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French Town

French Town est une pièce aux multiples entrées, et chaque personnage est porteur de sa propre histoire, c’est aussi et peut-être surtout un récit de violence qui exacerbe les conflits fondamentaux mythiques. À French Town, on vénère la virilité, la femme n’a qu’une fonction subalterne et le conflit qui résulte de ce déséquilibre apporte le malheur que ne peuvent réparer ni la religion, ni la montée sociale, ni l’amour. Existe-t-il encore d’ailleurs, cet amour, est-ce que tout n’est pas régi par une haine inscrite au plus profond de chaque individu? Ouellette ne donne à ses créatures que très peu d’espoir de s’en sortir.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Quatre membres d’une même famille qui racontent simultanément leurs souffrances, leurs frustrations et la façon dont ils ont choisi de composer avec celles-ci.

    « SIMONE
    Martin, lui. Y est pas comme les deux autres… (pause) Peut-être qu’y va avoir des enfants, lui… Y va peut-être mettre de l’espoir dans la famille… Mais va être trop tard… pour moé.
    PIERRE-PAUL
    Maman est morte.
    SIMONE
    Je suis morte quelques jours avant l’Action de grâce.
    PIERRE-PAUL
    Morte, adjectif, e. » (p. 20)
     

  • Thèmes dominants tels que la quête d'identité, la souffrance, le complexe d’Électre, la violence, le rejet, l'isolement, l’abus et le désespoir.

    « PIERRE-PAUL
    Je ne veux pas que mon petit frère vive la même vie de brutalité ignorante que j’ai vécue dans cette maison. » (p. 46)

    « PIERRE-PAUL
    Ça a commencé par un coup du revers de la main. J’ai fléchi le genou. Puis des coups de poing. Je me suis écroulé par terre. Puis des coups de pied. J’ai crié. Lui, il hurlait, saoul, aveuglé par sa rage. » (p. 73)
     

  • Indices implicites qui contribuent à l’intrigue et permettent de reconnaître les conflits et le contexte socioculturel dans lequel évoluent les personnages ainsi que leurs traits caractéristiques et la façon dont ils interagissent et vivent leur réalité.

    « PIERRE-PAUL 
    Gilbert, comme je l’avais prévu, ne lègue à sa femme et à nous, ses enfants, que des dettes. Il a hypothéqué l’avenir pour se saouler. Heureusement que moi je suis prévoyant. » (p. 47)
     

  • Nombreux sauts de l'action dans le temps et dans l'espace; retours en arrière fréquents utilisés pour présenter la réalité, les états d’âme de cette famille dysfonctionnelle.

    « MARTIN
    Quand p'pa était à l'hôpital, pis que m'man ou Cindy m'amenait visiter, j'aimais pas ça. Y me faisait peur. Y était blême, quasiment bleu. Tout maigre. On voyait les veines palpiter autour de ses yeux. » (p. 44)

    « SIMONE 
    Ma mère, mes tantes étaient fortes. Eux autres qui soignaient les animaux […] Les hommes travaillaient des longs shifts pis y avaient pas le temps d’aider. Mais c’est quand même les hommes qui menaient. » (p. 79) 

Langue

  • Registre courant, familier et populaire (voire vulgaire); niveaux de langue caractérisant et séparant les personnages.

    « CINDY
    Chrisse de câlice de tabarnak! Veut pas partir, le vieux sacrament! » (p. 15)

    « PIERRE-PAUL
    C’est gentil de ta part… (pause) Et toi [Martin], tu te portes bien? Depuis une semaine, je laisse des messages sur ton répondeur. Débordé par les examens, hein? C’est bien. Il faut travailler fort afin de récolter une bonne moisson. Nihil sine labore. » (p. 28)
     

  • Niveau de difficulté approprié à ce genre littéraire en raison, entre autres, du vocabulaire et de la concision des phrases.

    « CINDY
    Je lâche la poignée. Maudit chrisse de tabarnak de câlice d’ostie! Saute sur le litte, me cogne la tête au plafond du premier coup. Maudit tabarnak! » (p. 38)

Pistes d'exploitation

  • Comparer cette pièce à celle de Michel Tremblay, Les Belles-Soeurs.
  • Inviter les élèves à faire une courte recherche sur l'industrialisation dans le nord de l'Ontario.
  • Analyser le rôle du père et de la mère à l’intérieur de la famille.

Conseils d'utilisation

  • Préparer les élèves à la lecture et au contexte d’une œuvre contenant certains régionalismes, des blasphèmes et du langage vulgaire.
  • À cause du niveau de langue utilisé par certains personnages (p. ex. Cindy), accompagner les élèves peu familiers avec cette façon de s'exprimer.
  • Aborder, avec doigté, les thèmes délicats dont : la mort, l’abus, la violence, l’égalité des sexes et le suicide.
  • Présenter l’historique du Théâtre Du Nouvel-Ontario pour mettre l’œuvre en contexte.