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La parole et la loi

Comédie sociale divertissante et éducative, La parole et la loi porte sur un moment marquant de l’histoire ontarienne, soit la bataille contre le Règlement 17 qui, en 1912, a interdit l’enseignement en français dans les écoles de la province. Premier vrai succès de La Corvée, par laquelle elle « signait […] un joyeux faire-part de naissance », La parole et la loi constitue « un hymne à la vie, non seulement d’une communauté mais aussi d’une troupe qui refuse d’être assimilée, sous peine d’extinction de voix, au discours unique de la cause. »

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

 

À propos du livre

Contenu

  • Personnages francophones et anglophones historiques tels que Monseigneur Fallon, Whitney, Samuel Genest, et personnages fictifs qui s’affrontent dans des débats au sujet des droits des francophones en Ontario.

    « MONSIEUR LOYAL
    […]
    Ce soir, vous pourrez voir les auteurs de ce conflit : d’un côté, monseigneur Fallon, le fanatique, qui a semé chez les Irlandais une peur et une haine irraisonnées des Canadiens français. » (p. 25)

    « MONSIEUR LOYAL
    […]
    Son allié, Whitney, le premier ministre et son cabinet d’orangistes, qui utilisaient leur pouvoir pour anéantir les francophones. » (p. 25-26)

    « BÉATRICE
    Diane, M. Genest nous a dit de rester. Moi, je bouge pas d'icitte! » (p. 60)

    « PÈRE
    Ben, si je veux travailler, je suis obligé de parler en anglais. Mais à maison, je veux entendre du français. » (p. 70)
     

  • Intrigue découpée en tableaux qui suivent plus ou moins la chronologie des événements.
  • Nombreuses didascalies qui précisent surtout les déplacements des comédiens et les différents rôles qu’ils jouent. 

    « Dans la suite de la scène, la petite fille courra d’une sœur à l’autre, se laissant convaincre tour à tour par leurs arguments. » (p. 33)

    « Pendant le discours, les comédiens sont réapparus, l'air harassé. Ils ont formé un cercle, dos à dos, en se tenant par les bras. À la dernière réplique, ils commencent à tirer chacun de leur côté. » (p. 53)
     

  • Thèmes axés sur la lutte pour les droits des Franco-Ontariens : la langue, l’éducation, la religion et les enjeux politiques.

    « ENSEMBLE
    […]
    Mais si vous cessez de croire,
    Que le Seigneur détient tous les pouvoirs;
    C'est l'enfer sur vous qui tombera,
    Et le protestant qui se réjouira. » (p. 33)

    « MONSEIGNEUR FALLON
    […]
    Nous devons lutter contre la persécution des Irlandais catholiques par les Canadiens français, et je vous mènerai dans cette lutte. » (p. 37)

    « SAMUEL
    […]
    Nous devons nous assurer que toutes nos écoles s’opposent à ce Règlement, que toutes les écoles barrent la route aux inspecteurs, que tous les professeurs continuent à enseigner et en français, quoi qu’il arrive! Pour ma part, je vous assure que le Conseil des écoles séparées d’Ottawa prendra les devants dans cette lutte! » (p. 48)
     

  • Séquences dialoguées et descriptives qui contribuent à la compréhension du sujet traité ainsi que des passions véhiculées dans la pièce.

    « Les bûcherons
    De chacun des deux groupes sort un comédien pour aller à l’avant-scène. L’un joue un Canadien français, l’autre un Irlandais. Ils coupent du bois ensemble, se lancent des injures sans se comprendre, chacun dans sa langue. Une dispute éclate sur la manière de couper et, finalement, le Canadien français décide de couper l’arbre lui-même. L’Irlandais lui donne des conseils, puis des ordres et, peu à peu, se transforme en gros patron du bois. » (p. 29)

    « MONSEIGNEUR FALLON
    Ah… Ce sont eux qui nous poussent à la bataille! 
    WHITNEY
    Le peuple protestant est fatigué de ces batailles scolaires, et mon parti tranchera la question. Le Conseil des écoles séparées nous cause des problèmes, eh bien, nous l’abolirons!
    MONSEIGNEUR FALLON
    Comment? Mais ce sont eux qui…
    WHITNEY
    À moins que je n’obtienne votre collaboration… Il y aura bientôt des élections… » (p. 40)

    « DANIEL
    Ben, c’est juste que… que… on fait toujours des scènes du passé, puis dans le passé, ça se passait assez ben. Tu savais toujours à qui t’avais affaire, tu savais la différence entre EUX et NOUS. » (p. 67)

Langue

  • Registre courant, mais souvent populaire qui traduit bien la réalité des personnages et l’époque à laquelle se déroule l'action.

    « FRANÇAISE
    Tu dois aller à l’école française, sinon tu renies ton héritage, ta famille, tes amies, ta culture. Tu seras la honte du village! » (p. 34)

    « SIX
    Mon père est français, ma mère est anglaise : que c’est j’vais faire!? » (p. 55)

    « TI-GARS
    Ouain? (Pause.) Aïe môman, passe-moi les crackers. » (p. 69)
     

  • Figures de style variées (p. ex., énumération, métaphore, répétition) qui enrichissent le dialogue; séquences sous forme de chansons, de poèmes ou de répliques rimées.

    « C'est nous la Corvée on s'en vient vous jouer,
    Un show qu'on a monté à Vanier.
    On a écrit des paroles, d'la musique pis du son,
    On l'a mis en scène, vous verrez, c'est pas long. » (p. 23)

    « CHOEUR
    En canon
    Ça mijote, ça complote, ça parlotte… » (p. 38)

    « MENEUR
    Silence, s’il vous plaît! Je pense qu’on sait tous qu’on a du pain sur la planche. » (p. 49)

    « FRANÇAIS
    Défendre nos droits!
    POUVOIR
    Ne pas leur laisser l’choix!
    FRANÇAIS
    Vous n’avez pas le droit!
    POUVOIR
    Nous avons tous les droits.
    FRANÇAIS
    De supprimer nos droits! » (p. 50-51)
     

  • Vocabulaire courant et parfois vulgaire qui reflète la fougue des personnages dans leur llutte pour les droits des Franco-Ontariens; quelques passages en anglais.

    « TROIS
    Il a le droit de décider ça, lui? Est-ce qu'il va me dire en quelle langue pisser!?! » (p. 47)

    « NARRATEUR
    Le troisième jour, Murphy, l'infâme Orangiste, n'eut pas le courage de se montrer la binette en personne. Non, ce chien fit livrer la missive fatidique par un messager de la Canadian Pacific Telegrams. Les sœurs Desloges tremblaient en lisant le papier. Tel fut leur émoi qu'elles ne laissèrent pas de « tip » au messager. » (p. 60)

    « DANIEL
    […]
    Je veux faire mon devoir, être fidèle à mon peuple, à ma race, à ma nation en continuant la lutte, la bataille, le combat pour la Cause! » (p. 67)

Référent(s) culturel(s)

  • Œuvre qui favorise la construction identitaire chez l'élève par la présentation de divers événements marquants de l'histoire des Franco-Ontariens et par des références à des organismes et des associations francophones, des personnalités de la scène politique, religieuse ou artistique de l'Ontario et du Canada français.

     

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de faire une recherche sur un des personnages historiques franco-ontariens mentionnés dans l'œuvre ou y figurant en tant que personnage.
  • Inviter les élèves à participer à un débat sur les « nouveaux » Canadiens français et les enjeux qu'ils vivent à l'heure actuelle.
  • Proposer aux élèves d’ajouter à la pièce une scène qui traiterait des mêmes thèmes, mais qui se passerait aujourd’hui.

Conseils d'utilisation

  • Discuter de l’importance de la religion à cette époque.
  • Justifier auprès des élèves la présence de certains passages en anglais dans la pièce.
  • Discuter avec les élèves de la question de la discrimination linguistique et religieuse et des tensions entre francophones et anglophones.
  • Préparer les élèves à la lecture d’une pièce élaborée en tableaux où les personnages sont nombreux, les lieux, variés, et l’intrigue, pas toujours linéaire.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 12e année, Série : Le pays dans l’âme, L’Ontario français.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Échos, Règlement 17.