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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2La patate cadeau ou la « vraie » histoire de la poutine râpée

Des patates offertes en cadeau en 1768 pourraient bien être la clef d'une curiosité culinaire de l'Acadie contemporaine!

Christian Treitz, le plus jeune enfant d'une famille allemande ayant immigré dans le Monckton Township, découvre que les blessures infligées par la Déportation sont encore fraîches. Les provisions manquent et la famille Treitz souffre cruellement de la faim et du froid. Heureusement, Christian va faire une rencontre qui bouleversera sa vie et celle des siens. Pierre Belliveau, bon vivant aux allures de Saint Nicholas, aurait bien des raisons d'abandonner les premiers habitants de Moncton à leur sort. Mais l'Acadien porte, dans sa besace pleine de patates, le germe d'un nouveau départ. Par-delà les obstacles, sur les rives de la rivière Petitcodiac, une amitié hors du commun va éclore.

(Tiré du site de l'éditeur.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal, le jeune Christian Treitz; nombreux personnages secondaires parmi lesquels Pierre Belliveau surnommé l’Acadien, les frères, la sœur et les parents de Christian, ainsi que son ami Heinrich Jones et le père de ce dernier.

    « Le ventre de Christian gargouille. "Pour manger, il nous reste seulement des vieux navets. Il nous faut de la viande. Tout le monde est malade, alors c’est moi qui dois chasser pour nourrir ma famille", décide Christian en se levant silencieusement pour ne pas réveiller les autres. Le garçon de huit ans regarde les mousquets de son père et d’Abraham, son frère aîné. "Si seulement Vater me faisait confiance avec un mousquet, pense-t-il. Ach, Jacob a tué un porc-épic avec un gourdin et il est à peine plus grand que moi…" Christian happe le gourdin et part tranquillement. » (p. 12)

    « – Toi, ça fait une bonne élan que t’as point mangé à ta faim. Tiens, évente-moi ça! dit l’homme en sortant un petit sac de sa poche.
    Christian prend le sachet, l’ouvre, le renifle et sourit.
    – Ça sent bon.
    – Goûtes-y. C’est du sucre d’érable.
    Le jeune Allemand hésite.
    – Tu te méfies de moi, hein? Regarde…
    L’Acadien prend un morceau de sucre et le mange.
    – Tu vois?
    Aussitôt que Christian referme sa bouche sur le bout de sucre, il écarquille les yeux puis mâche goulûment. Il lèche ses lèvres avec plaisir. » (p. 18-19)
     

  • Intrigue simple, remplie de sagesse et de gestes charitables, fournissant de nombreux renseignements historiques au sujet des premières familles allemandes qui s’établissent dans la région de Moncton, des Acadiens qui reviennent dans la région et des échanges entre ces deux communautés; sujet susceptible de soutenir l’intérêt du lectorat de par les thèmes exploités (p. ex., entraide, amitié, échanges, Acadiens, Allemands, Autochtones).

    « Tard un après-midi ensoleillé et chaud d’août, Christian se promène près du grand ruisseau Nacadie. C’est là que le capitaine Hall a accosté, deux ans auparavant, pour débarquer la famille Treitz sur sa nouvelle terre. Le garçon, toujours mal nourri, ferme les yeux et imagine qu’un navire de la Pennsylvanie chargé de provisions vient y jeter l’ancre.
    Quand Christian ouvre les yeux, il aperçoit un homme qui descend la rivière en canot. Le pagayeur le voit lui aussi, le salue de la main et se dirige vers le garçon.
    En reconnaissant le visage familier, Christian s’écrie :
    – Monsieur, Monsieur, vos patates ont poussé, et nous en avons mangé! » (p. 27)

    « – Vous avez habité ici?
    – Quelques mois, pendant la guerre. Je me suis caché dans les alentours du Coude avec ma famille. Mais nous avons failli mourir de faim. On pouvait pas s’approcher des villages pour chercher de la nourriture parce que les soldats anglais nous pourchassaient encore. Tu sais, j’ai point trop bon souvenir du Coude…
    – Coude?
    – Ouais. Les Acadiens trouvent que la rivière forme un pli, comme le coude d’un bras. Dans la langue mi’kmaq, Petcoudiac veut dire : "la rivière qui est courbée comme un arc". J’ai point d’arc et de flèches pour toi, mais… 
    De sa besace, l’homme sort un collet. » (p. 31-33)
     

  • Texte aéré; mise en page simple et dégagée; nombreuses illustrations aux couleurs chaudes et vibrantes permettant d’établir un lien direct avec le texte; dédicace de l’auteure et carte géographique situant l’action au début de l’œuvre; texte divisé clairement en quatre chapitres titrés selon les saisons; mot de l’auteure, recette de la poutine râpée, lexique français, lexique allemand, ouvrages consultés par l’auteure et table des matières à la fin du livre; éléments graphiques facilitant l’interprétation du récit (p. ex., tiret, guillemets, points de suspension, italique).

    « – Venez voir notre potager, s’empresse de dire Christian, craignant de voir son ami disparaître encore une fois sans en savoir plus sur lui. Notre cabane est pas très loin des ruines de la chapelle!
    – Avant, cet endroit et les alentours s’appelaient "Terre-Rouge". C’est là que vous et vos voisins êtes maintenant installés.
    – Eux aussi ont mangé de vos patates. Venez les visiter!
    – Je peux point astheure : mes amis m’attendent, et la marée descend vite. Mais j’ai le temps de te montrer où trouver de quoi d’autre à manger qui pousse tout seul. Les tétines de souris, ça n’a point besoin d’être planté.
    Le jeune Allemand se demande s’il a bien compris. Des tétines de souris?
    – C’est comme ça qu’on les appelle, nous autres.
    – Ach! Des souris?… Et vous mangez seulement cette toute petite partie? demande Christian, perplexe.
    – Pas des souris grises. Des vertes, rigole l’Acadien. C’est une plante, et je sais point le nom en anglais. En voici, justement. » (p. 29-30)

Langue

  • Registre de langue courant dans l'ensemble de l'œuvre; plusieurs mots familiers et expressions acadiennes, autochtones et allemandes dans les séquences dialoguées.

    « – Bonjour, Monsieur, dit Heinrich. C'est vous qui avez montré à Christian comment faire des collets avec des racines? Nous avons attrapé bien des lièvres.
    – Et ma famille a aimé les plantes de souris! ajoute Christian.
    – Tétines de souris, corrige l'Acadien avec un sourire. C'est bon, mais vous avez encore besoin d'engraisser. Pareil comme les Steif! Paraît qu'ils vont déménager de l'autre côté de la rivière, en face de Memramkouke où je vis. Et si je vous montrais comment attraper plusieurs poissons en même temps, qu'est-ce que vous diriez?
    – Ja! répondent les garçons. » (p. 41-42)

    « Monsieur Belliveau finit par enfiler une dizaine de vers bout à bout sur le fil et forme ainsi une grande boucle de vers de terre. Ensuite, il attache cette boucle au bout de la ligne de la canne à pêche et la lance à l'eau. Après un moment, la ligne se raidit et il la retire de l'eau. Quatre poulamons gourmands tiennent fermement la boucle de vers dans leur bouche. » (p. 43)
     

  • Types et formes de phrases variés (p. ex., déclarative, interrogative, exclamative, impérative, négative) contribuant à la lisibilité de l'œuvre.

    « Christian aide sa mère à mettre les knödels à cuire dans le gros chaudron rempli d'eau bouillante un peu salée, puis il empile des bûches près du foyer. Pendant près de deux heures, il garde un œil sur le feu en attendant que la cuisson soit terminée.
    Soudain, on cogne à la porte.
    – La pauvre Frau Kopple doit être encore malade, s'inquiète Frau Treitz.
    Christian bondit pour aller ouvrir. Mais qui est cet étranger qui ressemble à un ours blanc?
    – Tu me reconnais point?
    – Monsieur Belliveau! Vous avez une barbe!
    L'Acadien rit en secouant à l'extérieur la fine neige qui le recouvre. Juste derrière le visiteur, Herr Treitz, et ses deux fils aînés, Abraham et Jacob, arrivent de la grange. Christian sent son ventre se nouer. Comment vont-ils réagir en découvrant l'Acadien chez eux? Le garçon voit bien, même de loin, que son père a les sourcils froncés.
    – Ne laissez pas la chaleur s'échapper, Monsieur. Entrez, dit Herr Treitz. » (p. 54-56)
     

  • Nombreuses figures de style (p. ex., énumération, interjection, onomatopée, comparaison, métaphore) facilitant la création d'images mentales et ajoutant à la richesse du texte.

    « Les outils, le grain et les autres provisions qu'on leur a promis avant de quitter la Pennsylvanie n'ont jamais été livrés. » (p. 11)

    « – Oh! Ça, c'est de valeur. Je reviendrai avec des patates à germons. » (p. 20)

    « Tout à coup… crac! une branche casse derrière lui et force l'Acadien à se retourner. » (p. 20)

    « Christian trouve que le jeune Jones tout boueux ressemble plutôt à un ver de terre géant et il pouffe de rire. » (p. 46)

    « Il remarque que Jacob observe avec curiosité le visiteur enlever des raquettes et les planter dans la neige.
    – Des paniers de pieds, chuchote-t-il à son frère. » (p. 56)
     

  • Séquences dialoguées permettant d'établir des liens entre les personnages et de transmettre des renseignements de nature historique.

    « – Pourquoi êtes-vous si charitable envers nous? demande Herr Treitz sans s'avancer davantage.
    – Je ne veux plus jamais voir une personne mourir de faim. Quand nous étions cachés dans la région de la Miramichi, des centaines d'Acadiens en sont morts. » (p. 57-58)

    « – Je ne comprends pas comment vous pouvez porter secours à des personnes qui ont pris vos terres. Vous nous aidez, c'est insensé! insiste Abraham.
    – Pourtant, c'est bien simple, jeune homme. Je fais comme les Mi'kmaq. Ils nous ont montré comment survivre sur leurs terres. Depuis le tout début, il y a 150 ans, nous vivons en paix avec eux. Sans leurs enseignements, nous serions morts de faim. » (p. 62-63)
     

  • Séquences narratives racontant les événements; séquences descriptives précisant les lieux et le temps de l'action ainsi que les émotions ressenties par les personnages.

    « Dans leur première et rudimentaire cabane, tous les membres de la famille Treitz dorment, sauf Christian, le plus jeune. Il écoute son père, sa mère, ses deux frères et sa sœur tousser dans leur sommeil. » (p. 11)

    « Sur le sentier boisé, Christian cherche des excréments ou des pistes dans les plaques de neige, qui le conduiraient vers un animal. Il passe près des ruines calcinées de la chapelle acadienne où son père a déniché les pierres pour construire leur foyer. Rendu près du vieux cimetière, Christian n'a toujours pas vu de traces d'animaux. Il se dirige alors vers le marais. » (p. 12-13)

    « C'est déjà octobre, la saison des récoltes et des provisions. Malgré le temps frisquet… » (p. 39)

    « Christian s'émeut de voir les membres de sa famille entourer chaleureusement Pierre Belliveau, qui se dirige vers la porte. C'est la première fois depuis longtemps qu'il les voit sourire tous ensemble, avec confiance. » (p. 66)

Référent(s) culturel(s)

  • Quelques référents de la francophonie acadienne, à savoir le nom d'une institution (l'Université de Moncton), des toponymes (la rivière Petitcoudiac, le ruisseau Nacadie, la région de Terre-Rouge, le parc du Mascaret, l'ancien Village-de-la-Butte-à-Pétard) ainsi que le nom du mets le plus connu de la région (la poutine râpée).

 

Pistes d'exploitation

  • À la fin de chaque partie du récit, inviter les élèves à noter, sur des feuilles affichées aux murs, des exemples de chacun des sentiments suivants : méfiance, confiance, hostilité, amitié (p. ex., méfiance : Abraham, armé d'un mousquet, menace Pierre; confiance : Christian goûte au sucre d'érable que lui offre Pierre.)
  • Inviter les élèves à se mettre dans la peau de Christian pour rédiger une lettre à Pierre Belliveau le remerciant de tout ce qu'il a fait pour sa famille.
  • Inviter les élèves, regroupés en équipes, à faire une recherche Internet au sujet d'un fait historique ou d'un personnage dont il est question dans l'œuvre (p. ex., le village des Piau fondé en 1769, le père Clément Cormier, Treitz Haus, Christian Treitz) et à présenter les résultats de leur recherche sous la forme d'un dépliant touristique.
  • Demander aux élèves, qui apprécient un défi, de rédiger, en équipes, des questions que l'on pourrait poser à Pierre Belliveau, ainsi que les réponses que celui-ci pourrait donner, afin de mieux connaître les faits historiques mentionnés dans le récit. Inviter les élèves à présenter le compte rendu de leur recherche sous forme de reportage à l'aide de divers outils technologiques.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, afficher, dans la salle de classe, quatre grandes feuilles intitulées « Méfiance », « Confiance », « Hostilité » et « Amitié ». Définir le sens de ces mots à l'aide d'exemples tirés du texte au cours de la lecture.
  • Après la lecture, animer une discussion sur le partage et l'entraide qui mènent à la confiance et à l'amitié.
  • Avant la lecture, lire ensemble les rubriques Mot de l'auteure (p. 70-71), Lexique français (p. 74) et Lexique allemand (p. 75) afin de faciliter la compréhension de l'œuvre.
  • Situer l'œuvre dans son contexte en consultant, avec les élèves, la carte géographique au début de l'œuvre.
  • Sur une carte du Nouveau-Brunswick, indiquer aux élèves où se situent Moncton et Memramkouke.
  • Revoir les caractéristiques du reportage et du dépliant touristique pour en faciliter la rédaction.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 5e à 10e année, Série : Active-toi, Droits acadiens.