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La mesure du ciel sur la terre

Peut-on prendre la mesure de ce qui n’en a pas et qui pourtant dessine son territoire avec la ferveur d’un arpenteur de l’innommable? Que dire après cela si ce n’est l’envoûtement des images qui émergent entre les failles des mots et se réfugient dans le feuillage de grands arbres chimériques? Des chats ensorcelés à la mesure du ciel sur la terre.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Poèmes présentant souvent des personnages non définis, identifiés par des pronoms personnels (p. ex., je, tu, il, elle, nous) ou encore des personnages plus apparents (p. ex., ciel, chat, chauffeurs d’autobus).

    « Même quand il est noir
    le ciel est si clair qu’il t’a broyé les yeux le cœur » (p. 18)

    « Et nous frémissons d’impatience de voir se lever
    un nouveau paysage. » (p. 19)
     

  • Poèmes sans titre, complexes et abstraits, rendant parfois difficile la compréhension des idées, des thèmes et des émotions.
  • Poèmes réflexifs, descriptifs ou encore narratifs, se situant parfois dans le quotidien, parfois dans un monde onirique, tout intérieur.

    « …les émerveillements d’enfance
    que l’on a encore pour les odeurs d’hiver,
    cet éclat du froid
    dans la tête… » (p. 28)

    « Vite
    trouver une image qui soit un fantasme et
    décortiquer le cou du désir » (p. 106)
     

  • Poèmes parfois déconcertants par leur simplicité, parfois déséquilibrants par leur imagerie.

    « je me suis assis   sur le rebord du trottoir
    j’ai vu passer des voitures     des enfants
    m’ont longtemps regardé puis m’ont rejoint » (p. 60)

    « Tu as la franchise d’un chat
    quand il frôle la mort
    sur trois pattes
    au sommet d’un arbre
    avec des bougies de noël allumées […]

    il a mangé la quatrième 
    pour se délivrer de la vérité » (p. 112)

Langue

  • Poèmes sans forme fixe, sans rimes, à la ponctuation libre et aux strophes irrégulières.
  • Vocabulaire parfois complexe et recherché, ce qui rend l’indice de lisibilité élevé.

    « d’une inadéquation congénitale
    encloses dans des abstractions réductrices » (p. 74)
     

  • Images dans un registre de langue soutenu sauf pour quelques expressions plutôt familières.

    « les idées sont des images confuses
    des idées monstrueuses de la vie
    qu’il faut penser
    avec des gants de soie :

    noblesse oblige » (p. 84)

    « quand elle passe du visible à l’invisible
    et du crapet au soleil
    ou vice-versa
    quant à ça » (p. 108)
     

  • Nombreux champs lexicaux évoquant les thèmes abordés dans l’œuvre (p. ex., violence, souffrance, réalité, image).
  • Variété de structures syntaxiques et de procédés poétiques ainsi que nombreuses figures de style permettant d’apprécier le style de l’auteur et ajoutant à la complexité des poèmes.

Pistes d'exploitation

  • Inviter les élèves à transformer les paroles de l’auteur en sons, en images ou en musique dans le cadre du cours de français. En profiter pour créer des liens avec les cours d’arts visuels ou de musique.
  • Inviter les élèves à discuter, en petits groupes, de la forme des poèmes dans ce recueil (p. ex., sans forme fixe, sans rimes, ponctuation libre, strophes irrégulières). Comparer cette forme de poésie à d’autres formes déjà étudiées.
  • Choisir, avec les élèves, quelques poèmes, en faire une analyse détaillée et dirigée pour en proposer une interprétation. Demander à chaque élève de faire ensuite ses propres analyses et interprétations.

Conseils d'utilisation

  • Présenter ce recueil à des élèves qui ont déjà étudié ou lu des textes poétiques de différentes formes. Commencer par la lecture de certains poèmes plus accessibles afin de permettre aux élèves d’en apprécier les thèmes, la langue et la poésie.
  • Faire appel à l’imagination des lectrices et des lecteurs plutôt que d’exiger une critique rationnelle des poèmes. Encourager les élèves à tenter de comprendre les poèmes en utilisant leur sensibilité et leur intuition.
  • Expliquer aux élèves que chaque poème a un sens en soi, mais qu’il fait aussi partie d’un ensemble, d’un univers poétique. Préciser que mieux on comprend un poème, mieux on comprend son univers, et vice-versa.