- Registre de langue courant dans l'ensemble de l'œuvre; plusieurs mots familiers et expressions acadiennes, autochtones et allemandes dans les séquences dialoguées.
« – Bonjour, Monsieur, dit Heinrich. C'est vous qui avez montré à Christian comment faire des collets avec des racines? Nous avons attrapé bien des lièvres.
– Et ma famille a aimé les plantes de souris! ajoute Christian.
– Tétines de souris, corrige l'Acadien avec un sourire. C'est bon, mais vous avez encore besoin d'engraisser. Pareil comme les Steif! Paraît qu'ils vont déménager de l'autre côté de la rivière, en face de Memramkouke où je vis. Et si je vous montrais comment attraper plusieurs poissons en même temps, qu'est-ce que vous diriez?
– Ja! répondent les garçons. » (p. 41-42)
« Monsieur Belliveau finit par enfiler une dizaine de vers bout à bout sur le fil et forme ainsi une grande boucle de vers de terre. Ensuite, il attache cette boucle au bout de la ligne de la canne à pêche et la lance à l'eau. Après un moment, la ligne se raidit et il la retire de l'eau. Quatre poulamons gourmands tiennent fermement la boucle de vers dans leur bouche. » (p. 43)
- Types et formes de phrases variés (p. ex., déclarative, interrogative, exclamative, impérative, négative) contribuant à la lisibilité de l'œuvre.
« Christian aide sa mère à mettre les knödels à cuire dans le gros chaudron rempli d'eau bouillante un peu salée, puis il empile des bûches près du foyer. Pendant près de deux heures, il garde un œil sur le feu en attendant que la cuisson soit terminée.
Soudain, on cogne à la porte.
– La pauvre Frau Kopple doit être encore malade, s'inquiète Frau Treitz.
Christian bondit pour aller ouvrir. Mais qui est cet étranger qui ressemble à un ours blanc?
– Tu me reconnais point?
– Monsieur Belliveau! Vous avez une barbe!
L'Acadien rit en secouant à l'extérieur la fine neige qui le recouvre. Juste derrière le visiteur, Herr Treitz, et ses deux fils aînés, Abraham et Jacob, arrivent de la grange. Christian sent son ventre se nouer. Comment vont-ils réagir en découvrant l'Acadien chez eux? Le garçon voit bien, même de loin, que son père a les sourcils froncés.
– Ne laissez pas la chaleur s'échapper, Monsieur. Entrez, dit Herr Treitz. » (p. 54-56)
- Nombreuses figures de style (p. ex., énumération, interjection, onomatopée, comparaison, métaphore) facilitant la création d'images mentales et ajoutant à la richesse du texte.
« Les outils, le grain et les autres provisions qu'on leur a promis avant de quitter la Pennsylvanie n'ont jamais été livrés. » (p. 11)
« – Oh! Ça, c'est de valeur. Je reviendrai avec des patates à germons. » (p. 20)
« Tout à coup… crac! une branche casse derrière lui et force l'Acadien à se retourner. » (p. 20)
« Christian trouve que le jeune Jones tout boueux ressemble plutôt à un ver de terre géant et il pouffe de rire. » (p. 46)
« Il remarque que Jacob observe avec curiosité le visiteur enlever des raquettes et les planter dans la neige.
– Des paniers de pieds, chuchote-t-il à son frère. » (p. 56)
- Séquences dialoguées permettant d'établir des liens entre les personnages et de transmettre des renseignements de nature historique.
« – Pourquoi êtes-vous si charitable envers nous? demande Herr Treitz sans s'avancer davantage.
– Je ne veux plus jamais voir une personne mourir de faim. Quand nous étions cachés dans la région de la Miramichi, des centaines d'Acadiens en sont morts. » (p. 57-58)
« – Je ne comprends pas comment vous pouvez porter secours à des personnes qui ont pris vos terres. Vous nous aidez, c'est insensé! insiste Abraham.
– Pourtant, c'est bien simple, jeune homme. Je fais comme les Mi'kmaq. Ils nous ont montré comment survivre sur leurs terres. Depuis le tout début, il y a 150 ans, nous vivons en paix avec eux. Sans leurs enseignements, nous serions morts de faim. » (p. 62-63)
- Séquences narratives racontant les événements; séquences descriptives précisant les lieux et le temps de l'action ainsi que les émotions ressenties par les personnages.
« Dans leur première et rudimentaire cabane, tous les membres de la famille Treitz dorment, sauf Christian, le plus jeune. Il écoute son père, sa mère, ses deux frères et sa sœur tousser dans leur sommeil. » (p. 11)
« Sur le sentier boisé, Christian cherche des excréments ou des pistes dans les plaques de neige, qui le conduiraient vers un animal. Il passe près des ruines calcinées de la chapelle acadienne où son père a déniché les pierres pour construire leur foyer. Rendu près du vieux cimetière, Christian n'a toujours pas vu de traces d'animaux. Il se dirige alors vers le marais. » (p. 12-13)
« C'est déjà octobre, la saison des récoltes et des provisions. Malgré le temps frisquet… » (p. 39)
« Christian s'émeut de voir les membres de sa famille entourer chaleureusement Pierre Belliveau, qui se dirige vers la porte. C'est la première fois depuis longtemps qu'il les voit sourire tous ensemble, avec confiance. » (p. 66)