Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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Et d’ailleurs

Après nous avoir livré sur scène et par écrit Les murs de nos villages et Gens d’ici, Jean Marc Dalpé part à la découverte de New York, Paris et Sudbury. Attablé devant un café ou une bière dans les restaurants de New York, dans les cafés de Paris ou dans les hôtels du nord, le poète se fait observateur des réalités parfois crues du monde qui l’entoure. Du hard-rock des hôtels du Nouvel-Ontario au jazz de New York en passant par les accordéons de Paris, Jean Marc Dalpé nous fait sentir le rythme quotidien d’ici et d’ailleurs dans un langage qui s’apparente au pouls de la rue.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Recueil de poèmes décrivant les états d’âme de l’auteur, tout au long de son voyage, et où l’identité franco-ontarienne est mise à l’épreuve.

    « Je ne chanterai pas Paris
    j’en suis incapable
    je demeure l’étranger
    la langue pour dire Paris n’est pas la mienne
    boire au même zinc que Prévert et Vian   
    m’a appris la distance qui nous sépare
    et que les liens sont d’ailleurs » (p. 41)
     

  • Plusieurs descriptions de lieux, de situations et de personnages qui permettent de suivre l’itinéraire du poète et de pénétrer dans son univers personnel; éléments visuels (p. ex., cartes postales et photos) qui ajoutent à la vraisemblance de l’œuvre.

    « Une journée à Sudbury
    automne '82
    durant la fermeture
    d’Inco et de Falconbridge » (p. 13)

    « je marche Paris avec toi Serguei
    jusqu’à la rue Mouffetard » (p. 47)

    « J’ai ta langue et la danse de ta langue
    qui me déshabillent
    J’ai l’odeur de ton sexe
    dans la mémoire de ma
    moustache » (p. 73)
     

  • Poèmes en vers libres, titrés, de longueurs variées; strophes irrégulières et marquées par un certain rythme créant ainsi une musicalité à travers les poèmes.

    « En moi
    une trompette résonne au coin de la 47ième
    En moi
    une guitare s’endort en face d’un MacDonald’s
    En moi
    un vendeur de hot dogs vend des hot dogs
    En moi
    des patins à roulettes roulent
    En moi
    des stéréos ghetto blaster à cassettes cacassent » (p. 30)
     

  •  Narrateur participant.

    « tout se tait
    soudain
    quelque chose quelque part en moi
    éclate
    et j’ai tout chaud
    soudain
    il ne reste que cette chaleur » (p. 66) 

Langue

  • Registres courant et familier comprenant des blasphèmes, des propos dérogatoires et parfois vulgaires, ainsi que plusieurs mots de langue anglaise et de langue vernaculaire.

    « Après-midi de lavage
    laundromat du Moulin à fleur
    t.v. placotte et chiale
    silence des machines réservées
    aux habits de travail » (p. 16)

    « What you sayin’ Jack Daniels
    what you sayin’… you fuckin’ nigger slum boy shit? » (p. 29)

    « Nous aurons mille ans et un jour
    Nos voiles seront comme une fanfare de baleines
    Nos mers seront doucement rageuses et sensuelles » (p. 76)
     

  • Nombreuses figures de style (p. ex., métaphore, répétition, personnification, comparaison, énumération) qui permettent d’apprécier la richesse de l’œuvre tout en ajoutant parfois à sa complexité.

    « l’aube se prépare à saigner l’est
    encore une fois » (p. 26)

    « En moi
    Broadway
    se colle les cuisses à mon pantalon
    pose ses lèvres dans mon cou
    relève sa jupe » (p. 32)

    « dans trois jours, je serai à Paris
    dans trois jours, je serai à Paris
    dans trois jours… » (p. 37)

    « je lui serai laquais, puce
    bourreau et amiral
    licence et barrière
    architecte et charrieur de briques
    voyage, trajet, course, envol » (p. 76)  
     

  • Champs lexicaux évocateurs des thèmes du recueil (p. ex., drogue, violence, sexualité, identité franco-ontarienne) convenant au lectorat visé.

    « I get no kicks from champagne…
    Jack Daniels est poussé dans une ruelle
    par trois jeunes blancs
    mere alcohol doesn’t thrill me at all…
    après lui avoir pris ses 13 dollars 86 cents
    I get no kicks from cocaine… » (p. 34)

    « "Dis donc… t’es Québécois?"
    attends, redis le [sic]
    que je retrouve bien la couleur de ta voix
    toute sa rondeur
    " Ah bon! L’Ontario, tu dis! "
    voix comme ta crinière et ta barbe
    pas tout à fait blonde et mal rasée » (p. 45)

    « au lieu
    je fais chuchoter mon pénis
    dans du papier brun et raide » (p. 52)

Pistes d'exploitation

  • Inviter les élèves, dans le cours de musique, à composer une trame sonore pouvant convenir à un des poèmes du recueil.
  • Dans le cours de sociologie ou d’histoire, étudier les différences et les similitudes entre les villes de Sudbury, de New York et de Paris telles que décrites dans le recueil et dans la réalité.
  • Effectuer une recherche au sujet de la Nuit sur l’étang qui a lieu à Sudbury.

 

Conseils d'utilisation

  • Réagir avec un esprit critique aux valeurs véhiculées dans le recueil et remettre en contexte le traitement de sujets délicats.
  • Revoir les caractéristiques du style libre en poésie.
  • Écouter certains poèmes du recueil qui font partie du spectacle Cris et blues.
  • Consulter TFO pour l’interprétation d’un des poèmes du recueil.
  • Préparer les élèves au langage quelquefois vulgaire de certains poèmes.