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La fileuse de paille et autres contes

« Les meilleurs liens qu’on a avec le passé, ce sont souvent les documents de tradition orale, des récits qui ont été conservés dans la mémoire, qui sont transmis d’une façon tout à fait naturelle… »

Ainsi parlait Germain Lemieux, folkloriste et collectionneur des trésors de la tradition orale franco-canadienne. Pendant plus de cinquante ans, il a récolté les contes et chansons du folklore canadien-français.

Pour ce recueil qui séduira petits et grands, Françoise Lepage, grande dame de la littérature jeunesse, propose un florilège de ces superbes histoires franco-ontariennes. On y savoure les mésaventures de personnages hauts en couleur : rois et princesses, nains et géants, nobles et paysans, sans oublier tout un bestiaire d’animaux fantastiques!

Les onze contes de ce recueil ont voyagé de bouche à oreille depuis des années : retrouvez-les plus vivants que jamais au fil des pages!

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Onze contes mettant en scène une variété de héros et héroïnes généralement courageux, travaillants et rusés tels que la fileuse de paille, Petit Morveux et Ti-Jean; de nombreux personnages secondaires adjuvants tels des princesses et des nains ainsi que des personnages opposants tels le lutin, Roule-ta-Boule, et le mauvais génie, Corps-sans-âme.

    « Quand le lutin se présenta dans la chambre de la reine, celle-ci savait qu’elle allait remporter la victoire. Pour s’amuser, elle fit semblant de ne pas savoir :
    – Ne t’appellerais-tu pas Freddy?
    – Ah non! répondit le lutin en sautant de joie.
    – Willy, alors?
    – Pas du tout!
    – Alors, si ce n’est pas Freddy, ni Willy, c’est Roule-ta-boule.
    Furieux le lutin se mit à crier :
    – C’est le diable qui te l’a appris, c’est le diable qui te l’a appris! » (p. 25)

    « Profitant du fait qu’il se trouvait en présence de la reine et de la princesse, Petit Morveux fit deux souhaits avec sa baguette magique. À la reine, il dit :
    – Je vous souhaite un petit-fils que la princesse mettra au monde dans un an et un jour. Puis, il se tourna vers la princesse :
    – Ce que je souhaite pour toi, c’est que je devienne ton mari et que j’hérite avec toi du royaume de ton père! » (p. 47)

    « – Qui es-tu, toi ?
    – Je suis la chatte blanche et voici mes servantes. Ce sont toutes des princesses comme moi-même. Je t’ai apporté le cheval blanc qui est derrière le carrosse. Donne-le à ton père et laisse le moulin à tes frères. Viens vivre avec nous. Tu pourras faire ce que tu veux jusqu’à la fin de tes jours. » (p. 124)
     

  • À l’image des contes traditionnels, diverses intrigues qui s’organisent autour d’une quête du bonheur, d’une mission à poursuivre et d’épreuves à surmonter; sujets susceptibles d’intéresser les filles et les garçons de par les thèmes exploités (p. ex., épreuves, héros, héroïnes, aventures, géants, lutins, animaux personnifiés, magie, princesses).

    « – Tu es bien jeune, mon Ti-Jean pour quitter la maison. Tu n’as que vingt-et-un ans!
    –  Pourquoi attendre plus longtemps, rétorqua Ti-Jean. Peut-être que la fortune me sourira si je frappe à la bonne porte… » (p. 15)

    « Horrifiée à l’idée de donner son fils, la reine lui répondit sèchement :
    – Tu ne l’auras pas! Jamais!
    – Dans ces conditions, je te laisse trois chances. Si après trois jours tu ne parviens pas à deviner mon nom, j’emmènerai l’enfant. » (p. 23-24)
     

  • Quelques illustrations permettant au lectorat de se représenter certains personnages; préface qui permet de situer l’œuvre dans son contexte, chapitres bien identifiés, table des matières à la fin du livre. 

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre avec expressions familières à l’occasion; vocabulaire simple et quelques mots pouvant représenter un défi (p. ex., broie, courtiser, étanche, métamorphosée, quittance, charnue).

    « Pour sauver son enfant de la mort, la mère de Moïse prit un panier, le tapissa de toile à l’intérieur pour le rendre étanche, puis elle y déposa son petit garçon et fit glisser le panier sur la rivière. » (p. 27)

    « Quand l’enfant eut douze ans, il fut décidé qu’il travaillerait au moulin, car il était très robuste. » (p. 28)

    « Le petit bonhomme plonge dans un trou et disparaît. Jean-de-l’Ours ne peut le poursuivre.
    – Sale guenillou, va! Tu ne perds rien pour attendre, lui crie-t-il. » (p. 68)
     

  • Texte contenant plusieurs types et formes de phrases qui contribuent à la lisibilité de l’œuvre.

    « La vieille femme donne à souper à Moïse. Après avoir mangé, le garçon s’endort sur un banc derrière la table. Il dort profondément quand les géants rentrent à la maison.
    – Hum! renifle l’un d’eux. Il y a une drôle d’odeur ici…
    – Ne faites pas tant de bruit, il y a un petit garçon qui est couché là.
    – Un petit garçon? Qu’est-ce qu’il vient faire ici? grogne un deuxième géant. » (p. 29)

    « Vient le tour de Jean-de-l’Ours :
    – Je n’ai rien de bien agréable à raconter, commence-t-il, et je ne saurais dire quoi que ce soit si les portes et les fenêtres ne sont pas verrouillées comme il faut, afin que personne ne sorte pendant le récit. » (p. 79-80)
     

  • Emploi d’expressions figurées variées (p. ex., onomatopée, comparaison, énumération, métaphore) qui permettent d’apprécier le style des auteurs et qui ajoutent à la richesse du texte.

    « Indignée, la troisième fille s’avance en disant :
    " C’est à moi d’essayer. Vous allez voir. Je vais lui faire ouvrir la porte! "
    Toc! toc! toc! » (p. 39)

    « – Avec toutes les provisions qu’on a dans la cave, on va pouvoir manger comme des millionnaires! » (p. 45)

    « Sa mère lui racontait ses souvenirs de la ville où elle avait vécu : les nombreux habitants, les grands magasins, les beaux vêtements. » (p. 58)

    « – Voyez, la mère. Cette bibitte poilue ne nous tracassera plus. Elle est morte. Venez, continuons notre route. » (p. 59)
     

  • Séquences descriptives et dialoguées apportant des précisions sur les personnages, les lieux et les événements.

    « Le prince Georges s’empare d’un couteau, tranche d’abord la tête du poisson et la met de côté. Il éventre le poisson et sépare les viscères de la chair du corps. Comme le poisson était de grande taille, chaque part est assez impressionnante. Georges procède alors à la distribution des parts :
    – Toi, lion, tu es fort, tu as de bonnes dents, je te donne le corps du poisson; c’est ce qui te convient. Toi, la fourmi, tu es petite et souple, tu entres facilement dans les trous : je te donne la tête. Quand il fera beau, tu mangeras à l’extérieur. En cas de tempête, tu pénétreras à l’intérieur de l’ossature et tu continueras à manger. Quant à toi, l’aigle, tu es dépourvu de dents, tu trouveras une abondante nourriture dans les viscères. Il n’y a rien à croquer. C’est une part qui te convient. » (p. 88-89)

    « Les serveuses sont prises de panique. Elles invitent le devineur à les accompagner dans leur promenade dans le parc du château. Elles entraînent l’homme dans un coin discret.
    – Étranger, ne nous livre pas au roi.
    – Mais je suis obligé de vous déclarer. Vous vous êtes déclarées vous-mêmes et je vois que vous êtes toutes les trois coupables. Je ne puis faire autrement que…
    – Mais ne pourriez-vous pas nous éviter une condamnation?
    – Oh, chères dames, je suis bien trop courtois pour vous faire condamner! » (p. 109)

Référent(s) culturel(s)

  • Présence de référents du patrimoine culturel de la francophonie ontarienne, inspirés des contes de Germain Lemieux.

Pistes d'exploitation

  • Former des équipes et proposer aux élèves de traduire un des contes du recueil sous une autre forme (p. ex., saynète, chanson, bande dessinée). Leur permettre de présenter leur œuvre à une autre classe.
  • Demander aux élèves de faire une comparaison entre deux contes du recueil. Utiliser le diagramme de Venn pour mettre en évidence les ressemblances, les différences et les points communs entre les deux œuvres.
  • Les personnages des contes sont souvent des rois, des reines, des princes et des princesses. Proposer aux élèves de faire une recherche sur l’Internet afin de trouver les pays où la royauté existe encore de nos jours. Leur demander de transposer leurs données sur une carte du monde.

Conseils d'utilisation

  • Situer l’œuvre dans le contexte socioculturel (p. ex., tradition orale du folklore canadien français) afin de traiter les thèmes qui pourraient s’avérer perturbateurs pour les élèves (p. ex., le sujet de la mort dans Le petit Moïse et Le prince Georges).
  • Revoir la conjugaison des verbes au passé simple afin d’aider à la lisibilité et à la compréhension du texte.
  • Consulter sur le site de l’éditeur le cahier pédagogique qui accompagne cette œuvre.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 4e à 8e année, Série: Contes du monde entier, divers épisodes.