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Gribouillis barbares

Un jeune touriste montréalais arrive à Grande-Digue où, dit-il, « c’est plate à mort, y a rien qui se passe ». Pourtant, à voir le nombre de chalets construits le long de la côte, il semble que les gens se plaisent beaucoup dans ce petit village du sud-est du Nouveau-Brunswick. Sauf Madame Privé, la nouvelle venue. Elle ne supporte personne autour de chez elle et ne pense qu’à protéger son terrain de l’érosion. Tant pis pour le beau paysage et le plaisir des vacanciers! Or, on ne brime pas la liberté des gens sans en subir les conséquences. Madame Privé l’apprendra à ses dépens.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Deux personnages principaux, Simon, le narrateur, qui réside à Grande-Digue avec son père et qui s’y plaît bien, et son cousin Benoît, venu visiter son père et qui, lui, trouve le temps bien long; plusieurs personnages secondaires, Eugène, père de Simon, Wilhelm Prescott, père de Benoît et époux de tante Emma, ainsi que les voisins, Marie Paris, la Française, Allister Biddington, avec son accent britannique, Anne-Marie Jeannette DesRuisseaux dite Madame Privé, la propriétaire malcommode du château, Toto, la chef du club de motards ainés, puis sa copine, Maman-Bonbon.

    « Quand même, entre Montréal et Grande-Digue, il y a toute une différence! Je [Simon] m’enflamme :
    – À Grande-Digue, il y a de l’espace en masse. D’un côté, la forêt et les champs sans clôture; de l’autre, la mer. Puis, il y a deux quais où sont amarrés les bateaux de pêche et quelques voiliers. » (p. 13)

    « Benoît a passé toute sa vie à Montréal. Il aura bientôt 14 ans. Pour lui, Grande-Digue, c’est une autre planète. Pas de métro, pas d’autobus, pas de centre commercial, pas de ci, pas de ça : 
    – Y a rien qui se passe, c’est plate à mort. Si seulement c’était comme à Old Orchard! » (p. 13)

    « Bien sûr, Anne-Marie Jeannette DesRuisseaux – c’est son nom – a de l’éducation. (Nous nous sommes renseignés.) Elle a fréquenté les meilleures écoles, est diplômée de l’Université Laval, y a même enseigné plusieurs années. Elle respecte aussi la loi civile, évidemment. Elle n’a jamais tué, ni molesté personne, ni porté atteinte à la propriété d’autrui. Cependant, elle semble ignorer tout des règles de la civilité les plus simples, comme la politesse, la jovialité, l’amabilité, le respect d’autrui. Bref, tout ce qui fait qu’une personne est d’agréable compagnie ou de bon voisinage. » (p. 27-28) 

  • Intrigue comportant plusieurs péripéties qui piquent l’intérêt du début à la fin; sujets pouvant plaire autant aux adolescentes qu’aux adolescents et leur permettant de faire des liens avec leur vécu (p. ex., aventure, amitié, humour, liens familiaux, complicité, vandalisme, voisinage).
  • Présence d’éléments graphiques expliquant le sens contextuel de mots ou de phrases (p. ex., deux points, lettres majuscules, points de suspension, caractères italiques); texte pleine page séparé en sept chapitres bien identifiés; bref propos au sujet de l’auteure et table des chapitres à la fin de l’œuvre; illustrations en noir et blanc, à intervalles réguliers, soutenant la compréhension tout au long du roman. 

    « Suzanne, la blonde de Benoît, habite à Montréal. Depuis le début de l’été, elle lui a envoyé cinq lettres. Elle veut tout savoir : comment ça se passe à Grande-Digue, s’il s’entend toujours bien avec sa mère adoptive… » (p. 10)

    « – Je vous interdis de lancer des roches dans l’eau! On garde la plage propre ici. C’EST UNE PLAGE PRIVÉE! » (p. 25)

    « Benoît et moi, nous décidons d’examiner les alentours, question d’évaluer les dégâts. À gauche comme à droite, rien ne semble suspect. Devant non plus, sauf… » (p. 64)

    « Ce sont mes amis, les Mama’s and Papa’s Bikers, un club de motards aînés. » (p. 75)

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre, style simple et facile à comprendre; plusieurs mots familiers et expressions populaires utilisés selon le contexte.

    « Toutes, mais absolument toutes ses roches ont été peintes en tire-la-langue de couleur écarlate! Benoît pouffe de rire.
    – Oh! que ça clash! dit tante Emma, amusée. » (p. 34)

    « Qui est-ce? Je me redresse pour mieux voir. La silhouette porte un seau, mais n’a pas de pelle. Pêcher des coques à cette heure-ci, ça ne tient pas debout. Qui est donc ce sacré menteur? Soudain, je le reconnais. C’est papa! Mais que fait-il sur la côte à cette heure-ci? » (p. 45)

    « – Madame Privé? Elle est partie à Toronto pour la semaine…
    Mon père s’illumine comme une lampe à kérosène :
    – Torvice, Simon! Pourquoi ne me l’as-tu pas dit plus tôt? » (p. 62)
     

  • Texte contenant une variété de types et de formes de phrases favorisant une lecture fluide et dynamique.

    « Sur la porte vitrée, nous apercevons une grande inscription "À VENDRE". Nous sommes stupéfaits. Qui a placé cette pancarte? Est-ce une plaisanterie des vandales? En retournant derrière pour avertir les autres de notre découverte, nous voyons arriver par l’allée du Héron un gros camion blanc portant l’inscription : "G. DESROCHES DÉMÉNAGEUR". » (p. 65)

    « Benoît est là, lui aussi. Il sourit timidement les mains dans les poches, comme il fait toujours en présence des adultes. Nous nous taisons pour contempler la mer si large, si bleue. "Qu’il est agréable d’être en si bonne compagnie!" pensais-je en moi-même. "Si tout le monde s’entendait aussi bien, peut-être n’y aurait-il plus jamais de guerre." » (p. 74)
     

  • Emploi fréquent de comparaisons, d’onomatopées et d’expressions figurées qui viennent enrichir le texte.

    « À quelques brasses devant elle, un berger allemand d’environ un mètre soixante-dix, équipé d’une gueule de requin, gronde comme une tronçonneuse. » (p. 24)

    « "Wouf! Wouf! Wouf!" fait le molosse. "GRRRRR…"
    "MIAOUWW  fchhhh…" fait le chat de Marie Paris. » (p. 48)

    « …Je prends mes jambes à mon cou et galope comme jamais je n’ai couru, en direction du chalet de tante Emma. » (p. 56)
     

  • Séquences descriptives dévoilant les émotions ressenties par les personnages et permettant de se faire une image mentale des événements.

    « Je me débats. Mais le gros me tord le bras par derrière en me plaquant contre son énorme poitrine de cuir. J’étouffe. Il plante ses ongles dans ma peau. Je sens la montre qu’il porte au poignet droit me percer la gorge. Au secours! Je rue, je crache, je me tords. À tout prix m’échapper. » (p. 56)

    « Nous sommes de plus en plus mêlés. Tout se précipite. D’abord les roches peintes, ensuite la présence des motards sur la dune, puis le château vandalisé. Maintenant l’affiche "À VENDRE", l’arrivée d’un camion de déménagement et enfin une missive de Madame Privé. Nous avons besoin d’explications, nous allons en avoir. » (p. 65)
     

  • Séquences dialoguées témoignant des relations entre les personnages.

    « Marie Paris se fâche :
    – Ah non! Vous n’allez pas recommencer! Je cherchais mon chat. Minette va où bon lui semble, vous le savez bien!
    – Comme tout le monde sur les côtes de Grande-Digue, renchérit mon père.
    – Ah! vous, le pêcheur de coques, taisez-vous!
    Mon père explose :
    – Me taire, moi! Un chat, ça ne dérange personne. Mais un chien qu’on laisse courir après tout ce qui bouge sur la plage…
    – Eugène a raison, dit tante Emma. Il n’y a plus un seul enfant sur la côte, depuis vous et votre satané chien, Madame P… 
    Elle allait dire "Privé"… Wilhelm s’étouffe :
    – Hum… Ne nous énervons pas, dit-il en s’approchant des roches. Après tout, ce ne sont que des graffitis de gamins. C’est évident. » (p. 36)

Référent(s) culturel(s)

  • Référence à deux quotidiens francophones, Allô Police et l’Acadie Nouvelle.
  • Référence à des artistes de la francophonie canadienne soit Rock Voisine, Denis Richard et Lina Boudreau.
  • Mention d’une université francophone canadienne, l’Université Laval à Québec.

Pistes d'exploitation

  • Former des équipes et, dans un premier temps, proposer aux élèves de faire une recherche afin de relever les attraits touristiques de Grande-Digue et de la région environnante. Les inviter, par la suite, à créer un dépliant touristique afin de mettre en valeur cette région du Nouveau-Brunswick.
  • Relire avec les élèves la lettre laissée par Madame Privé et les inviter, en dyades, à réagir à cette lettre en utilisant le genre de texte de leur choix (p. ex., calligramme, chanson-rap, lettre ouverte, critique).
  • Recueillir des articles de journaux ou de magazines traitant d’incidents de vandalisme et en faire une lecture avec les élèves. Animer une discussion au sujet des causes possibles du vandalisme, de ses diverses formes, des conséquences directes sur les victimes et des conséquences sociales qu’entraînent de tels gestes; encourager les élèves à relater des faits vécus, vus ou entendus pour appuyer leurs propos. Former ensuite des équipes et leur proposer de rédiger une chronique journalistique traitant d’un des sujets discutés préalablement et de la publier dans le journal scolaire ou communautaire.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture du texte, situer la région de Grande-Digue sur une carte géographique ou à l’aide d’Internet afin de bien comprendre le contexte de l’histoire.
  • Présenter les caractéristiques du dépliant touristique et de la chronique journalistique afin d’en faciliter la rédaction.
  • Soulever le fait que l’œuvre contient, au sujet de la nationalité, certains préjugés qui sont toutefois présentés en contexte (p. ex., Marie Paris, la Française, Sir Biddington, avec son accent british).
  • S’inspirer de quelques extraits du roman à titre d’exemples et de contre-exemples pour revenir sur certaines habiletés interpersonnelles (p. ex., coopération, respect de l’autre, écoute active) permettant de communiquer et d’interagir avec les autres de manière positive et constructive.