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La Démocratie, je l’apprends!

La démocratie, c’est une belle plante, mais il faut l’aider à pousser et à s’épanouir. Les grands-parents de nos grands-parents ont eu le courage qu’il fallait pour renforcer leur fragile démocratie. Peu à peu, ils lui ont donné l’espace dont elle avait besoin pour dresser la tête, recevoir la pluie et le soleil. C’est grâce à leur courage que tu as aujourd’hui une belle plante. C’est maintenant à ton tour de la faire grandir encore.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Troisième ouvrage d’une série de quatre, qui renseigne le lectorat sur l’histoire de la démocratie au Québec et au Canada, depuis 1867 jusqu’à présent; œuvre informative, témoignant des embûches encourues au fils des ans, ainsi que des progrès réalisés, permettant au lectorat d’apprécier l’héritage d’un système qui continue toujours à se démocratiser.

    « Les votes ne sont pas toujours aussi beaux que le tien. Je vais t’en raconter qui n’ont été ni libres ni beaux. Mes histoires d’élections, elles sont vraies, mais pas toujours jolies. (Si tu veux savoir d’où viennent mes histoires, tu peux aller à la dernière page : tu verras dans quels livres je les ai trouvées.) » (p. 1)

    « À l’époque des grands-parents de nos grands-parents, il y avait des évêques et des prêtres qui essayaient de "guider le vote". Bien sûr, les prêtres aussi ont droit à leur opinion, mais certains voulaient alors imposer leur opinion aux électeurs. » (p. 7)

    « Tu as bien lu. C’est en 1936 seulement, 48 ans après l’Ontario, 16 ans après Ottawa, que Québec dit clairement que tous les citoyens peuvent voter. Il fallait de la patience.
    Pour les femmes, il faudra trois ans de plus. Et, même alors, le changement a eu besoin d’un premier ministre astucieux. » (p. 13)
     

  • Texte à caractère pédagogique et dynamique; emploi de procédures qui poussent le lectorat à réfléchir et à garder l’œil vigilant, afin de continuer à nourrir et à améliorer la démocratie canadienne; emploi de la vulgarisation, permettant au lectorat de comprendre des notions plutôt abstraites et complexes; sujet apte à intéresser le lectorat visé de par les thèmes exploités, (p. ex., faits historiques, vote public et secret, influence du clergé, pouvoir de l’argent, influence des médias, préjugés raciaux et religieux, transparence, justice), lui permettant de faire des liens avec son vécu.

    « Dans beaucoup de pays, les partis choisissent une couleur, un drapeau, un animal symbolique. Cela facilite la publicité! Aux États-Unis, deux animaux symbolisent les partis républicain et démocrate : l’éléphant et l’âne. En Angleterre, on surnommait les conservateurs et les libéraux "tories" et "whigs". Ici, un conservateur est un "bleu", un libéral un "rouge". Tu verras tantôt ce qu’on peut faire dire à ces couleurs… » (p. 4)
     

  • Intégration de textes de genres variés (p. ex., lettres, articles de journaux, extrait de roman), appuyant le contenu et contribuant à la compréhension de la thématique.

    « Vingt ans plus tard, les évêques refusent toujours le vote féminin. Lis la lettre du cardinal Villeneuve (7 mars 1940) :
    Nous ne sommes pas favorables au suffrage politique féminin : 1. parce qu’il va à l’encontre de  l’unité et de la hiérarchie familiale; 2. parce que son exercice expose la femme à toutes les passions et à toutes les aventures de l’électoralisme… » (p. 11)

    « Dans son roman De l’amour dans la ferraille, Roch Carrier fait parler le "Cheuf" du Bon Parti devant ses ministres :
    Nonorables ministres, pour récolter, il faut semer; pour récolter des votes, il faut semer des chemins. » (p. 28)
     

  • Mise en page chargée; texte découpé de façons variées (p. ex., paragraphes titrés et sous-titrés, encadrés, listes en style télégraphique), contribuant à la lisibilité de l’œuvre et favorisant l’étude morcelée de l’ouvrage; nombreuses illustrations de style caricatural, qui contribuent à la compréhension du texte et qui véhiculent des points de vue explicites et implicites, faisant appel à l’esprit critique du lectorat; présence d’éléments graphiques variés, facilitant l’interprétation du texte (p. ex., grosseur et couleur de polices de caractères, italiques, gras, guillemets, puces variées, points de suspension, listes). 

    « La lutte commence. C’est novembre. Jeune et vivant auditoire à qui des jeunes parlent avec fougue. Michel Chartrand s’attaque à l’abbé Sabourin, aumônier militaire qui vient de se rendre célèbre par une longue tirade à la gloire de la Grande-Bretagne. "J’aime l’Angleterre, parce que…", a dit l’abbé Sabourin. » (p. 15)

    « Quels risques courait un candidat aux élections de 1871 ou de 1891? On peut en dresser une belle liste, même sans tenir compte des problèmes des candidats pauvres :
    –  risque de recevoir des coups;
    –  risque d’avoir un chef de parti sans l’avoir choisi;
    […]
    – risque d’être rejeté à cause de sa langue ou de sa culture. » (p. 16)

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre, populaire à l’occasion; champs lexical relié au thème de la démocratie (p. ex., listes électorales, préjugés raciaux ou religieux, financement des partis, caisse électorale), les termes étant souvent définis à partir du contexte ou à l’aide des illustrations.

    « Chacune et chacun t’a dit : "Vote pour moi!" Et ils t’ont donné toutes sortes de raisons. Mais toi, tu as pris ton temps. Quand telle candidate est venue te faire des mamours, tu t’es dit : "Elle, c’est la première fois qu’elle me dit bonjour. D’ordinaire elle regarde à travers moi." Et, quand celui-qui-a-beaucoup-beaucoup-de-muscles t’a fait un beau sourire mur à mur pour avoir ton vote, tu t’es dit : "Lui, je le connais. Il voit le sport jusque dans ses céréales. S’il est élu, les haltères vont devenir matière obligatoire…" » (p. 1)

    « Ils n’hésitaient jamais quand il s’agissait d’obtenir des octrois et de construire des routes avec l’argent des contribuables. Mais quand une espèce de bâtard se lève et dit : "Bon bien, finissons-en avec le parlotage…", t’as le goût de casser quelque chose. » (p. 27)
     

  • Utilisations de phrases de base, de phrases transformées, de types et de formes variés, et de phrases à construction particulière, permettant une lecture dynamique de l’œuvre; utilisation prédominante du « tu », servant à interpeller directement le lectorat visé.

    « Le témoin Étienne-Théodore Paquet, député de Lévis à la Législature, s’était trouvé à la Baie-Saint-Paul le dimanche précédant le vote. Il avait entendu le curé Sirois, en chaire, mettre les fidèles en garde contre un parti anticlérical qui voulait abolir la dîme et affamer les prêtres. Emporté par son imagination luxuriante, le curé avait prédit, à la suite du libéralisme, une révolution prochaine où les prêtres seraient persécutés. » (p. 8)

    « Donc, vers 1867, pas de droit de vote aux pauvres ni aux jeunes. Pas de droit de vote non plus pour les femmes. » (p. 10)

    « Les électeurs ont changé. Les candidats ont changé. Le système a-t-il changé? Oui et non. Parfois, il a changé. Parfois, il n’a pas bougé. Parfois il a bougé, mais dans la mauvaise direction. » (p. 32)
     

  • Emploi de procédés stylistiques variés (p. ex., interjection, énumération, répétition, expressions familières et figurées) qui ajoutent de l’humour au texte, permettant au lectorat d’apprécier le style de l’auteur.

    « Ouf! Des troupes, la police, la cavalerie! Les gens étaient-ils plus violents? Je ne sais pas, mais le vote était public. » (p. 6)

    « Cette attitude va durer, durer, durer. Pendant quarante ans, à peu près personne n’osera demander que les femmes puissent voter. » (p. 10)

    « La transaction, dit Joly, cache anguille sous roche. L’anguille a même le format d’un boa! Les docteurs Landry et Roy se disent propriétaires de l’Asile, mais le docteur Roy sert de prête-nom ou de masque à Joseph Cauchon. La preuve, c’est que l’Asile de Beauport reçoit 150 000$ par année, tandis que le bon docteur Roy reçoit un salaire de 2 000$! » (p. 31)
     

  • Prédominance de séquences descriptives qui situent le lectorat dans le temps et le lieu de l’action, tout en le renseignant sur le sujet de la démocratie; peu de séquences dialoguées.

    « Si l’autre parti avait les meilleurs boxeurs, il fallait du courage pour dire publiquement : "Moi, je vote pour l’autre candidat!" Voter en public comme les grands-parents de nos grands-parents, c’était risquer son emploi ou… son nez! » (p. 3)

    « As-tu remarqué ces mots : "Il s’attache des hommes politiques…"? Le système permettait cela. Des hommes honnêtes ont combattu ce système, mais ils ont souvent frappé un mur. Ces hommes voulaient empêcher les administrateurs de compagnies ferroviaires d’être députés et surtout ministres. Il y eut même un projet de loi présenté par Pierre Bachand, député libéral de Saint-Hyacinthe, "pour déclarer inéligible et incapable de siéger dans l’Assemblée législative (…) tout actionnaire de compagnie…" ». (p. 26)

    « Un exemple de ce que pouvait donner cette parenté entre la politique et le journalisme, c’est celui de Joseph Cauchon, un monsieur que tu connais maintenant. Joseph Cauchon est un homme important au Québec en 1867. Propriétaire du Journal de Québec, maire de la capitale, il est député et a failli être le premier premier ministre du Québec. » (p. 30)

Référent(s) culturel(s)

  • Mentions de plusieurs référents canadiens-français et québécois : personnalités politiques (p. ex., Maurice Duplessis, René Lévesque, Henri Bourassa), personnalités du milieu culturel (p. ex., Roch Carrier, Céline Dion), journaux (Journal de Québec, Le Canadien, Le Cultivateur).

Pistes d'exploitation

  • À la page 1 de l’œuvre, l’auteur dit « Tu verras comment nos grands-parents et les grands-parents de nos grands-parents ont fait pour que tu puisses voter aujourd’hui sans risquer ta peau à chaque fois. Il leur a fallu du courage, de l’honnêteté, des rayons X et même plus. ». Demander aux élèves d’expliquer l’énoncé, en donnant des exemples tirés du texte pour justifier leur réponse.
  • Demander aux élèves de former des groupes de deux et de faire une comparaison entre le système démocratique parlementaire, tel qu’il existait au tournant du XXe siècle, et celui qui existe aujourd’hui. Leur suggérer d’utiliser un tableau comparatif pour noter leurs données (p. ex., le vote public / le vote secret).
  • Amener les élèves à expliquer pourquoi les intérêts de certains groupes sont protégés dans le pacte fédératif de 1867 tandis que ceux d’autres groupes ne le sont pas (p. ex., les intérêts des catholiques sont protégés, mais pas ceux des peuples autochtones et des femmes).
  • Demander aux élèves d’identifier des facteurs qui ont menacé la démocratie dans ses débuts et au fil des ans (p. ex., refus du droit de vote aux femmes, influence du clergé et des médias, vote public).
  • Proposer aux élèves d’utiliser un schéma pour démontrer le fonctionnement du système gouvernemental canadien, selon la Loi constitutionnelle de 1867 (p. ex., Couronne, Sénat, Chambre des communes, pouvoirs).

Conseils d'utilisation

  • Consulter la bibliographie qui est présentée à la fin de l’œuvre, citant la source des « histoires » racontées par l’auteur.
  • Offrir aux élèves un accompagnement étroit durant l’étude de la thématique, afin de faciliter la compréhension des divers concepts qui peuvent s’avérer complexes et abstraits.
  • L’ouvrage fait souvent référence aux personnages et aux faits québécois; ajouter des référents ontariens durant l’étude de la thématique afin de créer des liens avec le vécu des élèves franco-ontariens.
  • Consulter les trois autres œuvres de la même série : La démocratie j’aime ça!, La démocratie je l’apprends et La démocratie je l’invente.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 4e à 6e année, Série : Appartement 611, Les élections au 6e étage.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 5e à 10e année, Série : Active-toi, Les droits de la personne.