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2Chroniques du Nouvel-Ontario, tome 1 – La quête d’Alexandre

Au début du siècle, la construction du chemin de fer vers le nord de l’Ontario amène la découverte d’importants gisements d’or et d’argent. Prospecteurs, aventuriers, bûcherons et fermiers affluent de partout vers cette région sauvage. De nombreux jeunes Québécois, suivant l’exemple de leurs ancêtres coureurs de bois, s’y rendent également. Parmi eux, le fils aîné du forgeron du village de Sainte-Amélie disparaîtra dans des circonstances mystérieuses. Alexandre, son frère cadet destiné au sacerdoce depuis l’enfance, partira à sa recherche. C’est ainsi qu’il fera l’apprentissage de la vie, de la liberté et de l’amour.

 

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Deux personnages principaux, présentés respectivement dans la première et la deuxième partie du roman, qui se rencontrent et deviennent amoureux dans la troisième partie de l’histoire, soit Alexandre Sellier, jeune séminariste qui part à la recherche de son frère dans le nord de l’Ontario, et Rose Brent, jeune orpheline du Sussex, en Angleterre, qui va rejoindre son frère Ron à Peltrie Siding, au Canada.

« Lorsqu’il fut décidé, au printemps 1913, qu’Alexandre Sellier partirait pour le Nouvel-Ontario à la recherche de François-Xavier, on croyait que ce voyage serait assez bref. » (p. 13)

« L’été où Rose Brent eut seize ans, sa mère s’éteignit dans leur petit cottage de Favisham, dans le Sussex. […] James, le fils aîné, ayant été tué à la bataille de Mafeking en Afrique du Sud, il incombait donc à Ronald de s’occuper de sa sœur. Mais celui-ci avait émigré au Canada alors que Rose n’avait que dix ans et on avait rarement de ses nouvelles car il voyageait beaucoup et travaillait souvent dans des régions éloignées et inhabitées de ce vaste pays. » (p. 125)

« – Alexandre Sellier? C’est vous qui habitez chez Joe Vendredi?
– Comment le savez-vous?
– C’est mon mari qui vous a amené dans sa voiture le jour de votre arrivée. Je suis Rose Stewart. […]
Alexandre qui avait, depuis qu’il l’avait posée, l’envie folle de la reprendre dans ses bras, lui entoura les épaules. […]
Bientôt elle le vit revenir, ses longues jambes foulant le sol du pas assuré de l’homme habitué à la forêt, et observa avec curiosité ce sauveteur inespéré qui avait tout à coup surgi alors qu’elle se trouvait en si mauvaise posture. Elle vit des épaules robustes, un chapeau renvoyé à l’arrière découvrant des cheveux bruns sagement lissés sur le côté comme un écolier modèle, encadrant un front haut et large. » (p. 221-222)

  • Nombreux personnages secondaires dont la famille Sellier, qui habite le petit village de Saint-Amélie-de-la-Vallée dans les Cantons de l’Est, le Père Paradis, qui accueille Alexandre à son arrivée dans le nord de l’Ontario, Jim Kentick, Tom Clegson et Jos Noustook, compagnons de voyage d’Alexandre, Ron Brent et son épouse Nellie, qui reçoivent Rose à bras ouverts, dans le Nouvel-Ontario, Doug Stewart qui gagne le cœur de Rose et devient son époux, Eugène et Alma Marchessault, fermiers voisins des Stewart et enfin, Joe Vendredi, un vieux Métis, chez qui s’installe Alexandre à son arrivée à Sesekun.

« En descendant à la gare Pisa, il aperçut Charles qui l’attendait avec la carriole. […] Alexandre regarda avec affection ce frère jovial, son cadet d’à peine dix-huit mois.
Comme il se l’était imaginé […] le père qui avait cessé son travail un peu plus tôt pour quitter son tablier de cuir et laver son visage et ses bras noircis par la fumée du feu de forge; la mère, tout à la joie de revoir son fils presque prêtre et qui levait sur lui ses beaux yeux gris brillants de larmes. […] Puis il se tourna vers ses frères et sœurs qui se tenaient silencieux […] Émilie et Maria, toutes deux devenues de jolies jeunes filles, l’aînée rousse, la cadette brune et rieuse comme Charles. Les jumeaux, Pierre et Paul, qui devaient avoir treize ans maintenant […] Cécile et la gravité de ses huit ans. Et enfin, Estelle, le bébé de quatre ans […] » (p. 26-27)

« – Père Paradis! Je vous amène de la visite.
La porte s’ouvrit et une espèce de colosse barbu parut sur le seuil. Chaussé de mocassins, une carrure de bûcheron, une énorme barbe noire qui s’étalait sur sa poitrine et montait le long de son visage pour rejoindre les cheveux noirs touchés d’argent. Deux yeux noirs et vifs regardaient Alexandre à l’abri des sourcils broussailleux. Il tendit une large main velue. » (p. 55)

« – Ça doit être Jim Kentick qui vient chercher Tom. Allons les saluer. Tu feras connaissance puisque c’est probablement avec eux que tu voyageras. » (p. 60)

« Deux jours plus tard, le fringant Jos Noustook était là. Grand, élancé, les pommettes saillantes, les yeux noirs et impénétrables comme une nuit sans lune, les dents éclatantes […] » (p. 83)

« Une jeune femme enveloppée d’un grand tablier blanc s’approcha de la porte en essuyant ses mains enfarinées. […]
– Est-ce que vous seriez…
Elles se mirent à rire. Nellie lui tendit les deux mains et l’entraîna dans la maison :
– Vous êtes Rose. Comme Ron va être heureux. […]
C’était son frère cet homme maculé de boue et de fumée, noir comme un charbonnier? » (p. 146)

« Quand Ron et Nellie revinrent, on se mit à discuter de la date du mariage. […]
– Non, dit Doug. Puisque j’ai été assez chanceux pour être choisi, je n’ai pas envie de tenter la chance. J’ai déjà parlé au Révérend. Il a accepté pour lundi, lundi en huit.
Doug avait eu gain de cause. Le mariage aurait lieu dans huit jours. » (p. 174)

« L’air était calme et la fumée s’élevait toute droite de la cheminée des Marchessault. […] Une jeune femme lui ouvrit et leur fit de grands signes d’entrer tout en leur souhaitant une bienvenue volubile dans une langue étrangère. […] Rose vit qu’elle était grande, les hanches et la poitrine généreuses, le teint coloré. […] Eugène Marchessault, plus court que sa femme, avait des yeux gris et ronds dans un visage couleur de brique couronné par une masse de boucles châtaines, le front têtu, le corps musclé. » (p. 186-188)

« – Enfin, voisin, c’est une façon de parler. C’est un jeune homme du nom d’Alexandre Sellier. Il va passer quelque temps chez Joe Vendredi, le vieux Métis qui habite un camp de l’autre côté du Bazil’s Creek et qui vit de trappage. » (p. 212)

  • Roman passionnant qui propulse le lectorat dans une aventure au nord de l’Ontario; intrigue riche en péripéties qui s’inscrit dans un contexte social et historique; histoire alternant entre la vie des habitants, qui doivent lutter contre les forces de la nature et les conflits découlant de la coexistence de cultures différentes, et l’amour naissant entre Alexandre et Rose; nombreux retours en arrière décrivant les événements historiques du début du XXe siècle; schéma narratif inachevé, l’intrigue se poursuivant dans les deux autres tomes de la série; thèmes (p. ex., survie, quête d’identité, influence de l’Église, Premières Nations et Métis, amour, nature) aptes à susciter l’intérêt du lectorat visé.
  • Mise en page simple; texte présenté en 25 chapitres et réparti en trois parties; éléments graphiques (p. ex., tirets, astérisques indiquant un changement de scène ou un laps de temps, guillemets, italiques pour marquer l’anglais, le latin ou une langue autochtone) facilitant l’interprétation de l’œuvre; dédicace, avant-propos et cartes géographiques du nord de l’Ontario en début de livre; table des matières à la fin; renseignements sur l’auteur et mention de prix littéraires remportés en quatrième de couverture.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., renégat, pécule, bringuebalant, naïade, guingan) ainsi que certains archaïsmes et canadianismes (p. ex., piastres, boucaner, bécosse, oreilles de christ) compréhensibles à l’aide du contexte; mots transformés (p. ex., J’cré qu’y’est, qu’os’ qu’on, en par cas), mots anglais (p. ex., shack, claims, carols, buggy), mots latins (p. ex., de visu, Dura lex, sed lex) et vocabulaire autochtone (p. ex., muskey, E tah pei pe seim, ko-koom) contribuant à la vraisemblance des personnages et à la réalité culturelle du milieu.
  • Phrases de base, phrases transformées et phrases à construction particulière; phrases interrogatives et exclamatives dans les séquences dialoguées traduisant les émotions des personnages; phrases généralement longues dans les descriptions; emploi de l’imparfait et du passé simple de l’indicatif.

« D’étonnement le silence se fit dans la pièce. Rosalie, elle, eut un cri du cœur: Non!
– Toi à la drave? mais pourquoi? demanda le père.
– Parce que je veux gagner assez d’argent pour payer mon voyage jusqu’au Nouvel-Ontario. » (p. 31)

« Sa forte taille toujours encerclée d’un tablier d’une blancheur immaculée, un regard bleu rendu déroutant par la taie blanche qui couvrait en partie l’une de ses prunelles, elle menait de main de maître tout l’établissement, y compris son mari Fred, un type filiforme à grand nez, et ses quatre enfants échelonnés à distance égale entre seize et dix ans, symétriquement divisés quant au sexe, les garçons ayant hérité du visage rond de leur mère et les filles, pour leur malheur, de la silhouette filiforme et du long nez de leur père. » (p. 91)

« Il cria soudain: ″C’est la fin du monde! On va tous mourir!″
Saisissant Alexandre par le bras, il le secoua.
– L’absolution! hurla-t-il. Donnez-moi l’absolution! […]
– Tais-toi, cria Alexandre au comble de l’agitation. Je t’ai dit que je ne suis pas prêtre. Confesse-toi à Dieu, en silence! […]
– Hein? Qu’est-ce que tu dis là? De quoi avait-il l’air, ce Frank Selyer? » (p. 267)

  • Nombreux procédés stylistiques (p. ex. énumération, comparaison, onomatopée, interjection, euphémisme, hyperbole, personnification) qui enrichissent le texte.

« À cette heure, la grande salle était bondée d’hommes aux costumes les plus divers, spéculateurs venus des métropoles, fermiers endimanchés, mineurs et bûcherons en chemises de grosse étoffe et bottes de cuir. » (p. 45)

« Il repère tout de suite le chef de la bande, un nommé Conroy, avec un cou comme un taureau et qui fait dans les deux cent soixante livres, pas gras. » (p. 50)

« Au moment où le cortège passait proche de la maison des Kelly, le son du fifre cessa, la grosse caisse fit entendre quelques plan! plan! et se tut aussi. » (p. 111)

« Rose n’avait pas cette liberté mais avec le temps elle apprit à faire abstraction des interminables monologues de la lingère, se contentant de faire de temps à autre des interjections comme ″Vraiment?″, ″Vous croyez?″, ″Ah!″ et ″Euh!″ qui donnaient à Mrs. Tring l’illusion que quelqu’un l’écoutait. » (p. 129)

« Mais que ça ne vous monte pas à la tête car je l’ai entendu parler en termes aussi flatteurs à la veuve Bailey qui elle, ma foi, n’était pas emballante à regarder. » (p. 160)

« ″Si seulement elle avait été un garçon, celle-là, se dit Amanda pour la centième fois, comme la vie aurait été plus simple!″ » (p. 234)

« Dans sa course terrifiante le monstre avait dévoré fermes isolées, villages et hameaux jusqu’à ce qu’il soit maté par la pluie, torrentielle à Cochrane et aux environs, plus légère vers le sud. » (p. 278)

  • Séquences narratives et descriptives, entrecoupées de séquences dialoguées, qui fournissent des informations sur une époque particulière, permettent de s’immiscer dans l’esprit des personnages et traduisent les dangers auxquels font face les premiers bâtisseurs du nord de l’Ontario.

« Alexandre rendit visite au curé de Miska, homme humble, fils de fermiers de Saint-Hugues et qu’on voyait toujours en salopettes en train de bricoler ou de bêcher dans son jardin.
– Voyez-vous, pour notre école, c’est particulièrement grave, dit-il. Depuis que le département d’Éducation nous a collé son règlement XVII l’été dernier, si on ne peut ouvrir notre école en
septembre, on perdra à jamais le droit d’enseigner le français à nos enfants.
– Comment ça? demanda Alexandre, surpris.
– D’après l’article IV de leur foutu règlement, seules les écoles fondées avant 1913 peuvent continuer à enseigner le français. Nous sommes en opération depuis 1911, donc exempts. Mais si nous ne pouvons rouvrir nos portes, je suis à peu près sûr qu’ils en profiteront pour nous enlever nos droits définitivement. » (p. 94)

« Tout était anéanti, tout ce qu’il avait acquis au prix de cinq années de labeur acharné. Une immense colère s’empara de lui. Levant ses poings crispés vers le ciel, il cria: ″Maudit pays d’enfant de chienne! Si la terre a un trou de cul, c’est icitte, dret icitte! ″
– Voyons, Eugène, gronda Alma scandalisée, tu vas pas blasphémer le bon Dieu qui nous a sauvé la vie et celle des enfants! […]
Ils virent que le poêle était tombé sur le côté. La porte du fourneau entrouverte découvrait de belles miches dorées cuites à point. » (p. 275-276)

Référent(s) culturel(s)

  • Référence aux Premières Nations et aux Métis du nord de l’Ontario.
  • Mention de nombreux villages et de nombreuses villes de l’Ontario (p. ex., North Bay, Timmins, Cochrane, Kapuskasing) où l’on retrouve des regroupements franco-ontariens.
  • Mention d’œuvres de Chateaubriand, Le Génie du christianisme, de Flaubert, Salammbô, et d’autres grands auteurs de la littérature française tels que Victor Hugo, Renan, Baudelaire et Chateaubriand.
  • Mention de la pièce musicale Le Reel du Pendu, associée à la légende du même nom et au son des Français d’Amérique.

Pistes d'exploitation

  • Au cours de la lecture, suggérer aux élèves, regroupés en dyades, de tracer sur une carte géographique l’itinéraire du voyage effectué par les deux personnages principaux, en notant les villes et les villages visités. Afficher les productions, puis animer une discussion sur leur travail.
  • Suggérer aux élèves, regroupés en équipes, de mener une recherche sur les conditions de la femme au début du XXe siècle (p. ex., santé, liberté, droit de vote). Les inviter à faire part de leurs découvertes au groupe-classe sous la forme de leur choix (diaporama, affiche, infographie).
  • Proposer aux élèves, réunis en équipes, de se mettre dans la peau de Joe Vendredi, puis de rédiger un discours dans lequel il explique au gouvernement les conditions de vie des Premières Nations et des étis. Les inviter à lire leur discours au groupe-classe, puis organiser une discussion sur les conditions de vie actuelles des Premières Nations et des Métis.
  • Analyser, en groupe-classe, l’évolution des relations entre les francophones et les anglophones de l’Ontario du début des années 1900 jusqu’à présent (p. ex., Règlement 17, Lois sur les langues officielles) en indiquant la chronologie des événements historiques marquants de l’histoire franco-ontarienne. Inviter les élèves à inventer un jeu électronique (p. ex., Kahoot) à partir des données recueillies, puis à le présenter au groupe-classe.

Conseils d'utilisation

  • Accorder une attention particulière aux sujets délicats dont on traite dans le roman (p. ex., respect des Premières Nations et des Métis, relations sexuelles et mariage à cette époque, conditions et droits des femmes au début des années 1900).
  • Conscientiser les élèves aux termes erronés et parfois blessants utilisés dans un contexte historique pour se référer aux Autochtones (p. ex., Indien, sauvage).
  • Discuter des événements entourant la Première Guerre mondiale, en toile de fond dans ce roman.
  • Encourager les élèves à lire les deux prochains volumes des Chroniques du Nouvel-Ontario, soit Entre l’aube et le jour et Les routes incertaines, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans
  • À noter, « qu’à rapportée» devrait s’écrire « qu’a rapportée» (p. 137)

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 3e à 12e année, Série : Villages et visages, divers épisodes.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 6e à 12e année, Série : Droit comme un F, Gain de cause; Nos droits, nos batailles.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : ONFR – Nos histoires, notre histoire, L’école de la résistance, Penetanguishene – 1979.