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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2À la vie à la mort

Deux destins se croisent en plein milieu d’un des conflits les plus meurtriers qu’ait connu le sol canadien : la guerre de 1812. Dans la péninsule du Niagara, la jeune Françoise Chevalier doit sauver sa mère accusée de trahison. Daniel Falla, un soldat britannique encore adolescent, vient lui prêter main-forte. Ce duo improvisé réussira-t-il sa mission?

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Personnages principaux, Françoise Chevalier, adolescente courageuse, et Daniel Falla, jeune soldat britannique, qui sauvent la poudrière du fort George et portent secours à la mère de Françoise accusée de trahison envers les Britanniques.

« Françoise prend alors la parole :
– Ma mère et moi habitons Queenston. Hier, dans notre auberge, j’ai entendu une conversation. Un complot américain s’organise. On va faire sauter la poudrière de votre fort. » (p. 72)

« Martin expose rapidement la situation à Daniel :
– Il y a un intrus. Impossible de prendre la poudrière d’assaut. Si notre homme sent le danger, il va paniquer et mettre le feu aux barils de poudre à canon. Il faut absolument inciter le saboteur à sortir. Tout repose sur tes talents de persuasion, Falla.
La mission est dangereuse, mais le jeune soldat se laisse convaincre qu’il pourra réussir. Daniel se dirige vers la poudrière. » (p. 77)

« Daniel fournit alors quelques explications aux deux femmes.
[…]
– Il faut obtenir le témoignage du lieutenant Martin. Mon supérieur m’a accordé quelques jours de congé. Si Françoise le veut bien, je l’accompagnerai.
Marguerite sourit, reconnaissante. Françoise est soulagée d’avoir maintenant un compagnon de route.
[…]
Le lendemain matin, Marguerite et Françoise se font leurs adieux. La mère serre sa fille contre elle.
– Si jamais la vie nous séparait, souviens-toi toujours que je t’aime.
– Bien, voyons, maman, on se reverra dès que j’aurai la preuve qu’il me faut pour vous innocenter.
– Si le destin en décidait autrement, il ne faudra jamais t’en vouloir. Je sais que tu auras fait tout ton possible pour me libérer.
– Je trouverai le lieutenant Martin, maman, promet Françoise en larmes, je le trouverai. » (p. 130-131)

  • Nombreux personnages secondaires, parmi lesquels Marguerite Chevalier, aubergiste accusée d’avoir porté secours à l’ennemi, le lieutenant Tucker, surnommé Le Rat, qui tente de prouver la culpabilité de Marguerite, Richard Pierpoint, membre d’une unité militaire britannique, qui témoigne en faveur de Françoise lors du procès de sa mère, ainsi que le lieutenant Martin qui fournit la preuve requise pour innocenter Marguerite.

« Françoise a suivi sa mère jusqu’au fort George où, le lendemain de l’arrestation, Marguerite Chevalier fait face aux accusations portées contre elle. Exceptionnellement, un tribunal a été improvisé dans le quartier des officiers.
[…]
Un silence respectueux accueille le juge qui préside le tribunal.
[…]
– Madame Chevalier, de graves accusations pèsent contre vous. Vous auriez porté secours à l’ennemi. Je dois décider de votre culpabilité ou de votre innocence. » (p. 112-113)

« Piqué au vif, le Rat ne peut pas se contenir et rétorque :
– Pourtant je vous ai déjà vue de mes propres yeux en conversation avec nos ennemis. Il ne sert à rien de le nier, je vous ai vue. » (p. 115)

« – Monsieur le juge, ma parole vaut autant que celle du lieutenant Tucker, affirme Pierpoint. Moi aussi, je risque ma vie pour la cause britannique. Comme lui, j’ai participé au combat de Queenston Heights. Je ne suis pas un officier, mais moi, je dis la vérité. Je confirme la véracité des propos de Françoise Chevalier. » (p. 118)

« En raison de fâcheuses blessures que j’ai subies lors de la bataille de Chippawa, je suis dans l’impossibilité de me rendre au fort. C’est pourquoi je rédige ce bref message en toute hâte.
Sur mon honneur de soldat, j’affirme que la loyauté de madame Chevalier à la cause britannique et à son pays est égale à la mienne.
Lieutenant Charles Martin » (p. 157)

  • Roman historique mettant en scène deux jeunes qui réussissent à relever des défis dangereux à travers les bouleversements de la guerre de 1812; histoire qui se déroule dans l’ordre chronologique, sauf au premier chapitre où l’action fait partie du dénouement et dont la dernière phrase incite le lectorat à poursuivre sa lecture; dates parsemées dans le texte contribuant à la vraisemblance de l’histoire; thèmes exploités (p. ex., guerre, courage, amitié) permettant au lectorat de s’inspirer du leadership des personnages principaux pour surmonter les obstacles qui se trouvent devant lui.
  • Mise en page simple; œuvre répartie en 23 chapitres titrés et numérotés; éléments graphiques (p. ex., tirets, guillemets, italiques, lettrine marquant le début de chaque chapitre, notes de pied de page, symbole indiquant un changement de scène ou un laps de temps) facilitant l’interprétation du texte; titres d’œuvres de l’auteure, carte géographique de la région de Niagara, dédicace, épigraphe et devise de l’ordre de la Jarretière au début du livre; note de l’auteure, liste des personnages historiques et table des matières à la fin; renseignements sur l’auteure à la quatrième de couverture.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., prestement, stratège, blockhaus, casemate, geôle) et mots du registre familier (p. ex., bougeotte, tohu-bohu, ravigote, grabuge) compréhensibles à l’aide du contexte.
  • Phrases transformées et phrases à construction particulière; variété de types et de formes de phrases; nombreuses phrases courtes lourdement ponctuées dans les dialogues traduisant les émotions des personnages.

« Marguerite essaye en vain de se dégager de la forte poigne de l’homme et proteste énergiquement :
– Que me voulez-vous?
Le soldat serre le bras de Marguerite et la secoue sans ménagement.
– Mais arrêtez! crie Françoise, affolée. Lâchez-la! Qu’est-ce qu’elle vous a fait?
Faisant signe au premier de lâcher prise, le deuxième soldat explique avec une note de pitié dans la voix :
– Nous avons reçu l’ordre de vous arrêter, Madame Chevalier.
Marguerite toise le jeune soldat et s’indigne :
– M’arrêter? Mais pourquoi donc?
Le premier soldat reprend alors Marguerite par le bras et la pousse brutalement vers la porte de sortie. Françoise, impuissante, regarde le soldat emmener sa mère.
– Où l’emmenez-vous? gémit-elle, désespérée. » (p. 111-112)

  • Procédés stylistiques (p. ex., comparaison, métaphore, antithèse, expression imagée, personnification, énumération) qui enrichissent le texte.

« Son sang quitte son corps comme un petit ruisseau. » (p. 13)

« – Elle lui fait l’effet d’une vieille marionnette cassée qu’on aurait rafistolée avec de nouvelles ficelles. » (p. 70)

« Les coups de feu et de canon déchirent sans relâche le silence habituel. » (p. 87)

« – Je ne suis pas plus coupable que vous, répond Marguerite du tac au tac. » (p. 115)

« – … Le déplacer pourrait l’arracher des mains de la mort. » (p. 149)

« Amérindiens, Américains, Britanniques et Canadiens se côtoient dans la mort. » (p. 175)

  • Séquences narratives, descriptives et dialoguées, qui traduisent les réalités de la guerre, permettent de s’immiscer dans l’esprit des personnages, aident à comprendre les relations qui existent entre les personnages et véhiculent d’importantes valeurs humaines.

« Coincés entre l’ennemi et le bois au bord de l’escarpement surplombant la rivière, les militaires américains se bousculent. Pris de panique, certains se jettent du haut des falaises. Thomas Hudson garde son sang-froid. « Je n’ai pas survécu à cette bataille pour aller sauter bêtement dans le vide », affirme-t-il. Il ne songe qu’à regagner Lewiston sain et sauf en suivant la troupe qui court vers la rivière. Mais quand les Américains arrivent au bord de l’eau, c’est la consternation. Les barques ont disparu. Les canons britanniques braqués sur Lewiston découragent les Américains qui oseraient tenter de secourir les hommes abandonnés. Quelques soldats se lancent à l’eau et essayent d’atteindre l’autre côté à la nage. Thomas regarde, un pincement au cœur, la distance qui le sépare de l’autre rive. « C’est si près, mais si loin. Je suis bon nageur, mais la fatigue m’accable. Me battre contre le courant serait trop risqué. » Pourtant, Thomas sait qu’en restant sur place, il sera fait prisonnier. » (p. 89-90)

« Chavirée par la décision du juge, Françoise reste sous le choc, incapable de se ressaisir. Son corps tressaille.
– Prenez ce mouchoir et pleurez tant que vous le voudrez, lui dit Pierpoint. Versez vos larmes, Françoise, versez-les.
Françoise accepte le mouchoir et fond en pleurs. Après quelques instants, elle renifle et se mouche bruyamment. Elle parvient à prononcer quelques phrases saccadées.
– Com-ment… peu-peuvent-ils… faire ça? Ma mère… est si bonne…
– Je le sais bien. Hélas, le monde est souvent cruel. La vie nous réserve parfois de dures épreuves. Mais vous avez quelques jours pour rétablir la vérité et faire en sorte que le juge renverse sa décision. Ne baissez pas les bras!
Les paroles de Pierpoint redonnent espoir à Françoise qui cesse alors ses pleurs.
– Vous avez raison, il faut que je retrouve le lieutenant Martin. Il est le seul à pouvoir prouver l’innocence de ma mère. » (p. 123-124)

« Aussitôt, Françoise s’accroupit près de son ami qui vacille entre la vie et la mort. Son sang coagulé s’est mêlé à la terre. « Un coup de baïonnette, la pire des barbaries », constate-t-elle avec répugnance en évaluant la gravité des blessures. Elle tente en vain de faire boire le soldat en inclinant sa petite gourde d’eau. Imbibant alors un mouchoir du liquide clair, elle humecte les lèvres de Daniel, pour ensuite passer le linge humide doucement sur son visage. » (p. 177)

Référent(s) culturel(s)

  • Référence à la fable Le Lièvre et la Tortue de La Fontaine et à la chanson enfantine française Frère Jacques.

Pistes d'exploitation

  • Proposer aux élèves, regroupés en dyades, d’effectuer une recherche sur Laura Secord, héroïne canadienne de la guerre de 1812, puis de préciser la façon dont les exploits de Françoise Chevalier ressemblent à ceux de cette femme de grande renommée. Animer une mise en commun afin de leur permettre de faire part de leurs trouvailles au groupe-classe.
  • Dresser, en groupe-classe, une liste de valeurs humaines (p. ex., ouverture, respect, entraide, empathie, compassion, accueil, affection). Demander aux élèves, regroupés en dyades, d’identifier cinq valeurs que véhicule le roman, puis de les démontrer en relevant des exemples de l’œuvre (p. ex., empathie : Lorsque Françoise se rend à la cellule de sa mère, elle entend le gémissement d’un prisonnier qui se plaint d’avoir soif. Elle n’hésite pas à demander au gardien de lui donner de l’eau.) Les inviter à faire part de leurs trouvailles au groupe-classe. Par la suite, inviter les élèves, réunis en équipes, à créer une courte saynète véhiculant quelques valeurs humaines de leur choix, puis à la présenter devant le groupe-classe.
  • Suggérer aux élèves, regroupés en dyades, de choisir un extrait du roman les ayant touchés, puis d’en faire une lecture expressive devant le groupe-classe. Leur demander de préciser la raison pour laquelle elles et ils ont choisi ce passage.
  • Inviter les élèves à prendre part à une table ronde traitant de la réponse que donne la vieille dame, soit « Œil pour œil, dent pour dent. » à la question que lui pose sa fille, soit « Nous avons souffert, pourquoi vouloir que d’autres souffrent? » (p. 109)

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, présenter la liste des personnages historiques à la fin du livre.
  • Accorder une attention particulière aux sujets délicats dont on traite dans le roman, soit la violence de la guerre, la pendaison et les préjugés des militaires à l’égard des personnes de race noire.
  • Présenter ou revoir les règles de la table ronde.
  • Consulter la fiche de lecture disponible sur le site du Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques (CFORP).
  • Encourager les élèves à lire d’autres romans dans la même collection, soit William à l’écoute!, Poupeska et Alexandre et les trafiquants du désert, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 4e à 10e année, Série : Les minutes du patrimoine, Laura Secord.