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R.I.P. Histoires mourantes

R.I.P. : « Qu’il repose en paix ». Curieusement, ceux qui trouvent la paix, dans ces nouvelles de Claude Forand, ce sont ceux qui donnent la mort. Ils tuent « de bon cœur », comme on dit, sans remords ni scrupules.

Accidentelle ou provoquée, froide ou banalisée, nécessaire ou pas, la mort échappe ici à toute forme de compassion ou de morale. « La mort est inévitable, profitons-en », semblent penser les héros ordinaires de ces histoires mourantes.

Treize nouvelles insolites, cocasses, drôles, où la mort fera passer un bon moment à tous les amateurs de polars et aux fervents d’ironie et d’humour noir.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Nouvelles à saveur policière et aux dénouements inattendus.

    « Les clés étaient sur le siège. Il les prit et ouvrit prudemment le coffre arrière.
    Le cadavre de Fred était dedans. » (p. 43)
     

  • Personnages principaux et secondaires en majorité masculins, facilement identifiables (tueurs à gage, petits truands, fous).

    « Dans sa jeunesse, à Naples en Italie, son père l’amenait souvent à la fête foraine. L’attraction préférée d’Eduardo était le stand de tir, où sa précision incroyable lui valait une certaine admiration. Par la suite, il avait fait carrière dans l’armée italienne avant d’immigrer. Trente ans plus tard, il était toujours un tireur d’élite.» (p. 12)
     

  • Narrateur omniscient ou participant selon la nouvelle.

    « Une cinquantaine de parents et d’amis s’étaient massés autour de lui, solidaires dans l’épreuve qui les touchait. La plupart avait les yeux larmoyants, en se disant que la mort d’un garçon de 11 ans avait quelque chose d’inhumain, de presque scandaleux. » (p. 45)

    « J’allais m’assoupir lorsqu’un bruit violent provenant du fond du corridor me fit sursauter. Je bondis sur mes pieds et courus dans cette direction. La porte de cette chambre était verrouillée, je le savais trop bien, mais on aurait dit qu’on brassait de la vaisselle à l’intérieur. Je descendis chercher des explications auprès de la veuve Boilard. » (p. 57-58)

Langue

  • Registre courant dans la narration, familier et quelquefois populaire dans certains dialogues; utilisation de quelques expressions en langue étrangère (en italique).

    « Comme il se disait souvent : Batti il ferro quando è caldo. Il faut battre le fer quand il est chaud. » (p. 12)

    « J’ai violé pis étranglé trois p’tits jeunes. On dirait que c’est plus fort que moé. Quand il y a des kids aux alentours, faut que j’y aille! » (p. 118)

    « De l’extérieur, il faut l’avouer, la propriété ne payait pas de mine. Le terrain était envahi par les ronces et les mauvaises herbes. Mais à l’intérieur, je constatai avec surprise que la plomberie et l’électricité étaient en bon état, les chambres plutôt bien aménagées, et, mise à part une odeur de renfermé, les lieux semblaient, ma foi, fort habitables. » (p. 125-126)
     

  • Style vif, direct, imagé avec de nombreuses touches d'humour noir; figures de style variées (personnification, antithèse, métaphore, ironie).

    « Mais la maladie avait repris de plus belle, emportant avec elle non seulement les chances de guérison, mais aussi la vie de son fils. » (p. 45)

    « – Non, ton Très-Haut est très bas dans ma vie! » (p. 46)

    « Je descendis au rez-de-chaussée, où se trouvait la chambre de la veuve Boilard, près du salon, pour constater qu’elle ronflait comme un tuyau d’orgue! » (p. 60)

    « Le petit gorille, soudain converti en Mère Teresa, me remet une compresse d’eau froide que j’applique sur ma bosse. (p. 69)
     

  • Champs lexicaux liés à ce genre littéraire; thèmes traités de façon adéquate pour le lectorat visé (p. ex., la mort, la criminalité, la violence).

    « Deux coups de feu résonnent soudain dans l’entrepôt. » (p. 78)

    « Fous de rage, Louis-Charles Rivard avait saisi le tisonnier près du foyer et l’avait frappée à mort. » (p. 129)
     

  • Passages descriptifs et discours direct et indirect dévoilant les personnages principaux en rendant leur démarche criminelle.

    « Roger ne l’écoutait pas. Il fouillait partout dans la chambre, faisant claquer les tiroirs de façon méthodique. Après s’être emparé de deux montres de grand prix, il gloussa de plaisir en apercevant un ordinateur portatif sur le bureau. Quant à Peter, il avait glissé la main dans la poche de Daniel pour lui soutirer son portefeuille. » (p. 51)

    « – Êtes-vous une parente? Une amie?
    – Je suis l’agente immobilière de Paul.
    – Madame, j’ai le regret de vous informer que monsieur Perron vient d’être retrouvé sans vie au pied de l’escalier dans la maison, dit le policier. » (p. 129)

Pistes d'exploitation

  • Inviter les élèves à écrire un portrait des personnages-types présentés dans l’œuvre (p. ex., les somnambules, les schizophrènes).
  • Inviter les élèves transformer une nouvelle en bande dessinée.
  • Demander aux élèves d'illustrer une des nouvelles en créant une affiche incluant une illustration du meurtrier ou du personnage principal.

Conseils d'utilisation

  • Rappeler aux élèves que les sujets délicats abordés (p. ex., meurtre, violence, maladies mentales) s'apparentent au genre littéraire du polar.
  • Présenter aux élèves le genre littéraire, le type de nouvelles et l’intention de l’auteur avant la lecture de l’œuvre.
  • Comme ces histoires finissent toutes de façon inattendue, s'en servir pour expliquer aux élèves la structure de la nouvelle.