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Le cahier jaune

Après avoir publié Comme un simple voyageur, un recueil de poésie, il récidive avec sa voix chaude et personnelle dans un tout nouveau texte qui prend moult formes : un spectacle, une publication et un CD intitulés Le Cahier jaune. Ce récit poétique témoigne de ses réflexions sur l’acte d’écrire et de sa recherche continue sur le plan de l’oralité du texte.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

 

À propos du livre

Contenu

  • Texte de prose et de poésie écrit, enregistré sur disque compact et lu par le poète lui-même.
  • Poète-narrateur racontant son propre cheminement, ses balbutiements et ses projets dans l’univers de l’écriture.

    « Soulevé et en quelque sorte transporté par les vagues du plaisir, j’appellerai ma plume, et la laissant me conduire aux champs de bataille, je livrerai auprès d’elle mes plus nobles et courageux combats. L’amour, l’amour en sera toujours la cause. Le rêve inassouvi. » (p. 22)

    « Malgré les obstacles et toutes les embûches que je continue de placer devant moi, chaque jour, je caresse de plus en plus le rêve de devenir écrivain. » (p. 25)

    « Il y a des montagnes d’amour dans mes yeux. J’ai enfin des yeux. Les mêmes que je revois sur cette photo où mon père n’avait pas encore trente ans. […] Et bien que je doive les fermer le soir pour m’endormir, ils sont toujours là, pareils à la lumière qui attend son heure pour percer l’obscurité, et vous mordre à pleines dents les premières lueurs du jour. La première page d’un roman… » (p. 47)

  • Récit poétique dans lequel le poète tente de comprendre ce qu’est un poème, un roman, l’écriture.

    « Écrire comme on parle, comme on respire.
    La langue n’est peut-être pas seulement celle que l’on parle, mais celle qu’on est en droit d’aller chercher. Et celle-là, que je me dis, n’est régie par aucune loi, aucune grammaire, sinon celle qui se retrouve au fin fond de soi. » (p. 31)

  • Thèmes variés, parfois de portée philosophique et existentielle (p. ex., le temps qui passe, la douleur, le courage, la quête de soi), mais toujours reliés à l’écriture.

    « Pourquoi est-ce que je veux écrire? Par amour? Par souffrance? Quel est ce feu que je peux pas éteindre, et quel nom doit-on donner à la douleur? La folie? Bien sûr, je suis une âme sensible, mais me sentant de plus en plus perdu au fond du désert, je ne sais plus discerner le vrai du faux. » (p. 37)

    « Tant pis, si on doit me dire qu’il [le roman] n’est pas beau. Qu’il n’y a pas d’histoire, pas de personnage et pas de roman. Je l’aime, moi.
    Et tant pis, si on doit m’écraser pour me l’arracher, je ne démordrai pas. Et tant pis si on doit me tirer, me traîner et m’enfermer. Je serai toujours là, et qui sait peut-être, comme Don Quichotte "à voir pousser la rose, là où la rose ne poussera pas". » (p. 45)

Langue

  • Registre courant dans l’ensemble de l’œuvre; quelques passages du registre familier.

    « Cet indiscutable désir d’être le monde de soi. Celui que l’on cherche tous à reconquérir afin d’entrer en ces lieux où seuls l’être et la poésie peuvent s’écrire. » (p. 22)

    « – Allo! m’man,
    – Oui, oui, j’savais que c’était toi.
    – Ah ben! Mon p’tit doigt, j’cré ben.
    – J’ai de l’intuition? Je m’en sers encore bien mal, mais j’espère qu’un jour, ça viendra.
    – Ah! Pas grand-chose. J’écris.
    – Ben non, pas des poésies. » (p. 41)

  • Polices de caractère variées permettant de distinguer les formes de textes que rédige le narrateur, par exemple un poème, un texte poétique, un début du roman.

    « Infiniment seule
    Et secrète comme l’île
    Me voici qui borde ses côtes
    Comme on écoute à la pluie
    Le bruissement de ses rêves
    Soudainement, le soir qui tombe » (p. 29)

    « C’est moi l’auteur. Bel et bien moi et la relisant une fois de plus, je me dis qu’après tout, elle n’est peut-être pas si mal que ça. Tout dépend évidemment du point de vue ou du regard qu’on y porte.
     
    Il s’avance toujours plus rapidement alors que les vagues viennent se briser contre la falaise, remuent les eaux, se défendent presque et repartent aussitôt chercher au-devant de lui le large.
    Il est toujours là, comme un seul regard, les yeux et l’air brisés… » (p. 42)

  • Figures de style, surtout la comparaison et la métaphore, évoquant l’atmosphère et les sentiments du poète; nombreuses répétitions utilisées comme forme d’insistance.

    « C’est cela écrire. Ouvrir la bouche, son cœur, son ventre, et ses mains. C’est cela aussi un roman. Une sorte de poème qu’on s’en retourne voir depuis le début. Pareil au saumon, on remonte le fleuve, on écrit, décrit, et se découvrant parfois de nouvelles avenues, on s’offre d’autres départs. » (p. 23)

    « Beau, beau comme ce rêve que je porte en mes yeux, en ma fièvre, en ma voix. » (p. 26)

    « Je suis bien, bien, presque aussi bien qu’un chat un bel après-midi d’automne. Je ronronne. » (p. 33)

    « J’ai mal. Mal en moi, mal de moi et mal de ne plus comprendre. Je ne sais rien, rien. » (p. 36)

Référent(s) culturel(s)

  • Référents culturels de la francophonie canadienne et internationale.

    « En silence, chacun rêvait ses premiers vers, et si on ne pouvait être un Charles Baudelaire, on se sentait tout de même l’âme d’un Émile Nelligan. » (p. 9)

    « "Bah! assez de chialages
    On va se grouiller le poil des jambes
    Arrêter de se fier à tout le monde
    On va se cracher dans les mains
    Comme t’as fait toute ta vie
    Au fond la vie, c’est peut-être ça
    Se cracher dans les mains."*
    *Tiré de Un an déjà, de Félix Leclerc » (p. 11)

Pistes d'exploitation

  • Écouter en classe des parties choisies du texte enregistré. Inviter les élèves à comparer leur niveau de compréhension du texte, de l’intention du poète et des sentiments exprimés selon que le texte est lu, entendu, ou lu et entendu en même temps.
  • Discuter de ce qu’est un texte ou un thème universel. Discuter de l’universalité de cette œuvre et nommer d’autres textes déjà lus qu’on dirait universels. Réfléchir à ce qui rend universel un texte de prime abord personnel et singulier.

    « Au cours des dernières années, on m’a souvent fait remarquer que mes textes ne parlent que de moi. "Je, je, je" qu’on me disait. Quand vas-tu nous écrire des histoires avec des vrais personnages? Quand vas-tu parler des autres? De "nous", Michel. De "nous".

    Et alors, poussé aux quatre coins de la province, j’allais de ville en ville réciter ma poésie en étant peut-être le seul à savoir que lorsque je dis "je" il nous faut entendre "nous", tellement en ce "je", je sais jusqu’à quel point nous nous ressemblons. » (p. 43-44)
     

  • Proposer aux élèves le sujet de rédaction suivant : Qu’est-ce qu’écrire pour Michel Vallières et qu’est-ce qu’écrire pour moi?

Conseils d'utilisation

  • Très courte, cette œuvre peut susciter chez les élèves un questionnement en ce qui concerne leur besoin d’exprimer des sentiments, des idées, des réflexions. Prendre le temps, en salle de classe, de discuter de façon spontanée de ce que dit ici Michel Vallières, l’homme et le poète.
  • Lire, en salle de classe, la préface qui raconte la genèse de cette œuvre qui devint un livret, un disque compact et un spectacle.
  • Inviter Michel Vallières à l’école pour parler de poésie, peut-être même pour animer un atelier d’écriture de poésie.
  • Bien que la page couverture du livre semble osée, retenir que  le contenu ne l’est pas.