- Roman jeunesse décrivant les aventures hasardeuses dans lesquelles se lance un adolescent de 15 ans lorsque sa mère est plongée dans un coma à la suite d'un accident, que son père est incarcéré pour la fraude et que sa jeune sœur est placée dans un foyer d'accueil loin du sien.
« Deux semaines s'écoulèrent. Lucie reposait toujours, inerte mais vivante, à l'unité des soins intensifs de l'hôpital Montfort. Claude et Sébastien tentèrent tant bien que mal d'expliquer à Annie pourquoi maman ne bougeait pas… » (p. 13)
« On condamna M. Tardif à trois ans de prison. Claude devait purger sa peine au pénitencier de Kingston, loin des siens. Il n'avait pas revu ses enfants depuis son arrestation, ayant refusé qu'ils assistent au procès. » (p. 25)
« Silencieusement, l'adolescent se leva, remit ses vêtements de la veille. […] Discrètement, il sortit du chalet. Cette première étape se déroula sans problème. La suite pourrait s'avérer plus difficile. Il décida immédiatement qu'un moyen de transport serait essentiel pour fuguer. » (p. 39)
« Sébastien était épuisé. Le sprint en pleine forêt n'avait pas été prévu. Il sentait bouillir les muscles de ses jambes et de ses cuisses. […] Il ne pouvait pas arrêter, car se faire attraper par la police signifierait un retour à la case départ. Tout espoir de sauver Annie serait anéanti. » (p. 66)
« L'adolescent entendait toujours la dame et la policière qui jasaient à l'avant. Sébas suivit le couloir jusqu'à la chambre de sa sœur. Voyant la porte verrouillée, en vrai joueur de football, il prit son élan et la força de l'épaule. Annie se précipita vers lui. » (p. 95)
- Un personnage principal, Sébastien, qui assume de lourdes responsabilités malgré son jeune âge; plusieurs personnages secondaires gravitant autour de lui, parmi lesquels les membres de sa famille, ainsi que tous les bons samaritains qui lui viennent en aide, notamment le travailleur social Laframboise et la policière Larocque.
« Malgré leur écart d'âge, ils passaient beaucoup de temps ensemble. Sébas prenait au sérieux son rôle de protecteur. » (p. 11)
« Sébastien tenta de cacher son désarroi, mais Claude savait bien que son fils était triste : il le comprenait. L'adolescent garda tout de même la tête haute. Le bien-être de la famille devait passer avant tout. » (p. 14)
« Le couple âgé marcha vers Annie et Sébastien. […]
– Bien, bonjour Annie. Moi, c'est Huguette… Huguette Beaulieu et mon mari s'appelle Georges, ajouta la dame en pointant vers son époux. Dis-moi où ton poignet est blessé, exactement. Est-ce que je peux y toucher? » (p. 133)
- Narrateur omniprésent sachant faire ressortir la bonté naturelle de l'être humain à travers le mélodrame qui se joue en avant-plan et les conflits intérieurs que vivent les personnages.
« En songeant à Annie qui souffrait, Sébastien nagea. En pensant à sa mère, prise entre la vie et la mort à l'hôpital depuis des mois, il nagea encore. En s'inquiétant de son père, qui devait souffrir de solitude et de remords extrêmes, il continua à nager. Toute sa famille vivait un calvaire. » (p. 43)
« En sortant de leur cachette, Annie ne chantait plus. La petite semblait apeurée, pour la première fois depuis leur départ. Cette crainte inquiéta Sébastien. Il angoissait suffisamment pour deux. » (p. 113)
« Huguette avait appelé la Société de l'aide à l'enfance d'Ottawa et réussi à joindre le travailleur social qui s'occupait des Tardif. La retraitée avait expliqué à M. Laframboise qu'elle et son époux désiraient être les tuteurs d'Annie et de Sébastien, si les enfants et leur père le voulaient bien. » (p. 185)
« L'adolescent fut heureux d'apprendre qu'il irait faire du bénévolat à l'hôpital Montfort, trois jours par semaine, jusqu'à la rentrée scolaire. Ce placement près de sa mère était possible grâce à M. Laframboise, qui avait tiré sur les bonnes ficelles… » (p. 186)
« En effet, Claude était enfin de retour sur le marché du travail, grâce à la constable Larocque. Cette dernière lui avait permis de se trouver un emploi au sein de la G.R.C. » (p. 195)
- Nombreux thèmes (p. ex., famille, foyer d'accueil, fugue, repentir, milieu carcéral, milieu hospitalier) s'enchaînant au rythme des péripéties.
« M. Laframboise vint annoncer aux enfants qu'il n'avait pas trouvé de famille d'accueil permanente capable de les recevoir tous les deux. Ils devraient être séparés. La petite serait relocalisée à Kanata, tandis que l'adolescent irait vivre au centre-ville d'Ottawa. » (p. 25)
« Sébastien avançait toujours; il avait parcouru une distance considérable depuis sa course effrénée loin de la clairière. Exténué, il était heureux d'avoir réussi à se sauver sans se faire traquer. » (p. 77)
« Non, ils ne pouvaient pas voler ces vêtements. Sébastien avait déjà commis suffisamment de délits dans les heures qui venaient de passer; il ne pouvait pas continuer, et encore moins entraîner sa petite sœur dans une activité illicite. » (p. 106)
« Le gardien s'était rendu à la cellule du prisonnier Claude Tardif. Pour la troisième fois, on ouvrit sa cellule. Ses voisins le regardaient de travers. Qu'est-ce que le petit fraudeur avait fait pour mériter autant d'attention aujourd'hui? Le geôlier lui passa les menottes aux poignets… » (p. 154)
« Le personnel vaquait à ses multiples occupations, loin de la chambre 424. Pendant que l'hôpital accueillait des victimes d'accidents de la route ou des nouveau-nés, on n'allait pas déranger la passivité des comateux. » (p. 178)