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La chasse est ouverte

Un célèbre homme d'affaires, impitoyable requin de la finance, richissime mécène et grand coureur de jupons, est assassiné devant chez lui. Une balle en plein cœur, au milieu de la nuit, après une fête bien arrosée. Beaucoup de pistes, et même trop : Bernard Saucier avait tellement d'ennemis…...

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Intrigue originale nouée autour d'une enquête policière au cours de laquelle on fouille le présent et on fait revivre le passé pour élucider le meurtre.

    « …Alain observait Maud [……] Qu'aurait-il pu lui dire, de toute façon? Que Pascal Poudrette avait été aussi rapide que les enquêteurs qui suaient sur l'affaire Saucier? Ou que le journaliste avait d'excellents contacts qui lui avaient permis d'apprendre en même temps que Provencher que, trente ans auparavant, Saucier avait causé un accident qui avait rendu infirme un des employés du chantier du nord où il travaillait? » (p. 105)

    « Qui ferait le lien entre ces hommes morts à tant d'années d'intervalle? Il avait dix ans moins un jour pour songer au prochain sur la liste. » (p. 152)

    « – Gabriel Siméon est bien décédé le 18 juillet 1981? [……]
    – Pourquoi parle-t-on de la mort de Gabriel?
    – Parce qu'il est peut-être le lien entre trois meurtres, dit Maud Graham…… » (p. 225)
     

  • Trois personnages principaux : Maud Graham, détective chargée de l'affaire; Francis Guérin, un des nombreux suspects, urgentiste ruminant sa vengeance envers ceux qui l'ont opprimé dans le passé; Bernard Saucier, à la fois victime et antagoniste.

    « – Je l'ai connue quand elle enquêtait sur une double agression, un dealer et son fils. Elle a ensuite adopté le garçon. [……] Elle est efficace. Elle vit avec Gagnon à Sillery. » (p. 36)

    « Francis avait un goût de cendre dans la bouche dont il ne saurait plus se débarrasser. Un goût de mort qui se mêlait à celui du plomb qu'il gardait de son enfance. Il avait tellement serré les dents lorsqu'on le maltraitait…… » (p. 117)

    « ……la fortune de Saucier était évaluée à cent millions de dollars. À qui était destiné le reste?
    – Des bourses, des œœuvres caritatives, les arts de la scène. Tout le monde a eu droit à son cadeau.
    [……]
    – Alors qu'il était patron d'une chaîne d'hôtels? Il devait disposer des suites à son aise?
    – Les suites, les bureaux, les ascenseurs, n'importe où. Vous le savez sûrement, c'est impossible de tenir le compte de toutes les femmes qu'il a baisées. » (p. 236-237)
     

  • Innombrables personnages secondaires nécessaires au déroulement d'une enquête policière (p. ex., les proches, les amis et les ennemis de la victime ainsi que les collègues de travail de la détective).

    « Elle soupira, se rappelant aussi que Saucier avait six enfants, que le dernier n'avait que quatre ans. Elle devrait interroger rapidement tous les membres de la famille, comprendre leurs liens. Enquêterait-elle sur un drame familial ou trouverait-elle l'assassin parmi les détracteurs de Bernard Saucier ? Que de gens à rencontrer…… » (p. 17)

    « Elle hésita, tentée une seconde d'envoyer McEwen vers eux, mais c'était elle la responsable de tout en l'absence de Jean-Jacques Gagné. Elle avait tenté de le joindre après avoir prévenu Provencher…… » (p. 20)
     

  • Thèmes de l'homophobie, de l'homosexualité et de la vengeance intimement liés dans le cadre de l'enquête policière.

    « – C'est vrai, j'oubliais que c'est ton petit ami. Penses-tu qu'on ne le sait pas que tu le manges des yeux? [……] On n'a rien dit parce qu'il travaille bien et parce que tu remplaces le docteur, mais on est tannés de vous avoir dans la face. Ce n'est pas votre place, ici. » (p. 116)

    « – C'est une drôle de coïncidence, fit Joubert. Mais c'est possible. C'est moi qui devrais l'interroger. Peut-être qu'avec un autre gay, il sera plus à l'aise. » (p. 156)

    « Comment imaginer qu'un esprit vengeur se cachait dans cette communauté depuis trente ans? Graham eut l'impression désagréable que toutes ses intuitions relevaient de l'absurde : trente ans de vengeance! N'était-ce pas invraisemblable? » (p. 224)
     

  • Narratrice omnisciente parsemant le récit de son enquête tortueuse d'allusions à des petits plaisirs gastronomiques qui servent d'exutoire à la pression journalière inhérente au métier de détective.

    « Alain poussa la porte-moustiquaire pour sortir la salade de pommes de terre du réfrigérateur.
    – Les magrets sont cuits.
    – J'apporte la sauce aux framboises.… » (p. 138)

    « Rouaix était sur place. Ils avaient convenu de souper ensemble. Graham avait fait mariner de l'agneau pour des brochettes, préparé une salade d'épinards aux pacanes, coupé un cantaloup et disposé des tranches de serrano dans un grand plat pour grignoter pendant que la viande cuirait sur le barbecue. » (p. 191)

    « …Provencher se vit offrir un verre dès qu'il franchit le seuil.
    – Une bière? Du vin? fit Rouaix. Je viens d'ouvrir un petit vin de Cassis délicieux. » (p. 192)

Langue

  • Registre de langue courant dans la narration, mais populaire dans certaines séquences rapportées ou dialoguées truffées d'anglicismes, de régionalismes ou de québécismes.

    « Une chose cependant l'avait frappée : l'homme était un orateur-né et elle s'était étonnée qu'il ait fait carrière dans les affaires plutôt qu'en politique où son charisme lui aurait sûrement rallié des partisans. Certaines femmes affirmaient que c'était un homme séduisant, grand, costaud, mais Graham ne trouvait aucun charme à ce large front, ce nez trop fort, ces lèvres trop pleines. » (p. 12)

    « – Non. Lui, il a continué avec la dope. Il a fait du cash, […] Ça ne m'étonne pas. Il aurait pu vendre n'importe quoi à n'importe qui. Il dealait, mais il vendait aussi toutes sortes de bébelles pour distraire les gars. Saucier le trouvait drôle. Et ils avaient du fun à parler ensemble en espagnol. » (p. 124)

    « Je suppose que c'est Cliche-la-mémère qui vous a parlé de moi? » (p. 176)

    « Maud Graham et André Rouaix avaient d'ailleurs l'habitude de luncher au Yuzu…… » (p. 244)
     

  • Nombreuses phrases courtes, souvent elliptiques, qui ajoutent au caractère dogmatique de Maud Graham; abondance de phrases interrogatives à l'instar du processus de l'enquête et révélant parfois l'état d'esprit des personnages.

    « Même si Saucier avait beaucoup d'ennemis, Graham continuerait à creuser les liens entre la victime et ses proches. Il y avait trop d'argent en jeu. Et trop de tensions. » (p. 101)

    « ……peut-être était-elle un peu jalouse de tous les loisirs dont disposait cette femme.
    Non. Aurait-elle préféré faire du bénévolat plutôt que se rendre au travail? Non. Elle aimait trop découvrir les secrets des criminels, étudier leur mode opératoire. La chasse. » (p. 238)

    « – La question est : savait-il qu'il hériterait de cet argent? Ça m'étonnerait…… Saucier lui faisait un cadeau chaque année. En quoi consistait ce présent? Si c'est du fric, il aurait abattu sa vache à lait? » (p. 244)

    « – Je vous ai dit tantôt que j'allais chercher mon cadeau et que je retournais chez nous ensuite. That's it, that's all.
    Avait-il été assez convaincant? Se pouvait-il que les enquêteurs en sachent plus sur Livia et lui? »   (p. 250)
     

  • Figures de style variées (p. ex., métaphore, énumération, euphémisme, comparaison, ironie), mais peu nombreuses, en accord avec le ton propre au roman policier qui se veut dépouillé d'artifices et de lyrisme.

    « Il savait bien que ses bourreaux ne le toucheraient pas ce jour-là, pressés par la partie de hockey qu'ils disputeraient à dix-sept heures, mais l'angoisse ne le quittait pas, trop puissamment installée dans tout son être, tendant chaque nerf, oppressant chaque neurone, vrillant ses pensées qui convergeaient vers une seule solution : disparaître. » (p. 10)

    « Une fille et un garçon lui ressemblaient, mêmes traits durs, même bouche lippue, alors que les autres présentaient des traits beaucoup plus délicats. [……] Les cheveux de Saucier étaient gris, aujourd'hui. Et ne deviendraient jamais blancs. » (p. 26)

    « Gabriel, lui, avait la peau lisse des autochtones, les cheveux noirs comme une nuit en forêt et un corps mince aux muscles longs qui évoquaient la souplesse d'un couguar. » (p. 47)

    « …Provencher leur annonça aussitôt qu'il avait récupéré le dossier de Serge Brûlotte.
    – Un individu particulièrement sympathique : agression, trafic de drogue et pour finir un vol à main armée. Arrêté deux fois. » (p. 129)

Référent(s) culturel(s)

  • Plusieurs allusions à des villes du Québec et à certains de leurs sites (p. ex., Québec, le Château Frontenac, le Saint-Laurent, Rimouski, l'Auberge du Mange Grenouille, la Mauricie, Trois-Rivières, Charlevoix) ainsi qu'à des publications existantes (p. ex., Le Soleil, un quotidien québécois, et L'actualité médicale, un journal à l'intention des médecins francophones).

 

Pistes d'exploitation

  • Inviter les élèves à noter, en cours de lecture, les indices qui leur permettraient de résoudre le meurtre.
  • Demander aux élèves de rédiger quelques paragraphes supplémentaires décrivant le procès de Francis Guérin ou sa vie en prison.
  • Inviter les élèves à relever, sur une carte géographique du Québec, les nombreux déplacements de Maud Graham et de certains membres de son équipe lors de leur enquête.
  • Demander aux élèves de démontrer l'ouverture d'esprit de Chrystine Brouillet, dans ce roman, face à l'homosexualité.
  • Proposer aux élèves de raconter, s'il y a lieu, des expériences qu'elles ou ils auraient vécues lors de visites en territoire autochtone.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, vérifier les connaissances antérieures des élèves au sujet du roman policier.
  • Avant la lecture, animer une discussion sur des sujets délicats abordés dans l'œœuvre (p. ex., intimidation, homophobie, vengeance).
  • À intervalles réguliers, durant la lecture, demander aux élèves d'inculper un des personnages suspects en se basant sur les indices recueillis.
  • Après la lecture, inviter une policière ou un policier à parler d'intimidation et de drogue.
  • Proposer aux élèves la lecture d'une autre œœuvre de Chrystine Brouillet (p. ex., Double disparition) dans le but d'étoffer le portrait physique et moral du personnage Maud Graham.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : La portée des mots, Tricia Foster : Caché.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : IDÉLLO – Capsules de formation, Capsule de formation : Visages de l'intimidation.