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La fille en cuir

Olivier, le frère d’Esther, disparaît mystérieusement suite au supposé suicide de sa conjointe. Mais la thèse du suicide ne tient pas. Le rapport de l’autopsie est formel : la mort a été causée par une surdose d’héroïne. Esther craint que la disparition de son frère ne le rende suspect aux yeux de la police et, convaincue de l’innocence de son frère, elle tente désespérément de le retrouver. Pour ce faire, elle se rend chez ses amis et connaissances et mène sa propre enquête. Mais elle se rend vite compte que le travail de détective peut être très dangereux.

Ce roman est un polar. Dans un mélange d’actions et d’émotions, la vie, la mort, l’amour, l’humour, le mensonge et le suspense s’y croisent. On y rencontre une fille remarquable, des presque bons, des pas tout à fait méchants et des individus fort peu recommandables. Une intrigue qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la fin.

(Adapté de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal, Esther, une jeune Montréalaise, grande, mince, à la peau blanche, aux cheveux noirs, intelligente, déterminée, toujours enveloppée dans le blouson de cuir que son grand frère lui a donné avant de partir de la maison, qui tente de retrouver son frère au risque de sa propre vie.

« Et Esther, seize ans, qui ne joue plus de son piano, qui a laissé tomber ses cours d’art dramatique, qui était si bonne à la course. Si bien qu’on l’appelait la sauterelle. Elle déteste ça, sauf quand c’est Olivier qui l’appelle ainsi. Avec Olivier, tout est toujours différent. Sur le reste de la vie, on croirait qu’elle fait la moue. Jeanne dit qu’elle se cherche. » (p. 22-23)

« Jeanne dit parfois :
– Elle a vieilli trop vite. À suivre son frère partout, à écouter les mêmes musiques…
Esther pourrait ajouter : « …à lire les mêmes livres, à défendre les mêmes opinions, la même liberté… à mordre dans la même vie ». Mais elle ne dit rien. Camouflée dans son cuir, elle fait la moue, c’est tout. » (p. 23)

  • Nombreux personnages secondaires parmi lesquels Olivier, le frère d’Esther, journaliste travaillant à un article pouvant discréditer une organisation religieuse, soupçonné du meurtre de son amoureuse, Karen Foster, l’amoureuse d’Olivier, chanteuse retrouvée morte dans sa maison, Jeanne, la mère d’Esther et d’Olivier, enseignante douce et droite moralement, et Félix Masse, l’agent de vedettes qui tente de faire accuser Olivier du meurtre de Karen.

« Olivier, vingt-quatre ans, journaliste plein d’ambition, qui monte dans le métier, qui s’intéresse à tout, fouille partout, donne son opinion, soulève des voiles. » (p. 22)

« …Esther aimait bien Karen qui, dès leur première rencontre, lui avait raconté des histoires à dormir debout, pleines de musiciens complètement soûls ou de prêcheurs qui espéraient se transformer en colombes et voler au-dessus de leurs fidèles […] Et puis, elle riait tellement, de si bon cœur. Pour elle, Esther avait joué quelques airs de Gershwin… » (p. 27)

« Jeanne parla la première. Selon son habitude, elle était directe, franche. Elle croyait fermement que son fils n’était coupable de rien.
– J’ai convaincu Olivier de se présenter devant vous, Monsieur Marsan. C’est pas par hasard que nous avons choisi de venir maintenant, au moment même où là-bas, au temple nouveau, la cérémonie se déroule. Je sais que vous avez un mandat d’arrêt contre lui. Il est prêt à subir toutes les conséquences de ses actes. Mais il aimerait vous expliquer pourquoi il a agi ainsi. » (p. 180-181)

« Et puis Félix revint à la vie à son tour. Assis sur le divan de cuir, la tête dans les mains, il se mit à fixer le sol en disant très lentement.
– J’ai pas voulu. Moi aussi, j’aimais Karen. Au départ, je voulais seulement l’enlever. Olivier aurait trouvé l’argent de la rançon. C’est sûr. J’ai pas voulu la tuer. C’est la deuxième dose qui a été trop forte. J’ai pas voulu. Même chose pour la Comtesse. Il en savait trop, il avait tout compris. Et il était fou. Un fou désespéré, ça raconte n’importe quoi. » (p. 210)

  • Roman d’aventure qui maintient l’intérêt du lectorat du début à la fin; intrigue s’organisant autour d’une jeune fille qui tente désespérément de retrouver son frère; thèmes (p. ex., enquête policière, peur, solitude, danger, musique, adolescence, amitié fraternelle et vie de famille) aptes à intéresser le lectorat visé.
  • Mise en page aérée; œuvre répartie en 8 chapitres numérotés; éléments graphiques (p. ex., symboles indiquant un laps de temps ou un changement de scène, points de suspension, guillemets, italiques) facilitant l’interprétation du texte; liste des œuvres du même auteur, remerciements et dédicace au début; liste d’œuvres de l’éditeur à la fin; renseignements sur l’auteur à la quatrième de couverture.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., frondeur, laconique, maculaient, morne) et expressions du registre familier (p. ex., maudit beau sans cœur, si ça me tente, on a couru la galipote) dans les dialogues, compréhensibles grâce au contexte.
  • Phrases de base, phrases transformées et phrases à construction particulière; variété de types et de formes de phrases (déclarative, exclamative, impérative, interrogative, impersonnelle).

« Le conducteur de la Golf ne l’avait vraisemblablement pas vue. Dans le garage souterrain, il s’arrêta à la première intersection. Esther put le rejoindre et, comme elle sentit que la voiture allait repartir, elle frappa sur le coffre arrière. Au lieu de s’arrêter, le chauffeur démarra en faisant crisser ses pneus.
– Olivier, c’est moi. Olivier! » (p. 120)

« – Énerve-toi pas pour rien.
– Tu appelles ça pour rien, toi?
– Je fais un saut chez des amis, j’arrive tout de suite après.
Des amis! Esther avait une toute autre idée. D’abord, faire le point, toute seule, et puis… » (p. 146)

  • Plusieurs figures de style (p. ex., comparaison, métaphore, personnification, énumération) ajoutant à la richesse du texte et permettant d’apprécier le style de l’auteur.

« Esther devint une guenille, molle comme un morceau de pain tombé dans le café bouillant. » (p. 19-20)

« Le vertige au cœur, elle resta accrochée à cette parade de lettres qu’elle ne voulut pas lâcher de peur de tomber et de se casser bêtement le dos. » (p. 32)

« Il n’était éclairé que par la lumière terne qui pénétrait de l’extérieur, la même lumière qui écrasait le mont Royal. Une lumière qui avait mal et qui ennuyait la ville. » (p. 47)

« Elle nageait dans les profondeurs de l’océan, elle ne cherchait ni trésors ni poissons mystérieux, elle cherchait seulement la mollesse, la grâce, cette danse que les plongeurs exécutent quand ils peuvent culbuter sans peur, virevolter, se laisser flotter entre deux courants, s’étourdir de gestes mous, se soûler dans ce grand verre de vin bleu. » (p. 147)

  • Séquences descriptives permettant de visualiser les événements, de ressentir les émotions des personnages et de créer le suspense; séquences dialoguées contribuant à la compréhension de l’œuvre en permettant de s’immiscer dans l’esprit et l’imaginaire des personnages et de mieux saisir les relations entre eux.

« Dans la cohue du corridor, dans le remous nerveux des cris et des bousculades, Esther nageait en solitaire. Elle fendait les vagues. Son casier était au bout du cauchemar, même pas dans un coin tranquille. Alors elle se pressait. » (p. 16)

« C’était la voix de Karen, qui retenait un rire parce qu’elle trouvait comique d’utiliser une formule si sérieuse. « La résidence de… » D’ailleurs, Karen cachait toujours du rire dans sa voix. Une voix vivante, un vrai signe de vie, mais là ça ne voulait plus rien dire. […]
– Olivier, on est à la maison, maman et moi. Appelle-nous. À n’importe quelle heure, appelle. On t’attend. » (p. 36)

« – Qu’est-ce que tu comprends pas, Christmas? Il me semble que tout est clair comme de l’eau de roche.
– Je comprends pas la lettre de menace qu’Olivier a reçue.
– Simple, répondit Félix d’une voix de plus en plus tranchante. Je savais que ton frère était en train de devenir fou avec l’histoire de l’église. La Comtesse, qui travaillait pour eux, m’a fourni le papier. Elle savait pas pourquoi. Tu vois, la sauterelle, souvent, ce sont tes propres amis qui contribuent à ta perte. Bête de même, la vie.
Il se versa un autre verre de scotch.
– J’en prendrais, moi aussi.
Sa main tremblait en versant ce nouveau verre.
– C’est aussi bien, ça aide.
Esther avait compris qu’il lui servait en quelque sorte le verre de la condamnée. Elle y trempa à peine les lèvres. Puis violemment, elle lança tout ce qu’il contenait au visage de Félix en visant les yeux. » (p. 206)

Référent(s) culturel(s)

  • Référents culturels francophones québécois et internationaux parmi lesquels le Forum, la station de métro Atwater, le club de hockey les Canadiens, la formation musicale Vilains Pingouins ainsi que les chanteurs Patrick Bruel et Charles Trenet.

Pistes d'exploitation

  • Dans l’œuvre, Esther a commis plusieurs erreurs pendant sa propre enquête. Demander aux élèves, regroupés en dyades, de sélectionner une scène dans l’œuvre, puis de réécrire le scénario en gardant les mêmes personnages, mais en changeant le comportement d’Esther. Animer une mise en commun afin de leur permettre de présenter leur travail au groupe-classe.
  • Animer une discussion portant sur les questions suivantes : Peut-on vraiment mener une enquête à l’âge de 16 ans? A-t-on le droit de voler ou de lire le journal personnel de quelqu’un? Esther avait-elle raison de mettre sa vie en danger pour sauver celle de son frère?
  • Proposer aux élèves d’analyser les dynamiques familiales au sein de la famille d’Esther et les inviter à comparer ces relations avec celles de leur propre famille. Leur demander de rédiger un texte d’opinion sur les questions suivantes : Quelles sont les valeurs véhiculées par les différents membres de la famille d’Esther? Ces valeurs sont-elles semblables à celles de ta famille ou sont-elles différentes?

Conseils d'utilisation

  • Accorder une attention particulière aux sujets délicats dont on traite dans l’œuvre (p. ex., sectes religieuses, travestis, usage de drogue dure, suicide, meurtre, violence).
  • Inciter les élèves à lire d’autres romans d’aventure, tels que 24 heures de liberté, Ainsi parle le Saigneur et Élise et Beethoven, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 12e année, Série : Télé-litté, divers épisodes.