figures de style (p. ex., métaphore, personnification, métonymie) permettant d’apprécier le style de l’auteur.

    « Depuis toujours, Gilbert broyait du noir. Et là, avec son frère qui venait de mourir, c’était une catastrophe qu’il fallait engloutir dans le houblon. » (p. 25)

    « Là, dans la fraîcheur de l’eau qui l’enveloppait d’une allégresse infinie, sans conflits ni tensions, la rumeur de la rivière le berçait comme il ne l’avait pas été depuis longtemps. » (p. 42-43)

    « Quand Simon y pénétra, la maison semblait dormir. » (p. 54)

    « – Des sacs à puces tes chiens! Casse-les, ces jappeurs! C’est toi le patron du chenil, tu m’entends! » (p. 73)
     

  • Vocabulaire lié aux thèmes et aux sujets principaux du roman (p. ex., les  camps de prisonniers, l’abus, le chenil).

    « …entre 1940 et 1946, quarante camps d’internement disséminés à travers tout le pays, afin d’accueillir trente-cinq mille soldats allemands capturés durant les opérations des alliés visant à stopper la folie hitlérienne. » (p. 11)

    « C’est au chenil où Simon était le plus heureux. Il y fut accueilli par tous les chiens qui s’étaient rassemblés contre la clôture en aboyant pour solliciter ses caresses. » (p. 34)

    « Il revoyait Gilbert, dans la grange, qui le malmenait comme un fou et son corps se crispait dans une tension extrême qui lui donnait des nausées. Il vivait comme les chiens et, lui, il n’en pouvait plus de devoir piger dans leur moulée pour survivre. » (p. 56-57)

Référent(s) culturel(s)

  • Référence au village d’Espanola, à forte population francophone, dans le nord de l’Ontario.

    « Il avait été établi à Espanola, dans le nord de l’Ontario… » (p. 11)

Pistes d'exploitation

  • Inviter des spécialistes ou des parents à venir parler des particularités des gens atteints du syndrome de Down. Par la suite, demander aux élèves d’écrire une lettre d’amitié à Simon pour l’encourager à poursuivre sa vie.
  • Proposer aux élèves de faire une recherche (p. ex., auprès des vétérans membres de la Légion royale canadienne de la région) sur les camps d’internement du nord de l’Ontario entre 1942 et 1946 pour en savoir plus sur la vie dans ces camps et ses conséquences sur les prisonniers.

Conseils d'utilisation

  • Préparer les élèves aux thèmes de l’abus, p. ex., de l’exploitation des enfants, p. 33, 46, 81, et de l’alcoolisme, p. 102, qui sont justifiés par leur contribution au drame de l’intrigue.
  • Avant d’aborder la lecture, situer le cadre historique du roman à l’aide des pages 12 à 14.