Anatomie de la fiche Anatomie interactive
Ajouter au bac de lecture

L’homme effacé

Un homme est retrouvé dans la rue, à Toronto : pas de carte d'identité, pas de papiers, juste un vieux sac d'épicerie. Muet, amnésique? Son ex-petite amie reconnaît sa photo dans le journal, lui rend visite : il reste muet devant les souvenirs qui remontent, ses fantômes qui le hantent.

(Tiré du site de l’éditeur.)

À propos du livre

Contenu

  • Pièce de théâtre en un acte, divisé en trois scènes, se déroulant dans un hôpital psychiatrique et dont le schéma narratif gravite autour du personnage principal, Thomas, qui ne prononce qu'un seul mot à la fin de l'oeuvre.
  • Deux personnages secondaires, Annie, l'ex-copine de Thomas, et Ève, la fille de Thomas.
  • Trois personnages fantomatiques, Marthe, la mère de Thomas, Pite, un locataire chez Marthe, et Annie-2, l'ex-copine de Thomas dix ans avant l'épisode, qui traduisent les états d'âme du personnage principal.

    « ANNIE-2
    Moi? J'ai donc ben l'air folle! C'est pas moi, ça! Je suis pas de même! » (p. 20)

    « MARTHE 
    C’est quoi les mots quand tout ce qui te reste dans la tête, c’est trois fantômes qui arrêtent pas de parler pour toi? » (p. 27)
     

  • Thèmes récurrents dans l'oeuvre (l'incommunicabilité, l'amour maternel, le questionnement existentiel, la quête identitaire) transparaissant dans le discours des personnages.

    « PITE
    Je reviens pour m'imaginer qu'y a une famille où je fit dedans. Une famille où je suis un père, un mari, un homme.
    ANNIE-2
    T'es ni le père, ni le mari. Pis t'es même pas un homme
    PITE
    Je suis rien qu'un chambreur tu seul. » (p. 14-15)
     

  • Autant de points de vue de la narration qu’il y a de personnages, chacun vivant les événements à sa façon.

    « ANNIE
    Des fois je me dis que tout ce qui nous est arrivé, c'est à cause de Pite. Il se mêlait jamais de ses affaires. J'ai jamais trop compris ce qu'il venait faire dans la maison de ta mère. Il était même pas son chum.
    PITE
    Marthe m'accepte pour ce que je suis vraiment. Sans sermon, sans attente. C'est pour ça que j'aime Marthe.
    ANNIE
    Il était rien qu'un vieux cochon qui passait son temps à regarder des Playboy! » (p. 44)

Langue

  • Registres familier et populaire ajoutant à l’authenticité de l’intrigue et des personnages.

    « PITE
    Jober, jober, jober. Toi, ton propre boss. Tu fais la guidoune pour personne d’autre que toi. » (p. 13)

    « ANNIE-2 
    Je l’ai pris quand même. Chrisse, cinq cents piastres! Une fille crache pas là-dessus! » (p. 75)
     

  • Éléments et procédés linguistiques, syntaxiques et stylistiques dont de nombreuses figures de style (p. ex., onomatopées, comparaisons et métaphores) permettant d’apprécier le style accessible de l’auteur sans que la pièce soit plus complexe.

    « ANNIE-2 
    Clac, clac, clac! Ferme-la! » (p. 13)

    « ANNIE 
    En entrant chez vous, je me suis sentie comme la pauvre fille qui entre dans un château. Ta mère, c’était la reine, pis toi, t’étais mon prince. Moi, j’allais devenir une princesse. » (p. 39)

    « MARTHE 
    Je suis morte pour que tu réalises ta vie, le rêve de ta vie. » (p. 50)
     

  • Oeuvre appropriée au lectorat visé en raison, entre autres, du vocabulaire usuel et des nombreux champs lexicaux.
  • Ponctuation (points d’exclamation, points d’interrogation, points de suspension) qui traduit les émotions des personnages et maintient la tension au niveau de l’intrigue.

    « PITE 
    […] Tu veux-tu te faire lutter? » (p. 22)

    « PITE 
    Sangsue!… » (p. 64)

Pistes d'exploitation

  • Placer les élèves en petits groupes puis leur demander de ressortir les champs lexicaux reliés, par exemple, au thème de la mort (dormir pour toujours, noir, ciel de nuit sans étoiles, etc.).
  • Animer une discussion portant sur la façon dont l'auteur traite de ce thème, p. ex., dans la scène des pages 42 à 44.
  • Inviter les élèves à faire une mise en lecture de la scène des pages 75 à 77, le point culminant de l'histoire.

Conseils d'utilisation

  • Préalablement à la lecture, bien encadrer les élèves et aborder les thèmes qui pourraient être sensibles (p. ex., le suicide assisté, l’avortement ainsi que la violence verbale et psychologique).
  • Présenter le concept de « personnages fantomatiques », qui sont omniprésents et qui interviennent tout au long de l’œuvre, afin de bien faire ressortir les sentiments forts vécus par le personnage principal.