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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Le cartel des volcans

San Martín (Mexique), décembre 2010. L’explosion gigantesque d’un pipeline secoue toute la ville et une marée de pétrole en feu se déverse dans les rues, emportant tout sur son passage. Les responsables de ce désastre : des narcotrafiquants. […]

Sous les étoiles, apparemment calmes, les volcans Popocatepetl et Iztazihuatl se profilent à l'horizon, toujours silencieux. La nuit, Juan Esteban et ses compères siphonnent le pétrole et le revendent, impunément. Les hommes de Ramón sont heureux jusqu'à ce que Juan Esteban ne puisse plus contenir sa colère et sa soif de vengeance...

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Récit façonné à partir d’un fait vécu; roman dur et dramatique, empreint de réalisme, sur le monde de la drogue et les ravages causés par ce fléau.

    « Cette nuit-là, un vent chaud transportait l’odeur du pétrole en feu sur toute la plaine. La ville, qui s’était endormie dans la plus parfaite obscurité, s’était réveillée dans les cris et les hurlements déchirants des enfants et des femmes emprisonnés dans leurs maisons […] et s’était remplie de cette lueur vermeille qui illuminait de tous ses feux la ligne d’horizon de San Martín. » (p. 11)

    « Maria Luisa résista. Puis, il la frappa violemment au visage avec la crosse de son arme avant de l’emmener dans la chambre où il continua de la frapper pendant qu’elle criait jusqu’à l’épuisement. » (p. 54)

    « L’homme ligoté au poteau rouillé, cet homme qui ne leur avait rien fait du tout, cet homme qui leur avait donné tout ce qu’ils voulaient sans se défendre, sans rouspéter aucunement, s’affala au sol sur ses genoux, inerte. » (p. 102)
     

  • Un personnage principal, Juan Esteban, haineux, misérable, sans pitié.

    « Il était hargneux et cette acrimonie qui l’habitait, il la portait fièrement tous les jours de sa vie pour ne pas sombrer. » (p. 22)

    « À dix-huit ans, il prenait déjà de la cocaína, parfois plus qu’il en vendait, mais c’était sa vie. » (p. 23)

    « Il était devenu un autre homme, l’homme qu’il avait toujours été en fait, un homme terrible qui n’avait peur de rien. Il était capable de tuer pour le pétrole qu’il avait fini par croire sien et seulement sien. » (p. 114)
     

  • Plusieurs personnages secondaires dont certains ne voulant que le bien de Juan Esteban (la dévouée Daniella et le père Fernando, son demi-frère Diego, sa mère Maria Luisa) et d’autres ne déployant que le mal avec lui (ses suiveurs Ernesto et Rodrigo, son père Paco, le souteneur Ramón).

    « Daniela […] s’était tant dévouée pour les enfants, ces enfants que Fernando avait recueillis à la casa de niños. » (p. 12)

    « Diego lui rendait visite une fois par semaine pour s’assurer que tout allait bien. » (p. 24)

    « Maria Luisa lui disait qu’elle les aimait, plus que tout au monde, et qu’elle était bien, malgré la séparation. Il conservait ses lettres dans une boîte à chaussures… » (p. 31)

    « Il lui piquait la revue la plus chère, lui jetait une pièce qui ne couvrait pas les frais du vieillard et repartait avec Ernesto et Rodrigo qui riaient de plus belle en se tapant dans le dos. » (p. 34-35)

    « C’est avec Paco qu’il avait tout appris du métier, ce monde de la drogue dans lequel il était né. Il avait été un témoin privilégié de la déchéance de son père… » (p. 41)

    « À ce moment précis, réalisant qu’il serait toujours soumis aux ordres de Ramón, ce souteneur sans scrupules, Juan Esteban comprit qu’il ne s’en sortirait jamais, que son avenir était tracé dans ce monde de la colère, de la haine et du sang. » (p. 111)
     

  • Narrateur omniscient qui imprègne son récit de leçons de vie ciblant le lectorat estudiantin.

    « – …Dis-toi bien que la drogue ne t’apportera que des ennuis et qu’un jour, tout ça n’existera plus. Tes amis qui t’admirent aujourd’hui t’abandonneront comme ils ont abandonné Paco. » (p. 81)

    « Pourtant, il avait tellement cru que ces vols répétés allaient le récompenser un jour et lui permettre de s’offrir, rien qu’à lui, cette villa de Puebla dont il avait toujours rêvé. La vérité lui apparaissait maintenant si différente. » (p. 128)

    « …le don suprême de la vie, ce don qui se fait sans jamais compter les heures, ni les chagrins qui l’accompagnent si souvent, ce don qui se fait sans jamais attendre la moindre chose en retour parce que la vie se donne entièrement quand l’homme est libre de se donner aux autres. » (p. 131)

    « Maintenant, avec l’explosion qui l’avait défiguré à jamais, cette conviction qu’il avait toujours eue de pouvoir tout dominer, y compris les autres, cette conviction s’était évanouie, plus rapidement qu’elle n’était venue. » (p. 133)
     

  • Séquences descriptives plutôt courtes contribuant tout de même à la compréhension de l’œuvre.

    « Pour le reste, la maison était dans un état lamentable. Autour, rien d’agréable à regarder; les murs de la hutte étaient peints d’un jaune canari devenu sale au fil des ans, les deux fenêtres de devant étaient cassées, un gravier gris et des rocailles avaient été utilisés pour rechausser la fondation montée sur des blocs de béton fendus et réparés avec du mortier trop sablonneux qui s’effritait. » (p. 88)

    « La chair de Juan Esteban était calcinée. Son visage, noirci. Du sang s’échappait des plaies. Ses cheveux étaient brûlés en mottes inégales et son bras droit, couvert de sang. » (p. 126)

Langue

  • Registres de langue courant et familier dans la narration, mais populaire dans les séquences rapportées ou dialoguées, évoquant la déchéance dans laquelle s’enlisent les membres du cartel; lexique à la fin du roman traduisant les mots ou expressions espagnols employés dans l’œuvre et écrits en italique.

    « Elle était si heureuse de savoir que le petit faisait des courses pour les vieillards du coin qui le récompensaient avec ces trucs bidon, mais tout neufs. Elle ne se doutait de rien. Juan Esteban lui racontait des bobards et elle continuait à se douter de rien. » (p. 17-18)

    « Il pensait à ce cartel del centro qu’il avait pris l’habitude de comparer à de la mierda. […] Ils étaient des cons, des fils de pute mal aimés et il finirait par les tailler tous en morceaux, l’un après l’autre, sans justification aucune, juste pour rire de leur sale gueule de troufions de mierda… » (p. 22-23)

    « Il tenait son revolver dans sa main droite et enlevait sa chemise pour se mettre à frotter lascivement, avec son revolver, son sexe et sa poitrine gonflée […]
    – Pow! Pow! J’te tire une balle, le con, si tu ne me paies pas ta coke! Fais-le ou ils vont m’assassiner, pauvre idiot! » (p. 91)

    « cartel del centro : regroupement de narcotrafiquants […] mierda : merde » (p. 143 et 145)
     

  • Figures de style nombreuses et variées (p. ex., personnification, métaphore, euphémisme, énumération, périphrase); comparaison utilisée à profusion, conscientisant le lectorat de toute la gravité du moment.

    « L’incendie courait dans les rues comme une lave qui détruit tout sur son passage. » (p. 11)

    « Oui, son regard s’effaçait, subjugué par l’engourdissement qui vient avec les dernières images qui apparaissent avant de fermer définitivement les yeux. » (p. 13)

    « Entre-temps, il lui faudrait consolider son réseau de malfaiteurs, trouver des hommes fiables pour liquider les vols : son coffre, son cadenas argenté, les barils dissimulés à l’arrière de sa planque, tout ça, ce n’était pas assez. […] Il riait en pensant à l’aéroport, à tout ce carburant qu’il faut à ces oiseaux d’acier pour parcourir le ciel à travers tout un continent. » (p. 64-65)

    « …Juan Esteban, sous l’effet de la drogue, avait fini par frapper Daniela au visage […] Elle avait pleuré longuement parce que le fils de Maria Luisa, elle l’aimait comme une mère aime son enfant… » (p. 85)

    « C’est sur ce lit d’hôpital qu’il a réalisé les ravages que la drogue avait faits sur lui et le simulacre de plaisir qu’il avait éprouvé en vidant son chargeur sur les autres […] comme si éliminer les autres autour de lui était une façon de garder la maîtrise sur sa propre vie. » (p. 133)
     

  • Thème de la pauvreté faisant contraste avec les richesses du cartel de la drogue, thème central.

    « À force d’approcher les voitures pour vendre les boissons, leur corps s’imbibait de cette odeur de mazout et d’hydrocarbure. Arrivés à la maison, les garçons se lavaient sous l’eau qui coulait d’un robinet défectueux raccordé à un arrosoir vissé au mur extérieur de la maison. » (p. 19)

    « Le véhicule finit par s’arrêter devant une résidence opulente illuminée par des projecteurs qui, évidemment, assuraient un éclairage de surveillance, pour éviter le moindre assaut contre son propriétaire aux boutons d’or. […] des caméras de surveillance étaient accrochées sous les pignons et dans les arcades démesurées de la villa. » (p. 106-107)

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves d’analyser la relation mère-fils (Maria Luisa avec Juan et Diego), ainsi que le comportement de Maria Luisa dans sa situation amoureuse. (A-t-elle raison de vouloir ainsi s’évader?)
  • Discuter avec les élèves de ce qui pourrait être supprimé ou rajouté dans le roman si on devait en faire une pièce de théâtre.
  • Inviter les élèves à faire une recherche sur l’explosion qui est survenue à San Martín en 2010 et à présenter leurs découvertes à la classe.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, préparer les élèves aux thèmes délicats présents dans l’œuvre et aborder avec eux les enjeux de la consommation de drogue, de la délinquance en bande et de la violence urbaine.
  • Inviter en classe un policier de la région pour venir expliquer les dangers de la drogue ainsi que les conséquences sur la santé ou les conséquences du point de vue juridique.
  • Discuter avec les élèves de la loi de l'Omerta et de son importance dans le domaine des cartels de la drogue. Présenter le film Omerta ou la série télévisée du même nom.
  • Avant la lecture, sur une carte du Mexique, situer les villes dont on parle dans le roman (p. ex., San Martín, Tampico, Campeche).

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 11e et 12e année, Série : Le feu sacré, New York, États-Unis – Les gangs de rue.