Green Mustang
Cette pièce très contemporaine explore, avec réalisme et humour, « la complexité des relations exogames et de l’éducation des enfants non seulement bilingues, mais aussi biculturels ».
(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)
Cette pièce très contemporaine explore, avec réalisme et humour, « la complexité des relations exogames et de l’éducation des enfants non seulement bilingues, mais aussi biculturels ».
(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)
« ÉRIC – Le chef du Département veut que j’enseigne un autre cours… à des débutants…
AMANDA – Ah oui?
ÉRIC – … à des Anglais.
AMANDA – Puis?
ÉRIC, se tournant vers elle – Amanda, j’suis professeur de littérature… depuis plus de trente ans. J’ai ma permanence au Département… et on veut que j’enseigne de la grammaire… à des petits imbéciles qui savent ni lire ni écrire. » (p. 21)
« ÉRIC – […] J’ai jamais pu comprendre pourquoi tu voudrais faire une Maîtrise en « English Literature » (Prononçant avec dédain.) quand nous avons de si belles œuvres littéraires en français.
MONA, se levant, elle vient s’asseoir sur un pouf devant le fauteuil de son père – Parce que je voulais te défier, mon cher p’tit papa! Ç’a toujours été la grande motivation dans ma vie. Défier le professeur Lechasseur. » (p. 27)
« MONA – […] Quand j’étais adolescente, j’faisais des choses juste pour te faire chier! J’suis bête comme ça. Toute ma vie… toute… toute… toute mon… mon « being », c’est de rendre ta misérable vie encore plus misérable. » (p. 27-28)
« MONA – Et maman? Elle était une mauvaise habitude… comme ses cigarettes?
ÉRIC – Ta mère, elle était la plus belle femme que j’avais… Est-ce qu’on parle de la Mustang ou est-ce qu’on parle de ta mère?
MONA – Bien, maman…
ÉRIC – Écoute! Ta mère, elle a fait un choix…
MONA – Tu y as parlé depuis ce soir-là? » (p. 31)
« AMANDA – Si tu es vraiment fier de moi, laisse-moi avoir ma liberté. (Elle jette le jonc dans un des verres vides.) Reprends-le, le jonc qui nous unit, car moi aussi je veux la trouver, cette fierté.
ÉRIC – Bien… eh… bien…
AMANDA – Laisse-moi aller! » (p. 40)
« AMANDA – Avec la centralisation des écoles… les gens de Carpenter ont été envoyés à Wakaw… puis là, nous autres les Ukrainiens, on a pas mal perdu notre identité.
[…]
AMANDA – […] Plus tard, quand j’étais à l’école… après la mort de ton gido… Trudeau parlait des langues officielles. Baba voulait que j’devienne bilingue, alors on a déménagé à Saskatoon. » (p. 49)
« Mona s’arrête et revient vers son père.
MONA – L’as-tu déjà comprise, maman?
ÉRIC – Quoi?
MONA – C’est peut-être la raison pourquoi elle est partie! Parce que t’étais jaloux de ses succès. Mais parce que tu souffres mal les Anglais.
ÉRIC – Qu’est-ce que ça l’a…
MONA – Tu lui disais toujours de parler en français dans ta maison.
ÉRIC – Puis?
MONA – Ouais.
Un temps. Silence. » (p. 71-72)
« ÉRIC – […] mes cheveux volent dans toutes les directions, comme ceux d’Esméralda, dans les bras de son Quasimodo sur les remparts de Notre-Dame de Paris. » » (p. 9-10)
« ÉRIC – Laissons faire les médecins… à moins que ce soient les médecins de Molière. (Un temps.) Non. Bien. Revenons à nos brebis. Tu disais? » (p. 13)
« ÉRIC – […] Bien sûr, mon père avait un autre rêve pour moi. L’éducation formelle n’a jamais été sa première motivation. » (p. 34)
« ÉRIC – Tu as raison, Amanda, ce Nicolas Charlier a une belle plume. » (p. 37)
« ÉRIC – … Au début, ma belle Amanda, tu étais comme ce vin… ouais tu étais une puissance moyennement corsée, avec une touche d’austérité… mais avec le temps est venue la récompense : une riche et savoureuse pointe de truffes. Comme ce vin costaud et ayant de la mâche, tu n’es pas pour n’importe qui, mais pour celui qui recherche à la fois intensité et complexité. » (p. 41)
« Aux lumières, Éric est debout au fond, tourné vers la porte menant à la cuisine et aux chambres à coucher. Amanda sort d’une chambre à coucher. Elle a son manteau sur son bras et sa valise dans l’autre main. Elle s’arrête face-à-face devant Éric.
AMANDA – Et tu penses que j’ai pas pensé à l’impact de mes actions? » (p. 61)