Contenu
- Personnage principal, le narrateur, s’adressant parfois à un être aimé, qui dévoile ses pensées intimes, empreintes de nostalgie et de rêverie.
« Parfois, quand ton sourire va jusqu’aux charmes de ma chambre,
toute en rêve, accomplir tes désirs du calme sombre et doux,
mes yeux, comme ceux d’une perdrix
admirant le chien du chasseur,
soucieux, désespérés, tourments,
brillent sur ce désordre; » (p. 9)
« Le frisson redouté, la pluie immobile
et l’avenir n’est qu’un regard;
j’ai en moi cette colère contre ma mort qui me doit cette fois
son retard,
son retard qui m’élance. » (p. 32)
« Je suis un enfant qui n’a pas assez pleuré.
Les jours sont navrants,
des deuils prolongés et silencieux
pleins de peines et de soupirs
et le départ a tant de songes ombrés… » (p. 49)
- Recueil de poèmes de forme libre traitant des thèmes de l’amour, de la mort, de l’exil et du rêve, abordés de manière délicate et soutenant l’image métaphorique de la Tour du silence dans laquelle l’auteur se sent confiné.
- Mise en page aérée; recueil divisé en deux parties titrées, réparties en 11 et en 15 poèmes; éléments graphiques (p. ex., deux-points, tirets, points de suspension, points d’exclamation, italiques) facilitant l’interprétation des poèmes; illustration, liste de titres de la même collection, dédicace et citations au début de l’œuvre; table des matières à la fin du livre.
Langue
- Registre soutenu dans l’ensemble de l’œuvre; entrelacement d’un vocabulaire riche, souvent abstrait, d’images oniriques abondantes et de rapprochements inattendus de mots témoignant de la virtuosité littéraire de l’auteur; champs lexicaux et sémantiques liés à la nature, à la mort et au temps insufflant, dans les poèmes, une mélancolie d’une grande douceur et laissant poindre une lueur d’espoir au-delà de la douleur exprimée.
- Poèmes de forme libre, caractérisés par une ponctuation fréquente et variée ainsi que par des jeux de décalages entre certains mots ou certains vers contribuant au rythme et à la musicalité de l’œuvre; strophes et vers de longueurs irrégulières dans lesquels s’intercalent de longues phrases selon les sacs et ressacs de la pensée du poète.
« – Elle attend comme un messager…
– J’arrive, j’arrive…
…le chemin était long et sans portée… » (p. 21)
« Une barque figée dans la glace de la rivière
soutenue par le souvenir d’une turbulence minutieuse
attend le manteau-reine de la plaine
dessiné par les fleurs jaunes; » (p. 25)
« Jamais,
non,
jamais
charme plus calme,
yeux pris des curiosités,
devoir onirique des paupières,
jamais… » (p. 50)
« Au départ…
Le ciel voilé tend ses souvenirs vers le bleu; et l’attente. Une
simple disparition dans l’horizon, un adieu de la mer.
Qui reprend le jour les transhumances? Balbutiements. » (p. 55)
« … insuffi, humain.
Moi!
J’attends entendre mon sang, mon sang grincer –
qui ne se plaint jamais? » (p. 59)
- Procédés stylistiques (p. ex., comparaisons, anaphores et énumérations abondantes) provoquant des sensations et mettant en relief tantôt la peine, tantôt le désespoir ou encore la résignation du narrateur.
« mes mains tiennent la glace pour trembler de la sorte
et elles sentent les rigueurs de la pierre froide,
comme une couverture,
au fond de ce
cimetière. » (p. 15)
« Je n’ai pas de sommeil,
je n’ai jamais eu de sommeil,
j’en ai peur,
le rêve est un fait volontaire,
le rêve, c’est quand je le veux,
le rêve, c’est quand personne n’est là, personne ne peut rien… » (p. 80)
« Je rêve d’une maison pleine de souvenirs
d’objets surannés, fatigués, sans appartenance autre que mienne,
sans désordres,
et de rien d’autre que de ce soleil accroché à un toit
et de quelques lumières d’un rien tenues à la fenêtre ou à l’œil
de chaque mur. » (p. 81)
Pistes d'exploitation
- Demander aux élèves de créer, au fusain, une œuvre visuelle traduisant les sentiments plutôt tristes du narrateur dans un poème de leur choix. Afficher les créations dans la salle de classe.
- Animer une discussion à l’aide des questions suivantes : Quels sont les défis auxquels peuvent faire face les nouveaux arrivants? Quels gestes peut-on poser, comme société, pour les accueillir de manière respectueuse? Encourager les élèves à raconter des expériences personnelles ou celles de leurs amis.
- Proposer aux élèves de rédiger un poème de forme libre sur un de leurs rêves, en s’inspirant du dernier poème du recueil (p. 81). Les inviter à lire leur poème devant le groupe-classe.
Conseils d'utilisation
- Présenter aux élèves les caractéristiques de la poésie contemporaine, avant la lecture, afin de leur permettre d’apprécier une forme de poésie moins conventionnelle.
- Accorder une attention particulière au sujet délicat dont on traite dans l’œuvre, soit l’exil, qui pourrait susciter des réactions chez certains élèves (p. ex., nouveaux arrivants, réfugiés).
- Mettre à la disposition des élèves d’autres recueils de poésie, tels que Parfois, en certains jours de lumière parfaite et L’homme rapaillé, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.