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Cavoure tapi

Une bactérie dévoreuse de pétrole pour contrer les marées noires, voilà l’objet de l’ambitieux programme de recherche d’un institut montréalais. Mais ce dernier n’est plus seul dans la course aux brevets. Des fuites surviennent, on engage discrètement Alain Cavoure pour y voir plus clair. Le détective a tôt fait de se persuader que la mort d’un des chercheurs n’est pas fortuite. Ses déductions dérangent : il est convié à une balade en forêt par deux types plus portés sur le maniement des armes que sur les plaisirs de la conversation entre adultes bien élevés. Qu’on lui tire dessus n’enlève rien à sa verve. Mais le temps presse pour qui perd son sang.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

 

À propos du livre

Contenu

  • Deux personnages principaux, dont le narrateur, Alain Cavoure, un scientifique devenu enquêteur, et Marianne, une infirmière en congé de maladie, entourés de quelques personnages secondaires dont Hubert Marchildon et Ursula Lamprecht.

    « Habituellement je filais des personnes, je prenais des photos, mon corps était mon principal instrument de travail. Et maintenant, accomplissant mon boulot de détective, je naviguais depuis deux jours sur Internet, […] Hubert avait eu raison : cette enquête me changerait de mon ordinaire. » (p. 133)

    « Je songeai aux raisons pour lesquelles Marianne m’hébergeait, à ce qui avait pu la mener à se retirer loin de la ville. Elle avait une bonne tête curieuse, elle était jolie, bien faite, elle avait le sens de l’humour, elle aimait et connaissait la musique… » (p. 152)

    « Et Ursula Lamprecht? Elle aussi je devais la rencontrer ce matin-là […] Ursula Lamprecht n’avait certainement nul besoin de sentir qu’on se moquait d’elle! » (p. 217)
     

  • Intrigue entourant le mystère qui plane autour de la mort d’Alfred Lamprecht, les fuites reliées à ses recherches et la tentative de meurtre faite sur Alain; le tout baignant dans une histoire d’amour.

    « Soudain il tourne la tête. Il a perçu un bruit, un froissement. Il a réagi trop tard; perdu dans ses pensées, il n’a pu voir le visage de son assassin; il sera mort en connaissant la raison de son exécution, en ignorant l’identité du bourreau. » (p. 14)

    « Alain Cavoure tendit la main vers le téléphone qui sonnait. Alain Cavoure, c’est moi. Je suis également celui que deux malfrats viennent de pousser dans leur voiture grâce aux arguments très métalliques que l’un d’eux tenait dans sa main. » (p. 26)

    « Ciel! songeai-je, je couche avec Marianne! J’aime ses disques, son visage, j’aime marcher avec elle […] J’aimerais qu’elle me dise « surtout, ne prends pas froid », comme dans la chanson de Ferré, et que ça dure, pas question d’avec le temps… » (p. 267)
     

  • Voix narrative particulière : narrateur surtout omniscient qui nous raconte l’intrigue et nous livre les pensées des personnages bien qu'étant lui-même participant à l’action en tant que personnage principal.

    « Il jette un dernier regard vers le corps étalé à ses pieds; des cheveux blancs flottent à la surface de l’eau, il aperçoit les lunettes échouées dans la rivière, qui n’ont pas vu venir le danger, il est partagé entre l’humiliation, le doute et le contentement… » (p. 15)

    « Elle me retira mon pantalon, mon slip, lava mes jambes couvertes de sang séché. Elle en avait vu tant d’autres et j’étais à peine conscient, elle se demanda pourquoi elle avait tardé à me dévêtir entièrement. » (p. 82)

    « Par bonheur, j’étais toujours abonné à Nature (comme je l’ai dit, je conserve mon doctorat; c’est commode, un diplôme en biologie, on ne peut être radié comme un avocat – et il se trouve sans doute moins de cupides incompétents chez nous que parmi les membres du barreau). » (p. 104)

Langue

  • Registre courant utilisé dans les séquences narratives et dans la plupart des séquences dialoguées; registre familier parfois utilisé dans les dialogues reflétant l’état d’esprit et l’authenticité des personnages.

    « Afin qu’elle ne se sente pas trop dépaysée en présence d’Hubert, notre entretien risquant d’être technique et truffé d’allusions cryptiques, je révélai à Marianne certains éléments plus délicats de l’enquête. » (p. 236)

    « – S’il s’agissait de quelqu’un à l’administration? demandai-je à Hubert, de retour à notre table et déjà prêt à céder.
    – Tu ne me surprendrais pas. Tiens, j’ai apporté ce que tu as demandé. J’ai presque tout. J’ai pris le rapport annuel à la bibliothèque, ne le perds pas. » (p. 244)
     

  • Place importante à l’humour, parfois subtil, parfois évident, tout au long du roman.

    « – Je suis tanné, dis-je. Je me sens comme un dentiste, j’en arrache tout le temps! » (p. 180)

    « Depuis dix jours, le temps, laissé à ses méfaits, avait eu tout loisir d’arroser le bureau d’Alfred d’huile essentielle de renfermé. » (p. 280)
     

  • Variété de procédés syntaxiques (p. ex., longueur et type de phrases) et de figures de style (p. ex., métaphore, personnification, allitération) permettant d’apprécier le style de l’auteur.

    « Dehors, entre-temps, le jour s’était cassé une jambe en tombant et s’était mis à pleurer. Dieu que la pluie tombait! » (p. 164)

    « Le soleil, flottant au-dessus des cimes, promenait ses reflets dorés sur ces miroirs d’incivilité, radieux, insensible aux cochonneries qu’il illuminait. La journée était une splendeur. » (p. 177)

    « Première vérification : le disque dur d’Alfred contenait 5,6 Go. Mauvais départ. Il faudrait des heures pour tout voir. Je m’avisai vite, toutefois, que l’ordinateur comprenait beaucoup de logiciels très lourds, dont deux jeux de pilotage d’avions de chasse, et tout ce que l’on peut avoir de logiciels de reproduction d’images, de sons et de fichiers graphiques, ce qui diminuait énormément la place laissée aux fichiers textes. » (p. 282)
     

  • Lexique relié aux thèmes principaux (p. ex., enquête, gastronomie) et adapté au lectorat visé; usage de termes plus techniques pour décrire des recherches, mais compréhensibles en contexte.

    « Ta mission, c’est de pousser plus loin pour confirmer la parenté entre les travaux de l’Institut et ceux des Européens, d’essayer de trouver d’autres articles et surtout de découvrir l’identité des auteurs, de l’acheteur, les affiliations, avec des preuves si possible. Voilà ton mandat. » (p. 55)

    « En plus d’être une ogresse, Pétronie était une véritable bactérie "lapine", se reproduisant à une vitesse foudroyante. Finie la bioaugmentation, la biostimulation : un tel micro-organisme permettrait de dégrader d’immenses quantités d’hydrocarbures… » (p. 64)

    « – Tu as manqué quelque chose! Gigot d’agneau farci, délicieux comme toujours. Purée aux trois légumes au parmesan et persil, petits oignons et pâtissons. » (p. 221)

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreux repères de la francophonie québécoise et quelques repères de la francophonie ontarienne et internationale.

    « De telles niaiseries à la télévision d’État m’ont toujours laissé pantois, "bouche la bée" comme disait Michel Rivard. » (p. 197)

    « – Gabrielle est une Corriveau de Hawkesbury, elle a travaillé dans un MacDo pour payer ses études. » (p. 246)

    « Entre septembre et juillet, j’ai lu Les Misérables de Victor Hugo, les mémoires de Simone de Beauvoir au complet, Guerre et paix et Anna Karénine de Tolstoï, Crime et châtiment et les Frères Karamazov de Dostoïevski… » (p. 154)

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de faire une recherche au sujet de la bactérie dévoreuse de pétrole, bactérie qui est au centre de l’intrigue dans ce roman (p. ex., Existe-t-elle vraiment? Comment peut-elle être utile de nos jours? Peut-elle nuire à l’environnement? Est-ce possible que sa découverte puisse déclencher une guerre dans le monde scientifique?).
  • Amener les élèves à débattre du cas traité à la p. 108, c’est-à-dire de Barry Hamilton, qui poursuit ses parents parce que sa mère a fumé alors qu’elle le portait dans son ventre (p. ex., Une telle cause est-elle possible dans la réalité? Le cas échéant, la plaignante ou le plaignant éventuel a-t-il des chances de la remporter? Pourquoi?).
  • Proposer aux élèves de se renseigner sur le travail d’un détective privé et sur les compétences requises pour cette profession (p. ex., tâches, qualités et études requises, connaissance des milieux, respect de la vie privée des gens, aspect légal).

 

Conseils d'utilisation

  • Faire quelques mises en garde au sujet de préjugés (p. ex., personnages politiques, femmes, choix de partis politiques) et de sujets plus délicats (p. ex., adultère, meurtre, tentative de meurtre) qui sont présents dans le roman. En profiter pour discuter de ces thèmes avec les élèves.
  • Pour créer un intérêt et une ambiance, visionner des reportages traitant des déversements de pétrole (p. ex., celui dans le golfe du Mexique), sujet dont on traite dans le roman, discuter des effets de ces catastrophes sur les animaux, les mers, la végétation, entre autres.
  • Au besoin revoir les passages plus scientifiques et techniques avec les élèves.
  • Parler aux élèves de l’aspect des droits intellectuels dont il est question dans le roman; citer l’exemple de l’Institut Arsène-Fleury, qui a payé les chercheurs pour développer Pétronie, et de la tricherie qui se situe à différents niveaux comme dans différents milieux.