- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; emploi de mots nouveaux que le contexte permet de définir (p. ex., saindoux, rafiot, hululer, pantois, babiche).
« Marc-Antoine s’était à peine éloigné d’elle que la fermière quitta le marché avec sa charrette. Elle entra rapidement dans une ruelle, loin des regards inquisiteurs. Elle saisit aussitôt un panier et avec célérité, se mit à casser ses œufs un par un dans un chaudron et à fouiller les coquilles pour découvrir les pièces d’or qu’elle convoitait. » (p. 24)
« QUE LES AUTOCHTONES ÉTAIENT FIERS, nobles et gracieux lorsque des scalps rouge cramoisis pendaient à leur ceinture comme autant de trophées, de preuves de carnages et de victoires remportées! Il fut une époque où il était impossible pour un Autochtone de prétendre à la bravoure et d’obtenir l’estime de la tribu sans ces décorations. Pour en devenir propriétaire, aucun d’entre eux ne reculait devant une telle entreprise, fut-elle hasardeuse et téméraire. » (p. 131)
- Variété de types et de formes de phrases qui contribuent à la lisibilité de l’œuvre et favorisent une lecture dynamique.
« Aussitôt, ses paupières furent collées par la résine. Il comprit du coup qu’il s’était fait avoir. Il appela : "Au secours! Au secours! on a volé les fauvettes." Mauvais Esprit arriva à la rescousse, mais peine perdue. Ours blanc put à peine se débarrasser de la résine agglutinée sur ses yeux. […]
Rien ne pouvait l’atteindre. "Ours blanc, on va finir par t’attraper, abandonne donc cette course folle à l’instant!" lui lança Mauvais Esprit. » (p. 61)
- Emploi de figures de style (p. ex., métaphores, énumérations, comparaisons) qui viennent enrichir le texte.
« Les jambes à mon cou, je m’élançai aussitôt vers le poulailler.
Rendu à l’intérieur du poulailler, je sentis tout à coup une brise qui me glaça les os.
Là, quelle ne fut pas ma surprise d’apercevoir les douze poules qui refusaient de couver des œufs à l’allure de pierre! » (p. 56-57)
« La nouvelle se répandit à la vitesse de l’éclair. Dès lors, tous les habitants de Québec se mobilisèrent en voiture, en calèche et même à pied sec vers le Parlement pour interroger le Premier Ministre. Tous pleuraient à chaudes larmes, comme ils l’avaient fait au premier engloutissement du pont qui, lui aussi, et de la même façon, avait pris congé de la ville par une nuit d’avril. » (p. 73-74)
« On put, à ce moment-là, voir le long voile de la mariée glisser sur les chutes. Elles se dévoilaient d’une blancheur immaculée, comme une neige fraîchement tombée. » (p. 93)
- Séquences descriptives qui apportent des précisions sur les événements, les personnages ou les lieux de l’action.
« Lorsque vient le temps des voyages de noces, les nouveaux mariés du monde entier se retrouvent tous aux chutes du Niagara, toujours merveilleuses, grâce à Musclatou qui les nourrit de sa force amoureuse, et d’Azimut, de sa beauté unique. Le voile d’Azimut reste toujours collé aux chutes. Toutes les promesses d’amour, prononcées depuis ce jour et jusqu’à la fin des temps, sont partagées par les amoureux, qui viennent professer leur amour et satisfaire leur curiosité aux chutes du Niagara. » (p. 94-95)
- Séquences dialoguées qui témoignent de la relation entre les personnages.
« À ces mots, le sage Koloma, sorcier du village, se leva. La voix pleine d’angoisse et de peur, il commanda :
– De grâce, ne tirez pas. Enlevez-vous cette idée-là de la tête.
– Pourquoi s’en priver? demanda un jeune guerrier. J’ai justement besoin de plumes pour mes flèches taillées.
– Pourquoi cette interdiction? Pourquoi cette défense? demanda une autre voix pleine d’arrogance.
– Il ne s’agit pas d’un aigle ordinaire, répondit Koloma qui ne pouvait garder le silence. Ce serait pure folie que de vouloir le tuer, car qui sait ce qu’un tel acte pourrait nous attirer. » (p. 141)