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L’âne qui ne brayait plus

Petit Bob, écolier en vacances avec son père dans les Alpes, rencontre un âne lors de ses escapades champêtres. Ce dernier semble avoir perdu toute envie de vivre. Immobile et amorphe dans son champ, il oublie même de brouter les chardons, friandise des ânes. Petit Bob décide de se renseigner auprès de l’épicière du village et il apprend l’histoire tragique de l’âne Bourricot et de son maître, le Père Étienne. Par sa volonté, sa patience et son courage, Petit Bob réussira-t-il à redonner le goût de vivre à l’âne et à sortir le Père Étienne de son isolement?

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

 

À propos du livre

Contenu

  • Personnages principaux, Petit Bob, jeune garçon déterminé à secourir un âne abandonné dans un pré, et Bourricot, l’âne triste et déprimé, ayant perdu le goût de vivre depuis que son maître l’a délaissé; personnages secondaires, le Père Étienne, propriétaire de l’âne, chagriné par la disparition de son fils, Madame Michu, épicière du village et amie de Petit Bob ainsi que le fils du Père Étienne, disparu lors d’une mission humanitaire en Afrique.

    « Petit Bob caressait l’âne entre les oreilles, en lui parlant doucement. Depuis quelques jours, il venait régulièrement lui rendre visite. Il l’avait découvert à l’occasion d’une promenade, une de ses longues escapades qu’il faisait quand l’appel de la montagne devenait trop fort pour qu’il reste au chalet où il passait ses vacances avec son père. La première fois, il l’avait vu de loin et n’avait pas osé trop s’approcher, l’immobilité de la bête l’ayant un peu inquiété. » (p. 5)

    « L’épicière, Madame Michu, le servait toujours avec plaisir et Petit Bob l’aimait bien. […] Elle savait tout sur tout ce qui se passait dans le voisinage. Aussi Petit Bob pensait-il qu’elle pourrait lui indiquer à qui appartenait l’âne du pré en haut du village, l’âne qui ne bougeait jamais. » (p. 6)

    « Il ressemblait à un de ces dieux de l’Antiquité, tels qu’ils sont représentés parfois dans les livres pour enfants. Petit Bob, pétrifié, regardait le géant. S’il était impressionné par la stature du Père Étienne, il fut aussi frappé par son regard noir; c’était un regard d’outre-tombe, un regard sans vie, c’était le regard d’un homme qui a renoncé au bonheur. La cassure était en lui. » (p. 33)
     

  • Intrigue simple qui entraîne le lectorat dans un tourbillon d’émotions du début à la fin; sujet pouvant susciter l’intérêt des filles et des garçons de par les thèmes exploités (p. ex., abandon, compassion du jeune garçon, tristesse, espoir, joie, amitié).
  • Texte pleine page divisé en chapitres dont chaque titre donne un aperçu des événements à venir; nombreuses illustrations pleines pages, détaillées et de couleurs vives, contribuant à la vraisemblance des personnages et des lieux et laissant transparaître les émotions ressenties par les personnages; présence d’éléments graphiques facilitant l’interprétation de l’œuvre (p. ex., tirets indiquant le dialogue et mettant en apposition une précision, points de suspension indiquant la réflexion ou l’hésitation).

    « – En fait on ne sait pas s’il est mort : il a disparu. Il est parti un jour en Afrique pour son travail; il devait accomplir une mission humanitaire dans une région… j’ai oublié le nom… il y a un grand fleuve avec des crocodiles… Il devait traverser une forêt vierge remplie d’animaux sauvages, une région en guerre, une guerre terrible… il y a déjà eu des dizaines de milliers de morts… ils sont partis un matin… ils étaient tout un groupe, avec des camions et des voitures. » (p. 11)

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; certains mots plus complexes pouvant causer un défi au lectorat ciblé (p. ex., tonitruant, infinitésimale, chevillette, bobinette, stentor).

    « Rien ne se passait comme Petit Bob l’avait imaginé en marchant; il pensait faire une arrivée très discrète et respectueuse, montrer au Père Étienne qu’il comprenait et partageait sa douleur. Il aurait pris le bras de ce vieil homme cassé. Il lui aurait ensuite expliqué avec beaucoup de douceur que Bourricot n’y pouvait rien et qu’il dépérirait si on le laissait seul dans son pré. Or, voilà que l’âne faisait un véritable vacarme et qu’il interprétait un tonitruant concert. Comment le Père Étienne allait-il réagir? » (p. 31)

    « Bourricot voulut braire, mais, parce qu’il était ému ou parce qu’il avait le souffle coupé par la force des bras du Père Étienne, les sons qu’il produisit ressemblèrent plus à des borborygmes de vieux morse qui se retourne en pleine digestion qu’au braiment d’un âne enthousiaste. »   (p. 36)
     

  • Divers types et formes de phrases de longueurs variées contribuant à la lisibilité de l’œuvre et donnant du rythme à la lecture.

    « Bien sûr il avait peur. Le Père Étienne pouvait mal réagir, se montrer violent, se mettre à crier… Qui pouvait savoir? Cela faisait si longtemps qu’il ne communiquait plus avec personne. Petit Bob essaya de se donner du courage en plaisantant :
    – Notre but, c’est la butte! Qu’est-ce que tu en penses, Bourricot? » (p. 27)

    « – C’est Bourricot! C’est bourricot!… Bravo, P’tit gars, t’as bien fait de le sortir. Nous, quand on a essayé, il a pas voulu bouger. Alors on l’a laissé… » (p. 29)
     

  • Nombreuses expressions imagées ainsi que des figures de style (p. ex., métaphores, énumérations, personnifications) qui permettent d’apprécier le style de l’auteur et qui ajoutent de la richesse au texte.

    « Et puis quand il s’arrêtait, il se mettait à braire… on n’arrivait plus à l’arrêter; c’était comme s’il avait voulu montrer qu’il était content. On l’entendait jusqu’au village d’en face, à six kilomètres d’ici. Un vrai Pavarotti! » (p. 10)

    « Petit Bob était reparti songeur. Les images se bousculaient dans sa tête : la ferme du Père Étienne, là-haut sur la butte, la carcasse disloquée d’une voiture au fond d’un gouffre, les crocodiles dans une rivière lointaine, un vieux monsieur hagard, cassé par le chagrin, et l’âne abandonné, l’âne qui avait perdu ses petites joies d’âne, l’âne qui ne brayait plus. » (p. 13)
     

  • Prédominance de séquences descriptives, quelquefois entrecoupées de séquences dialoguées, permettant de se situer dans le temps et le lieu de l’action et de s’immiscer dans l’esprit et l’imaginaire des personnages.

    « Petit Bob posa son sac dans l’herbe, puis il s’approcha de l’âne. Il lui caressa le museau, doucement, du plat de la main, sans rien dire. Cela dura longtemps. Quand il se mit enfin à parler, il était calme. Il dit à l’âne :

    – Je t’ai beaucoup écouté, tu sais; même si tu crois que tu n’as rien dit, je t’ai écouté, et j’ai compris beaucoup de choses. Je vois bien que tu n’as plus goût à rien. Le soleil ou la pluie, tu ne les sens même pas. Tu es dans le noir et le froid; les grandes personnes, elles appellent ça le désespoir. C’est juste avant la mort. C’est pire que la mort. Moi je veux te sortir de ça, te redonner le goût. » (p. 19)

Pistes d'exploitation

  • Pierre-Yves Jetzer est l’illustrateur de l’œuvre. Demander aux élèves de bien observer les illustrations et d’en faire une analyse critique (p. ex., utilisation de la technique, la couleur, la forme). Leur suggérer ensuite de réaliser une création artistique en lien avec l’œuvre, en choisissant une forme de représentation selon leur goût et leur intérêt (p., ex., bande dessinée, peinture d’une murale, modelage d’un personnage, mobile de la thématique).
  • Dans l’épilogue, le lectorat apprend que le fils du Père Étienne est revenu d’Afrique. Demander aux élèves de se mettre dans la peau du Père Étienne et de rédiger une lettre à son ami Petit Bob pour lui annoncer la bonne nouvelle du retour de son fils bien-aimé. Expliquer aux élèves que le message doit faire connaître le point de vue du Père Étienne, et par ce fait, susciter des émotions.
  • Vers la fin du récit, l’auteur écrit : « Ce qui se passa à partir de ce moment-là, nous ne le saurons pas en détail. […] Petit Bob et le Père Étienne parlèrent longtemps ensemble, ce jour-là et les jours suivants. » (p. 37). Demander aux élèves de former des groupes de deux et d’imaginer la conversation qui a lieu entre Petit Bob et le Père Étienne. Inviter les équipes à incarner les personnages de Petit Bob et du Père Étienne et à jouer leur scénario devant le groupe-classe.

 

Conseils d'utilisation

  • Aborder au préalable les thèmes de l’œuvre qui pourraient s’avérer perturbateurs pour le lectorat visé (p. ex., la perte d’un être cher, la négligence envers les animaux, la guerre dans les pays en voie de développement).
  • Présenter les mots nouveaux qui sont essentiels à la compréhension de la lecture.
  • Présenter ou revoir les caractéristiques de la lettre d’amitié afin d’en faciliter la rédaction.
  • Consulter la fiche pédagogique qui accompagne le roman sur le site de la maison d’édition afin d’y trouver d’autres activités intéressantes.
  • Consulter les notes biographiques au sujet de l’auteur et de l’illustrateur à la fin de l’œuvre ainsi que la liste des titres de la collection.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 2e à 6e année, Série : Les devinettes de Reinette, L’âne.