Contenu
- Personnages principaux, Gabrielle, jeune fille compatissante, qui revivifie un chien blessé, et Jade, son nouvel ami canin, qui lui raconte sa vie.
« Elle décida de s’en approcher lentement en retenant son souffle, quand, tout à coup, dans l’épaisse bruyère, elle aperçut les yeux d’une grosse bête qui la fixaient sans bouger.
[…]
Quelques secondes plus tard, elle vit cette bête fermer les yeux pour ensuite laisser tomber sa grosse tête dans l’épais coussin d’herbes.
[…]
La bête ne bougeait toujours pas. C’est alors qu’elle constata, à sa grande surprise, que cet animal imposant n’était autre qu’un gros chien, qui, de toute apparence, devait être épuisé ou très malade. » (p. 11)
« – Gabrielle, c’est moi, Jade, qui te parle.
Elle figea sur place, ne pouvant croire que ces paroles étaient sorties de la gueule de Jade.
Pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas, elle s’en approcha lentement. Jade la fixait de ses grands yeux verts.
– Mais est-ce vraiment toi qui as parlé? lui demanda-t-elle, en s’agenouillant près de la tête de l’animal.
– Oui, c’est bien moi.
Pourtant, elle ne rêvait pas. Mais là encore, elle n’arrivait pas à le croire.
– Nous devons retourner à la maison et le dire à mon père, s’entendit-elle dire à haute voix.
– Non, non, surtout pas, lui commanda Jade. Tu dois être la seule à m’entendre parler. J’ai bien des choses à te révéler de ma vie que ni toi ni personne d’autre ne connaissez, et que, plus tard, tu auras à raconter à tous les enfants. » (p. 27-28)
- Nombreux personnages secondaires, dont le père de Gabrielle, qui vient au secours de Jade, le vétérinaire, qui lui prodigue des soins, ses nombreux propriétaires, tantôt sympathiques, tantôt cruels, tels qu’un couple qui l’adopte sans réfléchir, le couple âgé qui s’occupe de lui jusqu’au décès de l’homme, le fils de l’homme défunt, qui lui démontre peu d’amour, la voisine d’en face, qui le sauve d’une situation lamentable, les employés de la Société pour la protection des animaux, qui l’enlève d’un foyer abusif, la sœur de la voisine, qui accepte de prendre soin de lui, le voleur qui tente de cambrioler la maison, ainsi que le voisin, qui doit le reconduire chez le vétérinaire pour le faire euthanasier.
« – Non, il n’est pas mort, et nous n’avons pas de temps à perdre. Reste près de lui. Je vais chercher l’auto, une couverture et de l’eau. Nous irons directement chez le vétérinaire. Il faut faire vite. En attendant, frotte ta main dans le gazon humide et passe-la-lui sur la langue, il a grandement besoin d’eau. » (p. 13-14)
« Entre-temps, le vétérinaire n’avait pas chômé.
Il avait hydraté l’animal en lui injectant un liquide dans les veines, lui avait administré une bonne dose d’antibiotiques pour guérir sa plaie infectée et faire baisser sa fièvre, et avait finalement lavé et pansé cette vilaine blessure. » (p. 16)
« Malheureusement, la décision de faire l’acquisition d’un chiot n’avait pas été mûrement réfléchie par ces gens, qui ignoraient qu’un jeune enfant et un jeune chien ne font pas bon ménage. » (p. 34)
« – Je me sentais heureux en entrant dans la maison de ce couple âgé. Comme je l’avais espéré, ils vivaient seuls.
En voyant ma chambre, mon bol d’eau et ma nourriture, j’ai compris qu’ils étaient déterminés à ne pas revenir à la maison les mains vides ce jour-là. » (p. 42)
« À la demande de la mère, le fils accepta de me prendre chez lui. Elle répétait à son garçon que son père serait aussi très content de cette décision.
[…]
J’ai vite compris qu’il ne m’acceptait que pour faire plaisir à sa mère, qui voulait à tout prix que rien de fâcheux ne m’arrive. » (p. 46-47)
« Entre-temps, alors que je m’encourageais en me disant que j’allais vivre de meilleurs jours lorsque le printemps serait arrivé, une dame au grand cœur entra dans ma vie à mon insu.
J’étais loin de penser que la dame qui vivait en face de chez moi et que je voyais dehors presque tous les jours serait celle qui allait me prendre en pitié. (p. 58-59)
« Et quand finalement tout fut prêt, l’un d’eux vint me caresser le dos en me disant qu’à l’avenir j’allais enfin dormir au chaud. Je vis l’autre monsieur arranger l’intérieur de ma première petite maison en y plaçant un gros coussin pour mon confort. » (p. 61)
« La voisine m’aurait bien adopté pour le reste de mes jours, mais elle s’était engagée depuis longtemps à faire du bénévolat là où on la sollicitait.
[…]
Elle fit donc des arrangements avec sa sœur qui demeurait en banlieue d’Edmundston, au Nouveau-Brunswick. » (p. 77)
« Il sonda la porte. Elle était sous clé. Sans perdre de temps, il tira de sa poche des outils et en plaça un dans le trou de la serrure. Il n’y avait plus aucun doute dans mon esprit; c’était un voleur, qui était sur le point de commettre un crime. » (p. 82)
« C’était évident qu’il avait fermenté un plan possiblement en vue de me tuer en route. De cette manière, il n’aurait pas à se rendre chez le vétérinaire et empocherait tout l’argent que mon maître, en toute confiance, lui avait remis. À mes yeux, il n’était qu’une vilaine crapule. » (p. 90)
- Roman émouvant dont la trame narrative s’organise autour de l’amitié forgée entre une petite fille et un chien errant; intrigue riche en rebondissements; de nombreux retours en arrière, sous la forme de souvenirs, relatant la vie de Jade; thèmes exploités (p. ex., empathie, entraide, amitié, mort) aptes à intéresser le lectorat visé.
- Mise en page aérée; texte réparti en 15 chapitres numérotés; éléments graphiques (p. ex., tirets, guillemets, deux-points, premier mot de chaque chapitre écrit en lettres majuscules) qui facilitent l’interprétation de l’œuvre; liste des œuvres du même auteur, table des matières et dédicace au début de l’œuvre; renseignements sur l’auteur à la quatrième de couverture du livre.
Langue
- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., anéanti, cambrioleur, bâclée, épris, chômé) et expressions du registre familier (p. ex., m’a mis au monde, flanquer une claque) compréhensibles à l’aide du contexte.
- Prédominance de phrases transformées; très nombreuses phrases déclaratives dans la narration; emploi de l’imparfait et du passé simple de l’indicatif; narration au « je » qui contribue à la crédibilité de l’histoire de Jade.
« Les humains disent que les chiens n’ont pas la notion de temps, mais je peux te dire que les semaines vécues seul dans ma cage furent assez longues d’après moi. Puis, un jour, un jeune couple qui cherchait un petit chien pour jouer avec leur seul enfant, d’un an à peine, me trouva beau et aimable.
Après m’avoir examiné de la tête aux pattes, ils décidèrent de payer le prix minimum correspondant à la sorte de chien sans noblesse que j’étais, mais cela ne m’inquiétait pas. La chance de faire partie d’une petite famille suffisait à me combler. » (p. 33-34)
- Figures de style (antithèse, comparaison, personnification, expression, énumération) qui ajoutent de la tendresse au récit.
« Ses yeux moitié fermés, moitié ouverts, lui donnèrent l’impression que le pauvre chien faisait un effort pour la regarder. » (p. 11-12)
« J’étais libre comme le vent. » (p. 43)
« Les oiseaux les saluaient en tourbillonnant au-dessus de leurs têtes, chacun y allant de son chant le plus gracieux en signe de bienvenue sur leur territoire. » (p. 67)
« Puis, comme un cheveu sur la soupe, comme vous dites souvent, voilà qu’apparaît ce même jeune homme dont l’allure louche m’était restée en mémoire. » (p. 81)
« Le bonheur que j’éprouvai d’avoir évité une mort affreuse à ce petit chevreuil me fit oublier tous mes problèmes, mes déboires, mes ennuis, enfin, tout de moi. » (p. 97)
- Prédominance de séquences narratives qui permettent de suivre le fil des événements et reflètent les sentiments et les états d’âme de Jade; séquences dialoguées peu nombreuses montrant les relations entre les personnages.
« La nouvelle de cette heureuse découverte s’était vite répandue dans le voisinage. Une semaine après son arrivée chez Gabrielle, Jade était assez bien pour recevoir de la visite. Les voisins et amis entraient à pleine porte pour le voir. Il avait l’air d’apprécier ces marques d’attention.
Une dizaine de jours déjà s’était écoulée. Cette nouvelle addition dans la famille les avait tous rapprochés, chacun faisant de son mieux pour rendre la vie agréable à l’animal.
Et puis, un soir, le père rassembla les membres de la famille dans le salon pour leur parler. Il avait l’air sérieux et aussi un peu triste.
– C’est sûr que nous sommes tous heureux d’avoir Jade avec nous, surtout toi, Gabrielle, à qui il doit la vie. Mais avant que nous soyons tous épris de lui pour de bon, il faut s’informer et essayer de trouver son maître. (p. 18-19)
« Un chien qui est aimé ne désire rien d’autre que de se coucher au pied de son maître, de lui obéir en tout temps, et de le défendre s’il y a lieu.
Pour nous, il est difficile de comprendre pourquoi certaines personnes se procurent des chiens pour les attacher sans leur offrir une seule caresse ou sans les tolérer à l’intérieur de leurs foyers de temps à autre. D’aucuns vont avancer l’idée qu’ils sont simplement là pour éloigner les voleurs. Mais un chien attaché, qui ne peut pas aller plus loin que sa corde, n’empêchera sûrement pas un cambrioleur d’arriver à ses fins. » (p. 76)
Référent(s) culturel(s)
- Mention de lieux au Nouveau-Brunswick, soit la rivière Restigouche, la ville d’Edmundston et le village de Charlo.
- Mention de lieux au Québec, soit Montréal, Rimouski, la Gaspésie et la baie des Chaleurs.
Pistes d'exploitation
- Suggérer aux élèves, regroupés en dyades, d’effectuer une recherche sur les différentes sociétés ou les groupes et associations, dans leur communauté, qui viennent en aide aux animaux dans le besoin, puis de préparer un dépliant informatif. Exposer les travaux au centre de ressources de l’école.
- Proposer aux élèves, regroupés en équipes, de transformer le récit de Jade en bande dessinée en choisissant les événements les plus importants de sa vie. Les inviter à présenter leur travail au groupe-classe.
- Poser aux élèves les questions suivantes : Est-ce que toutes les familles devraient adopter un animal? Quels sont les critères à considérer avant de prendre cette décision? Leur demander de créer, regroupés en dyades, une affiche traitant des responsabilités liées à l’adoption d’un animal (p. ex., temps, choix d’animal, environnement, famille, aspect monétaire). Animer une mise en commun afin de leur permettre de présenter leur travail au groupe-classe, puis exposer les affiches dans des endroits bien en vue dans l’école.
Conseils d'utilisation
- Animer une discussion portant sur les mesures de sécurité à prendre lorsqu’on rencontre un animal blessé.
- Accorder une attention particulière aux sujets délicats dont on traite dans le roman, soit la cruauté envers les animaux, l’euthanasie et le décès d’un être cher.
- Présenter ou revoir les caractéristiques du dépliant informatif et de l’affiche.
- Encourager les élèves à lire une autre œuvre traitant d’une relation maître et chien, soit Le chien dont personne ne voulait, dont la fiche pédagogique se trouve dans FousDeLire.
- Noter que l’adverbe « moitiés » ne prend pas de s (p. 13), le verbe « faisant » s’écrit « faisait » (p. 60), « l’un deux » s’écrit « l’un d’eux » (p. 61) et le mot « de » doit être supprimé dans la phrase « Certains faisaient une de marche de santé… » (p. 80).
Ressource(s) additionnelle(s)
- IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 3e à 6e année, Série : Sam Chicotte, Pourquoi la mort?
- IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 1re à 4e année, Série : Amélie et compagnie, Mission au secours du chien errant.