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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Feu, tome 4 – En 1837, j’avais dix-sept ans

Guillaume Vaillant est le benjamin d’une famille nombreuse de Canadiens-Français vivant sur une terre proche de Saint-Eustache. Contrairement à ses frères et sœurs, qui sont à la merci des seigneurs ou travaillent à l’exploitation du bois pour les marchands anglais, il estime que l’avenir appartient à ceux qui ont de l’instruction.

Jeune et idéaliste, Guillaume rêve d’un pays meilleur. Au cœur du soulèvement des Patriotes, il fera l’expérience de la vie, se confrontant à l’amour impossible avec Marguerite, dont le père est d’allégeance opposée.

En 1837, ce rêve de liberté commence à prendre forme et Guillaume a dix-sept ans.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal, Guillaume Vaillant, entouré de nombreux personnages secondaires qui nous font découvrir les métiers ainsi que la vie familiale, sociale et politique de l’époque.

    « L’enfant ouvre alors tout grand sa main en étoile et décline mentalement le nom de ses frères sur chacun de ses doigts.
    Sur le pouce, il y a Joseph, le plus vieux. Il s’occupe de la ferme du père, lourdement handicapé […] Sur l’index se distingue Louis. Voyageur et coureur des bois, […]
    Sur le majeur vient Laurent, […] Guillaume sait seulement de ce frère qu’il travaille très fort afin d’acquérir une terre loin d’ici. […]
    Sur l’annulaire triomphe Charles que nul n’est en mesure de vaincre au tir au poignet. […]
    L’auriculaire représente Félicien même si, selon l’ordre des naissances, sa sœur Julie y figurerait. » (p. 13-14)

    « – C’est plein de bon sens, l’ père, corrobore Joseph. La mère, elle a du cœur même si elle a tendance à vouloir tout mener… » (p. 117)

    « Isolée dans son monde, Marguerite flaire qu’à l’extérieur du moulin les esprits s’échauffent de part et d’autre tandis que, à l’intérieur où nul n’a droit de prononcer un mot contre le seigneur, tout est calme en apparence. » (p. 348)

    « Il ne voit que Chénier étendu dans la neige, les membres tressautant avant de mourir. » (p. 510)

  • Un narrateur omniscient racontant le quotidien de Guillaume, ses aspirations et son implication dans le soulèvement des Patriotes; séquences dialoguées ponctuant les moments forts du récit, donnant vie aux personnages et dévoilant leur personnalité.

    « Séduit par cette animation, Guillaume remarque des chaussures de cuir verni et il prête l’oreille à des phrases dites, selon la mode du jour, moitié en anglais, moitié en français. Ravi, il aperçoit des journaux parmi les colis livrés. » (p. 183)

    « Guillaume rêve de devenir instituteur, mais il n’y a pas d’écoles normales pour en former et il n’y a plus d’écoles pour instruire le peuple. » (p. 255-256)

    « – Holà, citoyen! Holà! s'exclame-t-il en abordant l’homme.
    – Qu’est-ce que tu veux, toé?
    – Ben, que tu les laisses partir.
    – Pas question. C’sont des chouayens. Surtout c’lui-là, riposte l’homme en montrant Joseph-Antoine du doigt.
    – Bah! C’est juste de la p’tite bière, c’lui-là. Perds pas ton temps avec lui. C’est à Montréal que s’trouvent les vrais ennemis. » (p. 417)
     

  • Intrigue ayant pour toile de fond une rébellion nourrie d’idéalisme; thèmes susceptibles d’intéresser aussi bien les filles que les garçons (p. ex., patriotisme, famille, liberté).

    « – …Le Bas-Canada, c’est chez nous, les Canadiens. » (p. 205)

    « – Vive Scott! Vive Girouard! Vive Papineau! Vive Chénier! lance la foule. » (p. 211)

    « Elle n’a pas tort, mais Guillaume déteste que sa mère lui dise ce qui est bon ou pas bon pour lui, qu’elle lui dise quoi faire ou ne pas faire, quoi dire ou ne pas dire… Grr! » (p. 199-200)

    « Ils ont voulu gagner le pain de la liberté à la sueur de leur front, goutte de sève d’érable par goutte de sève, fibre par fibre sur les métiers à tisser, coup de pagaie par coup de pagaie pour rapporter le thé, le tabac, le whisky. "Liberté, pain du peuple." » (p. 383)
     

  • Caractères typographiques variés (majuscule, gras, italique) utilisés notamment pour indiquer les titres et les sous-titres ou pour insister sur un mot; section intitulée Lumière sur l’histoire (p. 535-538), où l’auteure parle des personnages historiques et des pertes matérielles subies dans le comté des Deux-Montagnes. 

    « Nous deux
    1837, 3 septembre, écurie de service aux clients du moulin de la Dalle, chemin de la Grande Côte. » (p. 359)

    « La mort dans l’âme, Joseph-Antoine Fournaize voit brûler le village. SON village. Il n’a pas le cœur à célébrer la victoire, car ce n’est pas SA victoire. D’ailleurs, il se demande s’il s’agit bien là d’une victoire. » (p. 511)

    « Séraphin Doré et Alexis Lachance ont chacun une rue nommée en leur honneur dans le quartier Rivière-Nord à Saint-Eustache. » (p. 535)

    « Deux villages et une dizaines de rangs anéantis. Deux églises brûlées… » (p. 537)

Langue

  • Registre de langue courant dans la narration mais familier, voire populaire, dans les dialogues en raison de l’absence de scolarité des habitants.

    « Son père l’a emmené dans leur pièce de blé, lui expliquant que chaque épi fournissait des grains qui, une fois moulus, donnaient la farine avec laquelle on faisait le pain. Et que, pour ce pain de froment, leur ancêtre avait combattu les Anglais et perdu un fils sur le champ de bataille. » (p. 14-15)

    « – Icitte, on a la paix. Personne peut nous voir. À c’t’heure, devine c’que j’ai pour toé sous ma chemise.
    – Des papermannes?
    – Non, c’est Louis qui donne des papermannes. J’te laisse une autre chance. » (p. 18)
     

  • Vocabulaire précis, mais accessible au lectorat visé; champs lexicaux liés notamment à l’amour, à la religion catholique et aux coutumes.

    « C’était bon, nouveau, enivrant. Un courant merveilleux la transportait au fabuleux royaume, jusqu’alors inconnu, de l’amour. » (p. 112)

    « Selon la doctrine de la religion catholique, il commet là un sacrilège, car communier ainsi en état de péché le conduirait tout droit en enfer s’il venait à mourir. » (p. 265)

    « Il y eut des chants, des prières, des hosties déposées sur les langues et la coutume de prendre, en sortant de l’église, une pincée de ces grains bénits pour les mélanger aux grains que les habitants s’apprêtaient à semer. » (p. 295)
     

  • Phrases de types et de longueurs variés; nombreux procédés stylistiques (p. ex., personnification, comparaison, énumération, ellipse, interrogation) servant, entre autres, à mettre en relief les sentiments des personnages et à créer des atmosphères; phrases toutes faites ayant des airs de dictons.

    « Mais sa petite voix d’enfant aux pieds nus ne se rendra jamais jusqu’à lui, si impressionnant et digne sur l’estrade, avec ses beaux habits et ses paroles comme des oiseaux vivants qui s’envolent vers la foule. » (p. 81)

    « Hier, ils ont ri, chanté, dansé. Bu et mangé. Raconté des histoires et parlé de politique. » (p. 121)

    « Ce livre dédié au peuple s’adresse-t-il aussi aux Canadiens? Leur quête pour la souveraineté du peuple les mènera-t-elle à des représailles dans le feu et dans le sang? Et leur roi, dans son palais à Londres, est-il de ceux-là qui veulent étouffer la liberté? Ces paroles sont-elles une prophétie? Ou une mise en garde? » (p. 259)

    « Ah! L’instruction, Joseph, c’est la porte de l’avenir. » (p. 28)

    « "Les patates sont pour les Anglais; le blé, pour les Français", disait ce dernier. » (p. 43)

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreux référents culturels de la francophonie canadienne parmi lesquels des noms de lieux, de journaux et de personnages (p. ex., Saint-Eustache, le canal Rideau, L’Ami du peuple, La Minerve, Papineau, Montferrand).

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de créer la maquette d’une seigneurie à l’époque de l’occupation anglaise.
  • Demander aux élèves de relever des faits qui montrent la pauvreté dans laquelle vivaient les Canadiens français à l’époque de la rébellion.
  • Inviter les élèves à écrire des articles au sujet de la période des Patriotes et à les publier dans un journal semblable à L’Ami du peuple ou à La Minerve .
  • Demander aux élèves d’écrire un discours sur la liberté en s’inspirant de l’allocution de Papineau (p. 300 à 303) et de le présenter devant la classe.
  • Inviter les élèves à noter des situations où les personnages, qui semblent parfois plutôt rustres, démontrent leurs sentiments.

Conseils d'utilisation

  • Comparer les amours impossibles de Guillaume et Marguerite à ceux de Roméo et Juliette.
  • Expliquer l’histoire des Patriotes afin que les élèves puissent comprendre les enjeux dont il est question dans ce roman.
  • Présenter un bref survol des trois premiers tomes de cette saga historique, dont les fiches descriptives sont disponibles dans FousDeLire, afin que les élèves apprécient davantage ce quatrième roman de la série Feu.
  • Expliquer aux élèves qu’on utilisait le mot « Canadiens » pour désigner les francophones à l’époque.
  • Avertir les élèves de l’emploi de mots et d’expressions tels que « Ces maudits Anglais » (p. 23) et « Damned french dogs » (p. 389), qui traduisent la violence, la haine et le mépris des partis qui s’affrontaient dans ce soulèvement.
  • Avertir les élèves que certains mots utilisés pour désigner les membres des Premières nations peuvent offusquer; dans les séquences de discours direct, les personnages les appellent « Sauvages » (p. ex., p. 103) et, dans le récit, le narrateur fait référence aux « Indiens » (p. ex., p. 157). L’appellation « Autochtones », qui a cours aujourd’hui, démontre l’évolution des mentalités depuis le début du 19e siècle et rétablit le statut des peuples qui habitaient le Canada avant l’arrivée des Européens.
  • Expliquer aux élèves certaines pratiques du clergé de l’époque pour imposer sa loi aux fidèles (p. ex., refus de la communion, menace de l’excommunication qui condamne à l’enfer, interdiction d’enterrer certaines personnes, dont les bébés non baptisés, en terre consacrée).