Anatomie de la fiche Anatomie interactive
Ajouter au bac de lecture

Chroniques du Nouvel-Ontario, tome 3 – Les routes incertaines

« Au restaurant, il commanda du champagne et s’occupa de tenir le verre de sa sœur bien rempli. Légèrement grisée, Rose-Delima riait […]. Germain se réjouissait de la voir si heureuse, mais il songeait avec crainte que, lorsqu’ils retourneraient chez elle, il lui faudrait bien sortir la page du journal qu’il tenait pliée dans sa poche depuis ce matin. De toute évidence, elle ne savait rien. »

Happée par la période turbulente, mouvementée de la Seconde Guerre mondiale, la première génération née dans le Nord de l’Ontario entame sa vie adulte sur des routes incertaines. Rose-Delima reverra-t-elle Donald, celui qu’elle aime mais que la culture, et maintenant la guerre, séparent? Jean-Pierre deviendra-t-il médecin, comme il le souhaite? L’entreprise commerciale des Marchessault réussira-t-elle?

Du Nord ontarien à l’Afrique, en passant par Montréal, Ottawa et l’Europe, les chemins tantôt se croisent tantôt s’éloignent sans qu’un retour aux sources soit pour autant assuré.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Troisième et dernier tome des Chroniques du Nouvel-Ontario, couvrant la période de 1938 à la fin des années 1960 et reprenant le fil de la vie de certains personnages issus des premières Chroniques du Nouvel-Ontario.

    « Les éléments s’étaient déchaînés sur la ville de Montréal […] et les journaux de ce matin du 19 août 1938 parlaient de cité lacustre… » (p. 9)

    « À Noël […], une carte de Noël des Stewart apprit à Rose-Delima qu’un autre être qui lui était particulièrement cher était également dans l’armée : Donald, l’ami d’enfance qu’elle n’avait jamais cessé d’aimer. » (p. 43)

    « Tous les dimanches durant la belle saison, la famille et les amis se réunissaient au lac des Roseaux. Ce dimanche de juillet 1968 ne faisait pas exception. » (p. 222)

    « – La Côte d’Ivoire? Tu te rends à Abidjan? […]
    – C’est là qu’habite le père Alexandre Sellier, tu sais celui qui nous a sauvé la vie lors du feu de 1916. Il faut que tu ailles le remercier en personne. Je veux qu’il te connaisse. » (p. 235)
     

  • Quatre personnages principaux (Rose-Delima, Donald, Jean-Pierre et Germain) affrontant les hauts et les bas du quotidien; nombreux personnages secondaires parmi lesquels d’anciens amoureux, des parents, des amis et des collègues de travail.

    « …Rose-Delima apprit que Donald avait été nommé ministre […]
    Elle s’imaginait le rencontrant au détour d’un corridor, dans l’ascenseur. Ah, non. Elle ne le laisserait pas bouleverser sa vie de nouveau. […] Sa paix, elle l’avait payée très cher. » (p. 126-127)

    « Elle se retourna et le cœur de Germain fit un bond dans sa poitrine : Élise! » (p. 181)

    « Depuis la visite inopinée de Donald Stewart, des émotions contradictoires s’agitaient dans le cœur du père Alexandre Sellier. » (p. 263)
     

  • Narrateur omniscient révélant le contexte socioculturel et les valeurs de l’époque.

    « Depuis quelques semaines, elle conservait soigneusement ses coupons de rationnement de sucre et de viande justement pour cette occasion. Elle mit le couvert sur la table de bridge qui, avec le divan-lit, un réchaud électrique et deux chaises, constituait l’ensemble de son mobilier. » (p. 67)

    « Pour lui, c’était un motif de fierté que sa femme reste à la maison, qu’elle ait une bonne et vive comme une dame. » (p. 94)

    « – …Il suffit de rappeler le Règlement XVII, le manque de représentation et la difficulté d’avancement des nôtres dans la fonction publique fédérale, l’unilinguisme anglais qui règne partout. » (p. 109)
     

  • Thématique axée sur l’adaptation des personnages principaux au milieu urbain et sur leurs préoccupations concernant, entre autres, la langue, l’adultère et l’aisance financière.

    « Jean-Pierre ne croyait pas si bien dire. Il allait vite s’apercevoir de la distance – tant géographique que sociale – qui séparait Val-d’Argent de Montréal. » (p. 11)

    « – Vous voulez m’obliger, moi, une Canadienne française, à parler anglais à une compatriote au cours d’une conversation privée? » (p. 54)

    « – Nous ne sommes plus des enfants, Donald. Tu es marié, tu as une femme et deux enfants… Que dirait ta femme si elle nous voyait? » (p. 143)

    « …Je veux que tu m’aimes autant que je t’aime. Une maîtresse, j’en ai une légitime à la maison […], elle ne m’aime pas vraiment. Ça ne l’empêche pas d’apprécier les avantages qu’il y a à être Madame Germain Marchessault. » (p. 190)

Langue

  • Registre de langue courant dans la narration, mais parfois familier dans certaines séquences dialoguées.

    « Sa vie solitaire se meublerait d’un fils-neveu qui deviendrait médecin […] Il ferait son orgueil et la vengerait des insultes qu’elle avait essuyées alors qu’elle grimpait péniblement l’échelle du succès… » (p. 9-10) 

    « – Il faut appeler le médecin, dit Germain. Qui est ton médecin?
    – Je… j’en ai pas. J’ai toujours été chanceuse. Les enfants avaient une bonne santé.
    – Bon, qui est-ce que je connais dans cette sacrée ville?… » (p. 188)
     

  • Champs lexicaux, parfois évocateurs de l’époque, liés à divers thèmes (p. ex., automobile, habillement, guerre, toponymie du Nord ontarien). 

    « Malgré deux portières enfoncées, l’examen révéla que la voiture de Nadim était encore en état de fonctionner. Tel n’était pas le cas de la Chevrolet. Le pare-choc arrière, replié sur les roues, en gênait la conduite. » (p. 21-22)

    « Qu’allait-elle porter ce soir? La robe de lainage gris avec un nœud rouge? Non, ça faisait trop écolière. Plutôt celle en crêpe bleu royal avec le décolleté drapé et des manches courtes. » (p. 47)

    « De chacune de ces grottes, les canons de 75 et les armes lourdes d’infanterie pouvaient à loisir faucher les soldats comme dans une galerie de tir. » (p. 97)

    « À North Bay, il bifurqua vers la gauche et suivit la rive du lac Nipissing. » (p. 160)
     

  • Nombreuses figures de style (p. ex., métaphore, personnification, allégorie) dans la narration et dans les dialogues. 

    « Son partenaire se creusait la tête pour trouver les mots qui lui permettraient de faire sourire cette déesse de glace… » (p. 27)

    « L’idée lui vint tout à coup qu’elle avait peut-être déjà jeté son dévolu sur un rival. La jalousie le mordit au cœur. » (p. 78)

    « – Voyons, tu ne crois tout de même pas que tu es le premier amant de Leila? Elle est très belle. D’autres papillons ont tourné autour de cette flamme et se sont brûlé les ailes. » (p. 80)
     

  • Phrases parfois longues et complexes, surtout dans les extraits descriptifs ou explicatifs.

    « Artiste de talent, doué d’une imagination furibonde, inventeur du maringouinifuge, liquide noirâtre et nauséabond qui faisait fuir les humains plus que les insectes, il était typique des personnages originaux et excentriques dont s’enorgueillit l’histoire de cette région. » (p. 162)

Référent(s) culturel(s)

  • Référents culturels de la francophonie canadienne et internationale (p. ex., Collège Sainte-Marie de Montréal, Ordre de Jacques-Cartier, Règlement XVII, Université d’Ottawa, lac à la Martre); quelques allusions à la France et à la Côte d’Ivoire.

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de comparer le rôle de la femme dans le roman Les routes incertaines au rôle qu’elle occupe aujourd’hui.
  • Demander aux élèves d’écrire une lettre qu’Alexandre Sellier aurait pu envoyer à Rose après qu’il eut rencontré Donald.
  • Inviter les élèves à ajouter un chapitre au roman Les routes incertaines.

Conseils d'utilisation

  • Présenter les nombreux personnages et expliquer le rôle que certains jouaient dans les deux premiers tomes des Chroniques du Nouvel-Ontario.
  • Encadrer la lecture de certains extraits à caractère sexuel ou empreints de préjugés courants à l’époque de la Deuxième Guerre mondiale.
  • Si le roman La quête d’Alexandre est disponible, demander aux élèves de lire les chapitres les plus significatifs au sujet du feu de 1916.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 12e année, Série : Le pays dans l’âme, L’Ontario français.